L’histoire de la langue française

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Vous savez certainement que le français est une langue dérivée du latin. Mais avez-vous une idée de la manière dont cette langue antique s’est transformée et a évolué pour donner naissance à celle que l’on parle maintenant ? Lisez cet article pour le découvrir !

Une langue aux multiples influences

Pour connaître les prémices de la langue française, il faut remonter plusieurs millénaires avant Jésus-Christ, lorsque les populations des régions du Caucase et de la mer Noire ont commencé à voyager vers l’Inde et vers l’Europe, emportant avec elles les langues dites « indo-européennes ». Ainsi, cinq courants ont été transportés partout en Europe : les langues hellénistique, germanique, slave, romane et celtique. Dans ce qui sera la future Gaule, c’est la langue celtique qui s’est imposée grâce à l’arrivée des Gaulois à partir de l’an – 800. La langue cohabitait alors avec celles parlées par les tribus déjà présentes sur le territoire comme les Ligures, les Aquitains ou les Ibères. Bien que toutes ces langues ne soient pas à l’origine du français moderne, certains mots en sont dérivés comme avalanche, balai ou encore chêne. Néanmoins, la langue aquitaine est l’ancêtre de celle parlée par les Basques aujourd’hui.

La réelle origine de la langue française vient de la conquête de la Gaule par les Romains vers l’an 120 avant J.-C. Face à cela, les Gaulois abandonnèrent peu à peu leur langue celtique au profit du latin vulgaire (à ne pas confondre avec le latin littéraire) parlé par les Romains. Mais ils adaptèrent cette langue à leur accent et à leur prononciation. Un nouveau langage gallo-romain avait vu le jour. Les invasions venues de Germanie marquèrent la chute de l’Empire romain au Ve siècle. Ainsi le peuple des Francs s’installa en Gaule et permit d’enrichir la nouvelle langue gallo-romaine d’environ 400 mots faisant surtout partie du vocabulaire rural et de la guerre (comme galoper, flèche, guêpe, danser…). L’ancienne Gaule du Nord prit le nom de France à partir du VIe siècle.

Siège d'Alésia

Grâce à la conversion du chef des Francs, Clovis, au catholicisme, le latin devint la langue officielle de la vie religieuse. Mais, au cours des siècles qui suivirent, l’influence du germain dégrada de plus en plus cette langue. Charlemagne, soucieux de la préservation du latin, chargea son conseillé Alcuin de réformer son apprentissage. Il se basa alors sur les manuels de grammaire de Priscien, et la discipline devint un fondement de l’éducation au Moyen Âge. C’est ainsi que naquit le latin médiéval et peu à peu le français.

Les dernières invasions ayant influencé la langue sont celles des Vikings aux IX et Xe siècles. Quelques mots du vocabulaire de la mer ont ainsi été introduits comme vague, crique ou hauban.

Le Français, en concurrence avec de nombreux dialectes

Il est difficile d’attribuer une date exacte à l’apparition du français, mais l’un des premiers textes officiels rédigés dans cette langue, et non en latin, remonte à l’an 842. Il s’agit des Serments de Strasbourg, un accord entre Louis le Germanique et Charles le Chauve, les petits-fils de Charlemagne, contre leur frère Lothaire. Mais ce langage, appelé francien, était loin de faire l’unanimité en France. Il était même uniquement parlé en Île-de-France : il devint ainsi la langue officielle du roi à partir du règne d’Hugues Capet en 987 qui avait besoin d’une langue commune pour améliorer les échanges. Proche du latin, cet ancien français possédait encore des déclinaisons qui permettaient une plus grande liberté dans la construction des phrases.

Extrait des serments de Strasbourg

Extrait des Serments de Strasbourg

Dans les campagnes, les modifications du latin ont entraîné l’apparition de nombreux dialectes en fonction des régions. Les trois principaux sont la langue d’oïl, aux consonances plus germaniques, parlée dans la moitié nord de la France, la langue d’oc, plus proche du latin, utilisée dans la moitié sud et enfin le franco-provençal, réservé aux habitants du centre-est de la France. À ces différents dialectes s’ajoutaient également les langues régionales comme le breton, le catalan ou encore le flamand.

Du XI au XIIIe siècle, de plus en plus de textes sont écrits et chantés en ancien français avec l’apparition des romans courtois relatant les exploits des chevaliers. L’utilisation de cette langue en littérature augmenta encore son prestige. Les Parisiens jugeaient le francien comme supérieur à tous les autres dialectes. À partir du XIIIe siècle, la langue se développa dans le milieu juridique et commença à être largement diffusée dans toutes les provinces tout en continuant à évoluer avec la suppression progressive des déclinaisons.

La diffusion du français

Il faudra attendre le XVIe siècle pour voir le français s’imposer. Désormais, grâce à François Ier et à sa célèbre Ordonnance de Villers-Cotterets, tous les textes officiels doivent être rédigés dans cette langue qui devint ainsi la langue officielle du pays, obligeant toutes les régions à s’adapter.

Pourtant, les savants étaient encore très attachés au latin qui possédait des règles de grammaire définies, contrairement au français. La langue officielle enseignée à l’université était encore et toujours le latin bien que l’apparition du Collège de France, créé par François Ier, vienne peu à peu redistribuer les cartes. De plus, la traduction des textes religieux, dont la Bible, et l’apparition des sciences ont également contribué à la promotion du français chez les lettrés. Il faut toutefois noter que l’Église catholique a très longtemps refusé cette diffusion universelle de la langue et a interdit jusqu’au XXe siècle la tenue de la messe en français.

Les paysans aussi étaient loin d’avoir tous acquis le français. Sa diffusion complète se déroula en plusieurs étapes correspondant pour la plupart à l’enrichissement de la langue et à l’établissement de règles mieux définies. Cela débuta en 1550, date à laquelle Louis Meigret créa la grammaire française. Il tenta également une réforme de l’orthographe, sans succès.

L’avancée majeure pour la construction d’une langue complète fut la création de l’Académie Française par Richelieu, en 1635. Elle eut la lourde mission de veiller sur la langue de Molière en élaborant un dictionnaire et une grammaire complète. Grâce à ces changements, le français fut unifié dès la fin du XVIIe siècle. Par la suite, la Révolution française entreprit d’abolir tous les dialectes et toutes les langues régionales. La nécessité de parler une langue unique fut mise en avant, pour une meilleure diffusion des idées révolutionnaires, notamment. Un sondage réalisé par Talleyrand, en 1790, indiqua que sur 28 millions de Français, seuls 3 millions le parlaient parfaitement et 6 millions ne le comprenaient pas du tout. Des mesures furent alors prises pour remédier à cette situation. Néanmoins, il fallut attendre la mise en place de l’école gratuite et obligatoire par Jules Ferry en 1880 pour que les dialectes se raréfient. Seule la langue française était désormais admise dans les écoles.

Dictionnaire de l'Académie française

Au XXe siècle, le développement industriel, la guerre, le développement des transports et de la communication (presse, radio, télévision finit d’uniformiser la langue. La mode est aujourd’hui à la simplification du français, et les langues régionales attirent de nouveau et sont même enseignées dans certaines universités.

C’est ainsi que la langue française est devenue celle que nous connaissons tous à présent. Connaissiez-vous son histoire ? Saviez-vous qu’elle avait reçu énormément d’influence germanique ? Dites-nous tout dans un commentaire !

 

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