Le polo

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Le polo est une discipline équestre très ancienne qui permet d’allier équitation et sport d’équipe à l’instar du horse-ball. Néanmoins, les règles de ces deux disciplines diffèrent et nous vous proposons aujourd’hui de découvrir le polo, ce sport d’élite qui fut une discipline officielle des Jeux olympiques à cinq reprises et est le sport national en Argentine

Les origines du polo

Les origines du polo remontent à au moins 2 500 ans. Les premières mentions de ce sport ont été trouvées chez les cavaliers des steppes d’Asie centrale parmi lesquels se trouve le peuple des Scythes. Ce fut l’un des premiers peuples à se servir des chevaux pour faire la guerre et beaucoup d’entre eux ont rallié l’armée perse à laquelle ils ont transmis leur pratique du polo. Ce sport a ainsi été adopté par les Perses qui le nommaient chaugan, « maillet » en persan, et qui l’utilisaient avant tout comme entraînement militaire d’élite. En effet, la discipline demande un grand contrôle de sa monture, d’être capable de prendre des virages serrés et de faire de fortes accélérations, des compétences clés sur le champ de bataille. Mais le polo a vite dépassé le simple cadre militaire et est devenu une véritable discipline royale dont se délectaient les nobles d’Asie centrale, bientôt imités par les seigneurs de Chine, du Tibet, du Japon et d’Arabie. L’origine du terme « polo » nous vient d’ailleurs du Tibet où ce sport était appelé pulu, mot qui désigne la racine de l’arbre utilisé pour fabriquer la balle. L’influence du polo a continué à s’étendre au fil des siècles touchant la Grèce, puis l’Égypte des sultans où il devient le sport favori de la dynastie des Mamelouks qui ont régné du XIIIe au XVIe siècle sur l’État islamique. Le polo arrive également en Iran au XIIIe siècle grâce à la conquête du pays par Gengis Khan, le fondateur de l’Empire mongol. On raconte que plus d’un siècle plus tard, son successeur ordonnait à son armée de jouer au polo avec la tête de ses ennemis. La discipline équestre a continué son ascension jusqu’en Inde à partir du XIVe siècle, importée de l’ouest par les envahisseurs musulmans et de l’est par les Chinois. Akbar le Grand, empereur moghol de l’Inde de 1542 à 1605 fut l’un des plus grands joueurs de l’Histoire. On dit qu’il faisait des séances nocturnes, enflammant la balle pour illuminer la partie. Mais la pratique du polo s’est perdue au déclin de l’Empire moghol, le sport n’étant plus joué que dans de rares régions. Pourtant des colons britanniques le découvrent lors de leur passage en Inde en 1854. Par ce biais, ce sera alors au tour de l’Europe de découvrir cette discipline !

L’arrivée du polo en Europe

En Europe, la toute première partie de polo fut disputée en Angleterre en 1869 entre deux régiments militaires français : le 10e régiment de hussards et le 9e régiment de chevau-légers lanciers. À l’époque, il n’existait pas encore de règles précises, deux équipes de huit cavaliers s’affrontaient dans deux périodes de quarante-cinq minutes de jeu. Il faut attendre la création de la Hurlingham Polo Association en 1875 pour voir le début d’une codification du polo. Le nombre de joueurs fut ainsi progressivement réduit à cinq puis à quatre et un système de handicaps est mis en place. Avec ces nouvelles règles, le polo acquiert une popularité mondiale et la première compétition internationale a lieu en 1886 opposant l’Angleterre aux États-Unis. Le polo fut même un sport olympique à cinq reprises : en 1900, 1908, 1920, 1924 et 1936. Mais là où le polo obtient sa plus grande reconnaissance fut en Argentine où il devint le sport national en 1929. Les Argentins sont même à ce jour les derniers champions olympiques en titre de polo et ils dominent toujours à l’heure actuelle les plus grandes compétitions internationales.

En France et dans la plupart de l’Europe, le polo a gardé une réputation aristocratique jusqu’à l’entre-deux-guerres qui fut l’âge d’or de cette discipline. De nombreux clubs ont vu le jour et la Fédération des Polos de France fut créée en 1921. De nombreuses équipes, aussi bien militaires que civiles, ont commencé à participer à des compétitions. Le polo est désormais pratiqué dans 84 pays, mais seuls 13 continuent à s’affronter dans des compétitions professionnelles. Ce jeu reste encore un sport essentiellement masculin, mais le polo féminin commence à se développer de plus en plus, le nombre de compétitions féminines ayant triplé ces dernières années.

Les règles du polo

Le polo se joue en deux équipes de quatre cavaliers qui doivent envoyer une balle mesurant 76 à 89 mm de diamètre dans le but adverse composé de deux poteaux distants de 7,3 m. Pour cela, ils disposent chacun d’un maillet, une canne en bambou ou en fibre de carbone d’une longueur d’environ 130 cm, à l’extrémité de laquelle se trouve une tête en bois dur. Le polo se pratique sur un terrain de 275 m de long et 145 m de large auxquels il faut ajouter les zones de décélération.

Un match de polo est divisé en 4 à 8 périodes de jeu de 7 minutes 30 nommées « chukkas », entrecoupées de 3 minutes de pause permettant de changer de cheval. Une ou plusieurs périodes supplémentaires peuvent être décidées afin de départager deux équipes à égalité. Après chaque but ainsi qu’à la mi-temps si aucun point n’a été marqué, les équipes changent de côté sur le terrain. Deux arbitres à cheval sont présents sur le terrain afin de veiller au respect des règles du jeu, mais aussi au bien-être des cavaliers et des chevaux. Le match est ainsi immédiatement arrêté si un joueur tombe de sa monture et il dispose de 10 minutes d’arrêt de jeu pour se faire soigner s’il est blessé. Les cavaliers ne sont ainsi pas autorisés à s’affronter de manière dangereuse, ils ont le droit de se gêner en se poussant épaule contre épaule ou en accrochant le maillet de leurs adversaires. Ils n’ont en revanche pas le droit de couper la trajectoire de la balle lorsque celle-ci est en mouvement. Les fautes de jeu sont sanctionnées par des coups francs et les joueurs peuvent également recevoir des cartons jaunes ou rouges en cas d’action dangereuse, de conduite antisportive ou de répétitivité de fautes.

Le classement des joueurs est défini par un système de handicap. Les débutants démarrent à un niveau de handicap -4 et les meilleurs cavaliers mondiaux montent jusqu’à un handicap 10. Un handicap de 4 minimum est requis pour avoir accès aux tournois internationaux. La somme des handicaps des joueurs détermine le niveau d’une équipe et par extension du tournoi.

L’équipement des chevaux et des cavaliers

Toutes les races de chevaux sont acceptées dans un match de polo, quelle que soit leur taille. Certaines conditions physiques sont en revanche excluantes comme le fait d’être borgne, de montrer des signes d’agressivité ou de boiterie ou encore d’être porteur d’une maladie infectieuse ou contagieuse.
Le ferrage des chevaux n’est pas obligatoire pour participer à une compétition de polo. Les crampons sont autorisés sur les postérieurs s’ils mesurent moins de 13 cm. Les quatre membres des chevaux doivent obligatoirement être protégés par des bandes de polo qui permettent de bien soutenir les tendons ou des protections rigides. Les cloches ne sont pas obligatoires, mais conseillées au minimum pour les antérieurs. Les crinières des chevaux sont également rasées pour ne pas s’emmêler dans les mains ou le maillet du cavalier et leur queue doit obligatoirement être tressée. Le seul équipement obligatoire au polo est la martingale fixe qui a pour but d’empêcher les mouvements de tête intempestifs des chevaux. Toutes les embouchures sont autorisées à l’exception des hackamores et des mors à aiguilles. Les chevaux de polo sont souvent montés en filet releveur qui les oblige à redresser l’intégralité de leur avant-main. Ce harnachement est souvent associé à deux paires de rênes. Il existe également des selles dédiées à la pratique du polo, mais elles ne sont pas indispensables, une selle mixte étant suffisante. Tout équipement obstruant la vue du cheval comme les œillères est interdit.

Le cavalier quant à lui doit bien entendu porter un casque souvent associé à une grille de protection, ainsi que des genouillères en cuir épais. Les éperons, excepté ceux à molette, sont autorisés sauf pour les poneys A.

Quelques sports dérivés du polo

Il existe quelques disciplines dérivées du polo dont les règles diffèrent légèrement :
– le paddock polo qui se joue par équipe de trois joueurs sur un terrain en herbe ou en sable ;
– le polo indoor qui se joue dans un manège ;
– le polo sur neige qui, comme son nom l’indique, se pratique sur un terrain enneigé, les chevaux étant munis de crampons pour ne pas glisser ;
– le poney polo pour les jeunes cavaliers de 8 à 21 ans qui voudraient se lancer dans une version plus soft de ce sport ! Deux équipes de trois cavaliers s’affrontent lors de deux périodes de dix minutes sur un terrain indoor ou extérieur.

D’autres sports peuvent également s’apparenter au polo bien qu’ils en sont beaucoup plus éloignés comme le buzkashi, le pato argentin, le polo à bicyclette ou encore le polo sur éléphant.

Vous savez désormais tout sur le polo ! L’avez-vous déjà pratiqué ou avez-vous assisté à des compétitions ? N’hésitez pas à nous offrir votre témoignage en commentaire !

Sometimes

Sources texte :

1 réflexion sur “Le polo”

  1. Une activité demandant beaucoup de rigueur et de technique.
    En Suisse, à St-Moritz, ce sport est pratiqué sur le lac gelé.
    C’est très impressionnant à regarder. Un moment incroyable et inoubliable.

     

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