Les irradiés d’Epinal

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L’affaire des irradiés d’Epinal n’est pas récente même si le procès ne s’est ouvert que le lundi 24 septembre 2012. En effet, les faits concernent des erreurs commises entre 1989 et 2007, mais n’ayant été découvertes que très récemment.

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Plusieurs problèmes auraient été constatés au niveau de l’hôpital d’Epinal, dans les Vosges. En effet, quelques centaines de patients traités en grande partie pour des cancers, notamment le cancer de la prostate, auraient reçu des doses de rayonnement beaucoup trop importantes (soit trop fortes de 10 %) provoquant la mort de sept d’entre eux et diverses maladies pour les autres ; il faut savoir que sur la totalité des patients irradiés, environ 5000 en comptant les diverses erreurs faites au fil des années, seuls 120 ont été capable de faire le déplacement jusque Paris pour témoigner au procès. En effet, outre la mort d’une grande partie des irradiés, d’autres ont par exemple eu des problèmes d’ordre intestinal, qui ont engendré des opérations telles qu’un raccourcissement du colon.

Plusieurs vagues d’erreurs ont été constatées, allant de 7 % à 20 % selon les époques.

Les accusés ne sont autres que des médecins, un radiophysicien (personne qui a pour rôle entre autre de calculer les doses de rayons à administrer aux malades de cancer, selon la zone touchée, le développement de la maladie, l’âge et la corpulence de la personne, etc., des cadres de santé ainsi que la directrice de l’hôpital à l’époque des faits. On leur reproche non seulement leurs erreurs quant aux radiations trop fortes émises par l’appareil, mais aussi le fait que lorsqu’ils se sont rendus compte du problème, ces employés de l’hôpital ont préféré se taire et camoufler le tout au lieu de prévenir les patients et donc d’essayer de minimiser les dégâts. A cela s’ajoutent également d’autres erreurs de paramétrages lorsque l’hôpital s’est modernisé et est passé à un nouvel appareil en 2004. C’est avec cet appareil qu’il y a eu l’irradiation la plus forte, qui était d’environ 20 % supérieure aux doses prescrites. Il a fallu attendre un contrôle des appareils en 2007 pour que toute l’affaire soit dévoilée aux yeux du public et que les familles des patients soient mises au courant.

De plus, il a été démontré encore plus tard qu’une irradiation systématique (c’est-à-dire une radiation trop élevée donnée plusieurs fois sur un laps de temps plus ou moins étendu afin d’éradiquer la maladie) avait eu lieu entre 1989 et 2000, surdose néanmoins légèrement moins importante puisqu’elle ne dépassait pas les 7 % à chaque séance. C’est la ministre de la santé Roselyne Bachelot, en poste au moment où l’affaire a été révélée, qui a prononcé divers blâmes et révocations de contrats à l’encontre des praticiens responsables de ces irradiations.

Suite à cette affaire, les machines de radiothérapies de 180 centres en France ont été revérifiées afin de ne plus avoir affaire à ce genre de problème.

Lors de ce procès, les deux praticiens et le radiophysicien sont poursuivis pour homicides et blessures involontaires, puisque les irradiations étaient dues à une mauvaise préparation des médecins quant au matériel utilisé. La directrice de l’hôpital et les différents cadres sont quant à eux poursuivis pour non-assistance à personne en danger puisqu’ils étaient au courant de l’affaire, mais n’ont pas pris la peine de la porter à la connaissance des personnes concernées.

Le procès s’est terminé le mercredi 31 octobre dernier. En réponse aux attaques de la partie civile, comme la non-assistance à personne en danger puisque l’hôpital a préféré tenter de camoufler ses erreurs au lieu d’informer les patients, la défense a utilisé comme argument le profond manque de personnel.

Après donc un très long mois de procès, il nous faudra maintenant attendre le 30 janvier 2013 pour que le verdict soit prononcé… Affaire à suivre !

Justine Boucher

Sources

20minutes

Lepoint

Europe1

Wikipedia

La-croix

5 réflexions sur “Les irradiés d’Epinal”

  1. Incroyable qu’on cherche à étouffer des problèmes au point d’aller mettre en péril la vie des gens. J’espère que la sanction en 2013 sera la bonne…

     
  2. C’est surtout incroyable que ça se passe dans un établissement où on est censé sauver des vies …

     
  3. Ce qui me révolte le plus, c’est de voir que l’histoire a été dissimulée par les intéressés! Comme Nouméa, c’est un hôpital, on y va pour être soignés, et en sachant qu’il y avait un soucis ils ont continué Oo’ Les erreurs arrivent même si elles ne devraient pas, mais ne rien faire pour les corriger c’est inadmissible!

     
  4. Oui, malheureusement, qu’importe l’endroit, les gens pensent avant tout à leur petite personne …

     

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