Les jardins communautaires : parce que c’est toujours mieux à plusieurs

Carrés du jardin partagé
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Depuis presque 20 ans, j’habite dans la même cité, pourtant ce n’est que depuis l’été dernier que j’ai appris l’existence d’un jardin communautaire, qu’on appelle aussi « jardin partagé », dans mon quartier.
C’est un projet novateur, plein de bonnes ondes, qui fleurit dans le cœur des villes. Alors pourquoi ne pas s’y intéresser un peu plus dans cet article ?

Qu’est-ce qu’un jardin communautaire ?

Un jardin communautaire ou partagé est un espace géré et entretenu par plusieurs personnes afin que chacune d’entre elles puisse bénéficier d’un jardin.
Par exemple, la ville peut décider de laisser un morceau de terrain à ses habitants, qui s’associeront pour en prendre soin. Un privé peut également céder un espace pour que le voisinage profite d’un coin de verdure.

Jardin partagé communal

Cette appellation de jardin partagé s’est officialisée en France en 2014, mais ce concept existe depuis bien plus longtemps.
Des jardins communs ont déjà germé au cours de l’histoire, comme durant la révolution industrielle où apparaissent les « jardins des pauvres ». Ce sont des parcelles de terre pour les populations défavorisées : celles-ci peuvent donc cultiver et consommer ce qu’elles ont fait pousser.
On en voit fleurir en Allemagne, en Angleterre, en France… Puis ce type de jardin tombe en désuétude dans les années 1970. Le niveau de vie progresse, avoir son propre jardin avec un potager est de plus en plus courant dans les familles de classe moyenne. Le système de jardin communautaire perd sa notoriété et son intérêt, comme un phénomène de mode qui a trop duré.
Cependant, à la même époque, les Américains découvrent cette activité !
Ils se mettent à transformer des petits espaces à l’abandon et lancent les community gardens : des espaces verts restreints, mais fleuris et à l’ambiance plus conviviale que celle que l’on pourrait trouver dans un parc. Les terrains vagues disparaissent alors que les jardins poussent. Les centres-villes beaucoup trop urbanisés peuvent enfin offrir d’autres espaces verts aux résidents que les parcs ou les squares.

Même des habitants d’immeubles se sont mis d’accord pour concevoir des terrasses sur les toits des bâtiments, à les fleurir, les décorer… Certains ont décidé de cultiver un petit potager. Chaque personne est libre d’apporter un petit quelque chose à cet endroit : une chaise de jardin, des plantes, des graines… et profiter d’un coin de nature.

Un jardin communautaire, mais pas que pour les légumes !

On peut faire plein de choses dans un jardin partagé : on n’y fait pas uniquement des potagers. On retrouve parfois plusieurs carrés de fleurs, un compost, mais aussi des espaces de pique-nique ou encore un barbecue.

Bancs pour les jardiniers et leur famille

Comme vous pouvez le lire, on peut donc faire plein d’activités dans un jardin commun, il y a plein d’avantages à s’y rendre, même quand on possède son petit espace vert à soi. En voici quelques-uns.

Rencontrer et fraterniser avec les voisins

Comme on l’a dit, plusieurs voisins travaillent ensemble pour que le jardin soit agréable pour tous. Apporter sa pierre à l’édifice, c’est aussi accepter d’aller vers l’autre. Parfois, ces autres sont des personnes que l’on croise sans même les connaître.
Amis célibataires, c’est souvent l’occasion de vous rapprocher du bel inconnu qui promène son chien dans votre rue tous les matins, ou de la jolie rousse qui vous sourit chaque soir dans le métro.
Pour les parents, certains peuvent se retrouver autour d’un potager. C’est l’occasion de laisser les enfants jouer ensemble et de créer de nouvelles amitiés, par la même occasion.

Apprendre à jardiner

Vous ne voulez pas venir au jardin partagé parce que vous n’avez pas la main verte ? Justement, c’est là-bas que vous pourrez apprendre à devenir un pro du jardin. Ici, des jeunes et des moins jeunes peuvent aussi donner des conseils.
Vos pieds de tomates sont à l’agonie, un voisin se fera une joie de vous donner quelques astuces et vous aidera à les remettre… sur pied.
D’ailleurs, vous ne devez pas craindre que l’on se moque de vos plantations : tout le monde est logé à la même enseigne. Vous ne porterez pas seul le deuil de votre échec : les autres jardiniers du dimanche vous soutiendront. Oui, même si vous avez réussi à tuer un cactus !

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Dans l’autre sens, jardiner avec d’autres peut être gratifiant. Cela sera valorisant pour vous d’aider votre vieux voisin d’en face à bêcher son espace pour y mettre des choux ou ses plantes aromatiques. Il vous en sera reconnaissant.
Vous pouvez aussi prendre des initiatives, qui seront d’autant plus appréciées quand tout le monde pourra admirer votre succès. Un exemple ? Vous décidez de combler un vide dans ce jardin en ajoutant un grand buddleia. Non seulement il fait de belles fleurs, mais tout le monde apprécie de voir les papillons rendre visite au jardin. Vous pourrez être très fier de vous.

Découvrir de nouvelles plantes et de nouveaux légumes

Pour les jardiniers confirmés, qui ont même leur propre carré de terre chez eux, pourquoi ne pas rencontrer d’autres passionnés pour partager tous vos secrets ? Vous pourriez aussi découvrir d’autres plantes que vous n’auriez pas la chance de faire pousser par chez vous.
Si votre sol n’est pas assez acide pour contempler de beaux hortensia bleus, il le sera peut-être au jardin communautaire. Il suffit de proposer l’idée… Les autres participants au jardin auront même l’occasion de mieux connaître cette fleur en vous aidant lors de la plantation.
C’est l’occasion aussi de faire découvrir de nouvelles plantes que vous pouvez faire pousser, mais que personne ne connaît vraiment : saviez-vous que les piments ou les melons poussaient très bien en serre ? Saviez-vous ce que sont les panais ou les bettes ? Avez-vous pensé à la biodiversité, à construire des hôtels à insectes pour que ceux-ci viennent votre potager commun ? Demandez à vos nouveaux collègues de jardin, ils pourront sûrement vous apprendre plein de choses étonnantes.

Consommer des produits de saison

Si l’équipe est motivée et que le jardin est très bien entretenu, été comme hiver , vous pourrez facilement consommer des fruits et légumes de saison toute l’année. Après tout, rien de tel que quelques fraises en été, que de bonnes pommes juteuses en septembre…
Bien sûr, il faut veiller à ne pas tout prendre égoïstement. Le but est que tout le monde puisse profiter des bienfaits de ce jardin.

S’il reste, par hasard, trop de légumes ou si les arbres fruitiers donnent beaucoup trop, avez-vous pensé à offrir le surplus ? D’autres personnes qui ne participent pas au jardin, en goûtant vos produits, pourraient intégrer votre petite communauté verte. C’est aussi l’occasion de contenter quelques familles qui n’ont pas de quoi faire les courses tous les jours : ils apprécieront peut-être un petit coup de pouce de la part de leurs voisins.

Ça occupe les enfants

C’est le week-end, et vous ne savez pas quoi inventer pour occuper vos enfants ? N’hésitez pas à faire un tour au jardin partagé. Ils peuvent apprendre à jardiner avec vous et vos voisins, mais aussi faire des découvertes en même temps que d’autres enfants du quartier.
Ils s’amusent et ils apprennent en même temps, que demander de plus ? D’ailleurs, si l’espace vous le permet, pourquoi ne pas leur consacrer un coin avec quelques jeux. Cette idée plaira certainement à tous les jeunes du coin, particulièrement si vous n’avez pas de parc ni de square dans les environs.

Travail au jardin partagé

On sort de chez soi, tout simplement

Dernier avantage, mais pas des moindres. Participer à un jardin partagé, quand vous n’en avez pas chez vous, c’est se forcer à sortir de chez soi : cela change du jogging, de la télévision et de toute autre routine. Prendre l’air fait du bien : dans un jardin, c’est encore mieux.

Où trouver le jardin communautaire le plus proche ?

Un peu partout, ce type de jardin fleurit. En faisant quelques recherches dans votre ville ou dans votre région, il n’est pas difficile de trouver l’adresse la plus proche de chez soi.

Parfois, des associations laissent des flyers dans les boîtes aux lettres, mais aussi dans les commerces près de chez vous. Vous avez demandé à votre épicier ou votre boulanger s’ils ne connaissent pas un jardin partagé dans le coin ? Parfois, le bouche-à-oreille est un des meilleurs moyens de se renseigner.
Sinon, pourquoi ne pas contacter l’administration de la ville pour trouver des informations ? Ils seront ravis d’apprendre que de nouveaux citoyens s’intéressent à cette activité. Sinon, il vous reste le Web. En cherchant sur Internet, il est facile de trouver quelques bonnes adresses dans votre région.

Puis-je créer un jardin communautaire ?

Si vous repérez un terrain vague oublié au sein de votre commune, pourquoi ne pas le transformer en jardin partagé ? Bien sûr, vous ne pouvez pas vous approprier le terrain sur un simple coup de tête, mais il est tout à fait possible d’entamer des démarches.
Avec quelques voisins, vous pouvez former un comité et vous renseigner auprès de la mairie. Au terme de quelques réunions, de démarches administratives, il est rapidement possible de mettre en place votre superbe jardin partagé.

Bien sûr, par la suite, il faudra en prendre soin. S’engager à entretenir cet espace est la meilleure des récompenses, que vous en fassiez une grande terrasse pour les voisins, un potager communautaire ou un jardin japonisant… Engagez-vous à y passer régulièrement, même en hiver !

Et vous, connaissiez-vous ce concept de jardin partagé et en avez-vous déjà fait l’expérience ? N’hésitez pas à donner vos impressions dans un commentaire.

Enley Tyler

Sources

Sources texte

Potagers urbains.be

Jardins partagés.org

Foyer fontainois (article) : Le jardin partagé de Fontaine-l’Évêque

Wikipedia : Jardin communautaire

 

Sources images

Merci à Y. Cornet pour tous ces clichés.

6 réflexions sur “Les jardins communautaires : parce que c’est toujours mieux à plusieurs”

  1. J’adore le principe, je n’y participe pas car je n’ai pas le temps. J’ai l’impression que ça se « pratique » de plus en plus, je rencontre pas mal de personnes qui ont un jardin loué à la municipalité ou qui contribuent au jardin communautaire.

     
  2. Petit Javelot

    Super intéressant ! Comme initiative comparable, il y a les ruches : on te forme rapidement aux bases de l’apiculture et tu aides à l’entretien de la ruche 🙂

     
    1. Enley Tyler

      Ca doit être pas mal non plus, mais du coup le miel récolté, on en fait quoi exactement ? ^^

       
  3. Justine Boucher

    Ca me tente bien comme principe, je déménage bientôt, il faudra que je regarde s’il y en a un pas loin de chez moi !

     

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