« AB », « AOC », « Label Rouge », « Saveur de l’année »… Les mentions et les logos foisonnent sur les étiquettes des produits alimentaires qu’on trouve dans nos supermarchés ! Mais que signifient-ils ? Est-ce bien un signe de qualité et peut-on s’y fier ? Si vous êtes un peu perdu dans tous ces labels, la suite de cet article devrait vous aider à vous y retrouver.
Qu’est-ce qu’un signe de qualité ?
Les labels de qualité officiels
Un label de qualité est un logo ou une mention utilisé dans la promotion commerciale d’un produit alimentaire. Il certifie au consommateur que le produit respecte des critères de qualité tels que l’origine du produit, les qualités gustatives ou bien le respect de l’environnement. La création du label émane d’une démarche collective et volontaire de producteurs. Ainsi, ils s’engagent à respecter un cahier des charges dont les conditions de production sont validées par l’État français. Enfin, des contrôles réguliers du respect du cahier des charges sont réalisés par des organismes indépendants agréés par l’État.
En France, les signes officiels d’identification de la qualité et de l’origine (SIQO) sont l’appellation d’origine contrôlée (AOC), l’appellation d’origine protégée (AOP), l’indication géographique protégée (IGP), la spécialité traditionnelle garantie (STG), le Label Rouge et le label agriculture biologique (label AB). Nous y reviendrons dans la suite de cet article.
L’institut national de l’origine et de la qualité (INAO) est l’organisme public qui supervise les contrôles et veille à ce que les produits ne soient pas victimes d’usurpation. L’INAO a également pour rôle d’instruire les dossiers de produits demandant un label de qualité officiel (hors AB).
Les autres signes de qualité
Les labels de qualité ayant un grand intérêt sur le plan marketing, de nombreux pseudo-labels, prix et autres distinctions non officiels sont apparus sur les emballages. Ils sont décernés par différents organismes, tels que des syndicats professionnels, des entreprises ou des associations. Les modalités d’obtention sont diverses : jury, panel de consommateurs, audit externe, etc.
Ces logos n’étant pas reconnus par l’État, il devient alors compliqué pour le consommateur de savoir s’ils sont fiables ou non. Parfois, certaines distinctions sont même auto-décernées par les entreprises ! De manière générale, il est préférable de ne pas trop se fier aux prix décernés par un panel de consommateurs comme « saveur de l’année » ou les mentions « testé et approuvé ».
En revanche, certains signes, bien que non officiels, peuvent tout de même garantir une certaine qualité des produits. En effet, des groupes de producteurs ou d’acteurs de filières agroalimentaires peuvent décider d’établir un cahier des charges et de promouvoir ainsi la qualité de leurs produits. C’est le cas du logo « Viande de porc français » qui certifie que la viande provient de France, ou encore du logo « Bleu-blanc-cœur » qui indique le respect des cahiers des charges établis par l’association du même nom. Aussi, la seule façon de savoir ce que signifie véritablement un signe de qualité est de chercher le cahier des charges correspondant, parfois disponible sur Internet.
Les signes officiels d’identification de la qualité et de l’origine (SIQO)
Les labels garantissant l’origine des produits : AOC, AOP et IGP
Il existe trois labels garants de l’origine des produits.
L’appellation d’origine contrôlée (AOC) est un signe français qui certifie que toutes les étapes de fabrication d’un produit, de la production à la transformation, sont réalisées au sein d’une même zone géographique et selon un savoir-faire reconnu. C’est donc un label important, car il répond à la fois à des critères d’origine et de qualité. Chaque AOC a son propre cahier des charges, plus ou moins contraignant. Par exemple, le Comté AOC répond, en plus des contraintes géographiques, à des critères de production stricts tels que la race bovine (Montbéliarde ou Simmental française), le fourrage et les aliments autorisés, les conditions de pâture, l’entretien des prairies, etc. Le Cantal AOC, quant à lui, n’a pas d’impératif sur le choix de la race bovine et a des critères de production moins contraignants.
L’appellation d’origine protégée (AOP) est l’équivalent européen de l’AOC. De la même manière, elle garantit l’aspect terroir des produits et protège l’appellation dans toute l’Union européenne. Pour l’obtenir, il faut d’abord que le produit soit reconnu comme une AOC en France. L’AOP concerne des produits laitiers, des vins et des spiritueux, ou encore des produits plus divers tels que les olives de Nyons ou les noix de Grenoble.
Enfin, le troisième label est celui de l’indication géographique protégée (IGP). Tout comme l’AOP, c’est un signe européen. Néanmoins, le lien entre le produit et la zone géographique associée est moins importante. En effet, toutes les étapes de fabrication ne sont pas tenues d’être effectuées dans la même zone géographique. Il faut au moins que les matières premières en proviennent ou que leur transformation ait lieu dans cette zone, selon des conditions bien précises. En France, le jambon de Bayonne, les mogettes de Vendée ou encore le pruneau d’Agen sont sous IGP.
Le label garantissant une recette traditionnelle : STG
La spécialité traditionnelle garantie (STG) est un label européen qui atteste qu’un produit a été fabriqué selon une recette traditionnelle. Il n’y a pas de contraintes sur l’origine géographique des produits, mais uniquement sur la façon dont ils sont transformés. En France, la première STG est celle des moules de bouchot.
Le label garantissant une qualité supérieure : Label Rouge
Le signe Label Rouge est un label de qualité français. Il garantit que le produit bénéficie d’une qualité gustative supérieure par rapport au produit courant, car il possède des caractéristiques répondant à un cahier des charges bien précis par rapport à la production ou à la fabrication. Ce label concerne des produits carnés (volailles, viandes, charcuteries), laitiers ou issus de la mer, mais aussi des fruits et légumes, du miel, des boissons ou encore du sel. Dans les cahiers des charges Label Rouge, il est question bien sûr de qualités gustatives, mais surtout de bien-être animal et de respect de l’environnement. L’un des produits phare porteur d’un Label Rouge est le poulet fermier. Il a été élevé en plein air ou en liberté, a été nourri avec au minimum 75 % de céréales et a été abattu après 81 jours de vie minimum contre 35 jours pour un poulet standard issus d’un élevage hors-sol.
Le label garantissant le respect de l’environnement : Euro feuille
Les produits se revendiquant « issus de l’agriculture biologique », « biologiques » ou « bio » doivent comporter le logo européen de l’agriculture biologique, à savoir « l’euro feuille ».
Ce label indique qu’au moins 95 % des ingrédients du produit sont certifiés issus de l’agriculture biologique. Ce type d’agriculture a principalement pour but de respecter l’environnement, mais le cahier des charges comporte également des contraintes pour améliorer le bien-être animal. Pour reprendre l’exemple du poulet fermier Label Rouge, les surfaces des poulaillers et la part de céréales dans l’alimentation du poulet bio sont plus importantes.
Le label agriculture biologique, ou label AB, est le logo français. Depuis 2010, seul le logo européen est obligatoire. Néanmoins, on retrouve fréquemment le label AB sur les produits issus de l’agriculture biologique française.
Comme vous avez pu le voir, il existe donc de nombreux labels de qualité qui répondent à des cahiers des charges différents. Les signes de qualité sont également présents dans d’autres domaines que l’agroalimentaire, notamment dans le tourisme avec par exemple l’écolabel Pavillon Bleu.
Connaissiez-vous ces différents labels de qualité ? Est-ce qu’ils vous guident dans vos achats ? Donnez-nous votre avis en laissant un commentaire !
Sonatine
Sources texte :
- Site du ministère de l’Économie et des Finances
- Site du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt
- Site de l’INAO
- Wikipédia : 1, 2, 3
- Site de l’association Bleu-Blanc-Coeur
- Leporc.com
- Cahier des charges de l’AOP Comté
- Plaquette de présentation de l’AOP Cantal
- Volaillelabelrouge.com
Sources images :
- Image à la une : crédits Elixir
- Image 1
- Images 2, 3, 4, 5, 7
- Image 6
Je bénis ton article !!! A chaque fois que je fais les courses je me dis « tiens ce serait une super idée d’article » :’) par contre tu m’apprends que le label bio ne certifie « que » 95 % (je sais, c’est mieux que rien, mais c’est « vraiment » bio ou ça ne l’est pas pour moi). Ca ne mé’tonne pas que des entreprises « trichent » et s’inventent des logo, ça attire toujours de l’oeil le logo ^^ Le LABEL ROUGE j’avais l’impression de le voir un peu trop souvent, donc je pensais que c’était un peu « l’arnaque », mais finalement c’est toujours mieux que rien hihiii Merci pour ce super article 🙂
Cet article a fait du bien à mon petit cerveau ! J’étais un peu perdu entre AOC, AOP, IGP… Maintenant tout est clair, au top !
Superbe article! Je suis pas concernée comme une frontière nous sépare (et les législations qui vont avec), mais c’est top comme initiative! En plus c’est bien écrit et clair, merci!
Oh cet article va m’être bien utile quand j’irai faire mes courses ! Merci pour la description claire de chaque label !
Je ne pense pas que ce soit vraiment le cas
Merci à tous pour vos commentaires !
@Jeux video : Je ne sais pas trop ce qui vous semble ne pas être le cas. Vous pouvez consulter les nombreuses sources de cet article si vous voulez vérifier les informations. Des organismes sont chargés de vérifier que les cahiers des charges sont respectés, il faut quand même savoir leur faire un peu confiance 🙂