Les superstitions

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Question de faire durer un peu plus longtemps que nécessaire l’ambiance festive et colorée qui entoure la célèbre fête d’Halloween, vous aurez droit cette quinzaine à un article sur… les superstitions ! Car, s’il est libre à chacun d’y croire ou pas, ces petites histoires pourraient presque être qualifiées de culture générale, tant certaines d’entre elles sont ancrées dans nos esprits comme de vrais petits pots de colle. Et même si on a tendance à les mettre de côté et à les classer dans les « savoirs inutiles », les superstitions savent toujours remonter à la surface dans les moments opportuns. Et dans ceux qui le sont peut-être un peu moins, aussi…

Tout d’abord, commençons par le commencement. Qu’est-ce qu’une superstition ? En fait, le terme peut avoir deux significations différentes, l’une à connotation péjorative, et l’autre, plus commune, a tendance à être beaucoup moins négative. Il faut savoir que de 1301 à 1400, on qualifiait de superstition ce qui nous semblait être des pratiques ou des croyances déraisonnables, de moindre valeur. Inutile de préciser que ce jugement est relatif à chaque personne et donc, qu’il est très dépréciatif. La signification exacte du terme était « religion des idolâtres, culte des faux dieux », ce qui vient appuyer la phrase précédente. 
Superstition désigne aussi, comme il est plus courant d’en voir, la conviction qu’un acte, un objet ou un animal est inévitablement porteur de malheur ou de bonheur, ou en est du moins le présage. Cette certitude ne peut toutefois être expliquée par la science, ou d’une quelconque autre façon qui n’est pas purement intuitive. En gros, on y croit ou pas.

Les superstitions, comme le trèfle à quatre feuilles qui apporterait la chance ou le chat noir qui ferait l’exact opposé, prennent naissance en fondant leurs bases sur la culture. Il n’est donc pas étonnant d’apprendre que, selon l’endroit où l’on se trouve sur le globe, elles peuvent différer. Elles font, d’une certaine façon, partie intégrante de l’histoire de cette région du monde. Souvent propagées par le bouche-à-oreille, ces superstitions sont le résultat incontestable de la culture d’époques antérieures, et contiennent pour la plupart un fond de vérité. Car c’est bien sur leurs observations et analyses personnelles que les gens ont construit les bases de leurs croyances. Mais la majorité des superstitions sont issues de la religion ou de la peur des phénomènes étranges. Il faut dire, néanmoins, que pour ce dernier point, les superstitions trahissent aussi une volonté de la vaincre.
Le plus étonnant, c’est que la plupart des gens sont inconsciemment superstitieux, à divers degrés. Les rituels avant de grands évènements, les porte-bonheurs… tout ça, ce sont des superstitions ! Et puis, qui résisterait à un joli trèfle à quatre feuilles ? C’est si rare !
C’est parce qu’ils sont entretenus que ces petits mythes demeurent. À vrai dire, si personne n’y croyait, il est évident qu’on n’en parlerait plus depuis longtemps…

Parmi toutes les superstitions existantes, certaines sont plus connues que d’autres. Car si certaines sont transmises depuis des années, n’importe qui peut en inventer de nouvelles en lesquelles il croira. Mais voici quelques explications à propos de celles que l’on connait déjà tous (ou presque, peut-être ?).

Le chat noir

Un chat tout seul, c’est beau, c’est joli, c’est merveilleux. Et lorsqu’il précède l’adjectif « noir » ? C’est déjà beaucoup moins parfait. Du moins, pour les plus superstitieux d’entre nous. La couleur noire a presque toujours été considérée comme une référence à la mort, au deuil, bref, à des aspects négatifs de la vie. Même par les Égyptiens, pour qui le chat noir suscitait l’aversion. Plus tard, il devint même une créature satanique aux yeux du Christianisme, tout comme les autres chats, qui suscitaient toutefois moins de haine. Il était associé aux sorcières, car on racontait que ces dernières avaient la capacité de se changer en ces petits félins et qu’il était leur ami. Dans certains cas, on pensait même que le chat noir était l’incarnation de Satan en personne ! À présent, un chat est un chat, peu importe sa couleur. Mais on continue à transmettre cette superstition qui raconte que la rencontre avec un chat noir présage un malheur. On peut faire un lien direct entre cette croyance et une habitude que l’on avait prise autrefois ; pendant des funérailles, lorsque le cortège rencontrait un chat noir, il changeait de trajet afin de contourner une malédiction qui aurait causé la mort d’un des membres de celui-ci.

 

Le fer à cheval

Que peut bien faire un simple fer à cheval ? Beaucoup, paraîtrait-il. En fait, il serait une sorte de « canalisateur » de chance. Cela dit, pour que ça fonctionne, il y a une démarche bien précise à suivre au pied de la lettre ! Trouver un fer à cheval porte déjà bonheur dès le départ. Mais pour prolonger sa chance, il n’y a pas mieux que de le rapporter et de le clouer au-dessus de sa porte d’entrée, les branches vers le haut, en « U ». Son effet s’estomperait s’il était placé en « N ». Par contre, on peut aussi le placer en « C », car c’est la première lettre du mot « Christ ». Pour certains, cette chance serait due aux deux matières principales nécessaires à la fabrication du fer à cheval : le fer et le feu. Pour d’autres, la superstition serait issue des premiers humains qui utilisèrent l’objet : en voyant que l’on pouvait le clouer aux sabots des chevaux sans que ceux-ci en ressentent de la douleur, ils attribuèrent ce fameux miracle non pas à l’animal mais au fer. Du fait, ils considérèrent que l’objet ne perdait rien de sa chance une fois inutilisé et c’est à partir de ce moment qu’ils se mirent à le regarder d’un autre œil…

 

Le chiffre 13

Êtes-vous triskaidékaphobe ou paraskevidékatriaphobe ? En gros, cela désigne respectivement la peur du chiffre 13 et la peur du vendredi 13 ; de bien longs mots pour des peurs plutôt courantes… Commençons par le simple chiffre, treize. On peut évidemment faire le lien de cette superstition avec le dernier repas du Christ, la Cène, alors qu’il était accompagné de douze apôtres. En tout, ils étaient donc 13, Judas étant considéré comme la treizième personne. Dans la mythologie nordique, une histoire raconte que Loki, dieu de la guerre et du mal, fut également le treizième invité d’un dîner qui se termina mal. Finalement, le chiffre treize porterait malheur car il vient briser la perfection du chiffre douze.
Si on revient au Christianisme, le vendredi treize serait un jour malchanceux car Jésus aurait été crucifié un vendredi. Néanmoins, pour certaines personnes, les vendredis treize seraient synonyme de chance. C’est ce qu’on appelle une contradiction… Mais si vous êtes de ces personnes qui n’y ont jamais fait vraiment attention, votre chance de  découvrir de quel côté vous êtes arrive dans… deux mois ! Eh oui, le 13 avril 2012 est un vendredi ! Si vous êtes de ceux pour qui le malheur s’abat à cette occasion, rassurez-vous : il y a maximum trois vendredis treize par an. Ce n’est pas si mal.

 

Le trèfle à quatre feuilles

Ce qui le distingue de son congénère, le trèfle à trois feuilles ? Bien sûr, une feuille. Mais en fait, c’est beaucoup plus que ça. D’un point de vue symbolique, la quatrième feuille représente la chance, alors que les trois autres représentent l’espoir, la foi et l’amour. Cette superstition est certainement amplifiée par le fait que le trèfle à quatre feuilles est beaucoup plus rare que celui à trois feuilles, et qu’une personne a une chance sur 10 000 d’en trouver un. Il repousserait également les énergies négatives, le but ultime étant de conserver le trèfle cueilli le plus longtemps possible afin d’en garder la chance. L’origine de cette superstition remonterait au temps d’Ève, qui aurait ramené le tout premier trèfle à quatre feuilles du Paradis. La disposition des quatre feuilles rappellerait la forme d’une croix.

 

Le croisement des doigts

Généralement, lorsqu’on croise les doigts, c’est pour éviter l’infortune, ou bien tout simplement souhaiter que tout aille bien, et pour les petits malins, pour ne pas tenir une promesse, en secret. En quelque sorte, ce serait pour avoir la force de notre côté. Si l’on remonte un peu dans le temps à l’époque des premiers Chrétiens, tout bon Chrétien croyait aux mauvais esprits. Se croiser les doigts, qui imiteraient alors comme un signe de croix, visait à repousser ceux-ci. Une autre explication serait plausible : cette superstition viendrait d’une ancienne coutume. Ainsi, pour soutenir un ami qui avait un souhait à réaliser, celui-ci plaçait son index sous celui de son interlocuteur pour que cela forme une croix, qui symbolisait une union parfaite. Cela représentait le soutien moral qu’offrait son ami. Toutefois, ce signe pourrait aussi être lié à un vieux geste scandinave, créé par des archers pendant la Guerre de Cent Ans entre la France et l’Angleterre, où ceux-ci utilisaient leurs deux doigts principaux pour bander leur arc.

 

L’échelle

Cette superstition est l’exemple parfait d’un résultat d’observations et d’analyses. S’il est dit que passer sous une échelle porte malheur, on ne peut décemment pas affirmer le contraire, car il est vrai que ce n’est pas très sécuritaire. Un tas de mésaventures peuvent arriver sous une échelle, et même si ce n’est pas garanti, une petite prière ne peut pas faire de mal… Ou un croisement de doigts, pourquoi pas ? D’un autre côté, une échelle appuyée contre un mur formerait un triangle. Ce triangle serait le symbole de la Sainte-Trinité : le Père, le Fils et le Saint-Esprit, qu’on romprait en passant dessous. Ce fait étant considéré comme un blasphème, il n’est donc pas étonnant de voir certaines personnes redouter de passer sous une échelle. Quant aux autres, ceux qui ne sont pas superstitieux, ce n’est que le bon sens qui les poussera à contourner l’échelle.

 

C’est tout pour cette quinzaine, chers MonChvaliens ! À présent, il est temps de remercier mes invités spéciaux… Oui, oui, on applaudit tous très fort Hurley, qui vous a expliqué la superstition du croisement de doigts, et Katouee, qui m’a fourni de nombreuses sources ! Allez, plus fort… Voilà, c’est bon ! À la prochaine Gazette, très chers lecteurs !

Jorkane

1 réflexion sur “Les superstitions”

  1. Bonjour. Ce point sur les différents objets de superstition est tout simplement complet. Ou presque, si l’on doit prendre en compte les superstitions de régions reculées et qui ne sont pas trop populaires. En tout cas les superstitions il n’y a assez et croit qui veut. L’important c’est de garder l’œil ouvert pour pas être victime de malchance parce qu’on était pas au courant de tel ou tel superstition. La nature ne fait pas de cadeau. J’espère que cet article touchera le maximum de personnes. Merci bien aux rédacteurs du blog.

     

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