La nature sauvage à travers les photographies de Vincent Munier

photographie par Vincent Munier
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Vous aimez les animaux ? Vous aimez la photographie ? Vous aimez la délicatesse et les belles choses ? Alors vous allez adorer le travail de Vincent Munier, photographe animalier depuis plus de 15 ans. Lisez cet article pour en savoir plus sur lui et son travail !

Qui est Vincent Munier ?

Vincent Munier est né le 14 avril 1976 à Epinal, dans les Vosges, qui deviendront son premier terrain de chasse photographique. En effet, dès son plus jeune âge, son père lui propose de partir avec lui dans les montagnes et les forêts, attendre les animaux pendant des heures, en « affût », comme on l’appelle en photographie animalière.
Il découvre alors les plaisirs de la nature, se passionne pour les animaux d’une part et pour la photographie d’autre part. Il commence donc très tôt à faire de la photographie avec son père.

Son enfance ainsi que les conditions difficiles (climat, confort, etc.) dans lesquelles il a pu découvrir la photographie l’ont ainsi poussé à faire de cette passion son métier, sachant donc à quoi s’attendre dans sa vie professionnelle.

Autodidacte de génie, il n’a donc fait aucune école de photographie, et il dit de ses images que le plus important, c’est l’émotion : « Il y a même des photos complètement floues, si il y a quelque chose qui en ressort, c’est tant mieux. » Autrement dit, qu’importe si l’image est floue, si elle ne respecte pas les règles de composition de photographie, tant qu’elle dégage quelque chose, alors il ne la jettera pas, contrairement à d’autres photographes animaliers qui recherchent la perfection technique, mais oublient la dimension sensible d’une image.

Photographie d'un Chamois par Vincent Munier

Spécialisé en photographies d’animaux généralement rares et/ou menacés et par les pays « blancs », la majorité de sa production photographique est faite dans des conditions hivernales. Fasciné par le blanc, ce sont ainsi ces images toutes de blanc vêtues qui ont fait la réputation de Vincent Munier.
Dans son travail photographique, il a pris le parti de montrer non pas les horreurs du monde (les marées noires par exemple), mais au contraire de montrer le « beau » de ce qui nous entoure.

Vincent Munier travaille avec du matériel de la marque Nikon, un boîtier D4 et autre boîtier de « secours », ainsi que des objectifs grand angle à 24 mm, des téléobjectifs 200-400 mm ou 600 mm. Il travaille en collaboration avec Nikon qui lui prête régulièrement du matériel pour tester ses nouveaux boîtiers dans des conditions ultra difficiles ; cela lui permet donc d’obtenir en prêt des objectifs réputés et très coûteux.

Il fait tous ses voyages seul. Seul avec lui-même pour se retrouver, c’est pour lui une thérapie d’être seul contre l’immensité de la nature.
Parmi ses voyages et ses rencontres, j’ai choisi de vous présenter quelques-uns des animaux qui ont marqué Vincent Munier.

Les animaux des photographies de Vincent Munier

Grues sauvages du Japon

Photographie de deux grues du Japon par Vincent Munier

Les grues sauvages de l’île d’Hokkaidō au Japon font partie de ces animaux dont Vincent Munier n’oubliera vraisemblablement jamais la rencontre. Ces photographies ont d’ailleurs été récompensées par le concours de photographie animalière de la BBC : le BBC Wildlife Photographer of the Year. Il est le premier photographe à avoir gagné trois fois le Eric Hosking Award, catégorie spéciale du concours (en 2000, 2001 et 2002). C’est un concours de photographie animalière créé en 1964. Il compte une vingtaine de catégories (enfants, adultes, amateurs, professionnels, série construite comme une histoire, mammifères, poissons, etc.) pour lesquelles un jury professionnel choisit les gagnants qui seront exposés au Museum d’histoire naturelle de Londres ainsi que dans un livre édité en collaboration avec le musée et le magazine Géo.
À titre d’exemple, en 2008, il y avait plus de 32 000 images participantes venant de 82 pays et de 3 100 photographes. Il s’agit une compétition prestigieuse et reconnue dans le monde entier.

Photographie d'un groupe de grues du Japon par Vincent Munier

Pour en revenir à nos grues, Hokkaidō est une île située au nord du Japon, à proximité de la Sibérie. Son climat est assez particulier : alors qu’en été, les températures avoisinent les 20 °C, en hiver, il n’est pas rare que des tempêtes de neige, venant de la Sibérie, balaient l’île. Les températures baissent donc considérablement pour atteindre généralement – 11 °C.

C’est sur cette île que vivent des grues très rares : les grues du Japon, aussi appelées « grues de Mandchourie ».
En Chine, elles sont surnommées grues des immortels. Cela fait référence à leurs relations avec les immortels, divinités du taoïsme : dans la mythologie taoïste, ces grues portent souvent les immortels sur leur dos.
Ces très grands oiseaux (1,50 m de haut pour 2,50 m d’envergure ailes déployées !) ont un plumage très pur et photogénique : elles ont tout le corps blanc, excepté une petite tâche rouge sur le sommet du crâne et le noir aux extrémités (ailes, cou, pattes).

Bœuf musqué

Photographie d'un Boeuf Musqué par Vincent Munier

Photographie d'un Boeuf Musqué par Vincent Munier

Une autre rencontre inoubliable fut celle avec les bœufs musqués en Scandinavie.

Il faut savoir que Vincent Munier aime travailler dans des lieux où il n’y a pas, ou plus, d’hommes. Ce désir de renouer avec la nature lui a permis de rencontrer l’un des plus gros mammifères terrestres : le bœuf musqué.
Le bœuf musqué est appelé omingmak par les Inuits, ce qui signifie « l’animal dont la fourrure est comme une barbe ».

Ce sont des animaux au pelage foncé comme nos bœufs domestiques, mais ne vous méprenez pas, même si les deux sont des bovidés, le bœuf musqué ne fait pas partie de la même sous-famille que le bœuf de nos contrées : en effet, c’est en fait un capriné (sous-famille qui comprend les chèvres et les chamois).

Jusqu’au milieu du XXe siècle, le bœuf musqué était menacé par la chasse, mais il a depuis été réintroduit dans plusieurs régions (Scandinavie, Arctique Russe, etc.) et ses effectifs ont donc bien augmenté (plus de 100 000 animaux à l’heure actuelle).

Yak Sauvage

Photographie d'un Yak sauvage par Vincent Munier

Photographie d'un Yak sauvage par Vincent Munier

Vincent Munier est parti photographier un animal qui le fascinait depuis longtemps : le yak sauvage.
Contrairement au yak domestique qui pèse généralement 600 kg adulte, le yak sauvage indique jusqu’à une tonne sur la balance.
Extrêmement farouche, c’est au Tibet, dans un endroit strictement interdit à l’homme, que Vincent Munier a eu la chance de rencontrer le yak sauvage, entre 5 000 et 6 000 m d’altitude.

C’est un animal très méconnu, car il n’a que très peu été observé par l’homme.
Malheureusement, l’espèce est menacée : chassé par le passé pour sa viande, la population totale actuelle est estimée à 15 000 animaux qui sont protégés sur quelques zones spécifiques tibétaines.

Imaginez-vous attendre des jours entiers pour finalement voir apparaître des petits points au loin… et vous rendre compte que le troupeau s’approche de plus en plus de vous ? On peut aisément imaginer la magie de l’instant.

Loup blanc

Photographie d'un Loup blanc par Vincent Munier

Le loup blanc a longtemps été, pour Vincent Munier, le Graal. Un animal si rare qu’il n’avait pas été observé depuis 25 ans.
Les Inuits l’appellent « Fantôme de la Toundra ».

Cela fait des années que le photographe tente de capturer les instants de vie de ces loups.
C’est lors d’un voyage en Arctique qu’il a presque littéralement touché du doigt son Graal : sur place plus d’un mois, c’est au 9e jour qu’il a aperçu une meute de 9 loups qui est venue jusqu’à sa tente.

La magie a opéré… Les animaux connaissaient si peu l’Homme qu’ils n’avaient presque pas peur. Sous le choc de cette rencontre, Vincent Munier avoue ne pas avoir voulu qu’ils partent : pour ce faire, il faisait semblant d’être blessé dès que les loups s’éloignaient et, pensant pouvoir manger un « animal malade », ils revenaient vers lui. En l’espace de 2 heures, le photographe a réalisé 4000 photos !

Comme il le dit lui-même, ils l’ont trouvé et il ne les a plus jamais revus… Sauf que !

Photographie d'un Loup blanc par Vincent Munier

Quelques jours avant qu’il parte, un loup solitaire est venu à sa rencontre et l’a surpris. Il l’a suivi deux jours, avant de repartir. Il est probable que ce loup ait été chassé de sa meute. Ses chances de survie sont malheureusement très faibles, hors de sa meute…

Vous l’avez vu, les photographies de Vincent Munier inspirent le calme, la délicatesse. On a l’impression que ces animaux posent pour lui, tant il arrive à capter leur regard et leur vie !

Vous pouvez retrouver son travail sur son site Internet, mais aussi dans de nombreux ouvrages : pour n’en citer qu’un, Solitudes Tomes I&II (2013) est un appel à la contemplation qui m’a donné les larmes aux yeux, je le recommande vivement.

Connaissiez-vous Vincent Munier ? Que pensez-vous de ses photographies ? Connaissiez-vous ces animaux méconnus ? Dites-nous tout dans les commentaires !

Audy-Kun.

Sources texte

Conférence du 21 Février 2014 à l’association Photo-forum
Page Wikipedia de Vincent Munier
Widlife Photographer of the Year
oiseaux-birds.com
Caprinae
Yak sauvage
Boeuf musqué 

Sources images

Site internet de Vincent Munier
Paris Match
My Lorraine

6 réflexions sur “La nature sauvage à travers les photographies de Vincent Munier”

  1. Je ne connaissais pas du tout ce photographe avant de lire ton article, ses photos sont vraiment magnifiques ! J’adore celles du loup !

     
  2. Je ne connaissais absolument pas ce photographe. Son travail est très impressionnant, j’aime beaucoup son approche, surtout sur les photos que beaucoup considéreraient comme « râtées ».

     
  3. Je connaissais déjà un peu ce photographe. Super travail ! Très bonne idée d’en avoir parlé dans un article 🙂

     
  4. Marie de Brocéliande

    Superbe travail ! Rareté, émotion, beauté, il y a là comme un retour à la nature primitive et inviolée. Merci pour ces photos. Elles me fascinent. J’étais venue pour les grues et je suis restée pour tout le reste. Je vais suivre votre travail…

     
  5. MrsMinette

    Waouh, ces photos !! 😮
    L’anecdote avec les loups est assez exceptionnelle. Il est malin de Vincent ^^. Il a eu de la chance de ne pas être attaqué par le dernier…

    Merci pour cet article plein de douceur 🙂

     

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