KidZania, parc d’attractions ou apologie du capitalisme ?

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En matière de parcs d’attractions, les professionnels cherchent sans cesse à innover pour attirer toujours plus de visiteurs. Une chaîne de parcs se démarque de ses concurrents par son concept, qui ne fait cependant pas l’unanimité : KidZania. Quel est ce concept ? Pourquoi fait-il polémique ? La suite de l’article vous le dira ! kidzania

KidZania : qu’est-ce que c’est ? 

KidZania est une société fondée par le Mexicain Xavier López Ancona en 1996. Soutenu par des investisseurs, il décida de lancer un nouveau genre de parc d’attractions, mêlant jeu et éducation : c’est le concept de l’ « edutainment », mélange entre « education » (éducation) et « entertainment » (divertissement). 

Pour cela, il créa une mini-ville avec un hôpital, un aéroport, des magasins, des supermarchés, une caserne de pompiers, un commissariat, un théâtre, une banque… Les enfants choisissent un métier qu’ils doivent exercer pour gagner des KidZos, la monnaie du parc. Ils ont le choix entre plus de 100 métiers qu’ils pratiquent dans l’un des 50 établissements du parc. L’argent qu’ils gagnent leur sert ensuite à s’acheter ce qu’ils veulent dans le parc et ils peuvent le laisser à la banque pour l’utiliser à leur visite suivante (dans le même parc KidZania ou dans un autre à travers le monde). 

Le premier parc KidZania a ouvert ses portes en septembre 1999, à Mexico, au Mexique, et s’appelle « La Ciudad de los Niños » (ce qui signifie « La Ville des Enfants »). Il a dépassé les attentes de son créateur puisque près de 800 000 enfants s’y sont rendus la première année. Le parc a dépassé les 10 millions de visiteurs depuis son ouverture. 

kidzania pompier

Le succès fut tel qu’un nouveau parc ouvrit au Mexique, à Monterrey, en 2006. La même année, la première franchise fit son apparition : KidZania de Tokyo. Elle fut suivie par beaucoup d’autres à Jakarta, Dubaï, Séoul, Bangkok, Le Caire, Istanbul… Aujourd’hui, près de 20 parcs existent à travers le monde et d’autres devraient ouvrir prochainement, comme ceux de Singapour, Moscou ou Doha prévus pour 2015. Actuellement, les parcs ont accueilli plus de 30 millions de visiteurs. 

Ce développement fulgurant a valu au groupe KidZania une reconnaissance de la part de l’IAAPA (l’Association internationale des parcs de loisirs et des attractions), qui l’a élu meilleur centre de divertissement pour les familles en 2009. 

KidZania s’adresse aux enfants de 4 à 15 ans, les parents ne peuvent pas entrer. C’est pour cette raison que les parcs s’installent souvent à côté de grands centres commerciaux : avec un billet classique (coûtant 12 à 20€), les enfants jouent dans le parc pendant 4 heures et les parents peuvent donc tranquillement faire les magasins ! Ils peuvent d’ailleurs toujours garder un œil sur leur progéniture puisque tous les visiteurs sont équipés d’un bracelet électronique permettant de les localiser. 

Malgré tout, les enfants ne sont pas laissés sans surveillance. Des Zupervisors sont là pour les former à leur métier, répondre à leurs questions, les aider à réaliser les tâches qu’ils doivent accomplir, garantir qu’ils s’amusent…

KidZania : éducation des enfants 

Le parc vante un environnement propice au développement des enfants, de par les activités qu’il propose. 

Si du point de vue des adultes KidZania ne semble pas très divertissant (s’amuser en allant travailler, quelle drôle d’idée !), du point de vue des enfants, c’est différent. En effet, l’un des plus grands jeux des petits est d’imiter les activités de leurs parents ! Le parc offre un cadre réaliste pour jouer à cela : de vraies marques, des métiers avec des contraintes, de l’argent à gagner et à dépenser…

Les enfants ont donc une économie à faire tourner ! À travers la centaine de métiers qu’ils peuvent exercer, les jeunes découvrent la diversité des domaines d’activité. De plus, certains métiers sont plus difficiles à atteindre que d’autres et il faut aller à l’université pour gagner plus d’argent. Les choses que les enfants vivent à KidZania (en essayant différents métiers, en économisant pour certains achats ou en travaillant en équipe par exemple) sont des expériences qu’ils acquièrent pour leur futur. 

KidZania métiers

Le parc permet aussi aux enfants de développer certaines compétences. Ils apprennent à devenir indépendants de leurs parents, tant au niveau affectif qu’au niveau social ou financier, puisque dans ce cadre-là, ils travaillent pour se payer ce qu’ils veulent. Ils développent aussi leurs relations sociales pour que les choses se passent bien dans leur travail et apprennent à coopérer pour atteindre leurs objectifs professionnels. 

KidZania a pour vocation de reproduire une ville à plus petite échelle. Même si la vie y est moins complexe que dans la réalité, le parc permet aux enfants de mieux comprendre le fonctionnement d’une ville et plus généralement d’une société. Chaque phase de jeu dure 25 minutes à l’issue desquelles les enfants peuvent changer de métier, ce qui leur permet de tester de très nombreuses choses et d’avoir une vision plus globale de la vie. En changeant de poste (les enfants peuvent être tour à tour médecin, policier, vendeur, éboueur, pizzaïolo…), ils doivent s’adapter à de nouvelles contraintes et faire preuve de créativité. De cette façon, ils acquièrent aussi une approche du monde du travail, de ses avantages et de ses contraintes, qui leur sera utile plus tard. 

L’argent est essentiel à KidZania. Le slogan de la marque y fait d’ailleurs référence : « Que ta journée soit productive ! ». Ce qui motive les enfants, c’est de gagner des KidZos pour les dépenser. Ils sont ainsi sensibilisés à l’effort qu’il faut fournir pour accéder à ce qu’ils désirent (un soin de beauté, de quoi manger, des souvenirs…). Les enfants apprennent aussi à prendre des décisions raisonnées sur ce qu’ils doivent faire de leur argent : doivent-ils le dépenser tout de suite ou économiser pour s’acheter quelque chose de plus cher ? 

KidZania : avis des opposants 

Même si les premiers parcs ont ouvert il y a plus de 15 ans, leur existence commence tout juste à faire parler en France, et pour cause : le premier KidZania nord-européen a ouvert ses portes cet été en Angleterre, à Londres (il y avait déjà un parc en Europe, situé à Lisbonne, au Portugal, ouvert en 2009). Il a coûté 20 millions de livres (environ 28 millions d’euros) et a en partie été financé par la British Airways. Le parc fait 7 000 m² et propose aux enfants 60 métiers. 

Ce qui déplaît fortement dans les parcs KidZania, c’est la présence de nombreuses marques. Le restaurant n’est pas un simple fast-food, c’est McDonalds. De même, le magasin de vêtements est aux couleurs de H&M et le garagiste n’est autre que Renault. Et à Londres, les avions sont, bien sûr, ceux de la compagnie British Airways. Finalement, plus de la moitié des métiers est directement liée à une marque. 

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KidZania prétend ne pas faire de publicité pour les marques. Selon le parc, elles permettent de rendre les activités plus réalistes. De plus, elles sont déjà présentes dans le quotidien des enfants et des adultes, les faire disparaître n’aurait pas de sens. Les opposants au parc ne sont cependant pas d’accord. Selon eux, l’argument principal de la présence des marques est le financement qu’elles apportent au parc. 

De plus, même si peu de personnes sont contre le principe initial consistant à faire découvrir ce qu’est la vie d’adulte aux enfants, la vision qui est donnée par le parc est totalement irréaliste. Plein emploi, facilité à changer de travail, argent immédiatement disponible, possibilité de dépenser tout son salaire… Le parc a laissé à l’extérieur les choses les plus négatives pour ne garder que l’aspect travail, marketing et incitation à la consommation. 

Certains s’insurgent contre le concept même du parc, qui consiste à faire travailler les enfants. Pour attirer des sponsors ou « partenaires industriels » comme les appelle KidZania, le parc se décrit comme un « moyen inédit et totalement novateur de consolider votre marque » auprès des futurs clients que sont les enfants. On peut se demander si le parc a plus pour vocation d’apprendre la vie aux enfants ou de les formater à reconnaître certaines marques partenaires…

Ce concept original semble donc faire bien des promesses, mais pour certains il s’agit surtout de promouvoir quelques marques et la surconsommation chez les enfants. Et vous, que pensez-vous de ce parc ? Y enverriez-vous vos enfants ? Auriez-vous aimé y aller ? Postez votre avis dans un commentaire !

Ursuline

Sources texte :

courrierinternational.com

francetvinfo.fr

kidzania.com

lalibre.be

lefigaro.fr

wikipedia.org

Sources images :

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5 réflexions sur “KidZania, parc d’attractions ou apologie du capitalisme ?”

  1. Ca a l’air vraiment sympa comme parc ! J’aurais bien aimé y aller un jour, mais je suis un peu trop grande hélas :’) Par contre, j’y emmènerais bien mes enfants, si ce genre de parc existe encore dans quelques années !
    En tout cas, meme si des marques s’en servent pour faire de la pub, je ne trouve pas ça choquant, il existe déjà des jeux vidéos en partenariat avec des hyper marché : quand j’étais petite, j’avais un jeu Intermarché, où je devais acheter des produits, genre Smarties et compagnie, pour préparer une fête d’anniversaire !

     
  2. Je ne connaissais pas du tout ce genre de parc. Effectivement, le revers négatif est la publicité, mais en sommes envahis : télévision, affichages… un peu plus ou un peu moins ?
    Une fois, un petit de 2 ans m’a montré mon thé (enfin l’étiquette) et m’a dit « carrefour », en désignant le logo. Comme quoi, ça commence très jeune.
    A voir les photos, je me dis que le parc doit être impressionnant… ça me donne presque envie d’y aller, même si je suis trop grande. Concernant le fait d’y emmener mes futurs enfants, cela reste à voir, en fonction du prix de l’entrée mais aussi de la localisation du parc (parce que faire 10 heures de voiture pour y aller, non merci ^^).

     
  3. Justine Boucher

    Personnellement, ça me donne trop envie comme principe, je suis juste super déçue d’être trop vieille et de ne pas pouvoir participer ! 😛

     
  4. Je ne connaissais pas du tout mais je dois dire que j’aime assez le principe de base pour l’éducation des enfants et leur faire découvrir de nouvelles choses ludiques en s’amusant.

     

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