La crise ukrainienne expliquée

Il s'agit d'une caricature qui illustre bien la cause de la crise ukrainienne.
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Depuis que le président Ianoukovitch a refusé en novembre 2013 l’accord qui aurait intégré son pays à l’Union européenne, l’Ukraine reste au cœur de l’actualité. Bien que le rôle de la Russie dans cette prise de décision soit marqué et évident, les causes de ce refus de dernière minute sont parfois méconnues. Découvrez dans cet article des informations sur les causes et les derniers développements de la crise ukrainienne qui secoue l’Europe entière.Il s'agit d'une caricature qui illustre bien la cause de la crise ukrainienne.

Les causes de la crise ukrainienne

L’accord d’association entre l’Union européenne et l’Ukraine était en préparation depuis cinq ans. L’accord de partenariat et de coopération, signé en 1998, était le début d’un rapprochement entre ces deux groupes. Étant donné que Victor Ianoukovitch a décidé de ne pas signer une semaine seulement avant la signature de l’accord qui intégrerait l’Ukraine à l’Union européenne, et tout le monde a été surpris.

Cette carte explique bien la crise ukrainienne puisqu'elle montre que l'Ukraine est bel et bien prise entre deux puissances.
Ce traité aurait permis un rapprochement entre ce pays et les États de l’Union européenne. Puisque les produits, les travailleurs ainsi que les compagnies ukrainiens auraient circulé librement dans l’UE grâce à l’accord d’association, l’économie ukrainienne qui bat de l’aile aurait été avantagée. L’Ukraine se serait ainsi rapprochée des pays voisins, qui auraient aidé à créer un marché extérieur plus grand où vendre sa marchandise (fer, acier, uranium et ses produits agricoles), en particulier aux pays les plus proches qui sont accessibles rapidement et à moindre frais grâce à un réseau de transport très développé. Bien que sa population s’élève à 46 millions d’individus, ce n’est pas comparable aux 507 millions qui peuplent l’Union européenne. L’Ukraine est assez riche en fer, en acier ainsi qu’en uranium. De plus, sa production agricole, qui représente 7,5 % de son PIB, est aussi importante. Son réseau de transport très développé, jumelé à l’accord d’association lui aurait permis de pouvoir vendre ses ressources à des pays plus proches, ce qui réduirait considérablement les coûts supplémentaires liés au transport de la marchandise. 
L’adhésion à l’Union européenne ne comporte pas que des aspects positifs. Elle signifierait pour l’Ukraine la perte d’un allié économique et social important, d’un revenu de location et d’un rabais non-négligeable sur le gaz puisque la Russie ne l’appuierait plus si elle choisissait de rejoindre leurs ennemis.

Sur cette carte, on voit où le gaz russe est acheminé. L'Ukraine en reçoit une bonne partie, ce qui cause sa dépendance qui est aussi à l'origine de la crise ukrainienne.
L’Ukraine est en crise au niveau économique : la dette s’élève à 43 % du PIB alors qu’il a subi une baisse importante en 2013 par rapport aux années précédentes. Si le pays était en croissance, sa dette ne serait pas autant alarmante qu’elle ne l’est maintenant. En voyant l’Ukraine en détresse, le FMI (Fonds Monétaire International) et la Russie se sont tous les deux proposés pour lui apporter un soutien sous la forme d’un prêt. Ils souhaitaient lui accorder près de 15 milliards de dollars chacun. L’Ukraine a finalement accepté la proposition de la Russie. En effet, cette dernière lui accordait une réduction de 30 % sur le prix du gaz qu’elle lui revendait alors que le FMI exigeait que l’Ukraine augmente le prix du gaz qu’elle vendait à sa population afin de s’enrichir même si c’était aux dépens des citoyens les plus pauvres. En plus d’avoir un passé politique commun, la Russie et l’Ukraine sont aussi d’importants alliés commerciaux : 80 % du gaz provenant de Russie et destiné à l’Europe finissait en Ukraine et le tiers des activités économiques de Kiev est lié aux Russes. L’aide économique et la position de partenaire commercial principal de la Russie sont essentiels pour l’économie ukrainienne. La situation actuelle ne permet pas à l’Ukraine de s’en passer, mais la signature du traité avec l’UE aurait contraint l’Ukraine à s’éloigner de ce soutien historique au profit des pays européens avec qui les accords économiques sont incertains. Le 30 avril dernier, les problèmes de l’Ukraine ont finalement eu des répercussions marquées sur la Russie puisqu’elle annonçait qu’elle était en récession, ce qui prouve qu’il y a un lien très important entre l’économie de ces deux pays.
Hormis ces enjeux économiques, l’intégration de l’Ukraine à l’Union européenne nuirait à la Russie à cause de la perte du contrôle d’une base militaire navale importante qui se trouve à Sébastopol. L’Ukraine, en rejoignant l’Union européenne, qui est l’ennemi des Russes, perdrait donc la protection militaire de la Russie. Selon un accord signé en 1997, 17 % des bateaux qui y sont stationnés (80 navires) appartiendraient à l’Ukraine et 83 % des bateaux (338 navires) à la Russie. De plus, bien que la flotte russe était supposée y rester seulement jusqu’en 2017, les Russes ont réussi à faire rallonger leur bail jusqu’en 2042 en rappelant à l’Ukraine les nombreuses faveurs qu’elle lui accordait. En plus de la réduction importante du prix du gaz, 74 milliards d’euros sont versés par la Russie à la ville en frais de location chaque année. La Russie accorde également de l’importance à Sébastopol puisque 70 % de ses citoyens parlent russe et le pays y possède un centre de communications, un hôpital militaire important et deux régiments de troupes marines et aériennes. 

Ce sont des manifestations en Ukraine lors de la crise ukrainienne.
Le 21 novembre 2013, son refus soudain après des années de négociation avait surtout comme cause les pressions des Russes qui ne voulaient pas du tout voir l’Ukraine rejoindre leurs adversaires. À la suite de ce revirement de situation, même si certains Ukrainiens se réjouissaient de voir cet accord prendre fin, d’autres citoyens, qui désiraient voir leur pays se lier à la puissance européenne, sont sortis dans les rues pour manifester leur mécontentement. Après le refus de l’Ukraine, la population mécontente a rapidement fait entendre sa voix, car la première manifestation a eu lieu 3 jours plus tard, soit le 24 novembre 2013. Les soulèvements se sont d’ailleurs prolongés et sont devenus de plus en plus violents. 
Depuis les affrontements sanglants de janvier et l’accord du 21 février dernier avec l’Union européenne et les tensions en Crimée en mars, les choses n’ont cessé de progresser en Ukraine. Voici donc les derniers faits marquants de la crise qui secoue la planète entière. 


Les derniers développements de la crise ukrainienne

Depuis le 21 novembre 2013, les négociations touchant à l’accord d’association ont cessé. Bien que le volet politique ait été signé le 21 mars, les volets restants, qui concernent entre autres le libre-échange, devront attendre les élections présidentielles ukrainiennes le 25 mai prochain. La raison de cette attente ? Le président actuel n’a pas été élu démocratiquement puisqu’il a remplacé le président déchu. Une fois que les Ukrainiens auront choisi les politiciens qu’ils veulent voir à la tête de leur pays et au cœur du débat actuel, les négociations de l’accord d’association qui relierait l’Ukraine à l’Union européenne pourront reprendre leur cours.

On voit sur cette carte les villes en Ukrainne où les pro-russes dominent lors de la crise ukrainienne.
Le 30 avril dernier, après que des pro-russes eurent pris l’hôtel de police de Lougansk, les prises de pouvoir de ces hommes armés ont continué dans l’est de l’Ukraine. En effet, 12 villes étaient occupées par ce groupe qui utilisait la force pour y parvenir (parfois avec des lance-roquettes). La motivation de ceux-ci était de faire comprendre leur mécontentement à tous ceux qui souhaitent rallier l’Ukraine à l’Union européenne. Comme dit dans la première partie de l’article, plusieurs russophones vivent en Ukraine et préfèrent une alliance avec la Russie à une union avec leurs voisins européens. De plus, au moins 17 % de la population est officiellement à la fois russe et ukrainienne, et la majorité parle couramment le russe. En prenant en considération ces éléments, le lien entre ces deux pays est légitime. 
Le Fonds Monétaire International (FMI) a autorisé l’investissement de 17 milliards d’euros dans le but d’apporter de l’aide à l’Ukraine pour lutter contre leur créancier. Cette nouvelle répandue partout à travers la planète est très encourageante, car elle pourrait être la solution à cette crise qui remonte à novembre 2013. À quoi tout cet argent servirait-il ? À régler la dette de l’Ukraine à la Russie. De cette manière, cette première serait libérée de ce contrôle étranger et de ce qu’elle devait à la seconde.
La survie des Ukrainiens les plus pauvres dépend de la fin de la crise. Au cours du mois d’avril, le prix des aliments a doublé et les plus pauvres ont du mal à suivre cette inflation monstrueuse. De plus, en raison de la situation du pays, les exportations ont chuté, plusieurs usines ont du mal à s’en sortir et le chômage est en train de grimper en flèche.

Des manifestations violentes sont une des conséquences de la crise ukrainienne.
Le 6 mai, plus de 30 pro-russes et 4 soldats de l’armée ukrainienne ont perdu la vie en périphérie de Slaviansk lors d’affrontements entre ces manifestants et les forces ukrainiennes. La veille de ce jour funèbre, les rebelles s’étaient servis des maisons des citoyens pour y mettre le feu. Olexandre Tourtchinov, président du pays élu pendant un certain temps pour remplacer son prédécesseur, pense même que ces pro-russes tentent de le renverser et de se hisser en haut du système.


Vous l’aurez compris, la crise ukrainienne est loin d’être réglée, car les pro-russes n’ont pas l’intention de baisser les armes de si tôt. Pensez-vous que le don du FMI peut mettre fin à cette situation qui perturbe toute la planète ? Que pensez-vous de cette crise ? Faites-nous part de vos opinions politiques dans les commentaires.

Véronique B.


Sources texte :

Le monde : 12 et 3

Challenges

Le journal international

Statistiques mondiales

Temps réel

Wikipedia

Union européenne

Sources images :

Slate

ActuRatons

Metro News

Le Parisien

Temps réel

2 réflexions sur “La crise ukrainienne expliquée”

  1. Super article, sujet très intéressant et bien expliqué ! J’avoue que j’étais loin à l’opposé d’experte concernant la matière, du coup j’ose pas trop me prononcer, mais au moins connaître un peu mieux les causes et les impacts c’est déjà un net progrès ! Merci !

     
  2. Bonjour,
    On comprend que l’Ukraine préfère continuer dans une voie plus stable avec la Russie que d’appauvrir encore plus la population pour le plaisir de la FMI. D’un autre côté, la population veut s’ouvrir au monde et voie dans l’union européenne des perspectives nouvelles : échanges commerciaux, plus de travail etc. Un cas très difficile, peut-être aurait-il fallu faire un référendum?

     

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