La maltraitance équine

Ane paisible dans son pré
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Malgré leur grande taille, les équidés ne sont malheureusement pas à l’abri de mauvais traitements… Victimes de violences physiques ou d’un manque de soins, un grand nombre d’ânes, de chevaux et de poneys décèdent chaque année suite à des actes de maltraitance. Dans cet article, je vous expliquerai comment déceler la maltraitance équine et comment la combattre.

Déceler la maltraitance équine

La maltraitance équine peut se manifester sous plusieurs formes. La première et la plus évidente à nos yeux, est le fait d’apporter volontairement une souffrance à l’équidé, avec des actes physiques violents par exemple. Un cheval anxieux, excessivement peureux peut se révéler être un animal maltraité physiquement ou moralement. Pour rappel, ce genre de pratiques peuvent être punies d’une peine allant jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.

Homme brutal et jeune équidé

La deuxième forme est plus passive mais tout aussi intolérable : il s’agit du manque de soins et du maintien de l’animal dans des conditions de vie qui ne correspondraient pas à ses besoins vitaux, comme l’absence d’eau et de nourriture.
Un animal d’une grande maigreur avec des côtes apparentes et des hanches saillantes est un cas alarmant. Néanmoins, ne confondez pas un équidé amaigri par manque de nourriture avec un vieil animal… La vieillesse a le même effet sur nos amis à sabots que sur nous, la perte de muscle et de graisse accompagne le poids des années.
L’état général de l’équidé est révélateur de ses soins. Un poil terne, un air apathique, des plaies purulentes dénoncent le manque de prise en charge de soins et la santé de l’animal peut être en danger.
Pensez à vérifier l’état des pieds de l’équidé : si ceux-ci sont en babouche, c’est-à-dire qu’ils partent en avant jusqu’à se recourber, dus à une pousse excessive et un manque d’usure et d’entretien par exemple, alors cela montre que le propriétaire ne vérifie pas assez souvent les pieds de ses équidés, et que ces derniers n’ont pas eu de passage chez le maréchal ferrant depuis trop longtemps ! Les sabots de nos équidés demandent des soins réguliers, surtout lorsqu’ils n’ont pas de fer, avec un parage naturel.
La présence de vers dans les crottins révèle une infestation de l’équidé par ces parasites, pouvant causer de graves problèmes de santé pour le cheval (affaiblissements, douleurs, amaigrissements…). Quand ils sont vraiment en très grand nombre, c’est que le propriétaire n’est pas assez assidu dans la surveillance du bien-être de son équidé.
Un harnachement non adapté peut également s’assimiler à de la maltraitance comme une maltraitance pour l’équidé, par exemple avec un licol trop serré laissant ainsi des séquelles physiques sur le corps de l’animal. Dans un pré, même si les équidés supportent les grands froids, ils ne doivent en aucun cas être à la merci du vent. Regardez si la présence d’un abri, artificiel ou naturel, est visible afin de leur permettre de s’abriter.
Enfin, la maltraitance passe aussi par l’environnement d’un animal. Un équidé ne quittant pas son box ou délaissé dans un pré trop petit ou non adapté à la vie d’un animal (avec l’absence d’abri artificiel ou naturel) sont des cas qui peuvent être considérés comme de la maltraitance. Un pré en mauvais état, inondé, sans herbe, contenant des débris ou d’autres choses dangereuses pour l’animal, est également un cas de maltraitance.

 

Comment agir contre la maltraitance équine ?

Si vous vous retrouvez devant un cas de maltraitance, il faut agir pour aider l’animal.
La première chose à faire est… de collecter des informations. Tout est utile pour construire un dossier solide et ainsi avoir l’aide nécessaire pour agir. Les témoins seront également les bienvenus lors de la collecte d’informations. Notez l’adresse du lieu en question, le nombre d’animaux concernés, décrivez la situation, prenez des photos. Attention tout de même à ne pas vous mettre en faute en rentrant dans une propriété privée cependant, il serait dommage que cette situation déjà bien malheureuse se retourne contre vous et vous ne seriez plus en mesure d’aider l’animal en danger.

Un moyen simple de signaler un cas de maltraitance, équin ou non, est de le dénoncer via l’application 30 millions d’amis. N’oubliez pas d’y renseigner votre numéro de téléphone, car vous serez rapidement contacté par une personne du secteur juridique de l’association.
Les associations chargées de la protection animale tenteront en premier lieu de discuter avec le propriétaire de l’animal, responsable de la situation. Dans le cas où, malgré tout cela, la discussion ne suffirait pas, ils feraient appel aux autorités afin de pouvoir agir et porter plainte.
Si la situation est vraiment dangereuse, vous pouvez alors commencer par vous adresser aux autorités, puis contacter une association de protection animale.

Deux chevaux vivant paisiblement en liberté

La maltraitance équine, toujours d’actualité

Il y a deux ans, nous vous racontions le sauvetage de plus de 70 équidés par la SPA de la Creuse. Malheureusement, ces cas de maltraitance ne sont pas isolés. De nombreux équidés, que cela soit des poneys, des chevaux ou des ânes, sont au mieux retirés à leur propriétaire afin de retrouver des conditions de vie acceptables, mais de nombreux animaux périssent dans d’atroces souffrances.

La maltraitance équine est malheureusement encore très présente dans le milieu équestre, lors des événements sportifs par exemple. Rappelons-nous des cas de barrage utilisés pour les chevaux de sauts d’obstacles, qui consistaient à surélever volontairement la barre lors du saut pour que l’animal se cogne les membres et que la douleur l’incite à sauter plus haut. Cette pratique est normalement interdite et bannie par la Fédération équestre internationale.

Vous avez sans doute également entendu parler des fameuses fermes de sang situées en Amérique du Sud, où des juments gestantes sont victimes de saignées afin qu’on récupère leur sang, contenant une hormone, la gonadotrophine chorionique équine, utilisée pour améliorer la fertilité des animaux de rente. Cette pratique, bien que considérée comme de la maltraitance animale n’est néanmoins pas interdite dans ces pays.

N’oubliez pas qu’en tant que propriétaire, vous êtes responsable du bien-être de votre animal. Il est de votre devoir d’apporter tous les soins nécessaires afin de répondre aux besoins naturels de votre équidé et d’être sûr de pouvoir subvenir aux besoin d’un animal avant de vous engager, qu’il s’agisse d’un équidé ou non.

Deux ânes détendus

Avez-vous déjà été témoin d’un cas de maltraitance équine ? Connaissez-vous d’autres pratiques abusives utilisées lors des concours équestres ? Partagez vos opinions en commentant cet article !

Densetsu

Sources texte

Site soscheval.fr

Site fondationbrigittebardot.fr

Magazine Les cahiers de l’âne n°82

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2 réflexions sur “La maltraitance équine”

  1. C’est vraiment malheureux de voir ce que l’Homme peut aujourd’hui encore faire subir de cruel aux animaux 🙁 Je n’ai (à mon grand soulagement) jamais été témoin de ce genre de traitement, parce que malgré ce qu’on sait/pense savoir, ça doit quand même toujours être difficile de bien réagir, heureusement que des organismes et des associations peuvent prendre le relais !

     
  2. Smoushmouille

    Le problème de chez moi c’est que j’habite en Nouvelle-Calédonie et qu’il y a très peu d’organisations pour ce genre de problèmes. Il y a aussi peu de sensibilité envers les chevaux, les gens ne s’intéressent pas aux problèmes que leurs chevaux peuvent rencontrer. Ils lèvent la tête, une claque et sa redémarre sans se demander d’où viens le problème.

     

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