Le cheval Breton

Trait Breton
Notez cet article :

Ah, la Bretagne, son caramel au beurre salé, ses plages de sable fin, sa sublime capricieuse météo… mais surtout sa superbe race de chevaux de traits, les Bretons, que l’on appelle régulièrement les Traits Bretons. Si vous voulez en savoir plus sur ces équidés, n’hésitez plus, lisez cet article !

Le cheval Breton, qui est-il ?

En réalité, le Trait Breton ne désigne qu’un seul type de chevaux sur les deux que compte la race. Son compatriote, le Postier Breton, est moins grand et moins lourd que lui. Plus apprécié que le Trait pour ses caractéristiques morphologiques (qui seront détaillées plus loin dans l’article), il est pourtant moins répandu que ce dernier.

La race telle que nous la connaissons actuellement est le résultat de nombreux croisements étalés sur plusieurs siècles. Le Breton tire ses origines des races montagnardes du Moyen Âge ainsi que des Ardennais et des Percherons. Il a lui-même permis l’apparition de nouvelles races de trait, comme le Franche-Montagne.

Trait Breton

Morphologie de la race

Le Breton mesure généralement entre 1 m 45 et 1 m 70, avec une moyenne d’1 m 58, et pèse approximativement 750 kg. La race étant élevée principalement à des fins d’alimentation, les chevaux de boucherie (qui sont majoritairement des Traits) peuvent atteindre le poids d’une tonne.

Les chevaux Bretons se déclinent principalement sous une robe alezane, avec ou sans crins lavés, et une robe aubère, mais les standards de la race acceptent également le bai, le rouan et le noir. Les robes de ces chevaux se diversifient les unes des autres par des marquages très fréquents tels que des listes et des balzanes, même si le studbook de la race tend à limiter le blanc du fait de sa mauvaise réputation dans le milieu de l’élevage : selon certains, la présence de blanc pourrait être le signe d’une fragilité et favoriser l’apparition de maladies.
Ainsi, les chevaux présentant des marques blanches trop importantes pourront être refusés à la sélection de la race, voire envoyés à la boucherie avant d’être adultes.

Toujours selon les standards, les Bretons se caractérisent par une tête carrée et moyenne dont les oreilles sont petites et basses. Les yeux sont espacés et le regard vif. L’encolure et l’épaule sont fortes, généralement courtes, mais les éleveurs les aiment longues. Les membres sont courts mais très musclés. L’arrière-main doit être puissante : la croupe est large, imposante et peut être double.

Chevaux Bretons

Maladie génétique

14 % des Bretons sont porteurs d’un gène responsable d’une maladie de peau : l’épidermolyse bulleuse jonctionnelle létale. Cette pathologie touche les poulains, qui naissent dépourvus de peau au niveau des membres et des sabots. Dans l’incapacité de se tenir debout, ils ne peuvent se nourrir convenablement et meurent quelques jours seulement après leur naissance de dénutrition ou de déshydratation. Depuis une dizaine d’années, on effectue systématiquement un test de dépistage afin de déterminer à l’avance si le gène est présent ou non et d’écarter les chevaux porteurs de la reproduction pour tenter d’éradiquer la maladie.

Caractère et utilisation du cheval Breton

Les Bretons sont des chevaux calmes et stables. Ils sont notamment réputés pour leur robustesse et nécessitent peu d’entretien. Le Postier est plus vif que le Trait, mais tous deux sont à la fois travailleurs et dociles, ce qui en fait d’excellents chevaux de compagnie.

Comme pour la majorité des races de trait, l’économie de la filière du Breton est principalement basée sur la production de viande. L’hippophagie est un milieu controversé, mais une grande partie des éleveurs considère que c’est ce secteur qui permet à la race de subsister. Le Breton est apprécié notamment parce qu’il grandit rapidement et permet une production rapide de viande de qualité. La majorité de la production se destine au marché italien, qui apprécie les viandes jeunes.

En dehors du secteur alimentaire, les Bretons sont aussi utilisés dans l’agriculture et le domaine forestier en tant que chevaux de débardage, leur force permettant de tracter des masses importantes. Il n’est pas rare non plus de les croiser en ville : du fait de leur placitude, ils sont souvent utilisés pour des balades, montées ou tractées. Certaines municipalités les affectent aussi à un entretien naturel des espaces verts, à l’image des moutons d’Ouessant.

Auparavant, ils étaient également employés dans l’armée. Leur résistance fut un atout sans pareil lors de la campagne de Russie, sous Napoléon.

Quelques décennies plus tard, après divers croisements, par exemple avec des pur-sang, visant à améliorer la rapidité de la race, on obtient un cheval idéal pour le transport du courrier : c’est ainsi que naît le Postier Breton.

Cheval Breton

Quelques chiffres

À l’heure actuelle, on estime qu’environ 12 000 chevaux Bretons sont présents dans toute la France. C’est un effectif important puisqu’il équivaut approximativement à 28 % de la production française totale de chevaux de traits. On compte près de 2 000 éleveurs de Bretons, dont un peu moins de 800 en Bretagne même. Ces chevaux sont également présents dans le reste du monde : chaque année, une cinquantaine de reproducteurs sont exportés, principalement au Brésil, en Espagne, en Italie, en Afrique du Nord ainsi qu’au Japon. En France, on consomme près de 30 000 tonnes de viande chevaline (toutes races confondues) par an.

Le cheval Breton dans la culture

Ces chevaux sont présents dans le livre autobiographique de Pierre-Jakez Hélias, Le cheval d’orgueil, paru en 1975 et adapté au cinéma cinq ans plus tard. L’histoire est celle d’une famille pauvre de paysans bretons (appelés « bigoudens »).
On retrouve aussi des Bretons dans le livre d’Honoré de Balzac, Les Chouans, paru en 1829, ainsi que dans certains peintures de l’artiste féministe Rosa Bonheur. En revanche, rien n’indique que la célèbre jument de Michao chantée par Tri Yann est un Trait Breton !

Maintenant que vous en connaissez plus sur cette superbe race, je vous propose d’aller lire la présentation d’un de ses spécimens, Australe du Don, présentée par sa propriétaire, et bien sûr de partager avec nous votre avis sur les Bretons dans les commentaires de l’article !

 

Charlie P.

Sources texte :

Wikipédia : le Breton
Cheval-Breton.fr
Hippologie.fr
InfoCheval
Viande-Chevaline.fr
Wikipédia : Epidemolyse bulleuse jonctionnelle létale

Sources image :

Image à la une : Wikimédia
Image 2 : Flickr
Image 3 : Flickr

 

3 réflexions sur “Le cheval Breton”

  1. C’est dommage pour lui qu’il ne soit utilisé que pour sa viande, surtout qu’il a une tête de bon gros pépère… Peut-être qu’un jour il aura à nouveau du succès, qui sait !

     
  2. Je suis étonnée qu’une telle quantité de Bretons soient élevés pour leur viande ! C’est spécifique de cette race ou répandu dans tous les chevaux de trait ? Par contre, la maladie génétique dont peuvent souffrir les poulains a l’air horrible, c’est bien qu’ils mettent les études génétiques au service de son éradication !

     
  3. Félicitations pour cet article très intéressant sur le cheval breton ! Vous avez su mettre en avant les qualités de cette race de chevaux tout en partageant des informations intéressantes sur son histoire et ses caractéristiques. J’aimerais en savoir plus sur les éleveurs locaux et leur travail pour préserver cette race unique. Merci pour cet article instructif !

     

Répondre à Siran Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut