Le poids idéal pour un cavalier par rapport à son cheval et les conséquences du poids excessif

Le cavalier ne doit pas être en surpoids par rapport au cheval
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En équitation, il y a deux acteurs principaux, le cavalier et le cheval, et le premier peut avoir une grande influence sur les performances du second. Au-delà de son attitude et de sa technique, le poids du cavalier peut impacter le travail et la santé de son cheval. Tous les cavaliers peuvent-ils monter tous les chevaux et quelles sont les conséquences d’un poids non adapté ? Doit-il y avoir une restriction du poids du cavalier par rapport à celui de sa monture ? Je vous propose quelques éléments de réponse dans la suite de cet article !

Ratio idéal entre le poids du cheval et celui du cavalier

Le cheval est un animal grand, fort, puissant. En le regardant, on pourrait avoir l’impression qu’il peut tout porter ou tracter. Il y a d’ailleurs eu peu d’études s’intéressant au poids que peut supporter un équidé et il était même communément admis qu’un cheval pouvait porter jusqu’à un quart de son poids et en tracter la moitié. Ces chiffres sont encore plus impressionnants pour les poneys, puisqu’ils devaient être capables de porter la moitié de leur poids et tirer une masse équivalente à eux.

En 2008, une étude de l’université de l’Ohio a étudié huit chevaux adultes alors qu’ils portaient 15, 20, 25 puis 30 % de leur poids pendant une séance d’exercices de 45 minutes afin de reproduire une reprise d’équitation. Ils ont observé des douleurs musculaires lorsque le poids à porter atteignait 25 % de celui du cheval et elles ont augmenté de façon importante lorsqu’il a été élevé à 30 %.

En 2013, des chercheurs du Duchy College (Royaume-Uni) ont étudié 152 chevaux et leurs cavaliers et ils ont conclu que le ratio idéal entre le poids du cheval et celui du cavalier était de moins de 10 %, mais qu’il était satisfaisant jusqu’à 15 %. En revanche, au-delà de 20 %, il pourrait y avoir des conséquences physiques liées à la masse à porter. Ces résultats sont cohérents avec ceux de l’équipe américaine publiés en 2008.

Un cavalier trop grand ou trop gros peut causer des problèmes à son cheval

Un cavalier trop grand ou trop gros peut causer des problèmes à son cheval

Par exemple, pour un cheval de 500 kg (poids moyen d’un cheval de selle), le cavalier devrait peser entre 50 et 75 kg. S’il dépasse les 100 kg, le cheval pourrait avoir des problèmes physiques. Les chercheurs affirment aussi que les conséquences d’un poids trop élevé du cavalier pourraient se manifester rapidement et être importantes.

L’équipe scientifique a calculé que 67 % des cavaliers de l’étude pesaient moins de 20 % du poids de leur cheval et que 33 % dépassaient ce ratio. Un tiers des cavaliers de l’étude, représentatifs des cavaliers britanniques, étaient donc trop lourds pour leur monture.

Les problèmes physiques causés par un surpoids du cavalier

Plusieurs types de douleurs peuvent apparaître à cause du surpoids du cavalier.

Lors des études scientifiques, les chercheurs ont observé que plus le poids à porter augmentait, plus le cheval était essoufflé pendant les exercices. En plus de cela, sa fréquence cardiaque et sa température corporelle s’élevaient de façon considérable à mesure que la charge à porter s’alourdissait.

Après un effort intense et prolongé, les muscles des chevaux ont été étudiés par les scientifiques qui ont révélé une raideur plus importante lorsque le cavalier était trop lourd par rapport aux muscles des chevaux montés par quelqu’un de plus léger.

Des douleurs, en particulier au niveau des membres et du dos, peuvent aussi apparaître si le cavalier est trop lourd pour sa monture. Un cheval peut alors développer une boiterie si la douleur est trop importante.

Lors du travail, les conséquences peuvent se voir : un cavalier trop lourd peut influer sur les mouvements du cheval, en particulier en saut d’obstacles ou en cross. L’amplitude et la hauteur du saut risquent par conséquent d’être moins importantes avec un cavalier plus lourd.

Le poids du cavalier, important dans la société actuelle ?

Les résultats ci-dessus sont particulièrement intéressants lorsqu’on met en perspective l’évolution de la taille et du poids dans la société. Entre 1970 et aujourd’hui, les Françaises sont passées en moyenne de 160,4 cm pour 60,6 kg à 162,5 cm pour 62,4 kg, tandis que les Français sont passés de 170,1 cm pour 72 kg à 175,6 cm pour 77,4 kg. En ce qui concerne plus spécifiquement le surpoids (indice de masse corporelle compris entre 25 et 29,9), il est passé de 23,15 % en 1981 à 33,2 % en 2016. De son côté, l’obésité (indice de masse corporelle supérieur à 30) concernait 5,3 % des Français en 1981 et 15,3 % en 2016, elle a donc quasiment triplé en 35 ans.

Le poids du cavalier peut avoir une influence sur la santé du cheval, comme nous l’avons vu précédemment, mais ce n’est pas la seule cause des douleurs de l’équidé. En effet, un cavalier en surpoids peut présenter des problèmes de souffle, une tonicité musculaire et une agilité moindres et une souplesse plus faible qu’un cavalier en meilleure forme et donc handicaper sa monture dans ses déplacements. Après tout, l’équitation est un sport et cela requiert une bonne condition physique.

Dans l’étude britannique de 2013, les chercheurs ont identifié 50 cavaliers dans leur échantillon possédant un indice de masse corporel normal, c’est-à-dire compris entre 18,5 et 24,9. Ces personnes pesaient entre 14,2 et 16,6 % du poids de leur monture. Cela révèle que pour la société actuelle, le ratio de 10 % entre le poids du cheval et celui du cavalier est difficile à atteindre, même pour des personnes en parfaite condition physique, mais qu’il est possible de ne pas dépasser le ratio de 20 %.

Des résultats à nuancer ?

Le ratio entre le poids du cavalier et du cheval doit être de maximum 15 poucent

Les chiffres présentés par l’étude du Duchy College peuvent servir de base pour que chaque cavalier choisisse son cheval au moment de l’acheter, mais ils ne peuvent pas être pris comme une vérité absolue. En effet, de nombreux autres critères peuvent influencer le poids que peut supporter un cheval sans souffrir de séquelles physiques.

Il y a tout d’abord des éléments propres à l’équidé : sa race, son âge, sa condition physique, sa morphologie. Par exemple, un cheval avec un dos court et musclé ou avec des reins larges pourra généralement supporter plus de poids qu’un équidé qui a un dos long et léger : l’équidé est dit plus porteur. Par exemple, un Quarter-Horse est souvent plus porteur qu’un Pur-Sang.

Ensuite, le cavalier peut aussi avoir une influence sur son cheval : une bonne technique lui permettra d’être plus stable, plus équilibré et de répartir au mieux son poids sur son cheval pour sembler plus léger. Lorsque le cavalier accompagne bien les mouvements de sa monture et se place de façon à perturber le moins possible son centre de gravité, le cheval le portera plus facilement et aura moins de conséquences physiques. De plus, la répartition du surpoids du cavalier peut avoir une influence : pour un homme, il se situe habituellement plutôt au niveau du ventre et peut donc peser sur l’avant-main de sa monture et la déséquilibrer. Un cavalier plus lourd peut compenser cela par sa façon se monter et causer moins de douleurs à sa monture qu’un autre plus léger qui ne tiendrait pas en place dessus.

Le travail réalisé peut aussi solliciter de façon plus ou moins importante le cheval : plus sa durée, sa fréquence ou son intensité sont importantes, plus les conséquences sur le cheval peuvent être grandes. La randonnée équestre au pas sera moins exigeante pour le cheval que le dressage ou l’endurance par exemple.

Finalement, l’équipement utilisé a aussi une influence, en particulier la selle. Elle représente un certain poids supplémentaire que le cheval doit porter, mais c’est surtout si elle ne convient pas bien au cheval qu’elle peut amplifier les problèmes de santé. Par exemple, une selle adaptée à la corpulence du cavalier l’aidera à trouver sa place tandis qu’une selle trop longue peut être la cause de problèmes musculaires ou de blocages osseux liés à des points de pression sur le cheval.

En conclusion, il faut faire attention à ne pas trop solliciter un cheval lorsque le ratio entre son poids et celui du cavalier dépasse 20 % mais, au-delà du poids, l’essentiel est d’avoir un cavalier en bonne forme physique pour monter et des équipements adaptés. Lorsque la personne est en surpoids, elle peut compenser cette charge par un bon échauffement et une technique impeccable qui lui permettront d’être plus légère pour sa monture.

Pensez-vous qu’il faille imposer une limite de poids pour monter à cheval ? Le poids du cavalier doit-il être surveillé plus attentivement pour préserver la santé du cheval ? N’hésitez pas à donner votre avis dans un commentaire.

Ursuline

Sources texte :

 – barbaramerle.over-blog.com

 – doctissimo.fr

 – j-evs.com

 – libequus.wordpress.com

 – saddlefitting.fr

 – soigner-son-animal.com

 – wikipedia.org

Sources images :

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5 réflexions sur “Le poids idéal pour un cavalier par rapport à son cheval et les conséquences du poids excessif”

  1. Je ne suis pas cavalière donc j’ai du mal à me rendre compte de tout cela mais je suis d’accord pour imposer un poids maximum à chaque cavalier en fonction de sa monture !!

     
  2. Je suis contre l’interdiction formelle de monter au-delà d’un certain poids, mais je pense que c’est un critère très important à prendre en compte à l’achat : même si c’est pour faire de l’endurance, il ne faut pas se tourner vers un pur sang arabe si on pèse 120 kg ! Tout comme un enfant en surpoids sera peut-être contraint de passer plus tôt que prévu à cheval ou sur des poneys plus grands, à cause de son poids.
    Les personnes qui pèsent lourd ne doivent pas hésiter à se tourner vers une race lourde, les chevaux de trait peuvent parfaitement faire du dressage ou du saut d’obstacle et il n’y a pas de honte à en monter un, surtout s’il s’agit de ménager sa monture.

     
  3. Bonjour
    Un(e) cavalier(e) en forme déjà peut marcher avec aisance à côté de son cheval. Qu’on soit en surpoids ou non, mettre pieds à terre régulièrement est la meilleure façon , la plus facile, la plus efficace pour dire merci et pour préserver son cheval. Ensuite un(e) cavalier(e) qui surveille son poids profitera toujours mieux de son corps et de toutes ses possibilités, pour faire autre chose que l’équitation. Car il ou elle n’est pas que cavalier(e) en général?Bref, oui, s’imposer une limite de poids est souhaitable pour le couple cavalier/cheval. Perso, je surveille aussi celui de mes juments, pour les mêmes raisons. Surtout en ce moment avec l’herbe bien grasse.

     
  4. Je ne suis pas pour qu’on interdise l’équitation aux personnes en surpoids, obèse. En revanche, il est de la responsabilité du propriétaire de choisir ou proposer une monture adaptée.
    Exclure les gens en surpoids ne fait que renforcer leur mal-être et les exclure. Hors ce n’est pas parce que quelqu’un est gris, qu’il ne peut pas faire du sport. Et si l’équitation est le sport qui convient à la personne, qui lui donne confiance, lui donne envie de faire attention à soi et l’aide à s’aimer, alors go !
    Mais sur une monture adaptée. Pour que le plaisir soit partagé.
    Je constate également qu’il y a de l’abus dans les clubs et que c’est un peu la boucherie. J’ai vu des cavaliers d1, 90 monter sur un poney d1, 20 !! Évidemment ils tombaient, arrachaient la tête du cheval. J’ai vu des cavaliers gros ou juste très très musclé (80kg de muscle) monter des merens de 400kg !! Genre tout va bien.
    Le problème n’est pas d’empêcher les personnes grosses ou lourdes ou très grandes de monter…. Le problème est d’apporter un peu de bon sens dans ces métiers et un peu moins de jugements.

     
  5. Personnellement je suis totalement pour la limite de poids. Le cheval n’est pas une table basse servant de thérapie à des obèses en mal être. Il existe plein de façons d’interférer avec les chevaux, le jeu, le travail à pieds etc. Donc si une personne est en fort surpoids et met donc en péril le dos de l’animal, il est de son devoir soit de trouver une monture également lourde, soit de faire des activités à pieds (en plus ça lui sera bien plus bénéfique pour retrouver un poids de forme correct et lui permettre, peut-être, un jour, de monter dessus). Avec une limite quand même au fait de trouver une monture lourde, si le cavalier est vraiment trop lourd à un moment il faut oublier l’équitation et raisonnablement se tourner vers autre chose ou perdre du poids. Les autres sports ne sont pas pratiqués par les personnes obèses justement pour un problème de capacité physique, il n’y a aucune raison que le cheval fasse exception et subisse cela. Les sports de combat ont des limites de poids, l’équitation pourrait s’en inspirer.

     

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