Les Poulinages

Notez cet article :

poulinages

Ah, moment de joie, de bonheur intense ! Oui, entre autres, mais surtout une délivrance pour le naisseur, parce que, oui, « un bébé poney c’est trop, trop mignon à la naissance, c’est magique & tout & tout », mais c’est un maximum de boulot qu’on n’imagine pas !

Première chose à faire pour avoir un poulain : faire saillir sa jument.

La base, j’ai envie de dire, mais il faut préciser quand même qu’il y a 2 solutions :
– Insémination artificielle (souvent pratiquée pour les étalons appartenant aux Haras Nationaux)
– Méthode la plus utilisée : je laisse ma jument en pâture avec un étalon et j’attends que les choses se fassent ! C’est d’ailleurs là-dessus que je vais m’attarder.

Chose importante à savoir : les chaleurs d’une jument reviennent toutes les 3 semaines.
Il faut donc repérer les chaleurs de sa jument en premier lieu : soit on remarque les membres postérieurs sales, c’est-à-dire les poils de votre jument collés, soit on remarque tout simplement la monte de l’étalon sur la jument (là je ne pense pas avoir besoin de vous faire un dessin).
Une fois ce repère effectué, on prend soin de noter la date ! Et puis on attend…
Trois semaines plus tard, on est à l’affût et on fait de nouveau très attention à sa jument. Si on voit qu’elle revient en chaleur, on note de nouveau la date et on recommencera nos investigations vingt et un jours plus tard. Si rien ne se passe (pas de chaleurs), on peut en déduire que la monte effectuée trois semaines auparavant a été concluante ! On continuera de surveiller sa jument, histoire de voir s’il n’y a pas eu tout simplement un petit problème d’ordre hormonal, mais ce cas est plutôt rare.
On retiendra donc la date des dernières chaleurs comme date de « création » de l’embryon.

Une fois qu’on a ces données-là, on va devoir faire une déclaration de saillie (pour avoir les papiers du poulain à la naissance).
La déclaration de saillie peut se faire sur papier, à envoyer par courrier aux Haras Nationaux, ou bien se faire sur internet, directement sur le site des Haras. Cela va de soi, pour ce faire, il faut être propriétaire de la jument, bien entendu.
Il s’agit ici de renseigner sur les futurs parents, leurs propriétaires, mais aussi sur le type de monte (naturelle ou insémination artificielle) ainsi que les dates de mise en contact de l’étalon et de la jument.

Ensuite, la gestation se poursuit, tranquillement, mais sûrement…
Il faut bien sûr continuer de surveiller sa jument, surtout si elle est au pré avec d’autres équidés. Un coup de pied peut la faire avorter (on retrouve d’ailleurs les embryons dans la pâture parfois…) et si la jument fait de la fourbure, c’est un signe que l’embryon ne s’est pas implanté également.
Vous pourrez voir le ventre de votre jument grossir à partir de 4-5 mois en général. Le changement de calibre du ventre de la future maman est souvent plus visible chez une jument qui a son premier poulain.

malys de la clairièreMalys DE LA CLAIRIERE, élevage De La Clairière (76)

Vers le mois d’avril (époque où commencent les poulinages en général), les Haras Nationaux envoient, à tous les propriétaires de juments pleines, un papier sur lequel il est expliqué les démarches à suivre pour déclarer la naissance. De plus, ils envoient aussi tous les tarifs, car on peut déclarer le poulain dans la catégorie performance : il pourra alors participer à toutes les compétitions officielles et être exporté, ou bien le poulain peut être déclaré dans la catégorie loisir : il ne pourra participer à aucune compétition ni être exporté.

A partir du 7ème mois, il faut commencer à bien surveiller votre jument !

Plusieurs choix s’offrent à vous :
– Vous pouvez insérer un capteur dans l’utérus de votre jument. Ce capteur est relié à une machine que vous garderez avec vous quoi qu’il arrive ! Quand le poulinage commencera, ce capteur sera expulsé de l’utérus de votre jument et le changement de température le fera réagir ! Il enverra un signal à une machine, qui se mettra à faire du bruit (similaire à un réveil en gros), afin de vous réveiller pour que vous puissiez aller assister à la naissance.
– La 2e solution est la plus courante, à ma connaissance et la plus éprouvante aussi : cette technique consiste à aller voir votre jument environ toutes les heures (de jour, comme de nuit, ça va de soi !), pour être là en cas de problème. Les symptômes d’une mise bas imminente sont : votre jument est impatiente, elle tourne en rond, ses mamelles se tendent et s’écartent l’une de l’autre, elles cirent un peu (il y a un petit écoulement de lait au niveau de la mamelle)… Et le symptôme le plus significatif : votre jument va se coucher !
Une fois que le travail a commencé, surtout, restez en arrière ! Ne venez pas papouiller votre jument ou l’encourager avec des « Oui, c’est bien, t’y es presque ! Continue de pousser ! ». Non, ça, on évite ! Les juments déclenchent leur mise bas elles-mêmes, c’est pour cela que ça arrive la plupart du temps la nuit (ah, c’est cool ça pour les naisseurs, devoir accourir en pleine nuit !), afin qu’elles se sentent au calme et tranquilles !
Même si vous avez une relation privilégiée avec votre jument, si tout se passe bien, laissez la faire ! Elle saura se débrouiller et, surtout, ça évitera de la faire paniquer ! Votre relation privilégiée servira plus tard, quand il s’agira de s’approcher du poulain pour lui apprendre à accepter l’homme !

Maintenant, parlons de la mise bas en elle-même.
En général, on voit arriver une masse blanche en premier lieu : en fait, le poulain arrive, mais la poche n’est pas percée ! Si la poche ne se perce pas alors que le poulain sort de plus en plus, il faudra le faire vous-même !
Normalement, vous allez apercevoir en premier la tête et les antérieurs. Encore une fois, laissez votre jument faire, n’allez pas l’aider en tirant sur le poulain pour qu’il se dégage plus vite, vous pourriez lui faire mal, ainsi qu’à la mère !
Si vous voyez les fesses de votre poulain arriver en premier, là, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux… Si vous avez de l’expérience et que vous savez plus ou moins comment aider la jument, allez-y, mais dans le cas contraire, on n’hésite pas et on appelle le vétérinaire le plus vite possible ! Parce que, si le poulain se présente mal, votre jument va s’évertuer à pousser encore et encore, sans que quelque chose ne se passe, et elle va finir exténuée avec un poulain semi sorti, qui risque de mourir si sa mère laisse tomber… Avec un risque supplémentaire : celui que la mère doive se faire euthanasier…
Alors on joue pas les super héros et on appelle le véto (wow, je fais des rimes en plus !)

Bon, si tout s’est bien passé et que le poulain est sorti vivant & tout & tout, encore une fois, mettez-vous en retrait et laissez la mère et son poulain se découvrir sans intervenir ! C’est LEUR moment privilégié, pas le vôtre !
Une fois que le poulain commence à se mettre debout et à tanguer sur ses jambes, essayez de l’approcher et de lui caresser la tête (ça aide pour la suite s’ils ont un premier contact avec l’homme peu de temps après leur naissance) et surtout : désinfectez le nombril (et regardez, par la même occasion, le sexe du poulain, si ce n’est pas déjà fait, ça pourra vous aider un peu pour le prénom !)

tiara et begin de la clairièreTiara et Begin DE LA  CLAIRIERE, élevage De La Clairière (76)

Le prénom, parlons-en ! En général, un poulain naît dans un élevage, donc il a… (roulements de tambour) Un nom d’élevage ! Ce nom d’élevage permettra de savoir où il est né, qui était le naisseur, etc. (vous connaissez déjà le principe avec MonChval)… Mais ce nom va aussi conditionner le prénom, je m’explique : vous avez le droit à 21 caractères en tout, espaces compris. Donc un poulain qui aura pour nom d’élevage « DE LA CLAIRIERE » ne pourra avoir un prénom qu’en cinq lettres (5 lettres + 1 espace + DE + 1 espace + LA + 1 espace + CLAIRIERE = 21 caractères)

Bon, le prénom doit être choisi relativement rapidement, puisque vous avez quinze jours après la naissance pour faire la déclaration de naissance, qui, encore une fois, peut être faite soit par papier, soit par internet. Il s’agit ici de renseigner une nouvelle fois sur les parents, mais aussi de préciser la date et le lieu de la naissance, les différents propriétaires du poulain ainsi que leurs parts sur le nouveau-né.

Petite chose importante : si jamais la gestation ne se rend pas à terme (poulain mort-né ou pas né du tout), il faut le déclarer ! Parce que, sinon, votre saillie aura été enregistrée, mais n’aura pas d’aboutissement, ce qui risque de gêner la prise d’information de la part des Haras.

Dernier point : prévoyez quelques frais pour la première année de votre poulain ! En effet, il faudra faire les vaccins, vermifuger, mais aussi, et surtout, faire pucer votre nouveau compagnon sous peine d’une amende de 450€, puisque c’est devenu obligatoire le 1er janvier 2008.

Voilà, maintenant, il ne vous reste plus qu’à bien vous occuper de votre nouveau compagnon et de veiller sur lui afin qu’il grandisse bien ! Les Haras vous rendront une petite visite dans les mois qui suivront la naissance pour faire une reconnaissance sous la mère et noter toutes les particularités de votre poulain, comme des balzanes ou les marques en tête !

 

Justine Boucher

Sources :

Haras-nationaux

3 réflexions sur “Les Poulinages”

  1. « La déclaration de saillie peut se faire sur papier à envoyer par courrier aux Haras Nationaux, ou bien se faire sur interne » ==> Sur internet nan?
    « Cela va de soit, pour se faire il faut être la propriétaire de la jument, bien entendu. » ==> Ce faire? Ou le fait?
    « Il s’agit ici de renseigner sur les futurs parents, leurs propriétaires, mais aussi sur le type de monte (naturelle ou insémination artificielle) ainsi que sur les dates de mise en contact de l’étalon et de la jument. » ==> Ainsi que les dates, nan?

    En tout cas l’article est super intéressant! J’ai déjà vu ma tante faire tous ces papiers, c’est sûr que c’est du boulot mais nécessaire! Article facile à lire et très complet, good :p

     
  2. Titerebelle005

    C’est super bien expliqué et détaillé 🙂 ce serait bien d’avoir un article version belge haha
    Et pour un onc ça se passe de la même façon ?

     

Répondre à Titerebelle005 Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut