Les tursiops

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De tous les cétacés , le tursiops est le plus connu ! Notamment grâce à la série Flipper, diffusée entre 1964 et 1968 aux USA. Je vais donc, avec cet article, vous en apprendre un peu plus sur cet animal marin qui fait rêver !

Ce cétacé fait partie du sous-ordre des odontocètes, qui signifie cétacé à dents, et il fait partie de la famille des delphinidés.

 

Qu’est-ce qu’un tursiops ?

Voici à quoi il ressemble :

 

Anatomie

La caudale

Elle est puissante et sert à propulser le dauphin dans l’eau, ainsi qu’à sauter hors de l’eau, à des hauteurs pouvant atteindre 5 m. Elle peut permettre d’identifier un individu si la caudale présente des caractéristiques propres, telles que des entailles, des formes.

 

 

Les pectorales

Elles servent à la direction dans la nage du dauphin.

 

 

La dorsale

Il est dit qu’elle sert à équilibrer le tursiops dans l’eau, mais il faut savoir qu’il existe des dauphins sans dorsale et qui n’ont pas de souci d’équilibre. Par sa forme et ses entailles, la dorsale permet d’identifier un individu dans le groupe.

 

 

Les dents

Le tursiops possède des dents coniques sur les mâchoires supérieures et inférieures. Chaque demi-mâchoire comporte 18 à 27 dents, ayant un diamètre de 5 à 10 mm. Ces dents leur permettent d’attraper leurs proies, mais pas à les mâcher (les poissons sont avalés directement, c’est l’estomac qui se charge du reste). Elles servent aussi pour mordiller son ou sa partenaire, pour les jeux, ou pour réprimander un jeune ou un dominé.

 

 

L’évent

C’est le « nez » du tursiops. C’est seulement par cet orifice qu’il peut respirer l’air. Possédant des poumons, il doit remonter à la surface de l’eau pour respirer.
L’emplacement de l’évent est très pratique, puisque ce dauphin n’a pas besoin de sortir complètement la tête de l’eau pour respirer.
À chaque respiration, ce dauphin remplit ses poumons d’air à 90% (contre 10% pour l’humain). Sa respiration n’est pas automatique, c’est le tursiops qui la contrôle.
Les plongées en apnée durent 3-4 min environ, voire plus pour les tursiops dits pélagiques (ceux qui vivent en pleine mer).

 

Un gros cerveau

Le cerveau du dauphin pèse en moyenne 1,8 kg (environ 1,4 kg pour l’humain). Ce cétacé sait bien utiliser son cerveau pour élaborer des techniques de chasse, se servir d’outils (des éponges par exemple), apprendre.
Lorsqu’il dort, le tursiops repose un seul des deux hémisphères de son cerveau. En effet, sa respiration n’étant pas automatique et ne pouvant s’exercer sous l’eau, il doit rester éveillé pour ne pas manquer d’air. Ce demi-sommeil sert aussi à surveiller les prédateurs.

 

Comportement

Les tursiops sont des animaux sociaux, ils se déplacent en groupe pouvant compter de 10 à 100 individus (voire plus lors de grands rassemblements). Ces groupes sont composés d’un dominant (en général une femelle) et d’un dominé (en général un mâle, souvent recouvert de marques de dents). Le reste du groupe est entre les deux, avec des places hiérarchiques plus ou moins hautes.
Lorsque le dominant décède, c’est un individu ayant un lien de parenté proche qui lui succède, mais un autre individu avec un fort caractère peut disputer la place.

Certains individus sont observés seuls et approchent les humains. Ils sont appelés « dauphins ambassadeurs »
Pourquoi sont-ils seuls ? Ont-ils été rejetés de leur groupe ? Difficile à dire, nous ne pouvons que faire des suppositions.

 

Reproduction

Les femelles sont matures (c’est-à-dire qu’elles peuvent commencer à se reproduire) vers 6-10 ans et les mâles vers 10-12 ans.
Durée de gestation : 12 mois
Nombre de petit : 1 par portée.
Sur une vie, la femelle peut avoir 5 petits en moyenne.
Le tursiops peut avoir des jumeaux, mais la grossesse est plus risquée. Il est très rare que des jumeaux soient viables (vivant et en bonne santé) à la naissance. En général, ce genre de gestation finit par des mort-nés ou par la survie d’un seul des petits. La mère peut aussi en mourir.

Le petit naît, en général, la queue la première, mais il peut arriver que la tête sorte en premier. Dans ce cas, il vaut mieux que la mère soit expérimentée et le délivre rapidement, sinon le bébé peut mourir.
À la naissance, il mesure environ 1 m.

Le bébé remonte ensuite vers la surface pour prendre sa première respiration, aidé par sa mère et une autre femelle (sœur, tante, grand-mère). L’allaitement commence dans les 24 heures qui suivent la naissance et dure quelques secondes à chaque tétée. Comme il n’y a que des fentes mammaires, le petit colle son bec contre une de ces fentes et enroule sa langue pour faire comme un canal. La mère expulse ensuite le lait dans la bouche de son bébé. Le petit sera allaité par sa mère pendant 24 mois environ.
Peu avant d’avoir 1 an, le petit jouera avec le poisson que les adultes lui ramèneront et décidera lui-même de l’avaler, un jour.

Le delphineau suivra sa mère jusqu’à sa maturité. Les femelles restent en général dans le même groupe que leur mère, tandis que les mâles changent de groupe ou vadrouillent en petits groupes de jeunes mâles à la recherche de femelles.

Le tursiops a une longévité de 37 ans. Cela ne veut pas dire qu’ils meurent tous à 37 ans ; certains peuvent mourir plus vieux, d’autres plus jeunes. Ils peuvent aussi être malades, avoir des malformations.
Environ 50% des bébés ne survivent pas à leur première année.

Comment reconnaître le mâle de la femelle ?

Il n’y a pas de dimorphisme sexuel (différence physique) chez les tursiops et les organes génitaux se trouvent à l’intérieur. Seule la position de la fente génitale par rapport à la fente anale, et la présence ou non de fentes mammaires, peuvent permettre de distinguer le mâle de la femelle.
À la naissance, c’est assez difficile de distinguer, les petits sont généralement fripés.

À gauche, un mâle, à droite, une femelle

 

Alimentation

Les tursiops se nourrissent de poissons tels que des anchois, des maquereaux et de petits céphalopodes (calmars, seiches).
Les techniques de chasse ne sont pas innées (pas acquises dès la naissance), les jeunes apprennent en regardant et en imitant leurs aînés.
Une technique particulière utilisée par un groupe de tursiops consiste à s’échouer sur le flanc pour attraper le poisson rabattu vers la plage. Les individus doivent bien se coordonner pour ne pas louper de prise.

Certains groupes de tursiops font équipe avec des pêcheurs humains. Cela s’est surtout vu au niveau de certaines plages des eaux tropicales. Les cétacés rabattent les bancs de poissons vers la plage où les humains attendent avec des filets. Une fois pris, les poissons sont partagés entre les tursiops et les humains.

Lors de la chasse, les tursiops utilisent l’écholocation.

 

Qu’est-ce que l’écholocation ?

Il n’existe pas de théorie générale expliquant le système de l’écholocation. La plus répandue est celle -ci : le tursiops utilise son larynx, ou des petits sacs situés au-dessous de l’évent, pour produire les sons. Ces sons sont focalisés au niveau du melon et émis. Puis les sons ricochent comme un écho sur un obstacle ou un autre animal. Cet écho revient vers le tursiops qui le reçoit via la mâchoire inférieure, qui contient des tissus conducteurs de signaux acoustiques. Enfin, ces signaux arrivent à l’oreille interne.

L’écholocation sert au tursiops pour repérer des proies, un autre individu, un obstacle non visible (les eaux ne sont pas tout le temps claires et les dauphins ont du mal à voir dans les eaux troubles). Il peut aussi servir à sonder un corps : est-ce qu’il est en vie ? En bonne santé ?
C’est le même système d’ultrasons utilisé par la chauve-souris.

 

Prédateurs naturels

Des requins de grandes tailles, tels que le grand requin blanc et le requin bouledogue peuvent s’attaquer aux dauphins pour se nourrir.
Fait étonnant, les dauphins peuvent survivre à une attaque de requin : ils possèdent une capacité de guérison très surprenante ! Dans le tissu adipeux (graisse) sous la peau (qui est très fine), il y a un acide isovalérique qui a des propriétés antibiotique.

Les tursiops peuvent aussi faire partie du menu de certaines populations d’orques (un autre cétacé).

 

Menacés par l’humain

Le dauphin est menacé par la pollution, les filets dérivants, mais aussi par la capture. Des Tursiops aduncus (27 individus) ont été capturés aux îles Salomon en 2008-2009 et ont été transférés récemment (octobre 2012) à Singapour. Des grands dauphins du Pacifique sont capturés chaque année à Taiji (Japon).

Les tursiops sont aussi considérés comme des concurrents pour la pêche. Certains pêcheurs n’hésitent pas à leur tirer dessus pour récupérer un maximum de poissons. Récemment, aux USA, des dauphins ont été retrouvés alors qu’ils étaient mutilés ou avaient reçu une ou plusieurs balles.

Enfin, la surpêche de l’humain réduit les stocks de nourriture des tursiops et des autres animaux marins.

 

Les espèces et sous-espèces

Saviez-vous qu’il existe 3 espèces et 2 sous-espèces de tursiops ? Les 3 espèces sont :

Tursiops truncatus (le grand dauphin souffleur)

Le tursiops le plus connu, puisque c’est l’espèce à laquelle appartient Flipper.
Mesurant entre 2 et 4 m de long et pesant entre 150 et 650 kg, on peut le trouver dans les eaux tempérées et tropicales. On peut aussi le trouver dans le nord de l’Atlantique, au niveau des côtes bretonnes et britanniques.
Il a une robe gris clair sur le dos, et le ventre plus clair. Les Tursiops truncatus du nord de l’Atlantique sont gris foncé sur le dos.

Tursiops aduncus (le grand dauphin de l’Indo-Pacifique)

Par rapport au Tursiops truncatus, son corps (qui peut-être parsemé de petites taches noires) est plus fin, moins trapu ; son rostre (bec) est plus long et plus fin.
Il possède une cape plus ou moins foncée sur le dos et sa couleur de peau est plutôt gris bleuté.
Le Tursiops aduncus peut mesurer 2,60 m maximum, avec une masse de 230 kg.
Son lieu d’habitat est l’Indo-Pacifique, notamment à Shark Bay en Australie.

 

Tursiops australis (le grand dauphin de Burrunan)

Cette espèce a été découverte récemment (2011). Il tient son nom de son lieu d’habitat, qui se trouve sur les côtes de l’état de Victoria en Australie.
Le Tursiops australis mesure entre 2,27 m et 2,78 m et possède un dos très foncé, des flancs gris clair et un ventre blanc.

 

Et voici les deux sous-espèces de Tursiops truncatus :

Tursiops truncatus gilli (le grand dauphin du Pacifique)

copyright : SMSea
source photo : http://www.ceta-base.com/phinventory/phins_slpoahu.html

Il tient son nom de son lieu d’habitat, l’océan Pacifique.
Sa robe grise est presque uniforme, voir très foncée. Une ligne assez démarquée est tracée des yeux jusqu’à l’avant du melon. Le rostre est plus épais que celui du Tursiops truncatus.

 

Tursiops truncatus ponticus (le grand dauphin de la Mer Noire)

copyright : Jennifer Stuber http://www.flickr.com/photos/jenniferstuber/
source photo : http://www.ceta-base.com/phinventory/phins_mlc.html

Cette sous-espèce se trouve uniquement dans la Mer Noire.
Il possède un trait qui va de l’avant du melon jusqu’aux nageoires pectorales, en passant par les yeux.

 

La captivité

Plus de 2000 tursiops sont recensés en captivité. Pour vous faire une idée du nombre de delphinariums recensés, voici une base de données sur les tursiops en captivité.

Je vais seulement vous parler des 3 delphinariums de France possédant des tursiops.

 

Marineland d’Antibes (ouvert en 1970)
En 2012, le parc possède 13 Tursiops truncatus (6 mâles et 7 femelles), 4 ont été capturés entre 1983 et 1985 (1 au Mississippi, 1 à Cuba et 2 en Floride), 9 sont nés en captivité entre 1990 et 2011 (7 au Marineland d’Antibes et 2 au Zoo de Madrid).

Le 23 août 2011, le parc perd le dauphin célèbre du film le Grand Bleu. Il s’agit de Joséphine, femelle décédée à l’âge de 38 ans à cause d’une maladie rénale (maladie qui touche les individus âgés). Elle a été capturée en avril 1980 au large du Texas.

Delphinarium du Parc Astérix (ouvert en 1989)
En 2012, le parc possède 10 Tursiops truncatus (5 mâles, 4 femelles et 1 dont le sexe est inconnu), 3 ont été capturés entre 1982 et 1987 (1 dans le Golfe du Mexique, 1 en Floride et 1 à Cuba), 7 sont nés en captivité entre 1996 et 2012 (tous au Parc Astérix).

Delphinarium du parc Planète Sauvage (près de Nantes) (ouvert en 2008)
En 2012, le parc possède 7 Tursiops truncatus (5 mâles et 2 femelles), 7 sont nés en captivité entre 1984 et 2008 (1 au Seaworld Orlando (Floride), 2 au Parc Astérix et 4 au Dolfinarium Harderwijk (Hollande) ).

 

En France, les tursiops sont entraînés selon les méthodes du renforcement positif, connu sous le nom de training et medical training.
Encourager les comportements que le soigneur souhaite obtenir : par exemple, bonne position et calme de la part du tursiops pour la prise de sang ou l’échographie ; être patient, car chaque individu évolue à son rythme : un comportement peut être acquis en 6 mois pour l’un et pour un autre il faudra 1 an ; ne pas punir : pas d’isolement, pas de privation de nourriture sinon l’animal sera frustré et agressif.
Évidemment, comme chez n’importe quel animal, les bêtises s’apprennent plus vite (et les comportements, surtout pour les soins, peuvent se désapprendre très vite !).
Cette méthode sert en premier au niveau médical, permettre de soigner et de faire des examens sans anesthésier l’animal. N’ayant pas une respiration automatique, le tursiops ne peut pas être anesthésié, sinon, il meurt.

Si vous souhaitez plus d’informations sur les dauphins en captivité, je vous invite à lire cette page internet (en anglais). Cliquez sur les questions pour avoir les réponses.

 

J’espère que vous avez appris plein de choses sur ce cétacé fascinant !

 

Ju’kala

Source infos :
Guide des mammifères marins du monde : 119 espèces, des baleines aux dugongs (1999)
– Wikipédia
Sujet sur les tursiops (le point sur les espèces et les sous-espèces)

 

Source images:
– Images 1 à 8, 10 et 15 : photos personnelles

– Image 9
– Image 11
– Image 12

– Image 13

– Image 14

8 réflexions sur “Les tursiops”

  1. Article original, le dauphin ( le tursiop ici) est un animal que j’apprécie, mais je n’ai jamais eu l’occasion d’en savoir plus sur les parties de son corps et son comportement. C’est chose faite avec cet article =)

     
  2. C’est tellement joli un dauphin. 🙂 Ma tante à déjà eu la chance de nager avec cet animal et je l’envie beaucoup, si je pouvais le faire un jour j’en serais vraiment très heureuse 🙂

     
  3. Je suis fascinée, je n’arrivais jamais réfléchi au fait que les dauphins allaitaient…
    Magnifiques animaux, je me souviens que j’étais fan de Flipper quand j’étais petite ! Sympathique article, très instructif ! =D

     
  4. Waw, superbe article j’ai appris plusieurs choses qu je ne savais pas dont une qui m’étonne: ils doivent gerer leur respiration. ! Respect 😀

     
  5. Vraiment très intéressant cette article. Cette bête me fascine. Merci de m’en avoir appris d’avantage .

     
  6. Merci pour vos commentaires! ^^
    Je suis contente que l’article vous plaise et vous ai appris des choses sur le tursiops. 🙂

     
  7. Les dauphins feront toujours rêver ! C’est agréable d’en apprendre un peu plus sur eux. Je ne savais pas que l’allaitement se passait comme ça, ni la technique de chasse consistant à s’échouer sur le flanc. C’est très intéressant ! Et les photos sont magnifiques !

     
  8. Bonjour,

    Je tiens à vous féliciter pour cet article très intéressant sur les Tursiops. J’ai appris beaucoup de choses sur ces dauphins et leur comportement. Votre passion pour les animaux est palpable dans votre écriture et cela rend la lecture très agréable.

    J’aimerais en savoir plus sur les différentes espèces de dauphins et comment elles se distinguent les unes des autres. Peut-être pourriez-vous écrire un article sur ce sujet à l’avenir ?

    Merci encore pour cet article captivant. J’ai hâte de lire vos prochaines publications.

    Bien cordialement,

     

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