Les ulcères gastriques chez le cheval

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Il est communément admis que les chevaux ont un système digestif assez délicat. Bouchons œsophagiens, diarrhées et surtout coliques font partie du lot de problèmes redoutés par les propriétaires. Il y en a un qu’on soupçonne rarement mais qui touche près de 50 % de la population des chevaux de loisir : les ulcères gastriques.

Les ulcères gastriques : description

Pour bien comprendre l’origine du problème, revoyons le fonctionnement du système digestif. D’abord, rappelons-nous que le cheval est conçu pour passer le plus clair de son temps à manger, donc à digérer ; c’est pour cela que son estomac sécrète de l’acide chlorhydrique en permanence, ce qui favorise le développement d’ulcères. Ensuite, on distingue deux zones potentiellement affectées : la région squameuse et la région glandulaire, dans laquelle l’acide est produit, et qui dispose d’un système de protection contre ce dernier. Lorsque l’une ou l’autre de ces parties est affectée, des lésions apparaissent, les plus fréquentes se situant dans la région squameuse (moins bien protégée contre l’acidité) et touchant les chevaux indifféremment du sexe, de l’âge ou de la race. Les lésions de la zone glandulaire seraient davantage induites par l’absorption d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens qui mettent à mal la muqueuse.

Schéma estomac cheval

Les ulcères sont classés en fonction de leur gravité : la plus faible est le stade 0, avec la paroi parfaitement intègre ; la gravité la plus importante est atteinte au stade 4 pour laquelle, cette fois, la muqueuse est abîmée en plusieurs endroits avec des zones d’ulcération profonde. Ces ulcères peuvent être source de colique, d’anémie due aux saignements ou de perforation pouvant entraîner la mort du cheval. Avant d’en arriver là, il existe heureusement des moyens pour les détecter et, en général, les causes ne sont pas difficiles à mettre en lumière.

Les ulcères gastriques : causes et symptômes

Il existe trois grandes causes et facteurs d’apparition d’ulcères :

– L’alimentation, souvent riche en glucides très digestibles qui fermentent dans l’estomac et entraînent l’acidification et la nécrose de certaines cellules. Ces sucres sont présents dans les céréales et dans la majorité des aliments proposés dans le commerce ; ces aliments sont souvent distribués en trop grandes quantités, ils séjournent donc plus longtemps dans l’estomac et favorisent l’érosion de la paroi. À cela peut s’ajouter le manque de fibres dans la ration, surtout pour les chevaux qui vivent en box, qui n’ont pas accès à l’herbe et qui disposent de peu de fourrage, ce dernier jouant pourtant un rôle de tampon contre l’acidité.

– L’entraînement, parfois trop intense. En effet, les muscles abdominaux contractés font augmenter la pression intra-abdominale et par conséquent celle de l’estomac. Le contenu gastrique remonte alors dans la partie squameuse et l’acide vient l’endommager. 

– L’environnement, parfois source de stress. Sevrage, transport, confinement, changement de lieu… De nombreuses sources d’angoisse chez le cheval sont responsables de la formation d’ulcères, car elles font augmenter la production d’acide chlorhydrique.

Les symptômes sont variés, mais parfois discrets voire absents. Pourtant la douleur est bien réelle. En général, un cheval en proie à des ulcères peut présenter de petites coliques (surtout après un repas), un amaigrissement, un poil en mauvais état, de la diarrhée, des grincements de dents, une tendance à manger tout ce qui se trouve à portée de bouche (même la terre), des bâillements fréquents, de l’agressivité ou de l’abattement, parfois de l’intolérance au travail et une baisse de performance. La meilleure façon d’en être sûr est d’effectuer, en clinique vétérinaire, une gastroscopie, qui consiste à filmer l’intérieur de l’estomac pour repérer les lésions. Il existe aussi un test sanguin, mais il est peu fiable. Une fois le diagnostic posé, il reste encore à traiter et à éviter les récidives.

Les ulcères gastriques : traitement et prévention

Le seul traitement dont l’efficacité a été démontrée sur tous les types d’ulcères est la molécule d’oméprazole, un inhibiteur de la pompe à protons qui va réduire la production d’acide. Il est à administrer sur une durée de 5 à 28 jours en fonction de l’importance des lésions. Néanmoins, l’aloe vera est une plante reconnue pour ses propriétés anti-inflammatoires et peut servir de traitement de fond. Le phosphate d’aluminium est utile comme pansement, mais est peu efficace sur le long terme. Pour éviter les rechutes, le mieux est de revoir le mode de vie du cheval, en lui donnant accès à du foin à volonté, à un paddock ou encore mieux, à un pré, en fractionnant davantage les repas et en évitant les sources d’anxiété. Bref, à lui offrir des conditions adaptées à ce qu’il est, c’est-à-dire un animal herbivore fait pour paître et se mouvoir tout au long de la journée.

Chevaux au pré

Cet article est terminé, j’espère qu’il ne vous sera utile qu’en théorie ou vous aidera à améliorer le bien-être de votre cheval. Sinon, aviez-vous déjà entendu parler des ulcères chez le cheval ? Peut-être connaissez-vous un cas dans votre écurie ?

Cheval Sauvage

Sources texte :

Audevard
Haras Nationaux
Clinique équine Madelaine
Reverdy

Sources images :

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2 réflexions sur “Les ulcères gastriques chez le cheval”

  1. Très bon article, simple et clair. On a souvent tendance à oublier qu’un animal ne comprend pas les choses comme nous, comme par exemple le stress d’un transport, une différence d’odeur de lieu…

     

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