First Man de Damien Chazelle

Une des affiches du film First Man
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En fin d’année 2017, je vous présentais dans un article les films que j’attendais le plus pour l’année 2018. Parmi ceux-là, First Man était de très loin mon plus grand espoir cinématographique de 2018.
Sorti le 17 octobre 2018, j’ai pu aller le voir le jour même. Alors, First Man tient-il ses promesses ? Ai-je eu raison de l’attendre autant ? Lisez la suite de cet article pour en savoir plus !

First Man : fiche technique et synopsis

First Man est un long métrage américain de 2 h 22, réalisé par Damien Chazelle. Il est sorti en France le 17 octobre 2018 et retrace sous la forme d’un biopic dramatique la vie de Neil Armstrong, le premier homme à avoir marché sur la Lune, en 1969.
Le film est adapté du livre éponyme de James R. Hansen.

Dans les rôles principaux on retrouve Ryan Gosling (Drive, LaLaLand) dans le premier rôle et Claire Foy (The Crown), interprète brillante de Janet Armstrong.

Si vous avez vu le dernier succès de Damien Chazelle, LaLaLand, vous ne serez pas dépaysés, puisque le directeur de la photographie (chef opérateur), le compositeur, la costumière, le monteur et sûrement une pléthore d’autres artistes ont travaillé aux mêmes postes que dans la comédie musicale sortie fin 2016.

Le synopsis est très simple sur le papier, puisqu’il reprend l’histoire vraie de Neil Armstrong. Il démarre en 1959 lors d’un événement tragique dans sa sphère familiale qui sera le fil conducteur de l’œuvre jusqu’au dernier moment…
On suit ainsi le ressenti et le parcours de l’astronaute, de sa vie privée à ses entraînements à la NASA et par les différentes missions habitées (avec au moins un humain dans la fusée), jusqu’à arriver au fameux alunissage.

Ryan Gosling dans First Man
Analyse et critique de First Man

First Man avait tout pour me plaire sur le papier : réalisation de Damien Chazelle (dont j’ai adoré tous les longs métrages jusqu’à aujourd’hui), Ryan Gosling dans le rôle principal (cet acteur est ma kryptonite), le tout dans un biopic se déroulant dans les années 60 (j’adore les années 60), et, pour couronner le tout, traitant de la conquête spatiale (mon film préféré est Interstellar et j’ai même des tatouages en lien avec l’espace). First Man cochait donc toutes les cases de mon bingo-cinéma. J’attendais ainsi ce film en 2018 comme le messie cinématographique, j’en espérais beaucoup, peut-être trop d’ailleurs puisque le moindre défaut notable aurait pu me faire détruire le piédestal sur lequel j’avais placé First Man. Le film tient-il ses promesses ? Ai-je été déçue ?

Réponse : OUI, First Man tient les promesses que j’en attendais ; NON, je n’ai eu aucune déception lors du visionnage.

Afin de développer un peu plus mon avis voici une critique plus complète.
Damien Chazelle a pour habitude de traiter de thématiques fortes et souvent comparables : le rapport aux rêves ; les adultes contre les enfants, puisqu’il accorde une grande importance à montrer l’impact et la force de la maturité (ou de son absence) dans la façon dont ses personnages gèrent les rebondissements d’un film. Dans LaLaLand et Whiplash on avait déjà eu un aperçu de cela puisque ces films traitent tous deux de la poursuite de nos objectifs et de nos rêves, dans des genres complètement différents (comédie musicale et film social) : dans First Man en plus de ça, on se rend compte du ressenti des jeunes générations face à des conquêtes scientifiques dont on n’aurait jamais soupçonné la faisabilité.

Dès 2017, lors de la publication des premières informations sur First Man, ainsi que dans les bandes annonces, on pouvait sentir que le film n’allait pas nous vomir de la science spatiale à la figure, ou encore des scènes à suspens comme Gravity. Tout d’abord, parce qu’on connait déjà la fin, donc pour impressionner et happer le spectateur dans le récit il faut trouver autre chose ; ensuite, car le réalisateur aime les humains et aime montrer leur émotions.

Ainsi, on aurait pu être perplexe à l’idée d’aborder les thèmes de prédilection du cinéaste dans un biopic… On aurait aussi pu avoir peur que les personnages perdent en réalisme et en crédibilité. Finalement, au contraire, Damien Chazelle présente un film si proche de l’humain qu’on a l’impression de visionner un documentaire. Le film ayant été presque intégralement tourné en pellicule argentique (quand ce n’est pas le cas, le traitement de l’image lui donne l’aspect d’un film argentique), ce rendu d’image ajoute cette impression de document historique. Le réalisme historique est également respecté, puisque le réalisateur s’est entouré des enfants de l’astronaute pour écrire le scénario du film. D’après plusieurs sources, tout est vrai dans le film, bien qu’un doute subsiste encore au sujet de la conclusion de celui-ci (si vous l’avez vu vous saurez de quoi je parle) : le plus grand secret de Neil Armstrong a été emporté avec lui, puisqu’il est décédé en 2012.

Damien Chazelle adore les inserts rapides, c’est-à-dire des détails sur un élément, objet ou humain, très rapides : First Man s’y prête complètement puisqu’il nous donne la sensation de suivre un film familial intime, comme si le caméraman était de la famille des Armstrong. Cela renforce encore plus l’effet « documentaire » (l’insert est particulièrement utilisé en journalisme).

La réalisation est, comme d’habitude avec Chazelle, magnifique : les astuces pour faire rentrer le spectateur dans ce « film dont on connaît la fin » sont nombreuses. Les inserts tout d’abord, mais aussi le traitement des personnages, tous joués de main de maître, les moments de suspens créés par les mouvements de caméra épaule, mais aussi la musique ou au contraire, l’absence de musique…

Premier pas sur la Lune, vu par Damien Chazelle

Je sais que Ryan Gosling n’est pas toujours apprécié pour la qualité de son jeu d’acteur, ici on a enfin la preuve que l’interprète du héros de Drive a des qualités de comédien indéniables. Le caractère de Neil Armstrong était pourtant celui d’un homme discret : il parlait peu, exprimait peu ses émotions. Malgré cela, la direction d’acteur est excellente et le spectateur ressent la tension de l’astronaute qui souffre en silence et n’arrive pas à trouver les mots.
Claire Foy est incroyable dans son rôle de femme au foyer amoureuse et inquiète pour son mari. Le couple est totalement crédible au point que l’on ressente chaque difficulté qu’il traverse.
Durant mon visionnage, j’ai pu observer certains gimmick* dans les plans : au début du film, on voit quatre ou cinq plans avec des montres, signifiant à mon avis le temps qui passe, le fait que la course à la conquête spatiale n’est qu’une question de temps. Plus le film avance, moins ces montres sont visibles, semblant corroborer à la thématique du deuil et au fait que nous ne sommes pas éternels et que la poursuite de nos rêves peut aussi mener à notre fin.

Comme vous l’avez lu précédemment, le chef opérateur de First Man est le même que dans LaLaLand et ce dernier nous livre une nouvelle fois des lumières magnifiques, tout en finesse, dont le code couleur a beaucoup de signification. Les scènes silencieuses (particulièrement dans l’espace) sont à couper le souffle et la musique quand elle est présente nous rappelle Interstellar d’une certaine manière, elle semble simple, mais elle suit le récit avec une délicatesse à couper le souffle.

Pour conclure sur First Man, ne vous attendez pas à un autre film de Damien Chazelle traitant de la musique. Ne vous attendez pas non plus à un film scientifique, ni à un film à suspense. Allez plutôt voir ce biopic comme il devrait être défini : un portrait intimiste de Neil Armstrong à dimension humaine qui vous donnera probablement la chair de poule ; un film qui vous fera rire, pleurer, espérer, frissonner jusqu’à la dernière seconde…

C’est bien ça qu’est First Man, un film humain.

C’est ainsi que s’achève cet article sur First Man, le dernier long métrage de Damien Chazelle. L’avez-vous vu ? A-t-il piqué votre curiosité ? Aimez-vous les biopic ? Dites-nous cela dans un commentaire !

Audy-kun

*comportement récurrent en littérature, cinéma et art en général, qui permet d’en identifier l’auteur (par exemple un gimmick de personnage pourrait être « Mille millions de mille sabords ! » du capitaine Haddock dans Tintin)

Sources texte

Damien Chazelle

First Man

Gimmick

Analyse personnelle

Sources images

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1 réflexion sur “First Man de Damien Chazelle”

  1. MrsMinette

    Waouh ! Si Damien Chazelle t’avait offert Ryan Gosling en mariage pour un article qui vantait son film, tu n’aurais pas écrit mieux ! Hahaha
    Cela me donne très envie de le regarder, ton article est très bien écrit ! =D

     

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