Se démaquiller avec des disques lavables : bonne ou mauvaise idée ?

Se démaquiller avec des cotons lavables
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Réduire la pollution grandissante de notre planète est un enjeu majeur de notre siècle. Face à ce constat, de plus en plus de citoyens essayent de réduire leurs déchets comme par exemple en faisant du compost ou en achetant des produits en vrac pour réduire les emballages. Dans cette même idée, les carrés et disques démaquillants lavables se popularisent. En quoi sont-ils plus écologiques ? Est-ce pratique au quotidien ? C’est ce que nous allons voir dans la suite de cet article.

Impacts écologiques et sociaux : pourquoi utiliser des cotons lavables ?

Le coton est une plante cultivée dans le monde entier, notamment dans des régions arides et semi-arides. 80 % de la production mondiale provient uniquement de six pays : la Chine, l’Inde, les États-Unis, le Pakistan, le Brésil et l’Ouzbékistan. Néanmoins, la surface cultivée en Afrique a fortement augmenté ces dernières décennies.

Carte de la production mondiale de coton

La forte demande en coton de la part de l’industrie textile a entraîné une intensification des pratiques agricoles. Malheureusement, cela a des conséquences importantes sur l’environnement. D’une part, le coton est une plante très consommatrice en eau. Il faut 3 000 à 7 000 litres d’eau pour produire 1 kg de fibre de coton et 1,4 kg de graines ! Bien que le coton soit tolérant à la chaleur et à la sécheresse, la volonté d’augmenter les rendements conduit souvent à irriguer les parcelles. Ainsi, on estime que la production de coton consomme 3 % de l’eau d’irrigation dans le monde, avec une gestion rarement durable de cette ressource.

D’autre part, le coton est également très sensible à de multiples ravageurs (maladies ou insectes). De nombreux pesticides sont ainsi utilisés sur cette culture. En 1999, la production cotonnière consommait 11 % des pesticides utilisés dans le monde. Les insecticides représentent à eux seuls 25 à 50 % des produits utilisés sur cette culture.
En outre, ces pratiques intensives contribuent fortement à l’érosion des sols, à la pollution de l’eau et à la diminution de la biodiversité.

Récolte du coton au Pérou

Du point de vue social, la production cotonnière tient une place importante dans l’économie de nombreux pays producteurs, mais souvent au détriment des petits paysans. En effet, compte tenu du coût élevé des semences (généralement OGM) et des pesticides ainsi que de la variabilité importante des rendements, de nombreux petits producteurs se retrouvent endettés notamment dans les pays producteurs d’Afrique. De plus, on estime à 52 % la pulvérisation manuelle des pesticides. Or, la plupart des molécules utilisées sont classées parmi les pesticides extrêmement dangereux selon les critères de la FAO (l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture). Les paysans des pays en voie de développement s’exposent ainsi à des intoxications aiguës ou chroniques à des pesticides très nocifs, car ils ne portent pas de protection et n’ont pas de système de stockage performant. Le risque de développer des maladies chroniques telles que des cancers est très élevé. Enfin, le travail des enfants est pratiqué dans un certain nombre de pays producteurs.

Les disques et lingettes jetables étant constitués de coton, notre consommation contribue donc non seulement à des impacts écologiques importants, mais également à des conditions de travail très mauvaises pour les paysans. Pour limiter notre impact, il est possible d’acheter des disques à base de coton biologique, plus respectueux de l’environnement et des populations locales, mais cela ne réduit pas nos déchets, ces cotons démaquillants n’étant pas recyclés. Utiliser des cotons lavables est donc une solution beaucoup plus respectueuse de l’environnement.

Les cotons lavables sont-ils économiques ?

Bocaux avec du coton

Certaines personnes utilisent davantage de cotons que d’autres, selon la façon de se maquiller, il est donc difficile d’évaluer le coût réel. Les paquets de disques jetables peuvent coûter entre 0,60 et 3 € environ pour 50 à 100 pièces, mais il faut renouveler le stock régulièrement (tous les mois ou tous les deux mois par exemple). Un paquet de 10 disques lavables coûte généralement entre 10 et 20 €, et il vaut mieux en posséder au moins une bonne vingtaine. Il faut ajouter à ce prix la consommation d’eau, de lessive et éventuellement d’électricité pour le lavage. Sur un an, acheter des cotons jetables ou lavables revient donc sensiblement au même, et cela peut même être moins cher pour les cotons jetables si vous en achetez au plus bas prix. Néanmoins, le fait de pouvoir réutiliser les cotons lavables les rendent beaucoup plus avantageux sur le long terme ! En effet, certaines marques comme Les Tendances d’Emma préconisent jusqu’à 300 lavages pour leurs disques. Si vous les lavez à raison d’une fois par semaine, cela représente une durée de vie de presque six ans !

Enfin, si vous êtes adepte du Do It Yourself (DIY), vous préférerez certainement fabriquer vous-même vos lingettes lavables, ce qui vous reviendra moins cher que de les acheter. Si vous n’êtes pas très douée avec une machine à coudre, vous pouvez vous procurer ces carrés lavables dans des magasins bio, sur Internet (Greenweez, Toutallantvert, Lulu-nature, etc.) ou sur Etsy où vous trouverez des produits faits main.

Les cotons lavables sont-ils plus agréables ?

coton lavable

Il existe différents types de disques et lingettes lavables. Certains sont fabriqués à partir de coton bio, d’autres à base d’eucalyptus, de chanvre ou de bambou, voire une combinaison de ces différents matériaux. Il convient de choisir les disques ou carrés lavables selon l’utilisation qu’on en fait et son type de peau. Généralement, les disques lavables vendus dans le commerce possèdent deux faces différentes : lisse pour les peaux sensibles et les yeux, plus épaisse ou à bouclettes pour les produits fluides et les huiles.

Le coton est la matière la plus commune. Il convient à de nombreux usages et types de peau, mais il peut se montrer un peu trop agressif pour les peaux sensibles. Le chanvre est une bonne alternative au coton, car il est plus doux et plus absorbant. Il est idéal pour les démaquillages à base d’eau micellaire. Pour les peaux sensibles, l’eucalyptus est à privilégier, car c’est la matière la plus douce. Enfin, le bambou est plus épais ; il convient parfaitement à l’application d’huiles végétales et au démaquillage des produits tenaces (fond de teint, maquillage waterproof). En revanche, le bambou n’est pas recommandé sur les peaux sensibles, il vaut mieux l’utiliser sur une peau mixte ou grasse.

En bref, selon la matière du disque, vous trouverez peut-être cela plus agréable que les cotons jetables, ou au contraire plus rêche. Il vaut donc mieux tester différentes sortes de cotons lavables en achetant des petits lots avant de vous constituer un grand stock.

Les cotons lavables sont-ils plus pratiques ?

Au quotidien, les cotons lavables sont plus contraignants que les cotons jetables. Les carrés ou disques lavables nécessitent une petite organisation, puisqu’il faut bien penser à les laver. Pour cela, il est recommandé de les laver à 40 ou 60 °C et de les mettre dans un filet de lavage que vous pouvez acheter par exemple dans les boutiques de lingerie. Cela vous évitera de les perdre dans le tambour de votre lave-linge. Vous pouvez les laver avec votre linge habituel.

Certains produits de maquillage (fond de teint, mascara) ont tendance à tacher les disques, mais ils restent quand même hygiéniques. Si vous tenez à ce qu’ils restent impeccables, la seule solution est d’essayer de les détacher dès que vous les avez utilisés, en les passant sous l’eau et au savon par exemple. C’est un geste supplémentaire à adopter.

Si vous utilisez du coton pour enlever du vernis à ongle, les disques jetables sont quasiment incontournables. Le dissolvant et les résidus de vernis ont tendance à coller et à durcir les carrés lavables. Il vaut donc mieux conserver une réserve de disques jetables pour cet usage. De même, le coton jetable est à privilégier pour nettoyer une plaie avec un antiseptique.

Enfin, lorsqu’on part en vacances, on n’a pas forcément envie de penser à laver ses disques démaquillants ou bien envie de faire attention de ne pas mélanger les propres et les sales… Dans ces cas-là, il vaut mieux emmener des disques jetables.

Face à ces différents arguments, les cotons jetables sont indéniablement plus pratiques que les carrés lavables.

En conclusion, utiliser des disques ou carrés lavables nécessite un petit changement dans nos habitudes, mais ils sont plus écologiques et permettent donc de faire un geste pour la planète. Il en existe différentes sortes ce qui permet de les adapter à l’usage et au type de peau. Sur le long terme, ils sont bien plus économiques que les disques jetables, mais il est préférable de conserver un petit stock de ces derniers pour les usages ponctuels (voyage, vernis, antiseptique, etc.).

Connaissiez-vous ces alternatives aux disques démaquillants traditionnels ? Avez-vous déjà testé ces cotons lavables ou cet article vous a-t-il donné envie de le faire ? Donnez-nous votre avis en laissant un commentaire.

Sonatine

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8 réflexions sur “Se démaquiller avec des disques lavables : bonne ou mauvaise idée ?”

  1. MrsMinette

    J’ai apprécié la partie « sociale » de la production de coton de ton article ! Je me suis bien reconnue dans la partie « pratique » des cotons lavables : je ne les prends pas quand je voyage par exemple, je les ai tachés avec un de mes mascaras, mais ça n’a pas empêché leur utilisation. Ah oui, et c’est très bien de préciser qu’il faut les mettre dans des filets, car j’ai (enfin, mon mari a) mis une lingette directement dans la machine et ça me l’a bouché ! Heureusement que c’est lui qui avait fait l’erreur, sinon, j’étais bonne pour les voir disparaître à la poubelle ! =O
    J’ai deux sortes différentes de lingettes (oui, je raconte ma vie :p ) : 10 en coton et quelques-uns en microfibre. Finalement, j’ai l’impression que je dois plus appuyer avec ceux en microfibre, donc je deviens un peu rouge, mais je dois passer moins de fois sur la zone (deux ou trois fois sur les yeux par exemple).

    En tout cas, il est hors de question pour moi de repasser aux lingettes jetables, ça s’est sûr ! ^_^

     
    1. Merci pour ton partage d’expérience ! Moi ça m’est arrivé de boucher ma machine avec des lingettes (un oubli…) donc je comprends parfaitement !

       
  2. Pour me démaquiller, j’ai un gant spécial (Yves Rocher, oui, je fais de la pub). Il y a 2 mois, j’ai du revenir aux couches pour ma fille suite à son accident. Et je me suis rendue compte de la quantité de cotons que je passais… Donc j’en ai commandé des lavables, made in France. On a customise une vieille boîte de lait et hop, je stocké les cotons dedans. C’est tout doux et écologique, j’aime beaucoup.

     
  3. Je ne me maquille plus que pour les grandes occasions depuis que j’utilise des disques lavables, car ceux-ci irritent plus ma peau que les jetables, mais je ne souhaite pas recommencer à acheter des jetables, alors c’est le naturel qui prône !
    D’ailleurs, c’est assez pénible en vacances, car le dernier jour les disques n’ont pas forcément séché, et les garder humide dans mon sac non merci.

     
    1. Une alternative c’est d’utiliser des huiles ou des baumes démaquillants, ça permet d’enlever le gros du maquillage (même waterproof et avec plein de paillettes !). Et de finir d’enlever les résidus avec un disque lavable. ça évite de devoir beaucoup frotter !

       
  4. Bonjour,

    Je tenais à vous féliciter pour cet article très intéressant sur l’utilisation des disques lavables pour se démaquiller. En plus d’être écologique et économique, cette méthode permet également de prendre soin de sa peau.

    Personnellement, j’ai adopté cette méthode depuis plusieurs mois et je ne reviendrai pas en arrière. C’est tellement pratique et doux pour la peau.

    Merci pour vos conseils et astuces, j’ai hâte de découvrir vos prochains articles !

    Bien à vous,

     
  5. Bonjour,

    Je tiens à vous féliciter pour votre article sur les disques lavables pour se démaquiller. C’est une excellente idée pour réduire notre impact sur l’environnement tout en prenant soin de notre peau. Personnellement, j’ai déjà adopté cette alternative et je suis ravie de constater que de plus en plus de personnes se tournent vers des solutions écologiques.

    Cependant, je me demandais si vous aviez des conseils pour l’entretien de ces disques lavables, notamment pour éviter qu’ils ne se déforment ou perdent leur efficacité avec le temps. Merci d’avance pour votre réponse et continuez à nous proposer des contenus intéressants !

    Cordialement,

     

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