Le Marwari, un cheval aux oreilles recourbées

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Le cheval de race Marwari est reconnaissable grâce à ses oreilles recourbées, mais c’est aussi un cheval élégant et polyvalent originaire d’Inde. Pour en savoir plus, lisez cet article !

Les origines du Marwari

La race du Marwari doit son nom à sa région originaire : le Marwar, dans le Rajasthan, territoire du Nord-Ouest de l’Inde.

marwari, cheval oreilles recourbées

Cette race a été créée par le croisement de chevaux indiens autochtones sauvages avec des chevaux arabes.  L’objectif était d’obtenir la rusticité des chevaux indiens qui vivent dans un pays aride et d’améliorer leur apparence via l’apport de sang de chevaux arabes, plus élancés.
La chronologie des apports génétiques du Marwari reste assez floue, avec l’apport de sangs de chevaux mongols connus également pour leur résistance, et de chevaux du Turkménistan comme l’Akhal-Téké, connu pour sa grâce.
L’élevage de ces chevaux est l’héritage de chefs de clans traditionnels du Nord-Ouest de l’Inde, dans le Rajasthan : les Rathores.

Le physique particulier du Marwari

Le cheval Marwari est reconnaissable par ses oreilles recourbées et incurvées à l’intérieur, parfois se touchant même. La mutation génétique à l’origine de cette particularité anatomique n’a toujours pas été mise en évidence par les scientifiques.

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La légende dit que le Marwari est né des amours d’un étalon arabe noir qui parcourait le désert avec une jument à la crinière blonde, lors d’une nuit où la lune formait un croissant.

Pour le reste, le Marwari est un cheval mesurant environ 150 cm au garrot, avec une tête droite, une encolure fine, un poitrail musclé et un garrot court. Son dos est typique du cheval de selle  : droit et musclé, jusqu’à une croupe longue et inclinée vers l’arrière, lui permettant d’être rapide au combat. Ses membres sont, quant à eux, fins et élégants. Son pelage est soyeux et ses crins sont fins. Les robes non autorisées par le registre d’élevage sont le noir et le blanc. Le Marwari blanc est pourtant utilisé dans les cérémonies religieuses, malgré son absence d’inscription au registre. Le Marwari entièrement noir est synonyme de malheur et n’est pas recherché. Certaines marques physiques portent bonheur : une liste, quatre balzanes, des épis capillaires aux crins ou aux boulets ou des volutes (poils qui poussent à « rebrousse-poil »). En revanche, les épis de la face, placés plus bas que les yeux, sont la marque d’un cheval marqué par la malchance et qui l’apportera à son propriétaire.

Le Marwari, cheval de l’extrême

Le Rajasthan d’où est originaire le Marwari, est une région aride dont les températures montent haut l’été et descendent jusqu’à 0°C la nuit. On trouve dans cette région :

  • quelques massifs montagneux, dont la chaîne de l’Aravalli ;
  • le désert du Thar, ou Grand Désert Indien, surnommé « le pays de la mort », qui est le désert le plus peuplé au monde, mais dont les conditions de vie sont extrêmes.

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À la fin du XIIe siècle, le peuple des Rathores a été contraint à s’exiler dans ce désert. Ils ont alors durci la sélection de leurs chevaux, dont ils dépendaient pour leur survie (transport humain et matériel, défense, agriculture, richesse…) pour ne garder que les meilleurs étalons.
À cette époque, les chevaux sont considérés comme des êtres divins, et seuls les membres royaux et les grands guerriers sont autorisés à monter un Marwari. Ils sont éduqués pour être des chevaux de combat féroces, courageux, rapides, agiles et loyaux envers leurs cavaliers. Les Rathores ces terribles guerriers, avaient pour adage de dire que leurs chevaux étaient si braves qu’ils ne quittaient le combat qu’à leur mort, la victoire de leur cavalier ou pour le ramener en cas de blessure mortelle. Cet adage n’est pas sans rappeler la rude sélection des chevaux du buzkashi en Afghanistan.

Le Marwari, cheval élégant et polyvalent

Le Marwari n’est pas qu’un cheval de guerre. Il a aussi été apprécié pour sa rusticité en milieu pauvre, et sa capacité à travailler sous un climat aride. Il a été utilisé dans l’agriculture comme cheval de bât et son caractère frugal le rendait plus économique qu’une vache par exemple.

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Dans ses origines, le Marwari a des gênes du cheval Natchni (ancêtre des chevaux indiens autochtones, race désormais éteinte), que les populations indiennes disaient « être née pour danser » et des gênes de chevaux arabes, utilisés par les Rathores lors de leur sélection. Ces deux ascendances lui donnent une élégance naturelle et des facilités à apprendre des mouvements complexes. D’ailleurs le Marwari peut naturellement faire de l’amble, qu’on dit « rompu » (ou irrégulier) par rapport au cheval islandais.

 

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Lors de cérémonies (culturelles, mariages, étalage de richesse), les Marwaris sont décorés de somptueux tissus, de cloches, de bijoux et d’argent.

Évolution de la race du Marwari au cours du temps

Suite à la colonisation de l’Inde par les Britanniques, le Marwari a failli disparaître. En effet, celui-ci était le symbole d’une origine indigène et a été repoussé par les Anglais. L’indépendance de l’Inde n’a pas favorisé son retour et son déclin s’est poursuivi, probablement majoré par l’essor moderne, la perte des terres par leurs propriétaires, la non nécessité d’avoir des guerriers et donc, la perte des élevages sélectifs de Marwaris. Il ne doit sa sauvegarde qu’à la passion du Maharaja Umaid Singhji au cours du XXe siècle, repris par une cavalière britannique Mme Francesca Kelly qui introduit et gagne une course d’endurance aux jeux équestres indiens, remettant au goût du jour ces braves chevaux élégants et polyvalents.

Démographie et utilisation actuelle du Marwari

Grâce à sa sélection, le Marwari peut être aussi bien utilisé pour les travaux agricoles, l’équitation montée contemporaine, les spectacles équestres, la traction (sans avoir toutefois les capacités physiques des chevaux de trait), l’endurance, les sports équestres (comme le polo). Il est également utilisé par la police montée indienne.

Il reste peu de Marwaris dans le monde, les experts estiment à moins de 1000 les derniers représentants pur-sang, voire 500. Le décompte n’a pas été facilité par l’absence de registre officiel jusqu’en 2013. Ce dernier a été créé en 2013 et il existe maintenant plusieurs associations de sauvegarde du Marwari, dont l’Association Marwari France.

Connaissiez-vous le Marwari ? Saviez-vous qu’il existait des chevaux aux oreilles recourbées ? En avez-vous déjà vu ? Dites-nous tout en commentaire.

 

Sources 

Shanti travel

Cavalngo

Info cheval

Courrier international

Marwari france

 

Siran

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