Aujourd’hui, je vous propose de découvrir une discipline mariant à la fois nature, endurance, précision, compétition, complicité et respect du cheval : le TREC. Il s’agit de l’acronyme de Techniques de Randonnée Équestre de Compétition. Jusque-là, vous n’avez peut-être encore aucune idée de ce que ça peut bien être, alors venez le découvrir !
Comment se déroule une journée de compétition de TREC ?
Pour mieux appréhender toutes les subtilités de cette discipline, j’ai décidé de commencer par vous présenter une journée de compétition typique. Oui, oui, vous avez bien compris, la compétition de TREC dure toute une journée. Normalement l’organisation des épreuves est libre, l’ordre que je vous présente est celui que j’ai toujours rencontré. Bien sûr, en fonction du niveau de votre épreuve, il y a quelques petites choses qui peuvent changer, mais je prendrai soin de vous l’expliquer. La compétition de TREC est divisée en plusieurs parties :
– la présentation du couple cavalier/cheval ;
– le Parcours d’Orientation et de Régularité (POR [prononcez pé-o-aire]) ;
– les allures ;
– le Parcours en Terrain Varié (PTV).
Premières épreuves de TREC : la présentation du couple cavalier/cheval et le POR
Après avoir préparé votre cheval et votre matériel, vous pouvez participer à la première épreuve. Il s’agit de la présentation du couple cavalier/cheval. Cette épreuve n’est présente que pour les niveaux Club 1, Club Elite, Amateur 2 et Amateur 1. Il s’agit d’une présentation orale du couple ainsi que de l’équipement. Sachez qu’en fonction de votre niveau, certains équipements sont obligatoires. Cela va du licol/longe pour les plus petites épreuves à la pharmacie humaine et animale ainsi que la trousse de maréchalerie pour les plus grandes.
Maintenant, il est temps que je vous explique plus en détail ce qu’est le POR. Il s’agit d’un parcours d’orientation. Vous devez vous diriger à l’aide d’une carte, tout en prenant soin de respecter une vitesse imposée pour chaque tronçon. Les tronçons sont délimités par des points de contrôle de tronçon où des juges sont présents. Ils notent si vous êtes arrivés par le bon itinéraire et vous accordent une pause de plusieurs minutes. Attention, souvent la vitesse change à chaque point de contrôle de tronçon.
Sur votre chemin, il est possible de rencontrer ce qu’on appelle des balises ou des points de contrôle de passage. Il s’agit respectivement d’une espèce de fanion en forme de triangle où il y a une pointeuse pendue à un fil ou d’un juge présent pour pointer directement votre feuille de route. Ces zones de passage servent à savoir si les couples sont passés aux bons endroits. Bien sûr il y en a aussi sur les mauvais chemins, mais les trous que fait chaque pointeur sont uniques. Ainsi on sait qui a suivi le bon tracé et qui ne l’a pas suivi.
Le nombre de tronçons et de points de contrôle est inconnu pour le cavalier.
Avant de partir sur le POR, vous avez besoin d’un itinéraire sur une carte. Le passage en salle des cartes sert à recopier celui-ci. Les cartes, qui vous seront fournies, sont des cartes IGN. Le temps en salle est chronométré. Après avoir recopié le chemin, il faut reporter le kilométrage (tous les 250 m pour une carte 1 : 250 000 par exemple) pour pouvoir respecter les vitesses imposées.
Parfois, il y a un trou dans l’itinéraire, ça signifie qu’il y aura à cet endroit une épreuve d’azimuts. L’épreuve d’azimuts consiste à vous guider uniquement grâce à votre boussole et des distances. On va vous donner un papier avec des angles et des distances. Par exemple, suivre l’azimut 120° sur 100 m, puis l’azimut 60° sur 50 m etc. jusqu’à ce que vous ayez complété l’itinéraire.
Une fois que le temps en salle des cartes est écoulé, le grand départ peut commencer.
L’épreuve intermédiaire des allures
Cette épreuve peut se dérouler au milieu du POR ou à la fin. Pour les épreuves autres que club poney, les allures consistent en deux passages dans un couloir bien défini, plus ou moins long, parfois courbé. Lors du premier passage, le cheval doit galoper le plus lentement possible et lors du deuxième, il doit avoir le pas le plus rapide.
En club poney, le test des allures comprend 5 phases et se déroule dans un espace clos : 10 mètres au pas, 15 mètres au trot, 20 mètres au galop, 10 mètres au pas et 15 mètres de galop. Entre chaque changement d’allure il y a une zone de transition plus ou moins longue.
Toute sortie du couloir ou rupture de l’allure, c’est-à-dire modification de l’allure (trot, arrêt), entraîne la note de zéro pour le passage en question. Bien sûr, vous n’avez pas le droit à plusieurs essais.
On finit avec le PTV !
L’idée du PTV est de recréer des obstacles qui pourraient se trouver sur le chemin du couple cavalier/cheval en randonnée.
Le PTV se passe sur un terrain présentant normalement des irrégularités. Le parcours est chronométré et on vous donne, avant de partir, le temps en dessous duquel vous devez finir le parcours si vous ne voulez pas de pénalité. Il y a entre 10 et 18 difficultés. Chacune d’elle est notée sur 10 en fonction d’une grille précise que l’on peut trouver sur le site de la FFE. Elles sont de nature très variée. On trouve des obstacles sautant type troncs, haies, fossés ; des obstacles presque sautant comme les contre-haut, contre-bas, pianos ; des difficultés naturelles telles que le passage de gué, le pont en bois, les montées et descentes ; des difficultés reconstituant des situations rencontrées en randonnées comme le slalom, les branches basses, les bordures maraîchères, le reculé, l’ouverture de barrière, la maniabilité, le montoir à droite, l’immobilité…
Voici quelques exemples d’obstacles associés à leur situation équivalente en randonnée :
– Les branches basses pour les vraies branches d’arbres où il faut se baisser, avoir un cheval entraîne à cela même au galop est indispensable.
– La maniabilité, pour habituer votre cheval à se tortiller
– Le montoir à droite vous permettra en randonnée de savoir monter de n’importe quel côté de votre cheval s’il y a un obstacle empêchant un montoir à gauche.
Les obstacles peuvent se passer en main ou à cheval, cela dépendant de la compétition. Au niveau de l’allure pour les obstacles à cheval, certains obstacles doivent obligatoirement se faire au pas, tandis que d’autres sont libres. Sachez cependant que pour l’allure libre, le galop rapporte plus de point que le trot qui en rapporte plus que le pas.
Branches basses – Maniabilité – Barrière
La bonne préparation
Se lancer en TREC ne s’improvise pas, de nombreuses connaissances et de nombreux savoir-faire pour vous et votre cheval sont indispensables.
Pour gérer son POR
Le POR permet de voir les connaissances du cavalier pour lire la carte, la boussole, gérer la vitesse et pour le cheval de tester son endurance, son écoute et son courage. La préparation du POR pour le cavalier est indispensable, faire un POR sans savoir lire une carte, c’est la perte assurée. Les cartes fournies sont des cartes IGN, apprenez à vous repérer, à suivre un itinéraire. Les azimuts ne s’improvisent pas non plus, apprenez à vous diriger avec votre boussole. Toujours pour les azimuts, une fois que vous savez orienter la boussole, il faut avancer d’un certain nombre de mètres. Pour compter, il faut roder votre cheval ! Sur 100 mètres par exemple, comptez le nombre de foulées qu’il fait au trot et au pas. Vous serez alors en mesure d’estimer les distances parcourues le jour J.
Pour réussir ses allures
Les allures servent à noter le dressage du cheval. L’éducation préalable du cheval pour cet exercice est donc indispensable. N’oubliez pas que le plus souvent les allures se déroulent en extérieur sur un chemin ou dans un champ, alors entraînez votre cheval dans ces conditions. Pour la technique, il n’y en a pas une meilleure que les autres et il y a sûrement autant de techniques que de couples cavalier/cheval. À vous de trouver celle qui vous correspond le mieux à tous les deux.
Pour briller lors du PTV
Même chose que pour les allures, il n’y a pas de place à l’improvisation si vous voulez faire un bon PTV. Ce parcours sert à tester l’endurance, le courage, le dressage du cheval, la technique du cavalier et la complicité du couple. Un entraînement à la fois en manège, mais aussi à l’extérieur est indispensable. Vous n’avez pas de PTV chez vous ou à votre centre équestre ? N’abandonnez pas l’idée du TREC pour autant ! En manège vous pouvez déjà faire un bon nombre d’exercices grâce à des barres d’obstacles (bordures maraîchères, reculé, maniabilité…), des cocotes (slalom), des bâches, plein de possibilités s’offrent à vous !
En extérieur, entraînez votre cheval à galoper sur des terrains avec des reliefs, entraiînez-vous à faire des descentes et des montées à cheval et à pied, ouvrez les portes de champ à cheval, montez à droite.
La compétition de haut niveau !
Il existe différentes épreuves en fonction de votre niveau, de votre âge et si vous souhaitez être en équipe ou en individuel. Du plus simple au plus complexe, on trouve, Club poney 2, Club 1, Club Elite, Amateur 2, Amateur 1, Amateur Elite. Ce qui différencie ces épreuves et leur difficulté est, par exemple, la longueur, les vitesses et la complexité du POR, la difficulté du couloir des allures (courbes), la hauteur des obstacles de PTV, leur nombre, leur enchaînement, le chronomètre…
En équipe, le nombre minimum de concurrents est de trois. Le calcul des points se fait sur les trois meilleurs résultats quel que soit le nombre de personnes dans l’équipe.
Le nombre de points attribués par épreuve varie en fonction du niveau. En club poney 2, le nombre total maximal de points est de 300 et pour toutes les autres épreuves, ce nombre est de 500. Cependant, le POR rapporte toujours plus de point que le PTV, qui lui-même fait gagner plus de point que les allures. Quand elle est présente, la présentation du couple cavalier/cheval rapporte 20 points au maximum.
Le TREC ne fait pas partie des épreuves des Jeux olympiques, néanmoins, vous pouvez pratiquer cette discipline très facilement au niveau régional puis, à l’issus de diverses sélections au niveau national.
On peut avoir l’impression qu’il y a beaucoup de règles et d’exigences dans cette discipline, c’est vrai, mais quand on débute en TREC, on ne suit pas toutes les règles ! On apprend au fur et à mesure et on se perfectionne. Le TREC n’est pas une épreuve formaliste, quelque chose n’est pas fait ou est mal réalisé, l’élimination n’est pas la sanction appliquée, des points seront simplement perdus.
Le TREC est donc une discipline très complète et exigeante, mais aussi très conviviale et agréable. Avez-vous déjà participé à une compétition de TREC ? Avez-vous envie de tenter l’expérience ? Laissez un commentaire pour partager tout ça !
Luinil
Sources
• Expérience personnelle
• Site de la FFE, page du TREC
• Règlement 2014 du TREC
Sources images
C’était très complet et vraiment intéréssant. Ca m’a donné envie de participer à un trec. Merci pour tous ces reseignements !
très bien fait!!!!