Les races de chevaux de trait français

Trait boulonnais
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La France est le berceau de nombreuses races de nombreuses races d’équidés, que ce soit des poneys ou des chevaux de selle ou de trait. Après avoir découvert les races de chevaux de selle dans cet article, celui-ci traitera de l’origine des races françaises de chevaux de trait.

Le Trait Ardennais

Trait ardennais

Le cheval de trait Ardennais est apparu dans le Massif Central, les Pyrénées et le quart Nord-Est de la France. C’est la plus ancienne race de cheval de trait d’Europe, décrite dès l’Antiquité. La race a toujours été appréciée pour ses qualités de cheval de guerre, ce qui a engendré de grandes pertes lors des guerres napoléoniennes et de la Première Guerre mondiale.

Le Trait Ardennais a été croisé dans les années 1850 avec des chevaux Holsteins ou Frisons et des Percherons pour leur donner plus de puissance et d’agilité. Le stud-book est créé en 1918, et l’élevage de cette race est promu par l’Union des éleveurs de chevaux de race ardennaise (UECRA).

Le Trait Auxois

Trait auxois

Le Trait Auxois est originaire de Bourgogne. La race s’est développée à partir de chevaux locaux rustiques et de Traits Auxois, de Percherons et de Boulonnais. Très proches des Ardennais, la race a souvent été remise en question, ses détracteurs argumentant qu’il ne s’agissait que d’une variété des Traits Ardennais.

La race a été reconnue en 1913 et est gérée par l’Union nationale du cheval de Trait Auxois. Ces chevaux ont souvent été utilisés pour les travaux agricoles puis l’attelage ou encore le débardage à la fin des années 1900 pour sauvegarder la race après l’industrialisation de l’agriculture.

Le Trait Boulonnais

Trait boulonnais

Les Traits Boulonnais est originaire, comme son nom l’indique, du Boulonnais, littoral français situé proche de la Manche (Pas-de-Calais, Nord, Somme). Il s’agissait d’un cheval puissant, mais ayant conservé la rapidité de ses influences Arabes. Il a donc servi au transport, avant d’être croisé avec des chevaux plus lourds pour mieux s’adapter aux travaux agricoles. Plus tard, c’est l’hippophagie qui a contribué à maintenir une population stable de la race, alors que les chevaux étaient moins utilisés pour les travaux divers.

Aujourd’hui, la race conserve deux types d’équidés : les « petits » Boulonnais ou « mareyeur » dont le standard s’approche des chevaux n’ayant pas subi l’influence de chevaux plus lourds, et les « gros » Boulonnais façonnés ensuite.

Le stud-book de la race a été créé en 1886 et est géré par le Syndicat hippique Boulonnais.

Le Trait Breton

Trait breton

Le Trait Breton est évidemment originaire de Bretagne, en particulier du Nord du Finistère avant de s’exporter dans le Massif Central et les Pyrénées.

Le terme « Breton » regroupait initialement des chevaux très différents : les chevaux confortables pour porter un cavalier sur de longues distances, des chevaux vifs pour les officiers, des chevaux de trait pour déplacer l’artillerie, des chevaux de traction pour les diligences, des chevaux lourds pour le travail agricole… La race a donc évolué au fil des besoins et des croisements avec des Pur-sang, des Percherons on encore des Norfolks.

Le stud-book a été créé en 1909 et se divise alors en Bretons type trait et postier (plus lourd). Les deux ont fusionnés en 1912. Le stud-book est géré par le Syndicat des éleveurs du cheval Breton (SECB).

Vous trouverez un article complet sur le Trait Breton ici.

Le Cob Normand

Cob normand

Le Cob Normand tire son nom des « cob », chevaux Anglais et Irlandais qui l’ont grandement influencé, et de « Normand », sa région d’origine. Les chevaux Normands ont été influencés par les Pur-sang et les Norfolk, lui apportant de belles allures et beaucoup d’énergie. À l’issue des croisements, on trouve deux types de Cobs : les équidés de cavalerie et ceux de traction.

Lors du déclin de l’utilisation des chevaux en agriculture, beaucoup de races de trait ont été conservées pour la production de viande. Les Cob Normands sont l’une des rares races n’ayant pas eu besoin de s’orienter vers l’hippophagie pour survivre, puisqu’elle a essentiellement été utilisée pour façonner la race Selle Français telle que nous la connaissons aujourd’hui, en étant croisé avec des Pur-sang.

Le stud-book de la race a été créé en 1950. Après des dérives dans les années 1980 (déclin de la race, consanguinité…), un nouveau stud-book est créé en 1992, fixant une orientation clairement dirigée vers l’attelage et le loisir pour la race. C’est le Syndicat national des éleveurs et utilisateurs de chevaux Cob Normand (SNEUCCN) qui gère la race.

Le Trait Comtois

Trait comtois

Le Trait Comtois est un cheval rustique et montagnard originaire de Franche-Comté. Il descend de chevaux locaux et d’équidés allemands. Il a ensuite été influencé par les Franche-Montagnes ou les Ardennais.

Initialement utilisé par les chevaliers lors des joutes, le Comtois a ensuite été utilisé au cours des guerres pour déplacer l’artillerie ou comme monture pour les guerriers puis comme cheval de labour. À partir du XXe siècle, les croisements sont plus surveillés, et la sélection des chevaux devient plus stricte. Le stud-book est créé en 1919 et il est géré par le Syndicat du cheval Comtois créé la même année, mais il ferme en 1936.

Lors de l’industrialisation de l’agriculture, les Comtois sont utilisés pour la production de viande, avant de devenir un cheval de loisir. Aujourd’hui, c’est l’Association nationale du cheval de Trait Comtois (ANCTC) qui gère la race.

Le Percheron

Percheron

Le Percheron a évolué principalement dans le Perche, dans les départements d’Eure-et-Loir et de l’Orne. La race a été façonnée au fil des croisements avec des chevaux espagnols et arabes. Les éleveurs ont orienté la race vers l’attelage pour le transport de personnes ou de matériaux, développant l’endurance et la rapidité des chevaux.

Comme beaucoup de chevaux lourds, il a été monté par les chevaliers, a tracté les diligences, a été utilisé dans l’agriculture avant de devenir un cheval de loisir à la fois attelé et monté. La préservation de la race dans les années 1970 est cependant principalement liée à la production de viande. Depuis quelque temps, le Percheron est à nouveau utilisé comme cheval de travail dans les champs, la vigne ou la forêt.

La race est officiellement reconnue en 1883. Elle est gérée par la Société hippique percheronne de France (SHPF).

Le Poitevin mulassier

Poitevin Mulassier

Le Trait Poitevin est originaire de la région du Poitou. Cette zone marécageuse a attiré au XVIIe siècle des ingénieurs hollandais et flamands venus dessécher la zone. Ils apportèrent avec eux leurs chevaux, qui ont été croisés avec les chevaux locaux. Par la suite, du sang anglais et normand a été apporté aux chevaux pour leur donner plus de légèreté, puis à nouveau des croisements avec des chevaux plus lourds tels que le Percheron, le Boulonnais ou le Breton.

La particularité du Poitevin est qu’il est utilisé pour produire des mulets. Une jument Poitevin est croisée avec un Baudet du Poitou pour engendrer une Mule Poitevine, l’une des plus grandes mules qui puisse être produite utilisée en agriculture.

Le stud-book de la race a été créé en 1884 et est géré par l’Association nationale des races mulassières du Poitou.

Le Trait du Nord

Trait du nord

La race est apparue dans les Hauts-de-France, le Pas-de-Calais, l’Aisne, l’Oise et la Somme, à l’Est du berceau de la race Boulonnaise. Les nombreuses races qui se sont développées dans cette région au Nord-Ouest de l’Europe (Ardennais, Auxois, Brabançon, Trait Néerlandais, Rhénan…) l’ont été pour répondre aux besoins des travailleurs de la zone.

Il y a évidemment l’agriculture, en demande de grands chevaux, mais aussi les mines de charbon, qui avaient besoin de gabarits plus petits et tout aussi puissants. Le Trait du Nord pouvait exécuter parfaitement tous ces travaux. En plus d’être particulièrement puissant, il se montrait très docile ce qui en fit un excellent cheval de travail.

Bien qu’il ait connu comme tous les chevaux de trait une période difficile, le Trait du Nord s’est ensuite rapidement imposé comme cheval de loisir (monté ou attelé) et de travail (agriculture, débardage, transport de personnes, surveillance…).

Le stud-book de la race a été ouvert en 1903 et est géré par la Société des agriculteurs du Nord, rebaptisée ensuite Syndicat central d’élevage du cheval de trait du Nord.

C’est sur la présentation du trait du Nord que se termine cet article ! Connaissiez-vous les races françaises de chevaux de trait ? Avez-vous déjà eu l’occasion d’en rencontrer certaines ? Dites-nous tout dans un commentaire !

Ursuline

Sources texte :

anr-trait-auxois.web-anr.net

cheval-ardennais.fr

cheval-breton.fr

chevalcomtois.com

cobnormand.com

hippologie.fr

le-boulonnais.com

percheron-france.org

racesmulassieresdupoitou.com

trait-du-nord.com

wikipedia.org

Sources images :

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3 réflexions sur “Les races de chevaux de trait français”

  1. cléclème

    Bonne idée d’article 🙂 Dommage d’avoir choisi une vieille image du temps où on coupait encore les queues pour le boulonnais ^^
    LE site de référence : energie-cheval.fr (avec les liens vers les 9 sites des 9 races, des vidéos, carte des races…) > bonne source pour un prochain article sur les races de territoire ou sur les ânes 😉
    Les règlements de stud-book sont disponibles sur le site de l’Ifce : https://www.ifce.fr/ifce/sire-demarches/reglementation/reglements-stud-books/

     
  2. Magnifique, un très bel article !! J’adore les races de chevaux de trait et on a de la chance, les représentants derrière ces races sont nombreux en France… j’ai un faible pour le Trait Comtois et le Poitevin. En complément de cet article, je partage ce guide races chevaux de trait que j’ai lu récemment et où l’auteur explique quel cheval de trait est fait pour vous en fonction de son caractère, de ses caractéristiques physiques… : https://galopyr.fr/top-races-de-chevaux-de-trait/ j’ai bien aimé le lire aussi.
    Soutenons les races de chevaux de trait en France, qui ont bien failli disparaitre au 20ème siècle !!

     

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