Le mouton d’Ouessant

bélier ouessant
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Ouessant est une petite île du Finistère, à l’Ouest de la Bretagne. Saviez-vous que les Ouessantins avaient élevé le plus petit mouton du monde ? Venez découvrir son histoire et ses caractéristiques.

Histoire du mouton d’Ouessant

dessin paru en 1909 en couverture d'un journal - copie

Le mouton d’Ouessant était un mouton endémique de l’île d’Ouessant. Bien que son origine ne soit pas connue avec précision, ce petit ovin pourrait être un descendant du mouton des Landes de Bretagne avec lequel il possède des caractéristiques physiques communes (petite taille et cornes enroulées). Quelques autres espèces de mouton du Pays de Galles en Grande-Bretagne, du Portugal ou d’Espagne pourraient également lui être apparentés. Peu d’écrits retracent l’arrivée et les modifications physiques et comportementales du mouton d’Ouessant, c’est pourquoi il est impossible de créer son arbre généalogique et son histoire précise.

début des années 1900 fillete et ses deux brebis (jeune à sa droite et adulte à sa gauche) - copie

Les plus anciens documents découverts décrivant leur présence sur l’île et dans les monts d’Arrée (massif montagneux de la Bretagne occidentale) datent du XVIIIe siècle. Au début du XIXe siècle, en même temps qu’il acquiert sa reconnaissance d’espèce à part entière : « le mouton d’Ouessant », on dénombre 6 000 individus sur l’île. Ce cheptel se retrouve, par la suite, massivement réduit suite à des croisements avec d’autres races continentales. Traditionnellement brun ou noir, il aurait d’abord été croisé avec des moutons blancs, marchandises d’un bateau échoué sur les côtés de l’île d’Ouessant, puis avec d’autres moutons blancs importés du continent. La laine blanche, plus prisée pour sa facilité de teinte, et l’effondrement du marché de la laine au cours du XIXe siècle achèvent de faire disparaître ce petit mouton de l’île. Ce n’est qu’en 1976 que Paul Abbé, passionné, entreprend de sauver cette race. Il crée le groupe GEMO (Groupement des Éleveurs de Moutons d’Ouessant) et recrée un cheptel grâce aux quelques troupeaux gardés sur le continent dans de grandes propriétés familiales. Il sélectionne, avec d’autres éleveurs, 486 des moutons les plus proches de la race originelle. Grâce à leur travail, la population ovine atteint plusieurs milliers d’individus après 30 ans. Bien qu’il ait disparu de son île natale, la race du mouton d’Ouessant n’est aujourd’hui plus menacée et on retrouve des élevages de ce mouton au Pays-Bas, en Allemagne, en Belgique, en Grande-Bretagne, en Suisse et même en République tchèque. Il l’a échappé belle !

carte de 1906 d'une résidente de l'île d'Ouessant et deux agneaux - copie

Caractéristiques du mouton d’Ouessant

Golas des Lutins

Ce petit herbivore est un mammifère ruminant ongulé, il peut vivre de 15 à 20 ans. Il est sevré à environ 3 mois et sa maturité sexuelle est à environ 4 mois pour les mâles et à environ 12 mois pour les femelles, qui mettent souvent bas de leur premier petit vers leurs 2 ans.

Le mouton d’Ouessant est le plus petit mouton du monde ! La brebis toise 46 cm maximum pour un poids de 11 à 16 kg, tandis que le bélier toise 49 cm pour un poids de 13 à 20 kg. Son corps est massif avec un dos droit et large, un garrot plat et un poitrail profond. Sa peau est noire et sa laine, selon les standards de la race, peut être noire à brune (comme à l’origine), mais également blanche. Les agneaux possèdent souvent des marques blanches sur la tête ou le poitrail (ou rousses pour les agneaux blancs), celles-ci s’atténuent avec le temps et sont acceptées dans le standard de la race mais, une fois adulte, celles-ci ne doivent plus être apparentes. Sa tête est fine et régulière, dépourvue de toison en dehors du front et d’une partie des joues, de petites oreilles courtes et mobiles se dressent à l’horizontale et ses orbites sont saillantes. Les deux cornes du bélier s’enroulent autour des oreilles, comme chez le mouflon, faisant une spirale de grande amplitude bien espacée de sa tête. La corne est de couleur sombre chez les moutons noirs et bruns, et claire chez ceux à toison blanche. Ses membres sont fins avec des onglons sombres chez les moutons foncés et clairs chez les blancs et il possède une courte queue.

Attention de ne pas considérer un petit mouton comme étant un mouton d’Ouessant, ceux-ci ont un standard particulier et la taille ne fait pas tout.

Pourquoi le mouton d’Ouessant plaît-il ?

Elaphe des Lutins

Ce mouton est peu prolifique, il fait un agneau par portée et par an et il est aussi peu productif, sa production de laine et de viande ne sont pas rentables à cause sa petite taille. Ce mouton rustique se contente d’une nourriture maigre et vit toute l’année au grand air, à des températures très basses (jusqu’à -20 °C). C’est aussi une vraie tondeuse écologique ! Trois moutons suffisent à défricher un terrain de 2 500 m².
D’ailleurs, c’est le choix qu’a fait le parc des Archives de Paris, dans le 19e arrondissement : quatre brebis sont venues plusieurs fois depuis 2013 pour tondre l’espace de 2 000 m² au pied du bâtiment. Leur venue a permis de ne pas utiliser de matériels à essence ou électriques (économie d’énergie et rentabilité) et de se passer de produits chimiques désherbants, la faune et la flore de ce parc ne s’en portent que mieux !
Un dernier atout : sa petite taille fait qu’il est parfaitement adapté à l’élevage d’agrément.

Bien que ce petit mouton ait l’air si « pratique », il ne faut pas oublier que cela reste un animal que l’on prend à sa charge. Il reste dont nécessaire de lui faire un abri pour améliorer son confort, de le vermifuger plusieurs fois par an, de surveiller sa santé tout au long de l’année (la laine cache tout : plaie, maigreur, parasites tels que des larves, etc.), de lui donner un peu de foin en hiver, de parer ses pieds une fois par an, de faire une visite annuelle chez le vétérinaire et au moindre souci (s’il grince des dents par exemple) et de délimiter un enclos pour ne pas qu’il s’enfuie ou se perde (un mouton qui panique court droit devant et ne regarde pas où il se trouve).
Enfin, il ne faut pas oublier que le mouton est un animal grégaire, pour son bien-être, il faut toujours qu’il soit accompagné d’au moins un autre animal de son espèce, achetez-les donc par deux minimum !

Pour en savoir plus sur le mouton d’Ouessant

Cannelle des Lutins

Si vous souhaitez en savoir plus sur le mouton d’Ouessant, le GEMO (Groupement des Éleveurs de Moutons d’Ouessant) a sorti un livre en Octobre 2015 : Le mouton d’Ouessant.

Et pour en savoir plus à propos de son élevage, je vous propose le blog d’une propriétaire qui retrace toute les péripéties de son troupeau (l’élevage des Lutins de M.). Vous y trouverez également plein d’astuces (comment connaître le sexe de son agneau simplement en l’observant, comment parer soi-même les onglons de ses moutons, etc.) et aussi beaucoup d’engagement quant à la préservation et la transmission de l’histoire de ce petit mouton : http://ouessant-mouton.over-blog.com/page/1

Que pensez-vous de ce petit mouton ? En possédez-vous ? Dites-nous tout dans un commentaire !

Siran

Sources :

Reproduction, santé, origine
Tondeuses de Paris

Images tirées du blog http://ouessant-mouton.over-blog.com/page/1
Golas des Lutins, Elaphe des Lutins, Cannelle des Lutins, images historiques.

7 réflexions sur “Le mouton d’Ouessant”

  1. Ils sont trop mignons, ça donne envie d’en prendre haha mais bon, je suis pas sûre qu’ils apprécieraient la vie en appartement :’) Merci pour cette découverte Siran, c’était intéressant ^^

     
  2. Détrompez vous ça dépend de l’éducation. :p
    Notre bébé quon à élèvé au biberon dans la maison (je ne sais pas si vous vous souvenez de Heineken ?) ne supportait pas l’extérieur, et on avait beau le remettre dans le champ il s’échappait à chaque fois pour revenir dans la maison. 🙁

     
  3. Très intéressant, je rajouterai cependant qu’en terme de caractère, même s’ils peuvent être très sympathiques, ils testent pas mal en fonçant sur les personnes. C’est une façon de dominer l’autre. Si on ne le repousse pas, alors il sera une véritable teigne à chaque fois qu’on croisera sa route.
    Pour le repousser et lui montrer ainsi qu’on est le + fort, il suffit juste de le bloquer avec le pied (le pied contre les cornes) et de le repousser, certes c’est pas très pratique, mais il faut le faire autant de fois que nécessaire.
    Après, il ne charge plus et c’est top.
    (oui oui j’ai eu l’occasion de le faire)

     
  4. Je ne connaissais pas cette race de mouton , et ils m’ont l’air bien sympathique!

    Pourquoi pas comme tondeuse a gazon plus tard 😀

     
  5. Oh ils sont mignons ! Et j’aime bien l’idée de les utiliser pour déserber des lieux publiques sans forcément les polluer avec de l’essence ! Je trouve que c’est une très belle alternative !

     

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