Les Cinq Martyrs du Lycée Buffon

Place des cinq martyrs du lycée de buffon
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Durant la Seconde Guerre mondiale, des mouvements de résistance se sont formés dans toutes les catégories de population. Parmi les plus jeunes des résistants se trouvaient plusieurs groupes de lycéens, dont les cinq martyrs du lycée Buffon. Ce lycée se trouve au cœur de Paris, dans le XVe arrondissement.

Ces cinq martyrs, qui furent fusillés par les nazis le 8 février 1943, étaient :

Jean-Marie Arthus

 Jean-Marie Arthus (02.04.1925 – 08.02.1943)

Jacques Baudry

 Jacques Baudry (07.07.1922 – 08.02.1943)

Pierre Benoît

Pierre Benoît (07.03.1925 – 08.02.1943)

Pierre Grelot

 Pierre Grelot (16.04.1923 – 08.02.1943)

Lucien Legros

Lucien Legros (11.06.1924 – 08.02.1943)

 

Jean-Marie Arthus (15 ans en 1940), Jacques Baudry (18 ans), Pierre Benoît (15 ans), Pierre Grelot (17 ans) et Lucien Legros (16 ans) sont cinq élèves sans histoire du lycée Buffon. Par des actions de plus en plus élaborées, ils essaient de faire comprendre à leurs camarades que la guerre n’est pas finie et qu’il faut lutter contre l’occupant Allemand.

1940 :

Ils installent un dispositif d’imprimerie dans l’appartement de l’un d’entre eux, pour imprimer des papillons et des tracts qu’ils diffusent principalement au lycée. Ils prennent également des pseudonymes (MarchandAndréFrancisPaul et Jeannot), comme – mince – protection contre la police allemande.
Les services des renseignements généraux s’inquiètent déjà de leurs activités, mais ne parviennent pas à percer leurs identités.

1941 : 

Ils décident de s’engager dans la résistance armée en adhérant au mouvement des Francs-Tireurs et Partisans (FTP), alors que les attentats et sabotages se multiplient contre l’occupant et que la répression se fait de plus en plus dure.

1942 : 

En avril, Raymond Burgard, professeur de lettres au lycée et fondateur du mouvement de résistance « Valmy« , est arrêté.
Les élèves du lycée, avec à leur tête les cinq martyrs, décident de protester publiquement en organisant une manifestation à la rentrée des vacances de Pâques, le 16 avril. La centaine de lycéens présents chante la Marseillaise et crie « Libérez Burgard« .
Après la dispersion des élèves au bout de quelques minutes, un agent du lycée fait fermer les portes et prévient la Police. Lucien Legros et Pierre Benoît sont reconnus et dénoncés, mais les Cinq parviennent à s’enfuir. Ils sont désormais contraints à la clandestinité, reconnus comme « jeunes gens très dangereux« .

Puis en moins de trois mois, ils participent à deux attentats (rue de l’Armorique, près du lycée, Paris XV et quai Malaquais, face au Louvre, Paris VI) qui ne font aucune victime.
Un troisième attentat s’attaque à un amiral allemand et ses invités, quai de Tokyo (actuellement Avenue de New York, face au Musée du Quai Branly, Paris XVI). Leurs grenades occasionnent seulement des dégâts minimes.

Les 3 et 4 juin, tous sont arrêtés sur dénonciation, sauf Pierre Benoît qui parvient à s’échapper. Ils sont condamnés aux travaux forcés à perpétuité le 17 juin, sous les accusations de « pillage, tentative d’homicide volontaire et association de malfaiteurs« . Ils sont remis aux autorités militaires allemandes.
Pierre Benoît, de son côté, continue seul les actions au sein d’un groupe FTP près de Fontainebleau, au sud de Paris. Il participe à de nombreuses actions de sabotage, de vol de tickets de ravitaillement et d’attentats contre les collaborateurs. Il est activement recherché en tant que « chef terroriste très dangereux, toujours armé et se sachant recherché« . Il est finalement arrêté le 28 août, interrogé, torturé, puis livré aux Allemands avec ses quatre camarades.

Par un nouveau procès le 15 octobre, les cinq jeunes gens sont condamnés à mort.

1943 : 

Après plusieurs tentatives d’évasion, ils sont finalement exécutés le 8 février, au stand de tir de Balard (Paris XV). Leurs corps sont jetés dans une fosse commune, dans le cimetière d’Ivry-sur-Seine.

Mémoire : 

Après la guerre, Jean-Marie Arthus, Jacques Baudry, Pierre Benoît, Pierre Grelot et Lucien Legros ont été décorés à titre posthume de la Légion d’Honneur, de la Croix de Guerre et de la Médaille de la Résistance et cités à l’Ordre de la Nation, ordre créé en 1917 par le président Raymond Poincaré pour « Services ou actes de dévouements exceptionnels, accomplis pour la France au péril de la vie, soit à titre civil, soit à titre militaire […]« .

Médaille

La médaille de la Résistance.

La ville de Paris a rendu hommage aux cinq jeunes en renommant une place en leur honneur (Place des Cinq Martyrs du Lycée Buffon, Paris XIV-XV) et une rue en l’honneur de Jacques Baudry (Paris XV). Une plaque en leur honneur se trouve aussi dans le lycée Buffon.

Place des cinq martyrs du lycée de buffon

En 1959, c’est la Poste qui leur rend hommage en les faisant figurer parmi les héros de la résistance d’une série de timbres, qui comprenait également Jean Moulin, Honoré d’Estienne d’Orves, ou Pierre Brossolette.

Enfin, en octobre 2007, un téléfilm diffusé sur France Télévisions retrace leur parcours : « La vie sera Belle« .

La vie sera belle

Snøball

2 réflexions sur “Les Cinq Martyrs du Lycée Buffon”

  1. Pattenrond

    Merci pour cet article. Je trouve très important de continuer de parler de ces personnes qui n’ont pas plié contre l’autorité, ce qui est plutôt rare. Qui ont su faire preuve de beaucoup de courage.

    L’article est très bien fait, se lit vite et permet de se documenter un peu sur cette triste période.

     
  2. C’est assez frustrant quand on relit un peu la bataille de ces jeunes. Héros je les appelles! des personnes qui n’ont pas penser qu’a eux, mes au bénéfices de tout un peuple. Qui ce sont sacrifier pour une bonne cause. L’hommage des français toute leur existence durant leurs sont de droit.

     

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