Les races chevalines japonaises

Découvrez les races de chevaux au Japon
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La présence de chevaux au Japon semble remonter au Ve millénaire av. J.-C., probablement à la suite de conquêtes militaires. Dans cet article, je vous propose de faire un tour d’horizon des quelques races typiques de cet archipel, dont certaines sont malheureusement aujourd’hui en danger d’extinction.

Une brève histoire du cheval au Japon

En langue japonaise moderne, le cheval est appelé « uma », même si les termes « koma » ou « goma » furent utilisés autrefois pour le désigner, surtout au nord du pays.
Les premiers chevaux ayant foulé les terres nippones seraient probablement originaires de Russie méridionale ou des steppes asiatiques. Ils seraient donc des descendants de l’hémione de Mongolie, du Tarpan ou (et c’est l’hypothèse la plus vraisemblable) du cheval de Przewalski . 

Le pays du Soleil Levant ne connaîtra plus désormais de véritables chevaux sauvages, les quelques individus vivant dans la nature étant des descendants de chevaux autrefois domestiqués.
C’est entre le IIIe et le IVe siècle av. J.-C. que des liens de cohabitation sont avérés entre les hommes et les chevaux. Ceux-ci n’auraient auparavant pas été apprivoisés. C’est l’invasion de guerriers du nord, probablement venus de Corée, pourvus d’armes en fer et montés sur de grands chevaux, qui auraient déclenché le processus. Au fil des siècles, les chevaux se sont imposés dans la culture japonaise, d’abord pour un usage militaire, puis avec une connotation religieuse. Aujourd’hui encore, les chevaux (plus particulièrement blancs) jouent un rôle dans la principale religion du pays, le shintoïsme.

Les races de chevaux japonaises

On trouve des traces de cette nouvelle façon d’appréhender le cheval dans l’art japonais aux IIIe et IVe siècles, ornant poteries et tombeaux. En 712, dans le Kojiki, un recueil relatant la genèse du Japon, la présence de chevaux domestiqués est mentionnée. C’est la première trace écrite qui nous instruit sur l’utilisation alors faite de cet animal, principalement à des fins guerrières. Les chevaux sont sélectionnés pour leur robustesse, et l’apprentissage de l’équitation fait alors partie de l’enseignement du guerrier. 

Il faut attendre le Moyen Âge pour voir le cheval utilisé à d’autres fins, d’abord dans le domaine de l’agriculture et de la pêche, puis afin de servir de moyen de transport. Plusieurs facteurs semblent justifier cela, tels que des périodes de paix propices à délaisser leur utilisation militaire (par ailleurs coûteuse) ainsi qu’une intensification des échanges commerciaux requérant de parcourir de longues distances.

Les races de chevaux japonaises

C’est à l’ère Meiji (1868 – 1912) que la pratique de l’équitation en tant que loisir se répand, même si elle est coûteuse et donc plutôt réservée à une certaine élite.

Il existe plusieurs sports équestres traditionnels au Japon, la plupart ayant un rapport avec la pratique militaire et ayant recours à l’archerie. Ces sports ne sont guère pratiqués aujourd’hui, sauf lors de cérémonies.

La démocratisation de la course hippique sur l’archipel menace désormais les races autochtones, les éleveurs ayant recours à des croisements avec des races étrangères ou les délaissant au profit de chevaux plus rapides, arabes ou anglais.

Quelques races japonaises

Il existe moins d’une dizaine de races japonaises, dont je vais vous faire une brève présentation. Certaines d’entre elles sont considérées comme étant en danger d’extinction. Parmi elles, on trouve le Kiso, une race de poneys mesurant moins de 1,30 m au garrot généralement de robe baie. La FAO (organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) la considère en danger depuis 2007. De même pour le Misaki, un poney mesurant entre 1,30 m et 1,35 m, originaire de la préfecture de Miyazaki. 

Le cheval de Ban’ei, quant à lui, est très populaire sur l’archipel. Il s’agit d’une race de cheval de trait, utilisée lors de courses locales spéciales appelées ban’ei (trait-tract en français), qui consistent à tirer de lourds traineaux sur 200 m, dans les collines. Ces chevaux ne sont pas purement japonais dans le sens où ils ont connu des croisements avec diverses races, à savoir le Percheron, les Traits Bretons et les Traits Belges. Le cheval de Ban’ei est généralement de robe grise, alezane ou baie. Un stud-book de la race existe au Japon. 

Cheval de Ban'ei

Le Hokkaido washu ou Dosanko est une race de poneys originaire de l’île d’Hokkaido, située au nord du Japon. Cette race serait descendante du Nambu, un célèbre cheval de guerre japonais et aurait été importée par les pêcheurs locaux, pour la pêche au hareng. À l’automne, les bêtes étaient livrées à elles-mêmes et devaient trouver leur nourriture sous la neige. Ces conditions difficiles firent du poney Dosanko un animal très résistant. Depuis les années 90, on estime que le nombre d’individus avoisine les 3000. Ils toisent entre 1,30 m et 1,35 m, sont en général de robe rouanne, baie ou alezane. Ils connaissent naturellement l’amble, vivent souvent en semi-liberté et sont d’excellents poneys de randonnée ou d’attelage.

Hokkaido washu ou Dosanko

Le Miyako est également une race de poneys. À l’origine, ceux-ci mesuraient 1,15 m au garrot, mais des croisements répétés avec des races européennes et américaines importées leur ont permis d’atteindre les 1,40 m à partir de 1907. Jusque dans les années 60, ce poney était le seul moyen de transport sur l’île, mais le développement de l’automobile a mis en danger la race. Des éleveurs ont mis en place des programmes afin de rendre au poney sa taille d’origine. Sur l’île de Miyako, de laquelle la race est native, il reste une vingtaine d’individus afin d’entretenir une activité touristique. Leur robe est souvent baie. 

Poney Miyako

Le poney Taishuh est originaire des îles Tsushima, dans la préfecture de Nagasaki. Doté d’une grande tête avec de grands yeux ronds, de pieds solides et d’un caractère robuste et docile, le poney Taishuh fut longtemps utilisé pour l’agriculture et pour le transport dans cette région montagneuse. En 1931, la race aurait été mélangée avec du sang de chevaux anglo-arabes, prêtés par la préfecture de Kagoshima. C’est une race délaissée, en déclin, une fatalité causée par le changement de mode de vie des hommes qui n’ont plus besoin du cheval dans leur vie quotidienne. Un certain usage sportif de la race ne parvient malheureusement pas à contrebalancer ce déclin, malgré les efforts de la préfecture de Nagasaki pour préserver le poney Taishuh. Son avenir est donc incertain, notamment en raison de l’âge avancé des éleveurs de la race et du faible nombre d’individus restants.

Enfin le Yonaguni ou Yonaguni-uma est une race de poneys originaires du sud-ouest. Les femelles toisent en moyenne 1,16 m tandis que les mâles atteignent 1,20 m. Ces poneys sont souvent élevés dans les mêmes pâturages que le bétail. L’Université d’Uppsala (Suède) estime dans une étude datée de 2010 que la race est en danger d’extinction, elle fait donc l’objet de mesures de protection. En 2008, 85 individus seulement ont été recensés sur les îles de Yonaguni et Ryukyu (préfecture d’Okinawa), un nombre jugé stable et fiable.

Yonaguni

Ainsi s’achève ce bref tour d’horizon de l’histoire du cheval au Japon ainsi que des races nippones. Les connaissiez-vous ? Êtes-vous intéressé par la culture japonaise ? N’oubliez pas de répondre en commentaire !

Inuktitut

Sources texte :

Wikipédia

Bretagne Equitation

Hippologie

Click Japan

Sources images :

Image à la une – crédit illustration Bellodie

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2 réflexions sur “Les races chevalines japonaises”

  1. J’aime les chevaux, j’aime le Japon, quelle bonne idée d’article °.° je ne savais pas qu’ils avaient des races aussi rustiques, je pensais qu’ils n’avaient que des chevaux « légers », merci pour la découverte ^^

     
  2. Contente que ça t’ait plu Siran ! On se demande qui m’a donné cette idée d’article hihi <3

     

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