Porte-clés avec des animaux vivants : la maltraitance animale continue

Vous connaissez les Tamagotchis ? Mais si, ces petits animaux de compagnie électroniques venus d’Asie, qui faisaient fureur il y a quelques années. Aujourd’hui, la Chine va encore plus loin en vendant des porte-clés pas plus gros que ces Tamagotchis, mais contenant des animaux vivants qu’il n’y a même pas besoin de nourrir…. Malgré leur succès en Chine, ces accessoires sont pointés du doigt en Europe. Pourquoi de tels porte-clés existent en Chine ? Serait-ce possible en France ? Faisons le point sur le traitement réservé aux animaux, en Chine et en France.

Porte-bonheur ou porte-cadavre ?

Depuis plusieurs années, des vendeurs se placent à l’entrée des métros chinois ou dans les gares pour vendre des porte-clés. Ainsi, les touristes et les chinois peuvent acquérir pour environ 1 € un porte-clés contenant une tortue, un poisson, un triton, un lézard ou encore une salamandre.

Les animaux sont enfermés dans un petit sachet en plastique dans lequel ils n’ont pratiquement pas la place de bouger. Ils baignent dans un liquide suroxygéné contenant des nutriments, afin qu’ils puissent manger et respirer.

Cependant, même si la quantité de nutriments est, selon les vendeurs, suffisante pour que les animaux se nourrissent pendant plusieurs mois, c’est malheureusement d’asphyxie qu’ils décèderont quelques heures à quelques jours après avoir été enfermés. De plus, les coups, parfois violents, qu’ils peuvent recevoir pendant les déplacements peuvent être fatals pour les animaux.

Les sachets ne sont pas faits pour maintenir les animaux en vie très longtemps. Tandis que certains clameront qu’il ne s’agit que d’un moyen pour transporter les animaux, comme nous utiliserions un petit sac plastique pour rapporter un poisson de l’animalerie avant de le mettre dans son aquarium, d’autres voient là une pratique barbare de maltraitance animale. Quelques vendeurs précisent quand même aux acheteurs qu’ils doivent libérer leur nouvel animal de compagnie avant que celui-ci ne s’étouffe dans son sachet, mais ils ne sont qu’une minorité à faire cette recommandation…

En Chine, ces porte-clés sont considérés comme des porte-bonheur ou peuvent représenter un cadeau original, avant de devenir simplement un sachet porte-cadavre… Comment en arrive-t-on à produire et à vendre ce genre d’objet en Chine ? Que dit la loi ?

Une pratique légale en Chine

Alors que ces objets sont totalement impensables en France, ils sont autorisés en Chine. En effet, la législation du pays prévoit uniquement une protection des animaux sauvages : maltraiter les animaux domestiques n’est donc pas interdit. Les tritons, les tortues, les poissons ou les salamandres vendus dans les porte-clés sont considérés comme des animaux domestiques, il est donc légal de les garder dans ces conditions et d’attendre simplement qu’ils s’étouffent… Cette pratique doit cesser. C’est dans ce but que la pétition de Change « Stop living creatures being sold as keyrings » (« Ne laissons pas les créatures vivantes être vendues comme porte-clés »)  a été lancée. Elle réunit déjà plus de 90 000 signatures.

Il y a quelques années, la Chine avait déjà fait parler d’elle en proposant à la vente une liqueur d’os de tigre. Le fonds international pour la protection des animaux (IFAW) était intervenu, et le gouvernement chinois avait finalement annulé la vente, afin de respecter les engagements qu’il avait pris pour la protection des animaux sauvages.

La Chine est régulièrement pointée du doigt en ce qui concerne le traitement des animaux, comme par exemple par One Voice. Cependant, l’association rapporte que les chinois ont répondu pour 90 % positivement à un sondage leur demandant s’il est nécessaire de limiter autant que possible la souffrance animale et 77 % pensent qu’une loi devrait l’exiger.

Le changement en Chine, c’est peut-être pour bientôt. Mais qu’en est-il en France ?

Et en France ?

La loi française condamne les « sévices graves, ou de nature sexuelle, ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité » (Code pénal – Article 521-1). Malgré cela, certaines pratiques existent encore.

Peut-on parler de bonnes conditions de traitement en voyant des poissons rouges dans de minuscules récipients ou des animaux vivant en animalerie pendant des semaines ou des mois dans de petites cages, parfois sans jamais en sortir, avant de trouver une famille ? La maltraitance « temporaire »  serait-elle tolérée en France ?

Les combats de coqs ou les courses de taureaux sont des actes de maltraitance et de cruauté envers les animaux, mais ils sont tolérés en France, à cause de leur caractère traditionnel. Y a-t-il donc des « excuses » à la maltraitance ?

Les porte-clés contenant des animaux vivants ne sont qu’un exemple des dérives que peut amener le manque de lois protégeant les animaux en Chine et qui met en évidence la nécessité d’une réaction du gouvernement dans ce sens. Malgré tout, même avec des lois de protection des animaux comme en France, nous pouvons encore trouver des traitements assez douteux.

Et vous, que pensez-vous des porte-clés avec des animaux vivants ? Pensez-vous que la Chine doive mettre plutôt en place des mesures de protection des animaux ? Est-ce que le caractère traditionnel de certaines pratiques « excusent » la maltraitance ?

Ursuline

Sources texte :

– beurk.com

– minutebuzz.com

– natura-sciences.com : des porte clés vivants et des os de tigres en liqueur

– leplus.nouvelobs.com

– conseilsveterinaires.com

– artezia.net

– one-voice.fr

Sources images :

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