Certaines figures de dressage peuvent paraître difficiles à réaliser, mais elles sont accessibles si l’on sait comment s’y prendre. Vous souhaitez explorer le dressage à travers de nouvelles figures ? Poursuivez la lecture de cet article afin de découvrir les moyens de les réaliser et les bienfaits liés à ces exercices.
Premier exercice de dressage : la serpentine
Technique pour réaliser ce premier exercice de dressage
Cette figure consiste à faire des boucles dans le manège. Généralement, les serpentines les plus pratiquées sont celles à trois boucles, où on ne change pas de main, et celles à quatre boucles, où c’est le cas. Cependant, rien n’empêche d’en faire autant que vous le souhaitez selon l’espace qui est mis à disposition.
Dans le cas d’un exercice à quatre boucles et en débutant à main droite (la main droite est celle qui est à l’intérieur de la piste, donc la trajectoire du cheval sera dans le sens des aiguilles d’une montre), il suffit de commencer sa première boucle un peu après H, la terminer à mi-chemin entre B et R, conclure la deuxième boucle entre E et V et terminer la dernière un peu avant F. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les déplacements d’un point à un autre se font en ligne droite et non en diagonale. Une fois que le cheval s’approche du mur, le cavalier devra faire une sorte de demi-volte (demi-cercle) et continuer sa trajectoire jusqu’au point suivant.
L’incurvation (la façon dont le corps du cheval se courbe), qui est changée vers le milieu de la ligne droite, et la durée pendant laquelle l’équidé fait cette demi-volte devront être jugées par le cavalier et son évaluation de l’espace.
Si vous désirez tenter l’expérience avec trois boucles, vous devez savoir que les points où le centre de la demi-volte devra arriver sont en F, en E et en M. Comme dit précédemment, une fois cet exercice réalisé, le cavalier aura changé de main.
Dans les deux cas, le cavalier débute la figure en A ou bien en C. Il devra donc incurver (courber légèrement le corps du cheval) son équidé dans les coins dans le but de commencer sa serpentine en beauté.
Sauf si vous débutez à peine et que vous ne vous sentez pas à l’aise au trot, je vous conseille de sauter le pas et de commencer tout de suite au trot. Si vous êtes au trot enlevé (le cavalier se lève, puis s’assoit en rythme avec les foulées du cheval), vous devrez souvent changer votre rythme. Les experts ou ceux qui se sentent très à l’aise au galop peuvent tenter l’expérience à cette allure.
Bienfaits de ce premier exercice de dressage
La serpentine au galop est extrêmement bénéfique pour le cavalier tout comme pour le cheval puisqu’ils galopent parfois à faux (sur le mauvais pied), ce qui permet à l’équidé de travailler son engagement ainsi que son équilibre. De plus, étant donné que les demi-voltes sont nombreuses et que le cheval s’incurve durant celles-ci, cette figure de dressage sert aussi d’exercice d’assouplissement. L’équidé se pliera de différents côtés et deviendra rapidement plus souple : cela peut être une variante intéressante aux voltes pour assouplir son encolure durant les échauffements. Cette figure permettra au cheval d’avoir un grand pli. Si le cavalier est débutant, cela lui permettra également de pratiquer ses changements de main au trot et l’aidera aussi à mieux évaluer les distances.
Deuxième exercice de dressage : la tête au mur
Technique pour réaliser ce deuxième exercice de dressage
Comme le nom de la figure l’indique, la tête du cheval se trouve face à un mur, une clôture ou encore une délimitation du manège. Bien qu’il soit possible d’effectuer cette figure sans limite physique quelconque, comme une barrière (elle s’appellera alors « croupe au mur »), effectuer une tête au mur avec des repères est beaucoup plus facile, surtout pour une première fois. Cela vous permettra de garder une belle trajectoire rectiligne. Étant donné que l’équidé croise ses membres, le mouvement ressemble beaucoup à la cession à la jambe, sauf que le cheval se déplace latéralement (sur le côté) plutôt qu’en diagonale. Pour effectuer cette figure à main droite, vos deux jambes jouent deux rôles très distincts et importants : la droite effectuera des pressions répétées afin d’encourager l’impulsion (l’entrain de l’allure du cheval visible grâce à l’activité des postérieurs) et la gauche des pressions afin de contrôler les hanches en cas de dérapage. Quant aux mains, la gauche sera ferme et fera une rêne de fermeture : la rêne s’appuiera sur le cheval dans le but de garder le cheval dans une certaine direction, qui permet de garder l’angle et de jouer sur l’équilibre ainsi que sur l’impulsion du cheval qui se précipite ; et la droite fera une rêne d’ouverture (la rêne s’éloignera de l’encolure du cheval) dans le but d’encourager le mouvement latéral et de libérer les épaules. Pour effectuer la figure à main gauche, les aides des mains et des jambes sont tout simplement inversées.
Vous pouvez effectuer cette figure au pas, au trot et même au galop. Pour débuter, le pas est fortement conseillé. De plus, si vous tentez l’expérience au trot, le trot assis est préférable, comme pour la cession à la jambe. Par contre, ceux qui ne sont pas à l’aise peuvent l’essayer au trot enlevé.
Bienfaits de ce deuxième exercice de dressage
Lorsque le cavalier alterne le sens de la figure en faisant des têtes au mur face à l’extérieur puis à l’intérieur du manège, l’habilité de l’équidé sera grandement améliorée. De plus, le mouvement aidera aussi l’incurvation du cheval lorsqu’il fera d’autres figures. D’autres avantages liés à cet exercice sont le travail sur l’équilibre latéral, l’engagement amélioré et l’assouplissement.
Troisième exercice de dressage : l’épaule en dedans
Technique pour réaliser ce troisième exercice de dressage
Même si les figures précédentes sont assez répandues, l’épaule en dedans est un exercice beaucoup plus facile à exécuter. Effectivement, bien que le déplacement de l’équidé ait l’air latéral, il s’agit plutôt de se déplacer en ligne droite tout en restant replié. Pour effectuer l’épaule en dedans à main droite, la main intérieure (la droite) doit faire plier l’encolure du cheval en amenant la rêne tendue vers la gauche. Cela vous aidera également à garder le cheval sur une trajectoire rectiligne. Étant donné que la rondeur de l’encolure est très importante en dressage, tout comme l’engagement et le dos tendu, le rôle principal de la main gauche, qui est à l’extérieur, est de maîtriser la cadence, l’équilibre et de garder l’angle. Afin de garder le pli souhaité, le cavalier devra garder la nuque de son cheval décontractée. Si sa monture devient trop courbée, il devra relaxer légèrement les pressions qu’il exerce avec sa main et sa jambe intérieures. Tout en gardant le pli souhaité, le cavalier devra continuer à donner de l’impulsion à son cheval en utilisant sa jambe droite ou même son stick.
Comme pour la figure précédente, il est possible de faire l’épaule en dedans aux trois allures même s’il est fortement conseillé de commencer au pas ou au trot assis. Si vous souhaitez évaluer le degré de réussite de la figure, vérifiez que le pli de l’encolure se trouve entre 30 ° et 45 ° et que les hanches ne sont pas barrées, si vos épaules sont parallèles à celles de votre monture en tout temps, que vous vous déplacez bel et bien en ligne droite et que votre cheval reste décontracté (son encolure est ronde et n’est pas tendue) tout au long de la figure.
Bienfaits de cette troisième figure de dressage
Depuis le XXe siècle, cet exercice est reconnu pour ses avantages : « L’épaule en dedans, c’est l‘aspirine de l’équitation, elle guérit tout. » (Nuno Oliveira, un grand écuyer) Cette figure sert également à aider l’équidé à engager ses postérieurs, ce qui est habituellement évalué en compétition. De plus, cela permettra de gymnastiquer les chevaux en ajoutant de plus en plus d’angle.
Quatrième exercice de dressage : la cession à la jambe
Technique pour réaliser ce quatrième exercice de dressage
Afin de réaliser cette figure, il faut que le cavalier parte à main gauche (dans le sens contraire des aiguilles d’une montre). Pour obtenir un déplacement vers la gauche, il faut que la jambe droite fasse pression contre le cheval. La rêne tenue par la main droite sert de rêne de fermeture et la jambe droite pousse contre le ventre de sa monture afin qu’elle aille vers la gauche. En même temps, avec sa main gauche, il doit faire une rêne d’ouverture (la main gauche à une vingtaine de centimètres du cheval) afin de garder la tête de l’animal au centre et non en biais. La première fois, la rêne d’ouverture sera prononcée pour que le cheval comprenne bien la figure, mais elle deviendra plus discrète puisque le but de la cession à la jambe est que les actions du cavalier soient discrètes. Afin d’encourager l’impulsion de son équidé, le cavalier doit faire des pressions discontinues avec sa jambe droite. Celles-ci ont lieu au moment où le cheval lève son membre droit postérieur pour lui permettre d’engager davantage. De plus, les épaules doivent être devant les hanches. À main droite, c’est tout simplement le contraire.
Le résultat de cette figure est un déplacement en diagonale du cheval pendant que ce dernier reste droit. En quelque sorte, les membres de l’animal se croiseront et le sens de son corps ne suivra pas la direction de la trajectoire. Le pli très léger est dans le sens contraire du déplacement, contrairement à l’appuyer.
Généralement, les cessions à la jambe s’effectuent au trot. Même s’il est conseillé de trotter assis, les cavaliers pour qui ce n’est pas confortable peuvent s’essayer au trot enlevé.
Bienfaits de ce quatrième exercice de dressage
La cession à la jambe a des bienfaits positifs pour le cavalier débutant, notamment apprendre à contrôler de manière plus adéquate les déplacements ainsi que la position de l’équidé. Il existe aussi d’autres bienfaits liés au perfectionnement de la technique du cheval, comme l’amélioration de ses allures puisqu’il gagne du rebond. Effectivement, si vous souhaitez apprendre à votre équidé à partir au galop à l’aide de la jambe intérieure au cercle (d’habitude, les demandes au galop s’effectuent toujours avec la jambe extérieure au cercle), une bonne manière est de terminer la diagonale en cession à la jambe avec une demande. C’est beaucoup plus facile pour le cheval comme pour le cavalier étant donné que la jambe se trouve déjà au bon endroit. Il suffira simplement d’augmenter la pression du contact, de remonter le mollet dans le ventre du cheval et d’encourager le départ grâce à un mouvement du bassin. En plus de leur apprendre une nouvelle technique, cela peut aider les chevaux, qui ont du mal à contrôler le mouvement de leurs hanches, à se redresser.
Si vous êtes débutants et désirez vous assurer que vous effectuez correctement ces figures, vous pouvez demander l’avis de quelqu’un s’y connaissant plus. Cette personne, préférablement un moniteur compétent qui comprend la biomécanique du cheval ainsi que les effets associés aux mouvements réalisés, peut vous observer d’à terre et ainsi vous dire les détails à corriger.
Ces quatre figures de dressage comportent de nombreux bienfaits, ce qui les rend indispensables aux routines des cavaliers ainsi qu’à l’assouplissement du cheval. Même si elles ont l’air faciles, il est difficile de les effectuer à la perfection. Avez-vous déjà essayé de pratiquer l’une d’entre elles ? Avez-vous des conseils à donner ? Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ? N’hésitez pas à nous faire part de vos expériences à travers des commentaires.
Véronique B.
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