L’Afrique, de par sa pauvreté, est loin d’atteindre le même niveau d’électrification que celui des autres continents. En 2007, pas moins de 500 millions d’habitants vivaient sans électricité, qui est indispensable aux populations des pays plus industrialisés. Selon l’AIE (Agence Internationale de l’Énergie), seulement 23% de ces individus y avaient accès en 2007. Ces nombreux Africains n’ont donc pas accès à l’eau chaude, ne peuvent pas conserver leurs aliments, faute de posséder un réfrigérateur, et ne sont pas en mesure de communiquer rapidement avec les autres villes puisque les moyens de télécommunication tels le téléphone et Internet ne leur sont pas accessibles. Cette situation alarmante et désolante a profondément touché Akon, un chanteur de R&B. Cet homme d’origine africaine a donc entrepris le projet noble mais laborieux de fournir en électricité un million de familles. Si vous souhaitez en apprendre davantage sur le projet et sur l’homme qui y a tant contribué, poursuivez votre lecture.
Qui est Akon ?
Alioune Badara Thiam, alias Akon, est né à Saint-Louis, aux États-Unis, le 16 avril 1973. Ses proches étant musiciens, le futur chanteur commença très jeune à jouer de la musique, ce qui lui permit d’accéder rapidement à l’univers musical. Durant son enfance, Akon voyage entre le Sénégal et les États-Unis, car son père est né dans ce pays africain.
À l’âge de quinze ans, il réussit à produire lui-même sa première chanson, « Operations of Nature », mais sa carrière musicale fut brusquement interrompue à cause d’un vol de voiture qui lui valut trois longues années de prison. Néanmoins, son séjour derrière les barreaux l’a probablement inspiré puisqu’après sa remise en liberté, il sortit son premier album, Trouble, avec le soutien de la maison de disques SRC/Universal. Depuis, sa popularité n’a fait que croître : il a même collaboré avec des géants de la musique comme Gwen Stefani, Rihanna, Snoop Lion, Eminem, Lil Wayne et même Michael Jackson !
En 2007, après s’être fait connaître auprès du grand public avec son premier album, Akon est nominé aux American Music Awards et gagne dans la catégorie Favorite Soul/R&B Male Artist.
Son troisième album, Freedom, qui date de 2008, a eu beaucoup de succès. Vous avez probablement déjà entendu la chanson « Right now na na na » à la radio. De plus, le vidéo pour « Beautiful » a été regardée plus de 35 000 000 de fois ! Après ces deux premières compilations, Freedom a été l’album le plus vendu avec plus de trois millions d’exemplaires à travers le monde.
Par contre, Akon ne fait pas l’unanimité : il a offensé les habitants du Sri Lanka avec son clip « Sexy Chick » dans lequel des femmes dénudées dansent devant un Bouddha et, par conséquent, le chanteur n’a plus accès à ce pays. De plus, dans une entrevue, Akon aurait avoué pratiquer la polygamie, puisqu’il serait marié à trois femmes qui auraient donné naissance à cinq enfants : Alioune, Milhouse, Jhavor, Tyler et Alioune. En plus de cette pratique plus que taboue pour les occidentaux, il aurait même poussé l’audace jusqu’à affirmer que la légalisation de la polygamie aux États-Unis réduiraient le nombre de disputes conjugales. Malgré les recommandations de sa maison de disques, Universal, qui sait très bien qu’il attire l’attention des médias de manière non souhaitable, Akon ne cache pas son opinion sur ce sujet. Cet Américain affirme aussi que plusieurs hommes de sa connaissance ont plus d’une conjointe et que l’homme est fait pour se reproduire avec plusieurs femmes.
À part son projet d’électrification du continent africain, cette icône du rap a participé à plusieurs événements de charité comme l’Opérette « Tomorrow Bokra » en 2011, qui a pour but de valoriser l’éducation musicale, artistique et culturelle pour les enfants des pays arabes.
Son projet
Dans son projet pour illuminer l’Afrique, Akon est aidé par des partenaires chinois et africains, notamment SOLEKTRA International, Azuri Technologies, NARI (National Association of the Remodeling Industry), CJI (une compagnie chinoise) et Byd Solar. Ils souhaitent donc fournir en électricité les régions isolées des villes de neuf pays : le Sénégal, la Guinée, le Mali, la Gambie, le Burkina-Faso, la Guinée équatoriale, le Gabon, le Congo et la Côte d’Ivoire. Ces organisations et ce chanteur savent très bien que le manque d’électricité sur ce continent pauvre est dû au manque de finances et non au manque de ressources. En effet, le soleil omniprésent représente un grand potentiel énergétique qu’ils souhaitent exploiter pour aider les Africains.
Akon, aidé de ses alliés, paiera plusieurs équipements solaires ainsi que leur installation pour les habitations et les lieux publics dans les milieux ruraux. Le but principal est surtout de faciliter l’indépendance de ces Africains, mais le projet aurait beaucoup d’autres retombées positives. L’éclairage jusque tard le soir permettrait aux jeunes de pouvoir s’éduquer en faisant leurs devoirs. De plus, les nombreux incendies causés par les feux seraient considérablement réduits puisque les Africains auraient d’autres alternatives pour se réchauffer et cuire leurs aliments. Avant de se lancer officiellement, un village dans le Koulikoro a servi de projet-pilote. Ce dernier a été un réel succès puisqu’il a permis d’alimenter rapidement 200 ménages. Cette réussite a convaincu les organisateurs de « Akon lighting Africa » de se lancer pour de bon dans ce projet.
Le 12 février dernier, la « Tournée d’Akon en faveur de l’électrification de l’Afrique » a enfin débuté dans la République de Guinée, plus précisément à Conakry. Le gouvernement a accepté avec plaisir l’aide financière apportée par les donateurs puisqu’il tentait déjà d’électrifier la Guinée depuis longtemps. Un mois après avoir rencontré les dirigeants du Sénégal, de la Guinée, du Mali, de la Gambie, du Burkina-Faso, de la Guinée équatoriale, du Gabon, du Congo et de la Côte d’Ivoire, l’équipe a enfin commencé les travaux. Même si l’objectif d’alimenter en électricité solaire un million de familles est plus qu’impressionnant, le temps que l’équipe en charge de ce projet se donne est ce qui surprend le plus : elle souhaite y arriver avant la fin de 2014. En plus de mettre son portefeuille à contribution, Akon utilise sa popularité auprès des médias pour faire parler de sa cause, ce qui est incroyablement positif puisque cela attire les partenaires financiers en plus grand nombre.
Ce projet ambitieux sera-t-il un succès ? Akon est-il le premier rappeur d’une longue liste à s’investir dans la noble cause de fournir de l’électricité à des millions d’Africains ? L’avenir nous le dira, mais nous souhaitons de tout cœur que cette icône de la musique atteigne son objectif avant le début de l’année 2015.
Aviez-vous déjà entendu parler de « Akon lighting Africa » ? Êtes-vous surpris de voir ce chanteur s’impliquer autant pour améliorer la réalité des Africains dans le besoin ? N’hésitez pas à nous faire partager ce que vous pensez de cette initiative ou tout simplement d’Akon.