Les lectures de l’été de l’équipe du MC Mag’

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L’équipe du MC Mag’ a fait le plein de belles lectures durant l’été. Venez découvrir notre sélection de livres hautement recommandables !

La chronique d’Antivirus : Cadavre exquis, de Pénélope Bagieu

Fiche d’identité

Titre complet : Cadavre exquis
Autrice : Pénélope Bagieu
Maison d’édition : Gallimard / Folio BD
Genre : Roman graphique
Date de parution française : 01/04/2010
Nombre de pages : 128
Prix : 17,50 € (broché) / 7,65 € (poche) / 12,99 € (numérique)

Synopsis

Zoé a un boulot pas drôle : elle est hôtesse d’accueil dans les salons de l’automobile ou du fromage et doit faire bonne figure, debout toute la journée avec des chaussures qui font mal aux pieds. Le jour où elle rencontre Thomas Rocher, écrivain à succès, la vie semble enfin lui sourire. Mais pourquoi Thomas ne sort-il jamais de son grand appartement parisien ? L’amour peut-il vivre en huis clos ? Et quel est dans cette histoire le rôle d’Agathe, la belle, froide et machiavélique éditrice de l’écrivain ?

Mon avis

Je suis tombée sur ce roman graphique par hasard, dans un gîte lors de vacances. Le titre m’a intriguée, et surtout la couverture mystérieuse. En effet, la quatrième de couverture ne présente pas de résumé, mais plutôt un extrait de cinq cases. Je me suis donc laissée tenter par l’inconnu, et je n’ai pas été déçue.

Dès les premières pages, nous rencontrons Zoé, le personnage principal, âgée d’une vingtaine d’années. Elle a un travail qu’elle n’aime pas et dans lequel elle se sent ridicule, ainsi qu’un compagnon qui n’a que peu de considération pour elle. Un jour, elle rencontre Thomas Rocher, un écrivain célèbre. Elle s’invite chez lui, utilise ses toilettes, mais ne le reconnaît pas, n’étant pas bibliophile. Il y a beaucoup de mystère, puisqu’on découvre petit à petit l’univers des personnages, chacun ayant sa propre histoire.Toutes les informations ne sont pas données en une seule fois, ce qui aide permet d’apprécier la découverte du passé des personnages.

Les dessins sont très bien réalisés, clairs et agréables à regarder. J’ai dévoré ce roman graphique en à peine une heure, n’arrivant pas à le lâcher. J’étais pressée d’en découvrir le dénouement, qui m’a pleinement satisfaite. J’ai été agréablement surprise par la tournure de la fin de l’histoire. .

Je vous conseille Cadavre exquis pour vos prochaines lectures, qui, même s’il a été publié il y a plus de 13 ans, n’a pas pris une ride !

La chronique d’Absolem : Chroniques du pays des mères, d’Élisabeth Vonarburg

Fiche d’identité

Titre complet : Chroniques du pays des mères
Autrice : Élisabeth Vonarburg
Maison d’édition : Mnémos / Folio SF
Genre : Science-fiction
Année de première parution : 1992 au Canada, 1996 en France
Nombre de pages : 784 (poche)
Prix : 23,00 € (broché) / 10,90 € (poche) /  5,99 € (numérique)

Synopsis

Sur une Terre dévastée, les hommes sont devenus rares, un virus déséquilibrant les naissances. Le Pays des Mères a toutefois pu s’établir en ayant recours à l’insémination artificielle. La jeune Lisbeï se pense promise au titre de « Mère », jusqu’au jour où elle apprend sa stérilité. Loin de chez elle, devenue « exploratrice », elle accomplira l’un de ses rêves les plus chers : découvrir les secrets du lointain passé du Pays des Mères.

Mon avis

Ce livre est un roman d’anticipation dans la même veine que La Servante écarlate de Margaret Atwood, mais dans un futur post-apocalyptique matriarcal : ici, les hommes ont presque disparu suite à un virus inconnu ne faisant naître quasiment que des petites filles et la société s’est écroulée. Les femmes ont donc reconstruit une civilisation en en prenant les rênes et en s’organisant en cités-familles, non sans mal, comme nous en découvrirons l’histoire au cours du roman. Nous suivons donc la vie de Lisbeï depuis son point de vue, de son plus jeune âge jusqu’à sa vie d’adulte. Certains chapitres sont également des échanges épistolaires entre d’autres personnages du livre. Chroniques du Pays des Mères propose une réflexion douce, intime et profonde sur ce que pourrait être un monde blessé, entretenu et réparé par les femmes. Son écriture, préférant le féminin qui l’emporte sur le masculin ou des néologismes comme « chevales » au lieu de « chevaux », peut parfois être un peu déroutante, mais son style comme ses thématiques entrent tout particulièrement en résonance avec les questions contemporaines sur la place des femmes dans la société.

La chronique de Sometimes : La dernière maison avant les bois, de Catriona Ward

Fiche d’identité

Titre complet : La dernière maison avant les bois
Autrice : Catriona Ward
Maison d’édition : Sonatine
Genre : Thriller
Date de parution : 16 février 2023
Nombre de pages : 405
Prix :  23,00 € (broché) /  15,99 € (numérique)

Synopsis

Dans l’impasse de Needless Street se dresse une maison isolée et solitaire, à l’image de son propriétaire, Ted Bannerman, un étrange personnage. Dee, qui vient d’emménager dans la maison voisine, est persuadée qu’un terrible secret pèse sur les lieux. Ted aurait-il un lien avec cette disparition d’enfant survenue onze ans plus tôt dans les environs ? Que se passe-t-il vraiment derrière la porte de la dernière maison avant les bois ?

Quelque chose est bien enterré dans la forêt. Mais ce n’est pas ce que vous pensez… La Dernière Maison avant les bois est en effet l’un des romans les plus inattendus qu’on ait lus depuis longtemps – et certainement celui dont vous aurez le plus envie de parler cette année.

Mon avis

La dernière maison avant les bois est un roman choral qui alterne les points de vue de quatre protagonistes. Ted, tout d’abord, est un homme étrange vivant en ermite dans cette fameuse maison. Il a été accusé onze années auparavant du kidnapping d’une petite fille avant d’être innocenté, mais semble toujours vivre dans une sorte de paranoïa constante. C’est la figure centrale du roman autour de laquelle gravitent d’autres personnages à commencer par sa fille Lauren, Dee, la sœur de la fillette disparue et point de vue le plus étrange, Olivia, le chat de Ted.

Le cadre et les personnages sont ainsi restreints. Catriona Ward nous place dans la tête de protagonistes troublés qui sont tous dans des situations d’extrême isolement. On sort donc assez peu de la maison de Ted et pourtant on ne parvient pas forcément à mettre le doigt sur ce qu’il se passe à l’intérieur. Ainsi, Catriona Ward utilise beaucoup de non-dits et joue sur la faible fiabilité de ses personnages pour nous perdre et pour nous emmener vers de fausses convictions afin de mieux les balayer au final.

J’ai personnellement deviné dès les premières pages le sujet et les révélations finales du roman, car il s’agit d’une thématique que je connais assez bien. Néanmoins, je pense que le roman pourra en surprendre plus d’un, car malgré les indices qu’elle laisse, Catriona Ward gère très bien les ficelles de son intrigue, le mystère et le doute qu’elle instille facilement à la lecture. Et même si, comme moi, vous devinez la thématique, cela ne gâche en rien la lecture tant ce thriller nous happe par son côté addictif, son ambiance confinée et ses personnages bien construits. De plus, la fameuse thématique du roman est très bien traitée par l’autrice. Elle renverse parfaitement les idées reçues et distille pour moi le bon message, celui qu’on ne montre pas assez, et elle le fait surtout avec intelligence et finesse.

La chronique de Naomi Beaulieu : Le Labyrinthe de Pan, de Guillermo del Torro et Cornelia Funke

Fiche d’identité

Titre complet : Le Labyrinthe de Pan
Auteurs : Guillermo del Torro, Cornelia Funke
Maison d’édition : Michel Lafon
Genre : Fantasy
Année de parution : 2019
Nombre de pages : 320
Prix : 17,95 € (broché) / 3,99 € (numérique)

Synopsis

Dans une Espagne de 1944, peu de temps après la guerre, le féroce et cruel capitaine Vidal accueille sa récente et fragile épouse enceinte Carmen, accompagnée de sa fille Ofelia. Dès son arrivée au domaine, la jeune fille, alors passionnée de livres fantaisistes, poursuit jusque dans la forêt ce qui lui semble être une fée. Elle y découvre un labyrinthe sombre et étrange où habite le gardien des lieux, un faune du nom de Pan. Cette créature inquiétante révèle à Ofelia qu’elle est la princesse, depuis longtemps disparue, d’un ancien royaume enchanté souterrain. Pour s’assurer que son essence ne s’est pas éteinte avant de la retourner à son royaume, le faune fait passer à la jeune fille trois épreuves terrifiantes où elle est confrontée à des monstres et des choix impossibles à faire.

Au fil de sa quête, Ofelia se lie d’amitié avec Mercedes, la gouvernante espionne pour le compte des maquisards dans les montagnes et de quelques fées envoyées par le faune. Elle doit affronter non seulement les dangers des trois épreuves, mais aussi le terrible Vidal prêt à tout pour parvenir à ses fins : la victoire contre les rebelles de la forêt et voir son fils naître pour devenir comme lui et comme son père avant lui, un capitaine impitoyable.

Mon avis

Ayant déjà vu le film du même titre sorti en 2006, je n’avais jamais lu un livre adapté du cinéma et non l’inverse. Fanatique de l’écrivaine allemande Cornelia Funke, je n’ai pas été déçue. L’écriture, bien que subjective due à la traduction, est agréable et fluide. Les descriptions sont habilement menées de sorte que l’on peut très bien imaginer les scènes sans avoir vu le film auparavant. À mon avis, ce qui fait la particularité du livre, c’est l’accès aux pensées des personnages. Cela donne un sens beaucoup plus profond à l’histoire et enrichit chacun des passages et dialogues. Pan, Mercedes et Vidal obtiennent davantage de place, permettant de bien s’approprier l’histoire. C’est une lecture idéale pour les amateurs de dark fantasy !

La chronique de Sonatine : Défaire le discours sexiste dans les médias, de Rose Lamy

Fiche d’identité

Titre complet : Défaire le discours sexiste dans les médias
Autrice : Rose Lamy
Maison d’édition : JC Lattès / Points
Genre : Essai
Date de parution : 10 novembre 2021
Nombre de pages : 306
Prix : 19,00 € (broché) / 8,40 € (poche) / 8,49 € (numérique)

Synopsis

Une analyse rigoureuse et sans concession du discours sexiste dans les médias, par la créatrice du compte Instagram Préparez-vous pour la bagarre.

Rose Lamy collecte et décortique des centaines d’exemples d’un discours sexiste dans la presse, à la télévision ou à la radio. Ce sexisme ne dit jamais son nom, se loge dans le choix d’un mot ou d’une virgule, participant à la culpabilisation des victimes et à la déresponsabilisation des accusés. Comment lutter contre le sexisme quand il est perpétué et amplifié par les médias ? Il est temps d’explorer les fondements de ce discours, pour en défaire les mécanismes et nous en libérer. En 2019, Rose Lamy a créé le compte Instagram Préparez-vous pour la bagarre, décidée à mettre au jour un discours sexiste et antiféministe à l’œuvre au quotidien dans les médias. Il est suivi aujourd’hui par plus de 215 000 personnes. Défaire le discours sexiste dans les médias est son premier livre.

Mon avis

Cela fait plusieurs années que je suis le compte instagram Préparez-vous pour la bagarre dont l’autrice, militante féministe, dénonce le sexisme dans les médias avec beaucoup de pertinence. J’avais très envie de lire son premier livre et finalement j’ai attendu qu’il sorte en poche pour me le procurer. Ce n’est certes pas une lecture très estivale, mais son petit format m’a permis de l’emmener avec moi en vacances. J’ai dévoré cet essai. Rose Lamy déroule un argumentaire solide, implacable pour démontrer le sexisme dans les médias et les mécanismes sous-jacents. La première partie de l’essai s’intéresse au discours de déni (les violences sexistes et sexuelles n’existent pas”), puis présente le tabou français autour des violences qui appartiendraient à la sphère privée et non publique. Rose Lamy s’attaque ensuite à la question du mauvais traitement médiatique des violences, de ses auteurs et des victimes. Enfin, elle conclut l’essai par une analyse des stratégies de diversion mises en place pour décrédibiliser les féministes. L’essai est très documenté avec de nombreuses sources citées, la plume de l’autrice est très fluide ce qui rend son message limpide. Si vous avez envie de lire de la littérature féministe mais que le genre de l’essai vous effraie, je ne peux que vous recommander de commencer par celui-ci. Vous regarderez les médias d’un autre œil lorsqu’ils traiteront de violences sexistes et sexuelles.

Avez-vous lu un de ces livres ? Est-ce que certains vous tentent ? Et vous, quelle a été votre meilleure lecture de l’été ? Dites-nous tout dans les commentaires !

L’équipe du MC Mag’

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