La colique du cheval

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La colique est la première cause de décès chez les chevaux (impliquée dans 40 % des cas). Même si toutes les coliques ne sont pas mortelles et que la majorité répond à des traitements simples, il faut prendre au sérieux le risque qu’elles représentent. Cet article vous présentera les premiers symptômes de la colique afin de vous préparer à réagir correctement si vous rencontrez un cheval qui en est atteint.

Cheval souffrant de colique

La colique du cheval : qu’est-ce que c’est ?

La colique n’est pas une maladie, mais un symptôme. Cette appellation regroupe toutes les douleurs abdominales dont peut souffrir le cheval.

Origine de la colique du cheval

Dans 96 à 97% des cas, la colique est d’origine digestive, c’est-à-dire que la douleur provient de l’estomac ou encore l’intestin. Plusieurs cas sont alors possibles :
– la colique est, la plupart du temps, due à un dysfonctionnement intestinal. Elle répond en général bien aux traitements. Ce problème peut avoir plusieurs origines, en particulier la présence de vers qui dégradent le tube digestif et les vaisseaux sanguins l’irriguant.
– la colique peut-être due à la torsion ou au déplacement d’un segment de l’intestin. Dans ce cas, il y a peu de chances que cela rentre dans l’ordre avec des médicaments, et une chirurgie d’urgence est souvent nécessaire. Le cheval doit être amené dans un centre spécialement équipé. Même si ces cas sont peu courants, il est important de se renseigner sur la localisation de ces lieux, car ils sont rares, il faut parfois faire plusieurs centaines de kilomètres pour s’y rendre.
– la colique peut finalement être provoquée par une inflammation ou un ulcère. La présence de parasites peut provoquer une dégradation de la paroi intestinale qui peut se révéler douloureuse pour le cheval.

Les chevaux sont des animaux très sensibles au niveau digestif. Ils possèdent en effet de nombreuses terminaisons nerveuses dans l’intestin qui réagissent à la moindre anormalité. C’est pourquoi un cheval peut avoir des symptômes similaires, qu’il s’agisse d’une petite douleur passagère ou d’un grave trouble nécessitant une intervention rapide.

Certaines coliques sont extra-digestives, c’est-à-dire dues à un autre organe. Ceux qui sont principalement impliqués dans les douleurs abdominales sont les ovaires (en cas d’ovulation douloureuse ou de tumeur), les testicules (lors d’une torsion testiculaire), la vessie (si des calculs urinaires volumineux y sont présents) ou encore les reins.

Il faut retenir que dans 90% des cas, la colique est provoquée par le parasitisme. L’une des principales mesures de prévention pour éviter cette douleur est donc de vermifuger régulièrement les chevaux. Il est important de suivre un protocole prescrit par un vétérinaire afin d’éviter les problèmes de résistance (certains vers deviennent insensibles à l’action des vermifuges).

Symptômes de la colique du cheval

La colique étant simplement une douleur abdominale, les chevaux peuvent donc présenter des attitudes variées en fonction de leur résistance à la douleur. Il est de ce fait important d’être toujours attentif au comportement de son cheval et de le surveiller dès qu’il ne semble pas aller très bien, même si c’est léger.

Colique du cheval

La liste des symptômes pouvant évoquer la colique est donc longue. Il faut surveiller votre cheval lorsqu’il présente l’un de ces comportements :
– regarde ses flancs
– gratte le sol
– se couche, se roule ou essaie de le faire à plusieurs reprises, ou s’assied comme un chien
– se donne des coups de patte ou se mord le ventre
– pas ou peu d’appétit
– pas ou moins de déjections
– difficulté à uriner
– sudation excessive ou inappropriée
– posture de tête étirée
– respiration rapide avec les narines dilatées
– absence de bruits digestifs
– anxiété ou dépression

Chaque animal réagit à sa façon et il est rare qu’un cheval présente l’intégralité de ces symptômes. Dès le premier signe de malaise ou de douleur, il faut appeler le vétérinaire.

Que faire si le cheval a une colique ?

La colique est toujours un cas à traiter avec attention donc le 1er réflexe est d’appeler le vétérinaire. C’est la seule personne qualifiée pour juger de la gravité de la situation. Il pourra alors prendre la décision de se déplacer ou vous conseiller simplement de donner au cheval des antidouleurs, et le tenir au courant de l’évolution de l’état de santé du cheval.

Vétérinaire lors d'une colique

En attendant le vétérinaire appelé pour la colique du cheval

Si le vétérinaire estime qu’il est nécessaire qu’il se déplace pour ausculter le cheval, vous pouvez mettre à profit le temps à votre disposition pour préparer le cheval et estimer son état en mesurant quelques constantes.

Le premier réflexe à avoir est de retirer la nourriture mise à la disposition du cheval. S’il est au pré, il faut le rentrer à l’intérieur afin qu’il ne mange plus d’herbe. Cela permet d’éviter d’empirer son état en cas de blocage (« bouchon »). Il faut laisser de l’eau à sa disposition afin d’éviter qu’il se déshydrate.

Il est ensuite possible d’estimer l’état du cheval en :
prenant sa température : elle est habituellement comprise entre 37 et 38,5°C (légèrement plus pour un poulain, entre 37,5 et 39°C)
regardant la couleur et l’humidité de ses gencives : elles sont normalement roses (alors qu’elles peuvent être blanches, rouges ou violettes en cas de problème) et humides (si elles sont collantes ou sèches, c’est un signe de problème de santé) et reprennent leur couleur en 2 secondes après avoir été comprimées.
prenant son pouls* : il est habituellement compris entre 28 et 48 battements par minute (60 à 120 pour les poulains). Un rythme cardiaque supérieur à 60 battements par minute pour un cheval adulte peut être le signe d’une colique sévère.
surveillant sa respiration : un cheval fait normalement entre 10 et 20 cycles respiratoires (inspiration-expiration) par minute (30 à 40 pour un poulain).
– observant la quantité et l’apparence du fumier. Le vétérinaire pourra demander à en voir lors de sa visite

Il est aussi important de garder le dossier médical du cheval à disposition afin que le vétérinaire puisse consulter ses antécédents (précédentes coliques…) et les traitements reçus (vermifuges…).

Un changement dans le mode de vie du cheval (modification de l’alimentation, de l’environnement, de la quantité d’exercice…) est à indiquer impérativement au vétérinaire, afin qu’il détermine si cela peut être un facteur de risque pour une colique.

Les choses à ne pas faire en cas de colique du cheval

Il est important d’éviter certaines actions afin de ne pas empirer l’état de santé du cheval. Il est essentiel que le premier réflexe à avoir en cas de colique soit d’appeler le vétérinaire. Il pourra conseiller d’éventuels médicaments à donner ou à éviter. En effet, il ne faut pas en donner sans que le vétérinaire en soit informé, car ils peuvent parfois rendre moins identifiables des symptômes indiquant une colique sévère.

Tout d’abord, il ne faut pas trop faire marcher le cheval afin de ne pas l’épuiser. La colique est une douleur qui fatigue l’équidé : il faut le faire marcher dans la mesure où ça peut le soulager et le distraire, mais il ne faut pas exagérer.

Il faut éviter de pratiquer des actes médicaux non maîtrisés. Par exemple, l’examen rectal du cheval doit être fait par le vétérinaire, car s’il est mal fait il peut provoquer des lacérations rectales, parfois fatales pour le cheval. De même, introduire un tube nasogastrique afin d’administrer de l’huile minérale au cheval est à réserver au vétérinaire, car si c’est mal fait, le tube peut se loger dans les poumons et provoquer une grave pneumonie.

Dans tous les cas, il faut savoir rester à sa place et veiller au bien-être du cheval.

Traitements utilisés pour soigner la colique du cheval

La colique se traite dans la majorité des cas avec quelques médicaments. Dans un premier temps, le vétérinaire pourra administrer des antalgiques ou des sédatifs au cheval afin de soulager la douleur. Des laxatifs peuvent aussi être donnés afin d’aider l’intestin à retrouver une fonction normale. 

Dans moins de 10% des cas de colique, un acte chirurgical est nécessaire pour soigner le cheval. Même si c’est une opération risquée (environ 50% de chances de survie), les chances de guérison spontanée lorsqu’il y en a besoin sont de l’ordre de 1%…

Réduire les risques de colique du cheval

De nombreux éléments peuvent être à l’origine des coliques, c’est pourquoi il y a beaucoup de choses à surveiller dans l‘environnement du cheval pour réduire les risques qu’elles se déclarent.

La colique étant majoritairement d’origine digestive, il faut porter une attention particulière à l’alimentation du cheval. Celle-ci doit être de bonne qualité et stable, c’est-à-dire que les changements doivent se faire graduellement et pas de façon brutale. Elle doit aussi être régulière : il est important que le cheval dispose de foin à volonté puisqu’il doit en manger l’équivalent de 1 % de son poids par jour. Concernant les granulés, il est préférable de les répartir en plusieurs petits repas et ils doivent représenter au maximum 40 % de la ration. Le grain est, en effet, difficile à digérer et peut donc s’accumuler dans l’intestin et créer des problèmes : avoir une quantité adaptée et répartie en plusieurs repas permet d’éviter ces soucis.

Il faut aussi surveiller l’état de santé du cheval.

Afin d’éviter les risques de contamination par des parasites, il est important que le cheval dispose d’eau en quantité illimitée, qu’elle soit propre et à une température agréable (tiède en hiver et fraiche en été). Un cheval boit en moyenne 20 à 30 litres par jour.

 Il faut éviter l’ingestion de sable, qui peut aussi être un facteur de risque pour les coliques. Il est donc préférable d’éviter de déposer la nourriture (foin, granulés) par terre.

Les coliques étant souvent liées à la présence de vers, il est essentiel de suivre un programme de vermifuge.

Les vers peuvent causer des coliques

Il faut aussi vérifier l’état des dents de façon régulière. En effet, un problème à ce niveau peut empêcher le cheval de mâcher correctement ce qui peut provoquer des obstructions dans le tube digestif.

Un cheval ayant déjà eu des coliques a plus de chances d’en avoir à nouveau. Un vétérinaire peut prescrire des médicaments à ajouter à l’alimentation comme mesure de prévention.

Finalement, c’est au mode de vie du cheval qu’il faut être attentif.

Il faut éviter les stress au cheval. En cas de période particulièrement compliquée (voyage, compétitions), un vétérinaire peut prescrire un médicament anti-ulcère en prévention.

Afin de faciliter la digestion, il est préférable de faire travailler régulièrement le cheval plutôt que d’alterner les gros efforts suivis de longues périodes de repos. L’idéal est de pouvoir sortir quotidiennement un cheval afin qu’il adopte une certaine routine de travail.

Un cheval a aussi besoin d’espace. Il est prouvé que passer plus de 50 % du temps au box est un facteur de risque de développer une colique.

Principaux types de coliques du cheval

Colique spasmodique du cheval

Cette colique est due à une contraction excessive de l’intestin. L’un de ses segments s’est déplacé et obstrue le tube digestif. L’état du cheval se dégrade donc rapidement, puisque l’intestin commence à se nécroser et se gangrener.

Le déplacement d’un segment de l’intestin est dû à une agitation excessive du cheval. Elle peut être due à de la nervosité ou de l’anxiété causée par un changement du climat ou du rythme de vie du cheval. Des plantes ou des substances toxiques ainsi que certains vermifuges peuvent aussi causer une inflammation à l’origine de ce type de colique.

La plupart du temps, il est nécessaire d’opérer le cheval pour remettre l’intestin en place et que la digestion puisse se poursuivre correctement.

Colique de stase du cheval

Plus communément appelée « bouchon », la colique de stase est due à une surcharge ou à l’obstruction du gros intestin, ce qui a pour effet de comprimer l’intestin grêle.

Elle peut être causée par une alimentation inadaptée, des problèmes de dentition, la consommation de paille, une mauvaise qualité de l’eau ou la présence de parasites. Un cheval souffrant de ce type de colique se montrera abattu, constipé, n’aura pas faim et présentera d’importantes contractions abdominales.

Colique gazeuse du cheval

La colique gazeuse est provoquée par l’absence ou la faiblesse des contractions intestinales. Les gaz et les bactéries n’évoluent donc pas dans le tube digestif et s’accumulent au niveau de l’intestin, qui se distend. Si l’intestin occupe un volume trop important, il peut parfois gêner la respiration.

La cause de l’absence de contractions intestinales peut être variable. Les plus courantes sont une paralysie ou une torsion d’un fragment de l’intestin.

Colique du cheval due aux lipomes

Certains chevaux obèses peuvent souffrir de lipomes, des tumeurs du tissu adipeux, qui peuvent être à l’origine de certaines coliques. En effet, les tumeurs s’étendent parfois et peuvent « étrangler » une partie de l’intestin grêle, empêchant toute progression à l’intérieur du tube digestif.

Colique parasitaire du cheval

La présence de parasites comme les vers à l’intérieur du tube digestif peut perturber le déroulement normal de la digestion. En effet, ils peuvent dégrader la paroi ou obstruer l’intestin, ce qui provoque de violentes douleurs abdominales : la colique.

Ce genre de colique peut être causé par une hygiène insuffisante dans l’environnement du cheval ou à l’absence de vermifuge.

Colique de sable du cheval

Si le cheval ingère du sable, il peut éroder les parois ou obstruer l’intestin. Ce sable peut avoir été consommé lors d’un repas si les aliments (foin, grain) ont été donnés sur le sol.

L'ingestion de sable peut être à l'origine de coliques

Ce type de colique peut provoquer de la diarrhée, une perte d’appétit ou des problèmes circulatoires (hypotension).

La colique n’est donc pas à prendre à la légère. Même si elle se traite le plus souvent facilement, certains cas sévères nécessitent d’être traités rapidement pour augmenter les chances de survie du cheval. Connaissiez-vous les symptômes de la colique et les démarches à suivre lorsqu’ils se présentent ? Avez-vous déjà eu affaire à une colique et comment avez-vous réagi ?

*Prendre le pouls : placez votre main au niveau d’une grosse artère (au-dessus du coude gauche, en dessous de la mandibule ou sur les côtés du boulet par exemple) jusqu’à sentir le rythme cardiaque. Il faut ensuite compter le nombre de battements par minute.

Ursuline

Sources texte :

 – servicesveterinairesambulatoireequin.com : Coliques

 – soncheval.com : Les coliques du cheval

 – attelagepeda.info : Coliques

 – aaep.org : Les coliques : réduire leur incidence et leurs conséquences pour votre cheval

Sources images :

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3 réflexions sur “La colique du cheval”

  1. Article sympa assez bien renseigné, je reprocherais juste de ne pas avoir rajouter les colique de stress, qui même si elles sont rares, sont belles et bien réelles ^^

     
  2. Je viens de lire et ce texte m’aurais vraiment aidé quand le cheval d’une amie en avaient, mais ca va elle a gérée mais on a eu super peur.
    Merci en tout cas

     
  3. Bon article , mais je reste sur ma fin concernant les battements par minutes , c’est bien de les prendres mais comment savoir s’ils sont normal ou non ?

     

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