L’asthme équin

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Saviez-vous que, comme les humains, les chevaux pouvaient souffrir d’asthme et que cela est même beaucoup plus courant qu’on ne le pense ? Lisez cet article pour en savoir plus sur cette pathologie.

Les différentes formes de l’asthme équin

L’affection que l’on appelle « asthme équin » correspond à un syndrome inflammatoire respiratoire qui peut en réalité décrire plusieurs choses : l’inflammation des voies respiratoires profondes et l’obstruction récurrente des voies respiratoires profondes. Avant 2016, plusieurs dénominations distinctes étaient utilisées en fonction des symptômes comme l’emphysème, la pousse ou encore la bronchopneumonie obstructive chronique. Depuis, pour une meilleure compréhension, la médecine équine a adopté le terme d’asthme équin en raison des similitudes avec la maladie du même nom connue chez les humains.

L’asthme équin peut ainsi prendre plusieurs formes selon le degré d’inflammation de l’appareil respiratoire et d’altération de la fonction respiratoire :
– l’asthme équin léger à modéré ;
– l’asthme équin sévère ;
– l’asthme équin sévère associé au pâturage.

L’asthme équin léger à modéré est une maladie très courante qui toucherait 20% des chevaux et particulièrement les jeunes chevaux. L’asthme équin sévère est une maladie tout aussi commune et qui correspond même à la pathologie la plus fréquente chez les chevaux hébergés en box. Elle touche essentiellement des équidés âgés de plus de sept ans et sa prévalence augmente avec l’âge. Néanmoins, il n’existe pas de lien établit entre les deux maladies : un cheval développant un asthme équin modéré n’est pas plus à risque que les autres de développer un asthme sévère par la suite. De manière générale, les maladies inflammatoires respiratoires équines constituent la 2e source de contre-performance après les problèmes locomoteurs chez les chevaux de sport et de course.

L’origine de ces atteintes respiratoires est difficile à établir, car elle est multifactorielle. Néanmoins, l’asthme équin, qu’il soit modéré ou sévère, est favorisé par un environnement poussiéreux et par l’exposition des chevaux aux acariens, aux moisissures et aux particules (issus de micro-organismes ou de molécules chimiques comme l’ammoniac se dégageant de l’urine). Les chevaux hébergés en box sont donc plus à risque, car fortement exposés à ces éléments présents dans les litières et les fourrages. De premières études qui restent à confirmer tendent également à montrer qu’il existerait un facteur héréditaire prédisposant à la maladie.

L’asthme équin sévère associé au pâturage est quant à lui un peu à part, car il survient chez les chevaux vivant au pré et développant des allergies liées à leur environnement. Leurs symptômes sont surtout présents du début de l’été jusqu’à la fin de l’automne. Un article complet traite des problèmes d’allergie chez le cheval et cette forme d’asthme ne sera donc pas développée dans la suite de cet article.

Les signes cliniques et l’évolution de l’asthme équin

L’asthme équin léger à modéré

L’asthme équin modéré est reconnaissable aux trois symptômes suivants qui s’installent de manière chronique :
– une toux occasionnelle, liée ou non à l’exercice physique ;
– une intolérance modérée à l’effort liée à une baisse de performance ou à une récupération plus difficile ;
– une accumulation de mucus dans la trachée, consécutive à l’inflammation se traduisant par un écoulement blanc au niveau des nasaux.

Les symptômes de l’asthme équin modéré sont essentiellement visibles lors de l’effort. Au repos, les chevaux souffrant de cette maladie ne montrent aucune altération respiratoire. Dans la majorité des cas, l’asthme équin modéré évolue spontanément vers la guérison et le risque de récidive est faible.

L’asthme équin sévère

On retrouve les trois mêmes signes cliniques dans l’asthme équin sévère, mais ceux-ci sont souvent beaucoup plus marqués. De plus, l’asthme équin sévère est caractérisé par de grandes difficultés respiratoires au repos, notamment lorsque le cheval expire. Ainsi l’expiration demande au cheval un effort conséquent et on peut observer une forte contraction des muscles abdominaux pour expulser l’air. Selon la gravité de la maladie, ces symptômes peuvent être associés à une augmentation de la fréquence cardiaque au repos, à une dilatation des naseaux et à un amaigrissement chronique dans le cas des affections de longue durée.

Contrairement aux formes faibles à modérées, l’asthme équin sévère est une maladie évolutive durant laquelle le cheval vivra des phases de rémission et des phases de crise sans possibilité de guérison. La maladie s’aggrave au fil du temps, les crises entraînant une altération irréversible des voies respiratoires profondes provoquant l’épaississement des parois et donc le passage de plus en plus difficile de l’air.

Diagnostic et prise en charge

L’observation des signes cliniques notamment des difficultés respiratoires au repos est la première étape réalisée par le vétérinaire et permet d’aiguiller le diagnostic d’asthme équin, notamment chez les chevaux âgés touchés par une forme sévère. Pour affiner le diagnostic, plusieurs examens complémentaires existent et aident à déterminer la sévérité de l’affection :
– L’endoscopie de la trachée permet de visualiser directement les éventuelles lésions et de quantifier la présence de mucus en introduisant par un naseau une sonde souple munie d’une caméra miniature. Cet examen sert également à réaliser des prélèvements qui pourront être analysés par la suite.
– Le lavage broncho-alvéolaire permet de prélever les cellules qui tapissent la muqueuse des voies respiratoires profondes en injectant un liquide stérile dans les poumons du cheval puis en le réaspirant. Cet examen est suivi par une cytologie, c’est-à-dire l’étude au microscope des cellules qui ont été récupérées.

Comme indiqué précédemment, il n’existe pas de moyen de guérir l’asthme équin sévère, cependant un traitement médicamenteux peut être proposé pour atténuer les crises et des dispositions plus ou moins contraignantes peuvent être prises afin d’en réduire les symptômes et d’améliorer les conditions de vie du cheval. Pour ce faire, la première chose primordiale à mettre en place est d’adapter l’environnement du cheval que ce soit au niveau de son hébergement que du type de fourrage utilisé.

L’hébergement en extérieur est à favoriser. Il est recommandé de réaliser une rotation sur plusieurs pâtures et de changer régulièrement l’emplacement des zones d’abreuvage et d’alimentation. Si le cheval ne peut pas séjourner au pré, il convient d’adapter la litière de son box en utilisant des alternatives moins poussiéreuses à la paille comme les copeaux de bois, le lin, le riz… disposées en une couche épaisse qui sera changée régulièrement pour éviter l’accumulation de zones sur lesquelles le cheval a uriné. Il est également possible d’utiliser des assainissants et des asséchants pour litière.

Il est recommandé de sortir le cheval de son box lors du nettoyage des écuries et de la distribution du foin, et jusqu’à une heure après, le temps que les poussières retombent. Il est également nécessaire que le box soit ouvert sur l’extérieur et que les écuries soient propres et correctement ventilées. Pour aider le cheval lors de l’effort, il convient également que les sols des carrières et des manèges soient correctement arrosés pour éviter la poussière.

Il est possible de distribuer du foin au cheval asthmatique, mais des précautions sont à prendre. Le plus efficace est de privilégier le foin enrubanné. L’enrubannage est une méthode de conservation qui consiste à entourer de plusieurs épaisseurs de film plastique l’herbe récoltée et pressée en ballots. Si vous ne disposez pas de foin enrubanné, vous pouvez utiliser du fourrage préalablement traité pour en diminuer les poussières grâce à un traitement à la vapeur ou en le trempant 30 minutes à 1 heure. Pour éviter les poussières, le foin devra également être stocké à l’extérieur de l’écurie, dans une zone qui permettra de le préserver de l’humidité et sans contact direct avec le sol. Enfin lors de sa distribution, le fourrage sera déposé au sol pour éviter l’entrée de débris dans les naseaux du cheval.

L’adaptation de l’environnement du cheval peut être accompagnée d’un traitement médicamenteux. Lors de périodes de crise, des corticoïdes permettant de lutter contre l’inflammation et des bronchodilatateurs peuvent être administrés. Plusieurs études ont également montré qu’une supplémentation en acides gras oméga-3 de l’alimentation du cheval peut être bénéfique du fait de leurs propriétés anti-inflammatoires. Néanmoins, il est important de noter que les compléments alimentaires et les traitements médicamenteux sont efficaces uniquement s’ils sont accompagnés de dispositions environnementales pour diminuer les poussières et les particules.

L’asthme équin est donc une pathologie courante, mais qui peut devenir très handicapante pour les chevaux sous ses formes les plus sévères. Cette maladie nécessite donc une prise en charge sérieuse et des mesures environnementales adaptées qui peuvent également être mises en place de manière préventive. Avez-vous déjà été témoin d’un cheval souffrant d’asthme ? N’hésitez pas à nous partager votre expérience en laissant un commentaire.

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