Le mystère du MH370

Disparition Boeing MH370 avion
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Si certains se souviennent principalement de 2014 pour son actualité people rocambolesque (quoi ? Les photos du mariage d’Angelina Jolie sont encore placardées sur les murs de votre penderie ?), d’autres ne pourront jamais oublier que c’est une année qui a définitivement marqué l’histoire de l’aviation civile. Pour beaucoup, l’évocation de cette période ne peut d’ailleurs se faire sans le souvenir de la disparition du vol MH370 en direction de Pékin. Parti de Kuala Lumpur le 8 mars 2014, l’avion demeure aujourd’hui encore introuvable malgré les années qui nous séparent de ce drame. Mais comment une telle catastrophe peut-elle s’expliquer ?

Retour sur la disparition du vol MH370

Disparition Boeing MH370 avion

Pour rappel des faits, le MH370 rattaché à la compagnie Malaysia Airlines avait décollé le samedi 8 mars 2014 à très exactement 00 h 41 (le vendredi 7 mars à 14 h 41, heure française). Il transportait 227 passagers, dont 5 enfants, et 12 membres d’équipage. Parmi eux se trouvait notamment le commandant de bord Zaharie Ahmad Shah (embauché par la compagnie en 1981) secondé par le premier officier de vol Fariq Abdul Hamid (ayant rejoint la Malaysia Airlines en 2007). Il s’agissait de pilotes expérimentés avec à leur compteur plusieurs milliers d’heures de vol chacun. À première vue, rien n’explique donc le changement brutal de trajectoire et la disparition des écrans de radars de l’appareil à 1 h 30. Aucune théorie fiable ne se dégage non plus des nombreuses investigations qui ont cependant permis de déterminer que l’avion se serait véritablement crashé à 8 h 30. Mais une fois encore, aucune certitude ne permet de localiser de manière précise l’endroit où le drame se serait produit. Les pistes les plus probables ont cependant permis de retracer la chronologie des événements avec malgré tout de nombreuses imprécisions. Voici un résumé de ce que les autorités ont rendu public :

 

– Départ du vol à 00 h 41. Conformément aux règles imposées par l’aviation civile, l’avion dispose d’une réserve de carburant équivalente à la durée du trajet (en l’occurrence six heures) avec un surplus de deux heures pour pallier tout problème éventuel.

– A 01 h 07,  les systèmes permettant d’alerter la base en cas de problèmes relatifs à l’avion sont coupés. Selon les experts, cette démarche ne peut être effectuée que manuellement par une personne très qualifiée.

– Quelques minutes après seulement, le contrôle aérien de Malaisie prévient les pilotes qu’ils quittent le territoire du pays pour pénétrer dans celui du Vietnam. Les seuls mots du copilote sont « Eh bien, bonne nuit. » À cet instant précis, Fariq Abdul Hamid ne peut ignorer que les systèmes d’alertes automatiques de l’avion ont été coupés.

– A 01 h 21, les transpondeurs (systèmes de radar secondaire) sont à leur tour désactivés. Contrairement aux systèmes d’alertes (les ACARS), les transpondeurs sont relativement faciles à arrêter. Ils permettent de connaître la localisation et l’altitude de l’appareil en temps réel.

– 9 minutes plus tard (soit à 01 h 30), l’avion disparaît des radars civils malaisiens. Sans être véritablement reconnu comme étant l’avion MH370, il continuera d’apparaître jusqu’à 02 h 15 sur les radars militaires.

– Alors qu’il se situe entre les côtes malaisiennes et vietnamiennes, l’avion effectue un brusque changement de trajectoire. Il prendrait alors la direction de la Malaisie occidentale avant de s’orienter vers le nord-ouest. D’après des rapports retransmis par le New York Times, l’avion aurait changé plusieurs fois de trajectoire sans raisons apparentes.

À 08 h 11 sont enregistrées les prétendues dernières données de l’avion. Les réserves de carburants arrivant alors à épuisement, l’appareil n’aurait vraisemblablement pas pu rester plus longtemps en activité. Crash ou atterrissage miraculeux ? Cette question restera longtemps en suspens. Quoi qu’il en soit, en se basant sur les données qu’ils pourront récupérer plus tard, les spécialistes établiront que l’avion aurait très bien pu suivre deux directions : l’une en arc de cercle vers le nord jusqu’à l’Asie centrale et l’autre vers le sud en plein milieu de l’océan Indien.

L’annonce brutale de la disparition du MH370 a rapidement fait le tour des médias du monde entier. Pour cause, de nombreuses nationalités se trouvaient à bord. Comme on pouvait s’y attendre, il y avait sur le vol une majorité de Chinois (153) et de Malaisiens (50). Mais se trouvaient aussi parmi les passagers des Indonésiens (7), des Australiens (6), des Indiens (5), des Français (4), des Américains (5)… L’enquête a donc rapidement pris une dimension planétaire au point même d’en faire un objectif collectif (une plate-forme proposant des vues satellitaires a invité les internautes à aider les autorités dans leur recherche de l’épave). Mais les nombreuses investigations subissent rebondissements sur rebondissements et révèlent de nombreuses incohérences. Les autorités elles-mêmes seront à de nombreuses reprises remises en cause pour leur manque de rigueur et pour l’incohérence de certaines pistes. Comment un avion mesurant près de 65 mètres d’envergure (sa hauteur équivaut tout de même à un immeuble de 5 étages) et transportant 239 personnes peut-il disparaître sans laisser de trace ? Et pire encore, comment cet appareil a-t-il pu rester six heures dans le ciel sans que personne ne connaisse sa localisation exacte ? Après les terribles attentats du 11 septembre 2001, la question inquiète et agace. Mais ce n’est pas la seule zone d’ombre, plus l’enquête avance et plus les familles de victimes s’impatientent. Les fausses pistes se multiplient et les annonces officielles se contredisent. Dès les premiers jours, des recherches sont lancées mais les équipages se heurtent à de faux indices : des traînées de carburants par ci, des débris suspects par là, ou encore des taches sombres au fond de l’océan ici et là. Mais plus les jours passent et plus la traque piétine, aucun élément nouveau ne permet de situer l’appareil. Les 42 navires et 39 avions dépêchés sur place par 12 pays ne savent plus où chercher tant les possibilités sont vastes. Le vendredi 14 mars, les recherches finissent même par s’amoindrir. Progressivement, les pays participants diminuent les effectifs sur place et les familles perdent espoir. Il faudra même attendre avril 2016 avant que les premiers débris de l’appareil ne soient retrouvés au large de l’île Maurice et à La Réunion. D’autres seront par la suite découverts dans des secteurs environnants (pour en savoir plus, c’est ici). Ces découvertes confirment la théorie d’un crash dans l’océan indien mais ne permettent toujours pas de retrouver l’essentiel de l’appareil. 

Brisant presque définitivement cet espoir, les autorités annoncent la fin officielle des recherches le 17 janvier 2017. C’est un coup dur pour les familles des victimes qui perdent aussi l’espoir de découvrir ce qu’il s’est réellement passé ce 8 mars 2014 à bord du boeing MH370.

 

Retour sur les théories entourant la disparition du MH370

Si les pistes sont nombreuses, aucune théorie ne semble pouvoir être validée. Dès les premiers jours d’enquête, des éléments étranges sont en effet relevés. Dans un premier temps, les enquêteurs se penchent sur une possible piste terroriste en découvrant que deux passagers auraient embarqué avec de faux papiers. Mais cette piste se révèle fragile : les clandestins sont reconnus par Interpole comme étant de simples immigrés iraniens.

Pour ne rien arranger aux difficultés rencontrées par les autorités internationales, les responsables malaisiens en charge de la sécurité du pays semblent frileux à l’idée de dévoiler de nouveaux indices. Ils mettront près de deux semaines avant de rendre publics les derniers échanges avec le copilote et l’étrange activité du cockpit avant la disparition de l’appareil.

 

Suicide en haute mer ?

La piste du détournement par l’un des pilotes est alors privilégiée. Un acte suicidaire de la part du commandant de bord reste encore aujourd’hui l’une des thèses les plus crédibles. En 2016, le bureau australien des recherches a d’ailleurs annoncé que « des simulations de vol jusque dans l’océan Indien avaient été découvertes dans le simulateur de vol du pilote ». De plus, l’analyse du premier débris découvert à La Réunion semblera dans un premier temps appuyer cette théorie. Un possible amerrissage sera même évoqué par Larry Vance (ancien enquêteur de la sécurité des transports du Canada). Il affirme que le flaperon découvert sur une plage de La Réunion permettrait de démontrer que les systèmes d’atterrissage de l’avion étaient déployés et que seule la résistance de l’eau pouvait provoquer une « coupure en dentelé ». Selon lui, un impact plus brutal aurait provoqué une section plus nette de l’élément. De même qu’un contact de faible violence avec la surface de l’eau aurait permis à l’avion de rester entier et expliquerait le peu de débris retrouvés. Mais d’autres parleront plutôt d’un crash violent causé par une chute rapide de l’appareil.

Pourtant, le 5 septembre 2016, la découverte de nouveaux débris semblera mettre hors de cause le crash volontaire. L’avion se serait simplement écrasé par manque de carburant sans que les pilotes ne puissent intervenir pour se préparer à un amerrissage.

 

Incendie dévastateur ?

Le 12 septembre 2016, une nouvelle thèse pourrait se confirmer. Un Américain du nom de Blaine Gibson semble avoir fait la découverte d’un élément du MH370 portant des traces de combustion. L’idée d’un probable incendie à bord avait déjà été évoquée par le passé et cette découverte apporte alors une preuve supplémentaire. Le contenu de la soute est une fois encore pointé du doigt. L’avion transportait 2,5 tonnes de piles au lithium-ion pour la compagnie Motorola. Ces produits très dangereux sont d’ailleurs interdits de vol et n’avaient pas été déclarés dans les registres de la compagnie Malaisya Airlines qui affirmait à la place transporter une importante quantité de fruits exotiques. Cette découverte explique en partie la réticence des autorités malaisiennes à coopérer avec les enquêteurs internationaux. Mais les doutes pour certains ne s’arrêtent pas là. Et si la Malaisie avait volontairement induit les chercheurs en erreur pour que l’avion ne soit jamais retrouvé ? Car si la piste de l’incendie provoqué par le lithium se révèle exact, la compagnie aérienne devient alors coupable de la mort de 239 personnes. Les faits sont d’autant plus accablants que plusieurs incidents se sont déjà produits sur des vols transportant du lithium. Selon le consultant aéronautique Bernard Chabbert, l’incendie dévastateur évoqué par Boeing serait d’ailleurs la piste la plus probable. Ainsi, les gaz toxiques dégagés par la combustion des batteries ou par une soudaine dépressurisation résultant de dommages dans la carlingue de l’avion aurait rapidement conduit à l’évanouissement ou à la mort de l’ensemble des personnes à bord. « Cela s’est déjà produit », rappelle l’expert en faisant notamment référence au vol 6 UPS Airlines. Effectivement, le 3 septembre 2010, les deux pilotes d’un avion cargo étaient morts des suites d’un incendie provoqué par des piles au lithium. Ces propos ne font que confirmer les convictions de Bernard Chabbert, ancien commandant de bord. Pour lui, le brusque changement de cap de l’appareil serait le résultat d’un incident majeur. Pris de panique, les pilotes auraient alors effectué un demi tour en direction de l’ouest. Ils auraient ainsi tenté de rallier la côte ouest de la Malaisie pour atteindre l’aéroport international de Langkawi. Pour la suite, une perte de capacités des conducteurs pourrait expliquer que l’avion ait poursuivi son chemin en gardant un cap identique jusqu’à une panne de carburant. Pour appuyer cette théorie, rappelons également que le témoignage d’une habitante des îles Maldives indique qu’elle aurait aperçu un avion en feu volant à basse altitude. Témoignage que l’étude de balises acoustiques sous-marine semble accréditer grâce à une localisation très approximative de l’endroit où l’appareil aurait pu réellement se crasher. Cependant, cette hypothèse ne justifie toujours pas les simulations de vol effectuées quelques jours plus tôt par le commandant de bord. Pourquoi Zaharie Ahmad Shah se serait-il entraîné à suivre une trajectoire menant tout droit vers l’océan Indien ? Dans le cadre d’un suicide, d’autres éléments demeurent contradictoires. Les deux commandants n’ont jamais émis la demande de voyager ensemble sur ce vol. Ce n’est donc que le fruit du hasard qui les aurait réuni. Quelques jours auraient-ils suffi à planifier cet acte suicidaire ? Dans ce cas, pourquoi attendre aussi longtemps et prendre autant de risques pour simplement crasher l’avion ?

 

Attentat ?

Une troisième grande théorie prend alors peu à peu le pas sur les autres. Plus folle mais néanmoins possible, elle désigne directement les Américains comme responsables de cette tragédie. Et si l’avion avait été abattu par la base militaire Diego Garcia ? C’est une idée qui a déjà été évoquée et à laquelle les familles de victimes s’accrochent encore aujourd’hui. Des témoins aux Maldives auraient d’ailleurs vu un avion de grande taille se diriger vers l’île américaine. Et si l’on creuse cette piste, on découvre qu’effectivement, de nombreux éléments pourraient une fois encore appuyer cette théorie. Tout d’abord, si l’on commence par le commencement, envisager un détournement en vue d’un attentat sur le sol américain ne semble finalement pas si fou. Comme déjà évoqué, des passagers dont on ne connaissait à l’origine pas l’identité ont facilement pu embarquer à bord du MH370. Et cela va même plus loin encore. Sur les images de l’embarquement, on peut apercevoir plusieurs personnes évitant les portiques de sécurité sans pour autant éveiller les soupçons des agents sur place. Les pilotes déclencheront même l’alarme du dispositif sans pour autant être contrôlés. Une arme aurait donc tout à fait pu être embarquée à bord. En partant de là, un détournement semble bien loin d’être impossible. Une personne préparée ou suffisamment qualifiée aurait alors pu intervenir pour couper les moyens de communication avant de faire bifurquer l’avion en évitant autant que possible les radars aériens. L’appareil aurait alors foncé tout droit vers la base de Diego Garcia avant d’être abattu par des missiles américains. La situation géographique de l’île américaine ajoutée à l’analyse des flux océaniques expliquerait alors les zones où ont été découverts les premiers débris de l’avion. Mais s’il s’agissait d’une réaction défensive, pourquoi ce silence obstiné des autorités ? Pourquoi chercher là où l’avion ne serait jamais passé ? Autant de questions qui, une fois encore, ne trouveront peut-être jamais de réponses.

D’autres théories ont bien entendu été avancées, mais toutes restent bancales. Comment proposer la moindre hypothèse fiable lorsque de nouvelles preuves semblent systématiquement contredire les anciennes ? Bien qu’il soit certain que certaines personnes connaissent les réponses à toutes ces interrogations, sortiront-elles un jour de leur silence ?

Obtiendrons-nous un jour la vérité sur ce drame ? L’une des théories citées pourrait-elle être la bonne ? N’hésitez pas à nous donner votre avis et à partager vos impressions dans les commentaires.

Bengale Blanc

Sources texte :

France TV Info

LCI

Nouvel Obs

Cent Papiers

Wikipedia

Agoravox

Zinfos

Europe 1

Challenges

Bea.aero

TDG

RTBF

20 minutes

Sud Ouest

Le Figaro

MH370 France

CNEWS Matin

Air Journal

Le Monde

Corporate

Challenges

 

Slate

Emirates

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