Lors des défilés du 14 Juillet, vous avez certainement remarqué le régiment de cavalerie de la garde républicaine. Si vous souhaitez en savoir plus sur ce régiment et sur les chevaux présents, je vous invite à poursuivre votre lecture.
La garde républicaine, qu’est ce que c’est ?
Présentation de la garde républicaine
La garde républicaine est une branche de la gendarmerie : c’est donc un métier militaire, qui compte environ 900 personnes. C’est une unité prestigieuse qui a un rayonnement international et qui montre un savoir-faire français. Ces hommes et ces femmes militaires doivent réaliser plusieurs types de missions touchant à la fois à la sécurité, mais doivent également suivre des protocoles lors des représentations publiques.
Tout d’abord, l’une des missions majeures est de suivre le protocole militaire de l’État, c’est-à-dire assurer la protection du Président de la République et des chefs d’États en visite, réaliser des escortes d’honneur, donner une valeur ajoutée lors des cérémonies ou encore rendre les honneurs aux présidents des deux assemblées parlementaires à l’ouverture des séances.
En plus de cela, ces gendarmes doivent assurer la sécurité de plusieurs bâtiments d’État comme les palais nationaux, les lieux gouvernementaux importants. Par exemple, le 1er régiment d’infanterie surveille l’Elysée, le 2e régiment d’infanterie protège Matignon, le Quai d’Orsay, l’hôtel Beauvau et celui de Brienne, ainsi que les palais de Bourbon et du Luxembourg. Certains régiments sont mêmes affectés à des ambassades françaises à l’étranger en cas de problèmes.
L’autre mission de la garde est de contribuer à la sécurité générale en renfort aux autres unités. Par exemple, ils vont intervenir en cas d’interpellation ou d’escorte de prisonniers à risque, surveiller les lieux touristiques l’été, ou encore assurer la sécurité lors de grands événements (match de l’Euro…).
Au sein de la garde républicaine, il est possible d’observer plusieurs métiers : musiciens, chanteurs, tireurs d’élites, motocyclistes, police montée… Dans la suite de cet article, nous évoquerons uniquement le régiment de cavalerie qui est l’une des vitrines de l’armée française. Ils participent également à différents salons, comme celui du cheval.
Le régiment de cavalerie
La cavalerie de la garde républicaine existe depuis 1849. Aujourd’hui, c’est la seule unité montée de l’armée française et la plus grande au monde : elle compte dans ses rangs environ 480 chevaux et est constituée de trois escadrons eux-mêmes composés de trois officiers et de 115 sous-officiers. Hors de ses rangs, elle accueille aussi une fanfare que l’on peut admirer lors du défilé du 14 juillet.
Les cavaliers de la garde réalisent plusieurs missions en lien avec celles évoquées ci-dessus, comme la sécurité publique. Par exemple, à Paris, une quarantaine de cavaliers peuvent intervenir dans des patrouilles urbaines ou aider à la surveillance des abords des stades et à réguler les flux de personnes. Si vous vous promenez dans la capitale française, vous aurez de grande probabilité de les croiser, car la garde réalise en moyenne 5 000 patrouilles par an. Plus globalement, la garde montée intervient un peu partout là où elle peut être utile : chemins forestiers, zones touristiques, fêtes estivales… L’utilisation de chevaux offre au gendarme une vision large et haute, tout en lui permettant de voir ce qui se passe plus facilement et d’accéder rapidement à des lieux difficiles d’accès.
La plupart des militaires dans cette unité ont des emplois permanents qui sont localisés en Île-de-France. Des emplois saisonniers existent et sont mis en place à certaines périodes de l’année, notamment l’été. En effet, durant cette période, la garde est déployée un peu partout dans les zones touristiques afin d’assurer la sécurité de tous et réalise environ 2 000 interventions.
Les gendarmes à cheval réalisent également des missions de surveillance des lieux du gouvernement, ils encadrent les visites protocolaires et participent aux cérémonies afin de mettre en avant le prestige de l’armée française… En moyenne, la garde à cheval réalise 500 services d’honneur par an.
Le régiment de cavalerie est très apprécié et a des connaissances que certains pays souhaitent acquérir. C’est l’unité garante de la tradition équestre française et quelques gendarmes participent à des compétitions internationales.
Le gendarme de la garde et son entraînement
Chaque gendarme est responsable de son cheval : il s’assure de sa santé, de son confort et met en place l’entraînement et le dressage de sa monture. C’est ainsi que le cavalier va s’occuper de sa monture de A à Z : du nettoyage du boxe jusqu’aux soins.
La tenue du cavalier est différente selon les événements. Quotidiennement, il porte un uniforme standard de gendarme : chemise bleu clair et pantalon bleu marine. Les seuls changements proviennent des chaussures, car le cavalier porte des bottes, et de la coiffe : en effet, lorsqu’il monte, il porte un casque.
Lors des cérémonies, le cavalier met son uniforme de prestige, qui est composé :
– d’une tunique bleu marine fermée par des boutons et décorée d’or et de motifs de grenades, symbole de la gendarmerie (les plus gradés ont des franges également),
– d’une culotte d’équitation bleu marine (ou blanche si le Président est présent),
– de gants blancs,
– de bottines avec un éperon,
– d’un casque avec une houppette et un plumet rouge.
Selon la cérémonie, ils portent différentes armes (sabre, fusil…). Le costume est réalisé sur-mesure pour chaque cavalier et est très cintré : c’est la vitrine de l’armée française.
Les entraînements des chevaux et des cavaliers se passent dans deux casernes à Paris : le quartier des Célestins (4e arrondissement) et le quartier Carnot (12e arrondissement). Le gendarme et sa monture travaillent en moyenne 9 h par jour et le week-end également (par roulement). Souvent, à 45 ans, les cavaliers se reconvertissent et à l’âge de 16 ans les chevaux partent à la retraite.
Les montures sont formées pour s’habituer au bruit (manifestations…), à passer des obstacles (feu, barricades, verre, matelas…) ou encore à s’accoutumer aux fumigènes et flashs lumineux. Ils sont aussi habitués à porter une selle d’arme et ils apprennent différentes techniques d’intervention pour réagir à chaque situation.
Comment sont choisis les chevaux de la garde républicaine ?
Les chevaux qui sont au sein de la garde républicaine sont des Selles français pour la plupart, mais il y a également quelques Anglo-arabes, Allemands ou Néerlandais. Ils proviennent tous d’élevages français. L’armée les achète quand ils sont âgés de 3 ans, qu’ils mesurent entre 1,65 mètre minimum au garrot et 1,70 mètre, qu’ils ont une robe franche (alezan, bai, noir pangaré et gris fer), de bons aplombs, de bons pieds et qu’ils promettent un débourrage et un entraînement faciles.
Une fois que les chevaux sont sélectionnés, ils subissent des radios, des tests et des examens par le vétérinaire de la garde. Si les chevaux réussissent, ils sont achetés et mis en quarantaine, puis à 4 ans ils sont dressés pour la prestigieuse unité pendant environ un an. À 5 ans, ils effectuent leurs premiers services où ils resteront jusqu’à leur 16 ans. Bien entendu, certains chevaux partent à la retraite avant si un problème survient. Une fois qu’ils ne sont plus dans les rangs de la garde, les chevaux rejoignent leur élevage de naissance, ou ils sont cédés à titre gracieux aux gardes, aux particuliers qui le demandent ou à des associations. Cependant, les nouveaux propriétaires s’engagent à ne pas le revendre et à ne pas l’utiliser à des fins commerciales et sportives. L’armée s’assure ainsi que les chevaux aient une retraite paisible.
Comment devient-on cavalier de la garde républicaine ?
Pour devenir cavalier de la garde républicaine, il est nécessaire d’avoir moins de 30 ans, un galop 5, d’être en bonne condition physique (c’est un métier militaire), d’être patient et d’avoir une grande maîtrise de soi. Il ne faut pas oublier que le gendarme et sa monture peuvent intervenir dans n’importe quelle situation et en tout temps (même hors service).
Par ailleurs, pour rejoindre cette unité, il est nécessaire de passer au préalable le concours des sous-officiers ou d’exercer depuis plusieurs années dans la gendarmerie. Les militaires qui rejoignent l’unité sont formés pendant un an dans un centre avant de rejoindre les casernes équestres. Cette formation permet d’apprendre les techniques militaires à cheval et d’aborder les menaces.
Peut-on visiter l’école de la garde républicaine ?
Il est possible de visiter le quartier Célestins qui existe depuis 1895 et qui aujourd’hui abrite le régiment de la garde républicaine. La visite commence par la salle des traditions qui expose l’histoire du régiment de sa création à aujourd’hui. Vous observerez ensuite la structure du manège où les cavaliers s’entraînent, puis vous serez guidés vers les écuries où les chevaux seront présentés. Attention, vous n’aurez pas le droit de vous approcher des chevaux et devrez garder une distance d’un mètre.
Il est à noter que les enfants de moins de 8 ans ne peuvent pas visiter l’école. De plus, si vous souhaitez emmener des groupes d’enfants de moins de 12 ans, cela est impossible.
Si vous souhaitez visiter ce lieu, il vous coûtera 13 euros par adulte et 9,50 euros par enfant. N’oubliez pas votre pièce d’identité, un contrôle rigoureux est réalisé.
Maintenant que vous en savez plus sur cette unité prestigieuse, souhaitez-vous visiter ses quartiers ? Connaissiez-vous la garde ? N’hésitez pas à donner votre avis sur cette unité de cavalerie en laissant un commentaire.
Maëva M.
Sources texte :
Gendarmerie.interieur.gouv.fr 1, 2
Insitu.revues.org
Cultival
Sources images :
Wikimédia.org 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8