Critique de livre : Mensonges d’été de Bernhard Schlink

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Le mensonge est un thème qui concerne tout le monde. Mensonges d’été est un roman écrit par Bernhard Schlink et constitué de sept nouvelles qui permettent d’appréhender sept formes de mensonges à travers des histoires et des personnages fascinants ! Intrigués ? Venez en découvrir un peu plus !

Mensonges d'été de Bernhard Schlink

Présentation de Mensonges d’été de Schlink

Titre : Mensonges d’été

Titre original : Sommerlügen

Auteur : Bernhard Schlink

Traduit de l’allemand par Bernard Lortholary

Éditeur : Gallimard

Année de parution : 2012

Genre : Roman – Nouvelles

Nombre de pages : 290

Bernhard Schlink, auteur de Mensonges d’été

Bernhard Schlink est un auteur allemand né le 6 juillet 1944. Il a fait des études de droit et est ensuite devenu enseignant d’université. Il publie son premier roman, Brouillard sur Mannheim (Selbs Justiz), en 1987 en Allemagne. Il reçoit son premier prix littéraire, le prix Glauser, en 1989 pour son roman Le Nœud gordien (Die gordische Scheife).

Bernhard Schlink se fait connaître à l’international grâce à son quatrième roman, Le Liseur (Der Vorleser), traduit en près de 40 langues et adapté au cinéma en 2008. Ce livre est publié en 1995 en Allemagne et en 1996 en France. C’est le premier ouvrage de Bernhard Schlink, traduit en français, qui lui ouvre de nombreuses opportunités, puisque plusieurs de ses romans sont par la suite traduits.

C’est finalement en 2010 qu’il publie, en Allemagne, Mensonges d’été (Sommerlügen), son dixième et dernier roman, qui paraît en 2012 en France.

Mensonges d'été écrit par Bernhard Schlink

Résumé de Mensonges d’été de Bernhard Schlink

Mensonges d’été est un recueil de sept nouvelles, dont chacune aborde le thème du mensonge dans un contexte particulier.

Mensonges d’été de Schlink : arrière-saison

Susan et Richard, deux quarantenaires célibataires, se rencontrent à la fin de l’été et ne se quitteront plus. Ce couple s’est construit autour d’un premier ressenti et des apparences d’une passion amoureuse dévorante. C’est pourquoi les deux protagonistes essaient de ressembler à l’idéal de l’autre. Susan et Richard ont peu de temps pour se découvrir, les vacances se terminant rapidement.

La perfection apparente de leur couple depuis leur rencontre dissimule quelques arrangements avec la vérité. Le désir et l’envie de ne plus se quitter sont à l’origine de plusieurs mensonges et questionnements personnels.

Dans cette nouvelle, le mensonge vient de l’envie de plaire et de ne pas décevoir, de correspondre à ce que l’autre attend.

Mensonges d’été de Schlink : la nuit à Baden-Baden

Un homme, écrivain de Francfort, est partagé entre deux femmes. D’un côté, Thérèse, une amie qui attendrait de lui plus que cette relation. De l’autre, Anne, sa compagne depuis 7 ans, vivant à Amsterdam, mais voyageant beaucoup, avec qui tout est plus compliqué.

Tout commence lorsque, pour la première représentation d’une de ses pièces, il passe quelques jours avec Thérèse, dans la même chambre d’hôtel, dans le même lit. Il ne s’était rien passé, mais pour éviter les crises de jalousie d’Anne, il ne lui dit rien.

Le mensonge commence petit, en oubliant simplement de préciser quelle est sa relation exacte avec les autres femmes, puis grandit jusqu’aux véritables cachotteries. C’est ici un moyen d’éviter les justifications ou la méfiance excessive.

Mensonges d’été de Schlink : la maison dans la forêt

C’est l’histoire d’un couple d’écrivains : la femme, Kate, connaissant le succès et l’homme, qui se retrouve davantage père au foyer qu’écrivain. Ils ont ensemble une fille, Rita. Kate prend beaucoup de temps pour écrire et s’occupe peu de sa famille, ce qui agace son mari. Ils décident donc de partir vivre loin de la ville pour se recentrer sur eux-mêmes, le but non avoué de l’époux étant de les isoler du reste du monde.

Ils déménagent donc tous les trois à la campagne, loin de la suractivité new-yorkaise, pour se retrouver. C’est la première étape du plan du père pour garder sa famille auprès de lui et rien que pour lui.

Peu à peu, l’escalade de mensonges pour avoir la vie qu’il souhaiterait commence. Des mensonges utilisés pour essayer de trouver le bonheur et pour que la réalité corresponde à ses attentes…

Mensonges d’été de Schlink : l’inconnu dans la nuit

Jakob Saltin rentre de New York vers Francfort. À l’intérieur de l’avion, son voisin commence à lui parler, à lui raconter son histoire, celle d’un homme recherché par la police. Jakob écoute cet inconnu dans la nuit lui raconter sa propre version de ce qui s’est passé, de cette histoire mal interprétée par les journalistes.

Naît alors entre les deux hommes une certaine confiance et Jakob se surprend à vouloir aider cet inconnu, peut-être même est-il devenu son ami après s’être confié à lui ?

Où se cache ici le mensonge et dans quel but a-t-il été employé ? Une seule version d’une histoire, qu’elle vienne des médias, de la police ou de l’accusé lui-même peut-elle être la vérité ?

Mensonges d’été de Schlink : le dernier été

Thomas Wellmer est atteint du cancer et vit alors son dernier été. Il a décidé de tout organiser pour que celui-ci soit parfait, pour que tous les ingrédients du bonheur soient réunis : sa femme, ses enfants et petits-enfants, un vieil ami et un cocktail qu’il pourrait prendre discrètement pour en finir avec la vie et la douleur.

Entre bonheur et illusion, partage et secrets, bonnes intentions et mensonges, Thomas fait de ce dernier été un été particulier…

Il y a toujours des périodes de la vie où l’on pense que le mensonge est la solution pour protéger ses proches… Encore faut-il se poser la question de ce qu’ils préfèreraient et des conséquences s’ils le découvraient…

Mensonges d’été de Schlink : Bach à Rügen

La mésentente entre un père et un fils, cause d’un mal-être partagé, amènera ce dernier à vouloir changer la situation. Voulant se rapprocher de son père, il essaye d’apprendre à mieux le connaître. Il décide donc d’organiser un voyage en sa compagnie, au bord de la mer, pour aller à un festival sur Bach.

Les voilà partis vers Rügen tous les deux. Afin d’éviter les disputes concernant la politique, grand sujet de discorde entre les deux hommes, le fils pose des questions tout d’abord générales, puis de plus en plus personnelles à son père. Ce dernier commence par esquiver les questions, puis peu à peu répond. Une relation distante naît alors entre eux.

Ne rien dire à ses enfants, par habitude ou par peur de les décevoir, est une forme de mensonge, de même que se refermer sur soi-même et ne rien partager. Le vieil homme est ici confronté à ses secrets et doit parler pour ne pas perdre définitivement son fils.

Mensonges d’été de Schlink : le voyage vers le sud

Nina vit en maison de retraite, où ses enfants et petits-enfants viennent la voir régulièrement. Un jour, elle décide de faire un voyage vers le sud afin de retourner dans la ville où elle a fait ses études. Elle est alors confrontée à son premier amour, à ses souvenirs quelque peu effacés et surtout à ses mensonges.

Cette femme a déformé ses propres souvenirs pour se convaincre d’avoir fait le bon choix dans sa vie… Choix qui la rattrape alors…

Le mensonge peut donc concerner les autres, mais est aussi un rapport à soi-même, et ce sont parfois ces tromperies qui font le plus de dégâts.

Critique de Mensonges d’été de Bernhard Schlink

La première chose qui m’a interpellée dans Mensonges d’été,  c’est qu’il soit écrit sous forme de sept nouvelles de moins de cinquante pages chacune. Cela permet à Bernhard Schlink d’exposer de nombreuses situations très différentes en assez peu de pages. Très rapidement, le décor est posé, les personnages sont présentés et l’histoire démarre.

Le fil rouge du mensonge m’a réellement plu. Les premières nouvelles nous montrent un mensonge assez évident. Nous sommes en quelque sorte le menteur, nous savons à qui il ment et pourquoi. Mais peu à peu, il se fait plus abstrait, j’étais moins sûre de savoir qui calomniait et pourquoi. Cela appelle à une réflexion sur cette action, sa raison, ses conséquences et ses formes. Je pense que tout le monde a déjà menti, même des petits mensonges, de petites tromperies sans conséquences pour ne pas blesser, c’est donc un roman qui s’adresse à un tout le monde.
Les nouvelles sont très différentes les unes des autres, mais au-delà du mensonge, les thèmes de l’amour ou de la famille reviennent régulièrement.

Toutes les nouvelles se terminent assez brusquement. On apprend un dernier élément, une dernière action d’un des personnages, puis plus rien. Au début, j’ai eu l’impression de rester sur ma faim, à vouloir savoir ce qui allait arriver à ces personnages, que j’avais suivis pendant quelques dizaines de pages. Puis, finalement, cette fin permet simplement de laisser libre cours à l’imagination, à se demander si c’était bien ou mal, à se rendre compte qu’il n’y a pas une bonne ou une mauvaise décision.

La nouvelle que j’ai préférée est Dernier été. Cet homme malade du cancer qui veut que son dernier été soit parfait, plus parfait que tous les autres, m’a beaucoup touchée. Il souffre, souhaite partager des choses avec ses petits-enfants et ses enfants, mais veut aussi revivre avec sa femme, se rapprocher d’elle et la toucher à nouveau. Il est convaincu que son mensonge est utile pour protéger sa famille et faire que ce dernier été soit parfait, ce qui pose une question importante : doit-on mentir pour protéger les autres ? Ne seront-ils pas déçus, si ce n’est en colère, en l’apprenant ? Il s’agit d’une histoire touchante par la sincérité qui s’en dégage. La fin de cette nouvelle m’a elle aussi beaucoup émue, je vous conseille réellement de la lire !

Ainsi, Mensonges d’été de Bernhard Schlink amène à une réflexion sur le mensonge à travers ces différentes nouvelles. Pensez-vous que nous sommes tous des menteurs, que cette attitude est réellement une solution ?

Avez-vous déjà lu ce livre ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? Si vous ne l’avez pas lu, en avez-vous l’intention ?

Ursuline

Sources texte :

Wikipédia : Bernhard Schlink

Sources images :

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1 réflexion sur “Critique de livre : Mensonges d’été de Bernhard Schlink”

  1. Très belle analyse, et très belle critique ! 🙂 Merci pour cet article ! Quand j’aurai terminé tous ceux que j’ai à lire, je m’attellerais bien à celui-ci 😀

     

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