L’aspirine

aspirin de la société bayer
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L’aspirine, ou l’acide acétylsalicylique de son nom scientifique, est aujourd’hui un médicament de la vie courante que l’on prend régulièrement sans avis médical. Mais qu’est-il réellement et comment l’a-t-on découvert ? Si les réponses vous intéressent, lisez la suite de cet article !

boite d'aspirine

L’aspirine, qu’est-ce que c’est ?

C’est tout simplement un médicament utilisé dans la vie quotidienne pour soigner les douleurs comme les maux de tête ou pour faire tomber la fièvre. Dans certains cas, elle est même utilisée pour fluidifier le sang et ainsi éviter les agrégats plaquettaires (c’est-à-dire la coagulation du sang).

 

L’aspirine : son origine

Le terme scientifique d’acide acétylsalicylique vient du latin salix qui signifie saule. Pourquoi parler de saule ? Tout simplement parce que cette substance a été découverte pour la première fois dans l’écorce de cet arbre.

Le nom commun vient du brevet déposé en mars 1899 par la société allemande Bayer, sous le nom d’Aspirin. Nous fêtons donc cette année les 115 ans de l’aspirine !

 

L’aspirine : son histoire

Nos ancêtres connaissaient les vertus thérapeutiques du saule depuis l’Antiquité. En effet, en 1500 avant J.-C., les Égyptiens se servaient déjà de décoctions à base de feuilles de saule pour soulager les maux tels que la fièvre.

Vient ensuite le tour d’Hippocrate (460 à 377 avant J.-C.), médecin grec dont tout le monde a entendu parler. Cet homme utilisait les feuilles de saule en tisane pour traiter les symptômes évoqués précédemment.

Sans plus de précisions, les historiens affirment que les Romains connaissaient également les propriétés de cet arbre et s’en servaient très régulièrement.

Le temps poursuit son œuvre et il n’y a plus rien de mentionné sur le saule et ses vertus jusqu’en 1763, année durant laquelle le religieux Edward Stone présente un mémoire devant la Royal Medicine Society, dans lequel il relate les expériences qu’il a menées. Toutes les quatre heures, Mr Stone a administré de l’écorce de saule réduite en poudre à environ cinquante patients. Les tests furent très concluants quant à la baisse significative de la fièvre. Pour l’époque, c’est une découverte très importante, car la fièvre n’était alors guérie que grâce à l’écorce du Pérou qui commençait peu à peu à devenir rare et très chère.

En 1829, c’est en France que le terme de salicyline est pour la première fois prononcé par le pharmacien Pierre-Joseph Leroux. En effet, il a fait bouillir de l’écorce de saule avec de l’eau et en a obtenu des cristaux qu’il décide de nommer salicyline.

Pierre-Joseph Leroux aurait fêté lui aussi son anniversaire en mars, tout comme l’aspirine et le Mag’, puisqu’il a vu le jour le 25 mars 1795 à Vitry-le-François, dans la Marne.

La première personne à obtenir réellement la molécule d’acide acétylsalicylique est Charles Frédéric Gehrardt. En 1853, il provoque, sans le vouloir, l’acétylation (réaction chimique) de la salicyline et obtient donc l’acide acétylsalicylique. Mais son composé n’est pas assez pur pour être utilisé convenablement et Gehrardt meurt trois ans plus tard, ses travaux tombent alors dans l’oubli.

La première synthèse chimique de l’acide salicylique date de 1859 et est faite par Adolph Wilhelm Hermann Kolbe, un chimiste allemand, mais malheureusement, malgré ses propriétés antalgiques (contre la douleur) et antipyrétiques (contre la fièvre), cette substance provoque de violentes brûlures d’estomac, ce qui est un effet secondaire non négligeable.

Arrive alors Felix Hoffmann, un chimiste allemand travaillant pour la société Bayer, qui reprend les travaux de Gehrardt arrêtés brutalement. Il réussit à produire de l’acide acétylsalicylique pur et présente les résultats de ses travaux à la direction. Celle-ci entame alors les tests sur des grenouilles. Malheureusement, ces tests ne sont absolument pas concluants et l’idée est une nouvelle fois abandonnée. Mais Hoffmann n’en reste pas là et fait ses propres tests. Il commence par en donner à son père qui souffre de rhumatismes chroniques, puis fait le tour de ses amis médecins et dentistes qui le suivent et testent ainsi le produit sur leurs patients. Au bout de deux années d’essais, le corps médical est convaincu et obtient le début de la commercialisation de l’acide acétylsalicylique en accord avec Bayer qui reconnaît alors être passé à côté de quelque chose et dépose le brevet en mars 1899.

chimiste allemand felix hoffmann

L’Aspirin voit alors le jour en Allemagne et met neuf ans à arriver en France, commercialisée par la société des Usines du Rhône. Mais avec l’arrivée de la Première Guerre mondiale et de la défaite de l’Allemagne, le traité de Versailles signé en 1919 stipule que le procédé de fabrication devient de l’ordre du domaine public pour certains pays comme la France ou les États-Unis.

aspirin de la société bayer

Quelques années plus tard, en 1949, certains dirigeants de Bayer se lient pour dénoncer ce traité leur ayant pris les droits sur leur découverte, mais ils seront ignorés jusqu’en 1999, date à laquelle des études sont ouvertes, donnant à Eichengrün, un supérieur d’Hoffmann, l’idée originale de la synthèse de l’acide acétylsalicylique. Bayer publie un communiqué pour dénoncer cette théorie, mais depuis, les choses en sont toujours au même point.

 

L’aspirine aujourd’hui

115 ans après le dépôt de brevet, où en est-on avec l’aspirine ?

Il y a toujours de nombreuses recherches, qui ont par exemple valu un prix Nobel en 1971 à John Vane et Priscilla Piper qui découvrent que l’aspirine est un inhibiteur des prostaglandines (molécules intervenant dans la circulation sanguine, les sécrétions gastriques ou la contraction de l’utérus lors de l’accouchement). Quant à elle, la découverte de l’effet anticoagulant date de 1967.

Cependant, il a également été mis en évidence que son effet fluidifiant sur le sang était un effet secondaire indésirable sur certaines personnes, comme les hémophiles ou les personnes ayant des ulcères gastriques, l’aspirine pouvant provoquer des hémorragies chez ces personnes sensibles.

Les femmes enceintes doivent elles aussi éviter de prendre de l’aspirine à partir du moment où le troisième trimestre est entamé, car cela pourrait entraîner des insuffisances rénales ou des troubles cardio-vasculaires pour le fœtus.

Tous ces effets secondaires font que si l’aspirine était proposée aujourd’hui, les firmes pharmaceutiques ne seraient probablement pas autorisées à la mettre sur le marché.

Mais aujourd’hui, en 2014, l’aspirine reste l’un des médicaments les plus utilisés au monde, avec une consommation mondiale annuelle de 40 000 tonnes, dont 2 000 tonnes pour la France.

Saviez-vous tout cela sur l’aspirine ? Faites-vous partie de ces Français qui en prennent régulièrement ? Dites-nous tout !

 

Justine Boucher

 

Sources texte

Wikipédia

Le Parisien

Jf-Noblet.fr

Larousse

Comment ça marche

 

Sources images

Maxi Mag

Blogs houstonpress

Wikipédia

6 réflexions sur “L’aspirine”

  1. Non, étant suisse, je ne fais pas partie de « ces Français qui en prennent régulièrement ». Je n’en prends en fait jamais. 😉

     
  2. Chevalerie

    Je pense que beaucoup de gens en prennent pour pas grand-chose. Personnellement je n’en prends jamais.
    Le « trou » historique (entre les Romains et le XVIIIe siècle) est assez indicateur sur l’Histoire de la médecine…

     
  3. Je crois que je n’en ai jamais pris … Je suis plutôt paracétamol ^^ Et je n’en prends jamais, car une amie en avait pris un jour où elle était indisposée. Et comme mentionné dans cet article, ça fludifie le sang … Donc ce n’était pas top pour elle 🙂

     
  4. J’avoue ne pas prendre que de l’aspirine (j’ai une petite préférence pour les « flash » de chez Nurofen pour un effet plus rapide…), mais l’aspirine est visiblement le plus « ancien » !
    Mais sans aucun doute nous faisons une surconsommation de tous ces médicaments pour calmer tous nos maux plus facilement :s

     

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