Le kamishibai

Kamishibai fermé
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Non, ce mot n’est pas du chinois… quoique !

Le kamishibai (aussi appelé kamashibai) est, certes, un nom difficile à prononcer à la première lecture (ainsi qu’à retenir), mais c’est aussi un ‘‘mini théâtre’’ transportable. Vous voulez en savoir plus ? Suivez-moi !

 

Qu’est-ce qu’un kamishibai ?

Vous voyez tous à quoi ressemble un théâtre de marionnettes ? Eh bien c’est à peu près la même chose, sauf qu’à la place des marionnettes, il y a des planches de dessin, accompagnées du texte que l’on doit conter.

La structure du théâtre est donc composée de la manière suivante : ce sont deux cadres en bois reliés par les coins, à l’intérieur desquels on glisse les planches de dessin. Grâce à deux ou trois rabats, on peut dissimuler une partie de l’image pour garder un certain suspens.

 

Kamishibai ouvert

 

En effet, imaginez que sur le dessin apparaît un loup à droite, un agneau à gauche et que vous commencez par ‘‘Le gentil petit agneau se reposait tranquillement dans la prairie’’, on s’imagine tout de suite en voyant le loup qu’il ne va pas faire long feu.

On cachera donc la partie droite montrant le loup.

Pour parler des planches de dessin, les deux faces sont utilisées. Sur le recto de chaque première planche se trouve le dessin qui est montré aux spectateurs. Il est aussi présent, en miniature, sur le verso de chaque dernière planche, accompagné du texte à lire ainsi que des indications telles que la voix à utiliser durant la lecture, les bruits à rajouter, les parties de la structure qui sont à ouvrir, etc.

Ce système cumule beaucoup d’autres avantages : tous les spectateurs peuvent suivre l’histoire en images en même temps que l’écoute, c’est à dire que le conteur ne doit pas couper son histoire pour alterner la lecture dans le livre et montrer les images pour que tout le monde puisse voir (bonjour le torticolis). Aussi, celui-ci, s’il est timide, peut très facilement se cacher derrière, comme pour un véritable théâtre de marionnettes !

 

Kamishibai fermé

 

 

L’histoire du kamishibai

Le kamishibai serait apparu au XIIe siècle dans les temples bouddhistes. Les moines bouddhistes utilisaient son ancêtre pour partager des histoires dotées de moralité, un peu comme des fables, sauf qu’elles étaient représentées sur des ‘‘rouleaux de dessins’’ (aussi appelés ‘‘Emaki’’).

Il se fait peu à peu oublier, mais il revient ‘‘à la mode’’ au XIXe siècle. Malgré cela, c’est seulement en 1923 qu’apparaît en Asie la première histoire pour kamishibai destinée aux enfants, sous le nom d’ ‘‘Ögon Bat’’ (la chauve-souris d’or) inspirée des mangas en général.

L’âge d’or du kamishibai est sans doute arrivé aux alentours des années cinquante. Environ cinquante mille conteurs se déplaçaient dans tout le Japon, leur kamishibai dans le dos, pour partager les histoires d’ ‘‘Ögon Bat’’ (qui étaient écrites par différents auteurs). Souvent, les mangakas (auteurs de mangas) débutaient avec un kamishibai, comme par exemple Shigeru Mizuki (auteur de mangas d’horreur), Sampei Shirato ou encore Göseki Kojima.

Quelques années plus tard, la télévision (qu’on surnommait au début ‘‘kamishibai électrique’’) et les médias eurent raison de ce système. Mais aujourd’hui, il est encore utilisé régulièrement chez nous, lors de mouvements de jeunesse, dans les crèches, les écoles, certaines plaines de vacances, etc.

 

Ögon bat

Ce premier héros du kamishibai pour enfants n’a pas toujours eu la même tête, les mêmes buts ou encore le même auteur.

En effet, au départ, il est créé par Takeo Nagamatsu vers les années 1930 et apparaît comme un héros un peu terrifiant, mais fidèle à son rôle de ‘‘gentil’’.

Au fur et à mesure du temps et des différents auteurs, Ögon bat est dessiné avec un corps entièrement doré, une cape noire et rouge ainsi qu’un bâton magique dont il se sert pour combattre ses ennemis. De plus, il est fidèle à une fille qui va, tout au long de ses aventures, pouvoir l’appeler dès qu’elle aura un problème.

 

Le héros Ögon bat

 

Ensuite, grâce à une adaptation en film, on en apprend un peu plus sur ses origines. On découvre qu’il était prêtre durant sa vie mortelle et serait revenu à la vie, ou du moins serait devenu un mort-vivant, suite aux fouilles des ruines de l’Atlantide.

Sans doute influencé par les souvenirs de son ancienne vie, il mettra ses pouvoirs au service du bien.

Plus tard, on fera des séries animées ainsi que des mangas sur ses aventures.

 

Zoom sur quelques célébrités liées au kamishibai

Shigeru Mizuki

De son vrai nom Shigeru Mura, cet homme a commencé sa carrière en se baladant pour présenter des histoires, muni de son vélo et du système en bois, sujet de cet article.

Cet homme a malheureusement perdu son bras gauche durant un bombardement. Gaucher depuis tout petit, il devra réapprendre à écrire et devra dessiner de sa main droite pour pouvoir poursuivre son rêve.

Il deviendra auteur de manga et de kamishibai dans les années cinquante. Son manga le plus populaire restera ‘‘Kitaro le repoussant’’ qui sera en plus du manga, adapté en anime, en film et en jeu vidéo. Il raconte donc l’histoire d’un chasseur de Yôkai (monstres, démons…), tout ce qu’il y a de plus banal, bien sûr.

Il recevra deux fois le prix du manga Kodansha (prix récompensant les meilleurs mangas parus dans l’année). La première fois en 1965 pour ‘‘Terebi-kun’’ et la deuxième fois pour ‘‘Showa-shi’’ en 1989. Le jury du festival d’Angoulême, en France, lui attribuera également un prix en 2007 pour ‘‘NonNonBâ’’ et le prix du patrimoine en 2009 pour ‘‘Opération Mort’’.

Pour parler de ‘‘NonNonBâ’’, c’est en fait une histoire qui raconte un peu la vie de l’auteur, quand il était jeune, avant la guerre. Il parle d’une grand-mère qui raconte souvent des histoires de Yôkais au petit garçon dont elle a la charge.

A Sakaiminato, la ville où est né notre mangaka, il y a eu pas mal de changements. Autrefois ville de pêcheurs, elle est devenue une ville touristique où l’on peut retrouver quelques cent-vingt statues à l’effigie de Yôkais dans la rue qui mène à un musée destiné à Shigeru Mizuki (le ‘‘Mémorial Shigeru Mizuki’’). Tout cela attire près d’un million de touristes par an.

Aussi, en France, on ne trouve qu’un seul dictionnaire regroupant tous les Yôkais, et c’est celui même de l’auteur.

 

Sampei Shirato

Il commence lui aussi dès ses dix-huit ans à dessiner des histoires pour son kamishibai, fort motivé par le fait de rattraper son père (le peintre Toki Okamoto). Mais ce n’est qu’après cinq ans qu’il commencera à publier ses dessins, et il lui faudra deux ans de plus pour débuter l’écriture de son tout premier manga.

Durant toute sa carrière, il écrira des aventures de ninjas en mélangeant cela à l’histoire de son pays.

Il publiera certaines de ses créations dans les magazines japonais Garo et plus tard, dans Big Comic.

Il sera assisté par un autre utilisateur de kamishibai, Göseki Kojima, pour son manga Kamui-den (ou La légende de Kamui). Celui-ci sera son œuvre la plus connue.

 

 

Personnellement, j’ai découvert le kamishibai lors d’une formation d’animateur. Je trouve cet ‘‘outil’’ bien pratique et très ludique !

Et vous, le kamishibai faisait-t-il partie de votre culture générale ? Ou venez-vous tout simplement de le découvrir grâce à cet article ? Quoi qu’il en soit, n’hésitez pas à partager votre opinion, en laissant un commentaire !

 

JustOneAlien

Sources :

Wikipédia

Wikipédia 2

Carnet de l’animateur

Deuxième émission de + ou – geek ou Erell parlera de Yökai et de Mizuki Shigeru.

Kamishibais.com

6 réflexions sur “Le kamishibai”

  1. Si, si, ce mot est du « chinois » et pour faciliter la lecture, je pense qu’il n’est pas inutile de le remplacer par « truc » au lieu de bloquer dessus 106 ans haha
    En tout cas je ne connaissais pas du tout le Kamimachintruc mais ça a l’air vraiment sympa mais j’aimerais bien en voir un jour, ça a l’air de changer de ce qu’on peut rencontrer habituellement !

     
  2. JustOneAlien

    Le but c’est de faire connaitre le kimishibai, pas d’en parler en le traitant de « truc » O:)
    Malheureusement on le voit rarement dans la vie de tout les jours. On peut en acheter dans certains magasins mais ça se trouve pas partout, et encore moins des représentations. Et actuellement, c’est surtout utilisé dans les milieux scolaires ou de vacances, donc pour des jeunes enfants. Mais en fouilliant bien on devrait pouvoir trouver quelque chose de moins enfantin !
    Et non, c’est pas du chinois… C’est Japonais ! =D

     
  3. J’crois que je n’arrive pas à me faire au mot, même si j’ai lu l’article plusieurs fois Oo’ Faut se concentrer pour le lire :p
    Oué, c’est dommage que ça soit si peu répandu, tu penses que ça peut se trouver sur internet des « représentations » ?

     
  4. JustOneAlien

    Il suffit de décortiquer le mot plusieures fois et ça devrait aller =p
    Je t’avoue que je n’en sais rien, mais il y a peu de chances je pense…

     
  5. Je viens de découvrir l ‘existence du kamishibaï . oui , le mot est difficile comme tous les mots étrangers à trois syllabes au moins . mais comme il est écrit juste au dessus , dans la barre de recherche, je le trouve sous les yeux . L ‘aventure du kami , j ‘abrège, me plait . J ‘aimerais en acquérir un , coloré , . Les planches, je les fabriquerais moi – même après en avoir acquises quelques une . Je préfererais qu ‘elles soient japonaises ; pouvez vous m ‘indiquer des liens pour trouver tout cela ?
    Je vous remercie de votre article que je trouve assez complet et puis , de votre bonne volonté et courtoisie aussi .
    Merci !

     
  6. MrsMinette

    J’ai adoré ton article ! Super intéressant, je ne connaissais pas du tout le kamishibai (j’ai triché pour l’écrire, c’est marqué dans le lien…).
    Etant enseignante en primaire, ça me donne des idées pour les arts visuels, c’est super !
    On pourrait s’en faire un en carton assez facilement…
    En tout cas, merci pour cet article =D

     

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