Le séisme de Kobé

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Kyoto, pendant l’hiver 1995. Akihito, 8 ans, se réveille, sorti du sommeil par les violents tremblements de son lit, des murs de sa chambre, de sa maison tout entière. « Mama ! Mama ! ». Akihito court se réfugier sous une table. Tout tremble. Des heures passent, pendant lesquelles la Terre tremble, se calme, puis tremble à nouveau. La peur l’envahit.

 Dans l’article qui suivra sera décrit le séisme qui frappa la ville de Kobé au Japon en 1995.

La ville en quelques mots

La ville se situe sur l’île de Honshu, près d’Osaka.

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Elle compte aujourd’hui plus d’1,5 millions d’habitants. Kobé est une ville cosmopolite, ce qui résulte de sa relation ancienne avec l’Occident, établie à la fin des années 1860. Elle a longtemps abrité le plus grand port du Japon, maintenant dépassé par cinq autres ports, dont son voisin d’Osaka, après le séisme de 1995. De nombreux étrangers s’y sont établis : ils sont aujourd’hui environ 45000. Le quartier Européen de la ville est d’ailleurs très réputé au Japon.
Kobé est également souvent associée à la mode et particulièrement au style fashion. La « collection Kobé », notamment, s’exporte dans l’ensemble du Japon et même à Shanghai, en Chine.

La légende

Légende

Le Japon est une Terre de Légendes. La légende du Namazu (poisson-chat géant) date du XVIIe siècle. On expliquait la fréquence des tremblements de terre japonais par la position du Japon, sur l’échine de l’animal logé dans les profondeurs de la Terre. Ainsi, aux mouvements brusques du poisson s’associaient les tremblements de terre qui secouaient le pays.
Seul le Dieu Kashima a le pouvoir de le maintenir en place grâce à son épée. Mais le Dieu n’est pas infaillible ; lorsqu’il relâche son attention, le Namazu en profite pour causer de nouveaux séismes.

Le séisme

La ville de Kobé ne faisait pas partie des villes classées à fort risque de séisme, et donc n’était pas aussi bien préparée à l’événement que d’autres villes japonaises.
Pourtant, à 5h46 du matin, le 17 janvier 1995, c’est un séisme de magnitude 7.3 sur l’échelle ouverte de Richter qui se déclenchait, et dont l’épicentre se trouvait à faible profondeur, sous le port. Ce séisme a été suivi d’une quinzaine de répliques. Malgré leur moindre intensité, les répliques d’un séisme sont destructrices pour les bâtiments déjà fragilisés par la première secousse.
Lors d’un séisme, les secousses ont principalement lieu sur le plan horizontal et, de façon moindre, sur le plan vertical. Le séisme de Kobé contredit la règle : la ville a subi des secousses verticales atteignant un mètre tandis que les secousses horizontales étaient moins importantes que la moyenne.

Pourquoi un séisme si violent ?

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Sur cette carte on voit les quatre plaques lithosphériques en action au Japon. Les démarcations entre les plaques sont des failles ; leur confrontation risque à tout moment de provoquer un séisme.
On sait que Kobé n’était pas classée dans les villes particulièrement à risque. En effet, la faille sur laquelle elle se trouvait, entre la plaque eurasienne et la plaque des Philippines, n’avait jamais joué : malgré la très importante quantité d’énergie emmagasinée, elle était peu connue.
On ajoute à cela la faible profondeur de l’épicentre pour obtenir un cocktail détonnant lors du déclenchement du séisme.

La faille

 

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Bilan et reconstruction

Le bilan humain fait état de 6000 morts. La ville a été détruite par les premières secousses, qui ont aussi fragilisé certains bâtiments plus solides. Elle a aussi été endommagée par les flammes, attisées notamment par les canalisations de gaz brisées par le séisme. On a comptabilisé 104 000 maisons totalement détruites, 130 000 autres endommagées, ainsi que de très nombreux sans-abri et chômeurs. Les quartiers aux habitations précaires, à l’ouest de la ville, ont été complètement dévastés.

Un programme de reconstruction sur 10 ans a été lancé après le désastre, nommé Plan Phénix. Il s’agissait de construire des logements, de réhabiliter les infrastructures publiques et de relancer l’industrie de la région de Kobé. Le redémarrage a été rapide : fin 1996, soit moins de deux ans après le séisme, les trains fonctionnaient de nouveau (pourtant, les rails avaient été déformés et la gare s’était effondrée sous l’effet des secousses). Le port avait été détruit à plus de 90% et il était complètement remis en état en 1997. Le plan comprenait aussi la mise aux normes antisismiques des bâtiments qui avaient résisté au séisme et des nouvelles constructions.

Aujourd’hui, il est difficile, en regardant des photos de Kobé reconstruite, de l’imaginer, il y a 14 ans, anéantie par le séisme.

Pour aller plus loin :

Un documentaire réalisé par l’équipe de C’est pas sorcier sur les mécanismes des séismes et les conduites à tenir : Plan du séisme

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