Les légendes urbaines animalières

légende ou réalité
Notez cet article :

Que vous viviez en France, en Belgique, au Canada ou bien encore en Papouasie-Nouvelle-Guinée, vous n’êtes pas sans savoir que vous êtes entouré de bestioles de tous poids, aspects et tailles.
Mais saviez-vous qu’il existe dans nos grandes villes des animaux dont vous ne soupçonniez même pas l’existence ? Aujourd’hui, je vais vous parler de certains animaux de nos métropoles… Alors, légende ou réalité ?


Les grillons parisiens 

Grillon Parisien

Il arrive que dans le métro parisien, nous entendions des bruits étranges… Ampoules qui grésillent, arrivée du métro ou plus simplement hallucinations ? Que nenni, il y a réellement des grillons dans le métro parisien ! Alors comment ces petites bêtes sudistes ont-elles pu atterrir dans les voies ferrées du métropolitain ?

Les Gryllidae, plus communément appelés « grillons », sont de petits insectes originaires d’Afghanistan. Ils sont arrivés dans le sud de la France dès le Moyen Âge, par voie maritime. Très rapidement, grâce au transport de marchandises sur le territoire, ils ont élu domicile dans les fours à pains de la capitale. En effet, chaleur et nourriture étant au rendez-vous, les insectes ont donc pu se construire un parfait nid douillet.

La construction du « métropolitain » parisien coïncide avec la disparition des fours à bois au profit de l’énergie électrique et, c’est ainsi que les grillons ont posé leurs valises dans les souterrains du métro. Cependant, les grillons sont exigeants et ne croyez pas qu’ils ont été chassés de chez eux pour retrouver une situation moins agréable ! En effet, dans le métro parisien, les rames ont une chaleur parfaite pour nos bestioles chantantes : à partir de 27°C et jusqu’à 34°C aux heures de pointe ! À vous de juger si c’est plus ou moins sympathique qu’un four à bois qui sent bon le pain.

Le grillon du métro se fait pourtant de plus en plus rare : malheureusement, il est éteint de la ligne 1 du métro de Paris, dont les ballasts (pierres qui recouvrent les rails) ont été remplacés par du béton… La loi Évin (1991), interdisant de fumer dans les lieux de transports public le prive également de sa nourriture favorite : le mégot de cigarette.
Néanmoins, vous pouvez toujours entendre les grillons du métro en tendant attentivement l’oreille dans les stations Robespierre (ligne 9), Opéra (ligne 3) et Saint Lazare (ligne 3), entre autres.

La Ligue de Protection des Grillons du Metro Parisien (LPGMP) tâche de réintroduire des grillons dans le métro parisien et se bat également pour limiter la durée des grèves, qui peut être fatale pour l’insecte : la température des rails du métro baisse alors, ne permettant plus au grillon de survivre… Ce serait fâcheux que cet animal faisant parti du patrimoine parisien disparaisse !

Les alligators new-yorkais 

Alligator
Les grillons, c’est « so 1900 », ne préféreriez-vous pas tomber nez à nez avec un alligator à New-York ?
Cette fois-ci, c’est une véritable légende, car aucun spécimen n’a été officiellement retrouvé dans les égouts new-yorkais depuis cette affaire.

En effet, c’est en 1935 que l’histoire des « alligators new-yorkais » a fait du bruit dans les grandes métropoles : le premier alligator a été vu début février 1935 par un groupe de jeunes dans la 123e rue. L’animal sortait nonchalamment d’une bouche d’égout. La même année, d’autres reptiles du même acabit ont été aperçus à New-York. On en recense à l’époque dans l’East River (détroit qui sépare Long Island de Manhattan et du Bronx), les eaux du Bronx et même dans une station de métro à Brooklyn ! Je ne sais pas pour vous, mais je n’aurais franchement pas aimé tomber nez à nez avec ces bestioles. Visiblement, ils auraient passé un certain temps dans ces eaux sales et seraient assez rapidement devenus albinos à cause du manque de lumière.

Jusqu’ici, l’histoire est crédible. À la suite de ces découvertes, une campagne d’éradication a été menée en 1936, il ne devrait donc plus y avoir aucun alligator qui se balade dans les égouts de la ville.

Or, régulièrement, on lit ou entend des témoignages ici et là, qui parlent d’alligators à New-York. Le zoo de New-York relativise la présence de reptiles du genre dans les égouts de la ville, car comme tous les animaux à sang-froid, ils ont besoin d’une source de chaleur extrême. Mais après tout, les grillons trouvent la chaleur dans le métro parisien, alors pourquoi pas les alligators ?

Par ailleurs, un alligator du Nil a été retrouvé à Paris en mars 1984, après avoir été abandonné par ses propriétaires. L’animal a été confié à l’aquarium de Vannes, en Bretagne. La demoiselle (car c’est une femelle) mesure désormais plus de trois mètres de long, pèse 250 kg et n’a plus besoin de se nourrir de détritus et de rats pour survivre.

Alors, pensez-vous qu’il existe encore des alligators dans les égouts new-yorkais ? Il ne vous reste plus qu’à traquer le reptile pour en avoir le cœur net. Ou pas.

Les renards londoniens 

Renard Londonien

Si vous êtes déjà allé à Londres, vous avez peut-être croisé des renards. Dans nos contrées, les renards observés sont souvent morts. Quand ils ne le sont pas, ils sont sauvages et attaquent les poulaillers (et se retrouvent finalement empaillés). Dans le cas de Londres, ils ont littéralement envahi la capitale anglaise et sont régulièrement tués par les autorités afin d’en réduire le nombre. Comment ces mignons petits animaux roux ont pu proliférer à Londres ?

Les origines de l’arrivée des renards dans les villes anglaises sont floues, mais ce mammifère auraient commencé à élire domicile dans celles-ci dans les années 1940.
Les renards sont des animaux ruraux, mais l’urbanisation s’est développée tellement vite au siècle dernier que les renards se sont retrouvés « coincés » dans les grandes agglomérations du pays. Autrement dit, ils étaient là avant que l’humain ne s’installe et cela pourrait expliquer qu’ils aient si peu peur de lui.

Il y aurait 250 000 renards en Angleterre, dont 33 000 dans les villes et, parmi eux, plus du tiers vivait à Londres.
Ces animaux préfèrent vivre dans les quartiers résidentiels de la capitale, où ils se nourrissent de détritus et se nichent dans les jardins, mais ils aiment également les parcs et certains ont même été aperçus dans les quartiers des affaires.

Mais pourquoi le renard s’entête-t-il à rester ici, alors que la population ne veut pas le croiser et que certains engagent même des « tueurs de renards » afin de se débarrasser de cet animal qu’ils croient hostile ? Eh bien, comme le plus souvent… à cause de la nourriture. Eh oui, c’est beaucoup plus facile de manger des aliments de consommation humaine dans les poubelles et les rues ! Sans parler du fait qu’ils débarrassent aussi les nuisibles des villes (rats, musaraignes etc.). Bref, une super cantine ! Malheureusement, cette vie n’est pas sans risque, car leur espérance de vie est estimée à 2 ans dans les villes contre 14 ans dans leur environnement naturel…

De nombreuses campagnes d’éradications ont eu lieu jusque dans les années 1980, sans succès. Effectivement, contrairement à ce qu’on pourrait penser (à savoir, les renards c’est mignon et tout doux), ils sont vus par certains comme une réelle nuisance et même un danger dans la capitale. On lit de plus en plus de témoignages de familles dont le bébé a été attaqué dans le jardin familial ou dont un renard aurait croqué le doigt dans son sommeil.

Légende ou réalité ? Il y a eu trois attaques de bébés recensées ces onze dernières années : la première s’avérera finalement être l’œuvre d’un chien, la seconde probablement aussi, et la dernière tiendrait du canular. Rien n’a été prouvé concernant les faits divers de ces dernières années.
Heureusement, 86% des Londoniens affirment aimer les renards et 10% les nourrissent régulièrement, comportement qui serait peut-être à éviter.

Ce qui est sûr, c’est que vous ne verrez jamais de militaires patrouillant dans les rues de Londres pour exterminer les renards… contrairement à ce que laissent penser certaines légendes urbaines.

Les loups moscovites 

 

Loup à Moscou

 

On raconte que des loups attaqueraient en plein jour dans le centre-ville de Moscou, comme en attestent des vidéos qui circulent sur le net.

Enfin, des loups… c’est vite dit. Il s’agirait plus probablement de chiens errants dont le comportement tendrait de plus en plus vers celui du loup sauvage.

En effet, il y aurait entre 30 000 et 100 000 chiens errants dans la capitale russe. Des chiffres très vagues puisque aucun moyen de comptage n’a pu être mis en place.
C’est sans compter sur les 12 000 chiens dans les refuges de la ville.

Le souci, c’est que ces chiens se mettent à attaquer de plus en plus fréquemment les humains. Instinct d’attaque, mécanisme de défense ou faim ? Les chercheurs n’en savent pas plus pour le moment. Ce qui est sûr, c’est que six personnes sont mordues chaque jour à Moscou par ces chiens errants, ce qui correspond à pas loin de 2000 morsures par an.

Les chiens errants de Moscou sont donc classés en plusieurs catégories :

  •  Les gentils qui ont peur de l’Homme.

Ce sont des chiens SDF qui ne cherchent pas le contact de l’humain et vivent la nuit en se nourrissant dans les poubelles. Ils ont peur de l’Homme et sont inoffensifs.

  •  Les gentils qui quémandent, appelés « chiens mendiants ».

Ils réclament de la nourriture aux passants. Ils dépendent de l’humain et ne sont donc pas dangereux.

  •  Les gentils-mais-pas-trop, les « chiens de garde ».

Ils vivent généralement dans les parkings, près des commerces et sont nourris par le personnel. Ils sont généralement attachés et se contentent de montrer les dents et de faire peur.

  •  Les méchants, aussi appelés « chiens sauvages » ou maintenant « nouveaux loups ».

Ils évitent l’Homme, mais vivent tout de même dans la capitale. Ils sont dangereux, car ils attaquent en meute.

C’est cette dernière catégorie qui inquiète les chercheurs, car les chiens qui en font partie sont difficilement traçables et évoluent comme des animaux sauvages. Ce sont donc toujours les chiens les plus gentils qui sont mis à la fourrière, car ils se laissent plus facilement approcher et sont moins agressifs.
Visiblement la situation s’est stabilisée depuis quelques années, mais participe d’alimenter les légendes sur des loups sévissant à Moscou…

Alors, connaissiez-vous l’existence de ces animaux improbables dans des grandes villes du monde ? Avez-vous déjà croisé des animaux improbables là où vous habitez ? Dites-nous en plus dans les commentaires !

Audy-Kun

Sources texte

LPGMP

Anecdote du jour.com

Loi Evin

Citymetric

Un Français à Londres

Le Figaro

Beekoz

L’express

Courrier International

Sources image

 Grillons

Alligator
Renard
Loup

5 réflexions sur “Les légendes urbaines animalières”

  1. Chevalerie

    Chouette article !
    Pour les renards, peut-être sont-ils plus « intégrés » et moins peureux à Londres, mais dans de nombreuses grandes villes (françaises aussi) il y a des renards qui vivent cachés, pour les mêmes raisons… Et c’est vraiment triste je trouve.
    Sinon je savais pas pour les grillons, c’est rigolo comme histoire je trouve ^^

     
  2. Il y a même un goupil sur MC! 😉
    Maintenant, vous comprenez pourquoi je prends le thé! (t) 😉

     

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut