« Un été sans musique c’est comme un poisson sans bicyclette » cette phrase de Socrate me revient souvent en tête lorsque je pense à la vie, à la mort et à l’article musique pour la semaine sur le thème « vacances » que je devais écrire. Cette phrase que l’on prête au philosophe grec ou à ma tante Francine (je vous laisse choisir) invite à une véritable réflexion. C’est vrai, au fond : c’est triste un été sans musique. Qui ne sourit pas en repensant aux soirées sur le port, à côté de la plage, où on passait « Ces soirées-là » de Yannick, en roulant ses premières pelles loin des regards des adultes, derrière les buissons pleins d’épines qui avaient eu la bonne idée de passer par là ? On braque, on branche, toi-même tu sais pourquoi…
Alors que serait cette semaine à thème sans une petite invitation musicale pour donner de la couleur à votre été ? Comme il en faut pour tous les goûts, je vais prendre les miens en référence, lesquels restent une valeur plus que sûre.

Les éternelles.

Oui, il y a des chansons qui ne disparaissent pas. Elles se cachent en hiver, tapies dans l’ombre puis reviennent chaque été, depuis des années, sans jamais prendre une ride.

Midnight Voyage – The Mamas & The Papas
Bon, les Mamas & The Papas, on connaît tous California Dreaming, mais Midnight Voyage possède cet avantage : elle ne sent pas le rance ressassé cinquante fois par le pote relou qui vient de découvrir les années 60 et te balance un « eh, ça tu connais ? ». Midnight Voyage possède une légèreté et un entrain bien sentis assortis d’une voix qu’on n’a finalement pas l’habitude d’entendre. Et puis, ça parle de voyage, alors forcément, l’été, ça passe mieux…

Rhiannon – Fleetwood Mac
Ahhhh, Fleetwood Mac. Groupe qu’on oublie bien trop souvent. Un synthé léger et loin d’être ringard qui rend la chanson douce et rythmée avec une petite pointe de nostalgie. Parfaite donc à écouter en vacances avec des ami(e)s pour se retrouver trois semaines plus tard à l’écouter en chialant sous la pluie parce que les cours ont repris et que, quand même, c’était plus que méga chouette, ces vacances.

You’re Sixteen, You’re beautiful and you’re mine – Johnny Burnette
Johnny Burnette. Burnette. OUI, Burnette. Les premiers fous rires passés, il faut quand même reconnaître que cette chanson a l’avantage de combiner deux choses : pédophi… euh pardon, amour et vieux rock. Moins mainstream qu’Elvis Presley, mais tout aussi rétro. Par contre, si vous voulez choper sur cette chanson, vous n’avez que 2 minutes et 1 seconde.

You Can Call Me Al – Paul Simon
Cette chanson c’est toute une histoire. Littéralement. Pour ceux qui parlent anglais, vous pourrez apprécier le talent de conteur de Paul Simon. Pour les autres, sa voix douce, les variations de rythme et la légèreté de la chanson en feront une parfaite bande sonore pour votre été. Sans parler du solo de flûte : épique.

Bon, Caes’, t’as bientôt fini avec ta musique de vieux ?

Evil Ways – Santana
Oui, pardon, mais parler de musiques d’été sans parler de Santana, c’était sacrilège ! Et il fallait bien en choisir une. Tout l’album aurait convenu, mais cette piste a de petits accents cubains qu’on n’avait pas encore trouvé dans le début de sélection. Et puis, pour celles ou ceux qui sortent d’une rupture, ça marche parfaitement niveau paroles (ce qui ne sera pas le cas de la suivante).

Somebody to Love – Jefferson Airplane
J’ai un petit faible pour Jefferson Airplane et j’avoue que je me serais sentie mal au point de n’en plus dormir la nuit s’il n’y avait pas eu l’éternel Don’t you want somebody to love, don’t you need somebody to love ? dans cet article. Parce que, c’est vrai, elle a des parfums d’éternité quand on la hurle à plein poumons un soir d’été en rentrant à pied avec des amis (à une heure où les gens civilisés sont déjà couchés).

Bon, et puis je précise que j’aurais pu rajouter Get Back des Beatles et Wouldn’t it be Nice des Beach Boys, mais j’ai trouvé que ça devenait trop mainstream.

Les Happily ever summer.

Ça c’est la section pour les musiques qui foutent la pêche. Le genre de musique qui ont la formidable capacité de donner envie de se rouler dans de l’herbe fraîchement coupée, en petite robe liberty, tout en riant aux éclats parce que finalement, la vie c’est pas si compliqué. Et la vie ça passe mieux avec de la musique. Et un bon tiramisu (mais ça, ça ne rentre pas dans l’article).

Home – Edward Sharp & The Magnetic Zeros
OUI, je suis désolée, mais elle est incontournable. 80% des lecteurs doivent déjà la connaître mais, sérieusement, qui n’a pas envie de chanter la vie, crier l’amour et monter à poney après cette merveille ? Jane… Alexander…

Like Water – Ladi6
C’est un tout autre style, vraiment. Plutôt pop et R’N’B (et pourtant ce n’est pas d’ordinaire ma tasse de thé), cette chanson a, à mon avis, un vrai rythme et une voix intéressante qui la rendent très agréable à écouter pour se motiver à bouger son boule pendant les vacances.

Brand New Start – Little Joy
Dans la même veine que Sunny Afternoon des Kinks, on commence par une voix légèrement étouffée avec un accompagnement musical discret qui invite à la rêverie sur des paroles romantiques… « Ain’t no lover like the one I’ve got »... (« Y a pas d’autres amant/maîtresse comme celui/celle que j’ai »).

Le groupe Little Joy, formé en 2007.

Amos Moses – Jerry Reed
Dans un autre style, très country, cette chanson ne plaira peut-être pas à tout le monde, mais sa guitare et l’histoire contée plairont à quelques fans de country/vieux rock… ou aux fans de GTA San Andreas qui reconnaitront peut-être cette chanson puisque la musique est jouée par une des stations radio du jeu.

You Make My Dreams – Hall & Oates
Je crois que tout dans cette chanson pousse à sortir et embrasser le monde entier. Le petit clip sorti du film 500 Days of Summer décrira bien mieux que moi tout le bonheur que procure ces 184 secondes de musique… qui peuvent cependant s’avérer très agaçantes si répétées sur une période de temps trop courte.

Mr Blue Sky – Electric Light Orchestra
En plus d’avoir un rythme entraînant et un petit chœur très agréable, l’ode au ciel bleu passe terriblement bien en début de vacances, quand ENFIN, on peut se poser comme une grosse larve au soleil et ne rien faire pendant une journée, tous les examens et nos soucis derrière nous.

Les musiques pour chiller comme une grosse étoile de mer.

Parce qu’un été n’est rien sans ces journées pluvieuses où on reste allongé sur son lit avec un bouquin/un magazine débile/un(e) ami(e) en regardant le temps passer tout en savourant chaque minute qui passe avec une barquette de framboise calée sous son bras.

Astuce : les étoiles de mers peuvent chiller à plusieurs.

California Dreamin – Bobby Womack
Une version bien plus méconnue de California Dreamin, comme ça, si vous êtes frustrés de ne pas l’avoir entendue au moment des Mamas and the Papas, vous en avez une version ici. Et quelle version ! Quelques instruments qui accompagnent une voix mythique ; une pureté extrêmement agréable lorsqu’on n’a envie que d’une chose : une journée de rien.

Summertime ou Here Comes the Sun – Nina Simone
Là je vous laisse le choix. Parce que Nina Simone reste une des plus grandes chanteuses à mon goût, j’ai mis Summertime pour le côté lent, comateux de la chaleur de la Nouvelle Orléans (lieu où la chanson se passe à l’origine) et j’ai ajouté Here Comes the Sun pour le côté réveil doux et sucré.

Playground Love – Air
Musique parfaite pour ne rien faire, assis sous un grand cerisier (un saule pleureur, ça marche aussi), allongé dans l’herbe en regardant le temps passer.

Riders on the Storm – The Doors
Si les trois précédentes pouvaient très bien s’accommoder d’une journée ensoleillée et très chaude, voire trop chaude pour sortir, celle-ci s’écoute quand même presque exclusivement en journée pluvieuse ou nuageuse du moins. L’orage au début, la musique galopante… perfect !

Porque te vas – Jeanette
Celle-ci est bien plus rythmée et « pop » que les précédentes, mais on ne saurait lui en vouloir. Les paroles mélancoliques qui décrivent le chagrin d’amour suite au départ de l’amant rappelleront les journées de spleen après un retour de vacances forcé, où on aurait donné toute notre fortune pour rester encore quelques jours, quelques petits jours sur cette plage, avec ces gens, à rire, faire la fête… (non, non y’a rien de kitch dans le tableau)

La loutre aussi est un animal qui glande avec beaucoup de talent.

Les musiques pour bouger son boule en ayant l’air trop hype.

En été, évidemment, on bouge son boule la nuit, notamment en soirées post-examens ou « soirées d’adieux » pour d’autres qui passent le bac par exemple. Voici quelques conseils musicaux pour éviter de passer pour le gros relou de service qui n’a sur sa playlist que les NRJ Hits 2011.

Bouger son boule avec classe et élégance.

Sally’s Dance, Booty Swing et Ragtime Cat– Parov Stelar
Là aussi, j’en ai laissé trois, mais j’aurais pu en mettre dix. La première pour la voix de Cleo Panther qui vaut le détour, la deuxième pour le « booty » swing qui se pratique quand même vachement plus en été, en maillot de bain ou en petite robe légère et sexy (ouais, le booty swing ça passe moins bien en doudoune).
Et je rajoute Ragtime Cat qui fait partie d’un autre album (Coco n°2) et qui est génialE en soirée si vous aimez l’électro swing. Elle peut mieux passer que booty swing qui n’a pas toujours la basse pour soutenir le rythme, notamment si on veut une soirée où tout le monde danse.

Wash My Hand – Kormac
Toujours dans la veine électroswing qui est en train d’émerger un peu partout en Europe, Wash my Hand est moins travaillée, moins élaborée que l’album Coco n°2 de Parov Stelar mais reste très sympa en soirée.

Saké – Jupiter
Duo parisien génial, qui donne envie de bouger avec une musique originale et qu’on croirait sortie du meilleur des années 80 remixé avec de la bonne électro d’aujourd’hui.

Toop Toop – Cassius
Très sympa pour sauter partout comme une molécule excitée, même si déjà beaucoup entendue.

Idiosyncracy – Osunlade
Minimale électro, il faut aimer, mais quand on aime, celle-ci passe vraiment bien. Mais, comme je l’ai dit, faut aimer.

La musique qui craint et qu’il faut passer en fin de soirée quand plus personne ne surveille la musique.

Je crois que le titre de la section résume assez bien le but de ces chansons. C’est le genre de trucs qu’on garde dans son iPod parce qu’on est incapable de les supprimer, qu’on garde dans l’ombre, juste pour ce moment de gloire : celui où personne ne surveille la musique, où la prise jack est abandonnée et que personne n’est en train de se battre pour mettre sa chanson et qu’on arrive à faire un attentat musical dans la soirée…

Le moment où il faut se cacher très vite parce que tout le monde demande qui est le boloss qui a mis cette musique toute pourrie.

You’re the first, the last, my everything – Barry White
On commence soft, je le reconnais. Barry White ça reste très 80’s, très big love et gros fous-rires parce que « hahaha ça faisait longtemps ». Mais enfin, Mauricienne, c’est moins pire que si c’était plus pire…

Les Magnolias – Claude François
On descend d’un cran, déjà. Sérieux, Claude François en soirée, c’est over blasant parce qu’on a tous UNE seule chanson qu’on peut supporter et que sur 10 invités, ça ne sera jamais la même. La mienne c’est celle-là (avec Ça s’en va et ça revient, je l’avoue). Il faut être très subtil et une fois qu’elle est lancée, se mettre à sourire comme un imbécile heureux en disant que « c’est bon, c’est disco ! ».

Boys Boys Boys – Sabrina
On arrive dans le craignos-drôle, avec cette chère Sabrina dont personne n’a oublié le charmant petit téton qui dépassait de son maillot de bain bandeau dans le clip de ce grand tube. Ça reste drôle.

Sabrina : Oh, je crois qu’il est temps de remonter mon maillot de bain.

Sara Perche Ti Amo – Amore Mio & Ricchi e Poveri
Là, on tombe dans la pop italienne des années 80, ce qui signifie qu’on peut s’attribuer un point Godwin si on arrive à la passer dans une soirée où la moyenne d’âge est entre 16 et 21 ans. Je préviens, on risque les tomates. Mais c’est aussi un sentiment de puissance absolue, quand, la bombe posée (c’est à dire l’iPod branché et la musique en marche), on entend les premières notes kitchissimes et on hurle à pleins poumons : « QUE CONFUSIONE SARA PERCHE TI AMO ». On fait pitié mais, en même temps, comme elle est connue, certaines personnes suivent.

Indice Poulinet : Dur, dur, dans ce pays il est carrément interdit de boire dans le métro, sous peine d’une amende de 250 euros…

Rio do Brazil – Dalida
Bon, là, c’est le moment de solitude absolu. Déjà, Dalida… Ça passait encore qu’on mette du Claude François, mais Dalida c’est déjà vachement moins dans les us et coutumes des moins de trente ans. Et puis, surtout, surtout, vous serez probablement la seule personne dans toute l’assistance à connaître cette chanson, cette merveille de la chanson française. Et là, il faut vraiment avoir de l’assurance pour oser un pareil coup de génie.
Eh ! J’ai laissé mon cœur auprès de toi, accroché aux rues des favelas…

Pour conclure cet article, deux albums qui viennent de sortir et qui valent le détour.

Banga, Patti Smith : sorti le 4 juin
Album fidèle à l’artiste. Mystique et assez difficile d’accès. À se passer quand on ne veut faire rien d’autre qu’écouter de la musique, mais excellent.

Juicy Lucy – Jupiter : sorti le 4 juin
Duo d’électro parisien très inspiré des années 80. Hyper chouette pour bouger ses fesses en soirée ou tout seul quand on range ses cours qu’on a laissé traîner toute l’année (petit aperçu ci-dessus).

Allez, bon été à tous !