Nicolas Gogol

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« Plus contagieuse que la peste, la peur se communique en un clin-d’œil. » Cette citation vous dit-elle quelque chose ? Si c’est le cas, vous avez probablement déjà lu Les Âmes mortes, le chef-d’œuvre de l’illustre écrivain Nicolas Gogol. Pour que vous connaissiez sa vie mouvementée dans les moindres détails, je vous invite à poursuivre la lecture de cet article qui, je l’espère, vous donnera l’envie de lire l’une de ses nombreuses œuvres.

Nicolas Gogol

L’histoire de sa vie

Nicolas Gogol vit le jour le 19 mars 1809 en Ukraine. Dès son plus jeune âge, il est appelé à plonger dans l’univers de la littérature grâce à son père qui écrivait des pièces de théâtre. Ce dernier meurt en 1825 et, trois années plus tard, Gogol met sur papier et publie à ses frais son premier poème intitulé Hans Küchelgarten. Comme plusieurs autres écrivains, le Russe a eu des débuts difficiles dans le métier. En effet, la critique l’a très mal accueilli. Honteux mais soulagé d’avoir gardé sa réputation intacte en ayant emprunté un pseudonyme, Gogol achète tous les poèmes en version papier et les brûle tous jusqu’au dernier. En 1831, après quelques années en tant que fonctionnaire, il décide de quitter son poste à cause de son manque de compétences et de son trop maigre salaire. Finalement, il rencontre Alexandre Pouchkine, un écrivain très doué, qui l’introduit dans le monde huppé de l’écriture. Au cours de la même année, le talentueux Russe publie Les Soirées du hameau, un bouquin qui regroupe des nouvelles de tous genres. Cette fois-ci, le public adore son œuvre, ce qui l’a probablement encouragé à faire paraître le second tome en 1832, tout aussi prisé par les critiques. De par l’éducation religieuse que sa mère lui a donnée, Gogol est quelqu’un de très spirituel, c’est pourquoi il veut découvrir sa mission sur Terre. Finalement, il croit que celle-ci consiste à devenir enseignant et historien. Trois années sont passées avant que Gogol ne se résolve à quitter ses postes à cause de son manque d’intérêt. Il décide donc de changer le monde en se consacrant à une carrière d’auteur. Encore très apprécié en 1836, l’illustre auteur écrit sa première pièce de théâtre et son premier scandale : Le Revizor. Il est question d’une critique du milieu administratif. Au grand désarroi de Gogol, qui souhaitait que le public reconnaisse ses torts, certaines personnes prennent l’œuvre comme une farce tandis que d’autres s’en offusquent. Fâché, il décide de quitter Saint-Pétersbourg pour douze longues années. Au cours de ce temps à visiter les plus beaux pays de l’Europe de l’Ouest, il écrit sa plus grande œuvre, Les Âmes mortes, et la publie finalement en 1842. Malheureusement, atteint d’une maladie mentale, le mysticisme, Gogol commence à considérer que son roman a pour but d’aider le peuple russe à atteindre la rédemption. Il entreprend donc la suite des Âmes mortes sous la forme de deux autres tomes. En 1852, durant une nuit de folie, il brûle le dernier exemplaire du manuscrit et, le lendemain, accuse le Diable de l’avoir fait commettre de tels actes. Suite à ces événements tristes, il refuse de boire et de se nourrir. À cause des traitements horribles infligés par plusieurs médecins, comme des saignées et des bains d’eau glacée, la Russie voit mourir son meilleur écrivain le 21 février 1852.

Pièce de théâtre

Les genres

Nicolas Gogol avait plus d’une corde à son arc côté écriture. Effectivement, il était un véritable touche-à-tout. La poésie, les romans, les nouvelles, les pièces de théâtre et même l’opéra font partie de l’ensemble de son œuvre. Bien qu’il touchât à tout, il n’excellait pas toujours : son talent de poète était très rudimentaire, contrairement à Boris Vian,  un parolier célèbre né le 10 mars 1920. Comme plusieurs autres artistes de son temps, beaucoup de gens apprécient et veulent encore découvrir Gogol au XXIe siècle. Par exemple, Dites-moi que je rêve, une de ses pièces de théâtre, était représentée à Paris au Théâtre de Belleville le 11 février dernier.

Zoom sur Les Âmes mortes

Titre original : Les Aventures de Tchitchikov

Signification du nouveau titre : Les « âmes » font référence aux esclaves mâles en Russie. Puisque le pays ne les recensait que tous les cinq ans, les propriétaires payaient parfois de l’impôt pour des esclaves décédés aussi appelés « âmes mortes ».

Année de parution : 1842

Traducteur du russe au français : Ernest Charrière

Année de traduction : 1859

Fait intéressant : Nicolas Gogol n’a pas complété sa trilogie, et les cent pages du deuxième tome ne sont disponibles que dans certaines éditions.

Résumé : Pavel Ivanovitch Tchitchikov débarque dans une ville de province. De caractère sociable, charmeur et sympathique, il attire les louanges de tous les habitants, auxquels il cache son sombre passé et sa véritable ambition. Effectivement, cette dernière est de devenir riche en achetant des morts aux autres citoyens déjà établis. Idée étrange, n’est-ce pas ? En fait, son plan est de faire de faux papiers, de mettre ses esclaves morts sur des terrains et d’hypothéquer le tout auprès d’un créancier. Toutes ces manœuvres feraient augmenter considérablement la valeur de ses terres, ce qui lui rapporterait illégalement beaucoup d’argent. Dans Les Âmes mortes, on assiste en tant que spectateur aux aventures rocambolesques de cet escroc, sans cœur et sans scrupule, qui risque sa vie à plusieurs reprises.

Critique : Le premier tome de la trilogie incomplète de Gogol est une critique de la bourgeoisie russe. Fonctionnaires influents, riches propriétaires, ils sont tous tournés au ridicule d’une façon brillante et divertissante. J’ai un peu l’impression que Les Âmes mortes est une gigantesque antithèse. En effet, ceux qui sont censés être les plus cultivés et intelligents se font berner et les personnages qui n’appartiennent pas à la haute société sont montés sur un piédestal. L’humour avec lequel Gogol se moque de ses propres personnages a su me charmer et me faire rire à plusieurs reprises. Moi qui suis habituée à des romans plus contemporains, j’ai été plus que ravie de découvrir la Russie du XIXe siècle à travers cet ouvrage intéressant. Par contre, je trouve que le rythme au début laisse à désirer à cause de toutes les descriptions qui s’étirent un peu trop à mon goût. Si vous désirez en apprendre davantage sur la culture russe de cette époque ou si vous appréciez un humour un peu noir, Les Âmes mortes vous plaira assurément.

Connaissiez-vous déjà Nicolas Gogol avant de lire cet article ? Laquelle de ses œuvres préférez-vous ? N’hésitez pas à nous faire partager votre opinion.

Véronique B.

 

 

Sources info :

Le Figaro
André Versaille
République des lettres
Wikipédia : Nicolas Gogol & Les Âmes mortes & Servage
Babelio
Théâtre AC Dijon
Best Of Ticket
Éditions Verdier

Ricochet Jeunes

Sources images

Littérales

20h59

3 réflexions sur “Nicolas Gogol”

  1. Je ne connaissais pas Gogol avant de lire cet article. Et, remarque absolument utile: ma petite sœur est aussi du 19 mars… 😉

     
  2. Très bel article historique ! Une très belle biographie, et un bel hommage pour ce grand écrivain 🙂

     
  3. Je ne connaissais … pas du tout. Mais le nom m’a fait énormément sourire .. .bon, maintenant je le connais 😀

     

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