Je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais j’avais déjà fait un article sur l’Italie (il y a très très longtemps !). Vous l’aviez trouvé un peu court, ce pays comptant tellement de villes importantes. Je vous avais alors promis de refaire d’autres articles sur l’Italie. En voici déjà un sur la ville de Pompéi et, plus particulièrement, sur l’éruption du Vésuve et sur les phénomènes présageant l’éruption.

Présentation de la ville

Pompéi est une ville italienne se situant en Campanie, près de Naples (voir carte ci-dessus), fondée au VIème siècle avant J.-C. sur un éperon de lave descendu du Vésuve, et dont la terre était, par conséquent, très fertile. Il y avait de nombreux champs de vignes et donc une grande productivité de vin. Mais Pompéi se trouve aussi près de la mer, favorisant ainsi les échanges commerciaux. Avant le tremblement de terre de 62 après J.-C., la ville comptait environ 20 000 habitants. Mais, lassés par les secousses à répétitions et les effondrements de leurs maisons, beaucoup de riches quittent la ville.

Les signes précurseurs de l’éruption

Nous sommes en l’an 79 de notre ère, quelques jours avant l’éruption, et de nombreux signes précurseurs se font déjà ressentir, comme des tremblements de terre ou des problèmes liés au système hydraulique : certaines villes proches du Vésuve ne sont plus alimentées en eau.

En réalité, de nombreux phénomènes ont précédé l’éruption du Vésuve. Déjà, 17 ans plus tôt, Pompéi avait subit un grand tremblement de terre qui avait en partie détruit la ville et, en 79, les bâtiments n’avaient pas encore tous été reconstruits.
L’intervalle entre le début des phénomènes dus à l’éruption et l’éruption peut varier : cela peut se compter en mois ou en semaines, voire même en jours ou en heures. Néanmoins, 17 ans est un très long délai entre l’éruption et le début de l’apparition des signes précurseurs.

L’été avant l’éruption, une grande sécheresse a eu lieu. Dans le livre de Robert Harris, « Pompéi », Attilius, un aquarius de Rome (un ingénieur des eaux) est chargé de réparer l’Aqua Augusta (un aqueduc passant par Pompéi). Il remarque alors de nombreux éléments anormaux, comme la présence de souffre dans l’eau, provoquant la mort de poissons ainsi qu’un changement du débit de la nappe phréatique.
En effet, « Le mouvement du magma peut également troubler le niveau hydrostatique local et l’on peut alors détecter des changements de débit et de température de la nappe phréatique. » Encyclopedia of Volcanoes
Ce qui veut dire que, quand le magma remonte, il peut y avoir des problèmes d’alimentation en eau.
« Des tremblements de terre peuvent se produire en masse dans les régions où les contraintes sont particulièrement intenses – comme en cas de failles proches – et dans la proximité immédiate de magma connaissant des changements de pression » Haraldur Sigurdsson (sous la direction de) Encyclopedia of Volcanoes.
Ce qui veut dire que quand le magma change de pression et commence à remonter, par exemple, des tremblements de terre peuvent se produire.

D’autres petits tremblements de terre ont eu lieu avant l’éruption.

L’éruption

Nous ne sommes pas totalement sûrs de la date exacte de l’éruption. Elle est fixée au 24 août 79, car les lettres de Pline le Jeune, racontant l’éruption, datent des calendes de septembre.

Dans la nuit du 24 août 79, le Vésuve entre en éruption. Il était endormi depuis quelques centaines d’années, mais le plus souvent, les éruptions les plus dévastatrices proviennent d’un volcan inactif depuis longtemps. Et ce fut le cas pour le Vésuve. Son éruption a été terrible et a entièrement détruit Pompéi ainsi que Herculanum, une ville située non loin de Pompéi.

Le Vésuve est un volcan explosif, c’est-à-dire que lors d’une de ses éruptions, des bombes (c’est-à-dire des roches) sont projetées et des nuées ardentes (de gros nuages de fumée et de gaz pouvant aller jusqu’à 300 km/h) se créent.

L’éruption s’est déroulée en deux étapes :
L’éruption plinienne qui a duré entre 18 et 20 heures. C’est une éruption qui tire son nom de Pline le Jeune (fils de Pline l’Ancien, il a assisté à l’éruption du Vésuve et a, par la suite, envoyé des lettres la racontant), qui se produit sur des volcans gris (ou volcans explosifs), dont la principale caractéristique est une émission de lave visqueuse et pâteuse qui a beaucoup de mal à sortir du volcan. Cela provoque une augmentation de la pression interne du volcan qui peut donc finir par imploser. Elle a engendré une pluie de pierres ponces qui se sont déversées sur Pompéi, créant une couche de 2,8 mètres d’épaisseur.

L’éruption péléenne. Cette éruption tire son nom d’une déesse, la déesse Pelée, et se produit également chez les volcans gris. La lave s’accumule à la sortie du volcan et forme un dôme qui finit par exploser et créer des nuées ardentes. Dans l’éruption du Vésuve, les nuées ardentes ont atteint Misène et ont envahi Pompéi, tuant tout le monde sur leur passage. Oplontis et Herculanum ont, elles aussi, été ensevelies par des nuées ardentes.

La découverte des vestiges de Pompéi

Pompéi a été découverte entre 1594 et 1600 lors de la construction d’un canal. L’architecte Fontana a alors découvert des bâtiments antiques et des peintures murales. Mais on accorda peu d’importance à ces découvertes. Ce n’est qu’un siècle et demi plus tard, en 1763, que l’on identifia la ville et que l’abbé Martorelli entreprit de faire des fouilles, à l’exemple de ce qui avait déjà été fait à Herculanum un peu plus tôt. À Pompéi, il a été plus facile de faire des fouilles qu’à Herculanum, car la cendre qui avait recouvert Pompéi était plus facile à extraire que la lave durcie recouvrant Herculanum.
En effet, c’est grâce à la cendre qui a enseveli Pompéi sous une vingtaine de mètres que tout s’est si bien conservé.
En 1860, Giuseppe Fiorelli eut la bonne idée de mouler les restes de la ville. Grâce à cela, les habitants, les animaux et les arbres furent reconstitués en faisant couler du plâtre liquide dans les cavités laissées dans les couches de pierres ponces et de cendres par les corps.

La ville aujourd’hui

Pompéi est aujourd’hui répertoriée comme patrimoine mondial de l’UNESCO, ainsi que Herculanum et Torre Annunziata. C’est un extraordinaire témoignage de la civilisation romaine.

Sources :
Robert Harris, Pompéi, éd. Pocket, 2003.
Cours de Sciences de la Vie et de la Terre de 4ème
Cours de Latin de 4ème
Wikipedia – Vésuve ; Pompéi
Eduscol
L’histoire de Pompéi

Minane