Aujourd’hui, vous avez probablement utilisé votre voiture ou pris les transports en commun pour vous déplacer. Avec Google Maps en poche, vous ne craignez plus de vous perdre. Auparavant, peut-être avez-vous passé du temps à vous maquiller, tout en admirant les photos du feu d’artifice du Nouvel An. Tout cela serait impossible sans des inventions du dernier millénaire, comme la boussole ou, bien plus ancienne, la roue. Prenez place dans ma machine à remonter le temps, nous allons assister à la genèse des inventions qui ont révolutionné notre quotidien !
La roue
Sans elle, pas de voiture, de train, de vélo… et pas de mécanismes d’engrenages non plus ! La roue a marqué une étape majeure dans l’évolution des civilisations humaines tant sa découverte a permis de faciliter les déplacements et le transport de charges lourdes. Aujourd’hui encore, il est difficile de dater son invention. Elle serait apparue dans le Croissant fertile : c’est dans cette région que sont, entre autres, nées l’écriture et l’irrigation. Des pictogrammes ont été retrouvés en Mésopotamie (l’Irak actuel) et permettent de dater la roue en l’an 3000 avant J.C., c’est-à-dire il y a 5 millénaires ! Sa première utilisation n’était d’ailleurs pas en tant que moyen de locomotion une fois montée sur un chariot, mais… comme disque sur les tours de potier.
Les Sumériens sont donc crédités de l’invention de la roue qui leur a permis de transporter plus facilement de lourdes charges en la combinant avec la traction animale : le chariot est né ! Les roues de l’époque sont en bois et, pour augmenter leur résistance et leur durée de vie, des clous sont ajoutés sur la jante. Toutefois, les jantes pleines en bois sont particulièrement lourdes, ce qui restreint leur usage. Pour remédier à cela, des roues à rayons font leur apparition : bien plus légères, elles seront notamment présentes sur les chars de combat égyptiens. En effet, puisque ce véhicule de guerre doit son succès à sa maniabilité et à sa vitesse, les chevaux auraient eu bien du mal à tirer un char pourvu de deux lourdes roues pleines en bois !
Alors que manque-t-il pour retrouver la roue de tous les jours ? Un dispositif permettant d’atténuer un peu les cahots et surtout de diminuer le bruit dans les grandes avenues pavées : ce sera le pneu en caoutchouc, à la fin du XIXe siècle !
La boussole
Avancer, c’est bien… Connaître sa direction, c’est mieux ! Point de philosophie ici, simplement la nécessité pour les hommes d’il y a plusieurs dizaines de siècle de pouvoir s’orienter dans un monde qui n’était alors ni exploré ni cartographié. Si l’observation des étoiles et des constellations permet de vérifier son chemin, cette méthode nécessite une nuit claire. Peu pratique pour les voyageurs et explorateurs de jadis…
C’est de Chine que nous vient une invention tirant profit du champ magnétique terrestre pour s’orienter : la boussole. En l’occurrence, la première boussole est vieille de 2 600 ans et n’avait qu’une fonction figurative. Il s’agissait d’une pierre particulière possédant des propriétés magnétiques que l’on taillait en forme de louche et qui était posée sur un plateau de bronze représentant le monde. La queue de la louche pointait le Sud, et la partie creuse le Nord. Dans ce que nous connaissons maintenant sous le nom de « feng shui », ce plateau et cette louche aidaient les Chinois de l’époque à amener l’ordre et l’harmonie au logis.
Ce n’est qu’à partir du XIe siècle que la boussole sera utilisée pour retrouver son chemin, notamment dans l’obscurité. Elle se présente sous la forme du « poisson indiquant le Sud ». Une fine plaque d’acier aimanté a remplacé la pierre. Lorsque le poisson est posé dans un bol d’eau, sa tête indique le Sud. Moins d’un siècle plus tard, la boussole servira à la navigation maritime et permettra d’effectuer de grandes explorations. Par exemple, le Chinois Zheng He accomplit plusieurs longs voyages au début du XVe siècle, allant jusqu’aux côtes d’Afrique de l’Est !
Aujourd’hui, la boussole a été partiellement remplacée dans nos vies courantes par le GPS. Elle reste néanmoins utilisée par les voyageurs (elle est présente dans les navires, dans les avions…) et les randonneurs. Notons également que de nombreux smartphones possèdent une application boussole !
La poudre à canon
La poudre à canon nous vient également de Chine et fut la première substance explosive utilisée par l’humanité. Avant de révolutionner l’art de la guerre, elle fut employée… comme remède ! Ce sont des alchimistes chinois qui découvrirent, à une date non déterminée, la première formule à base de salpêtre, de soufre et de charbon de bois. Ses spectaculaires effets visuels étaient également appréciés, bien que cette poudre soit d’une puissance moindre que celle d’aujourd’hui.
À partir du Xe ou XIe siècle, la poudre fut utilisée sur le champ de bataille, inaugurant une nouvelle ère : premières bombes avec des « grenades » de poudre enflammée lancées sur l’ennemi, premières armes à feu (mortier, lance-flamme, canon). Par la suite, les Chinois inventèrent les premières fusées qui explosaient ensuite au-dessus de l’ennemi (la poudre servant d’explosif et non de combustible). L’invention arrivera jusqu’en Occident par le biais du monde arabe, même s’il semble que les Mongols aient également joué un rôle dans la transmission de cette connaissance. Les canons font leur apparition en Europe à partir du XVe siècle.
Les feux d’artifice que nous connaissons dérivent des pétards, qui furent l’une des premières applications de la poudre. Une fois tirée en l’air, la pièce détonne, et l’explosion de la poudre se traduit par de spectaculaires effets visuels très appréciés du public. Les connaissances d’aujourd’hui en pyrotechnie et en chimie ont permis d’obtenir des feux d’artifice d’une grande variété de couleurs et de formes.
Le maquillage
Terminons sur un sujet plus léger et qui peut sembler anecdotique, mais dont la routine quotidienne est multimillénaire : le maquillage ! Dans notre société, il est majoritairement utilisé pour s’embellir, effacer ses petits défauts. Dans d’autres régions du monde, il a un rôle social et sert même d’habit dans certaines tribus.
L’Égypte antique a été l’une des grandes civilisations les plus friandes de cosmétiques. Tant soin pour le corps que pièce maîtresse de l’esthétique, le maquillage transcendait l’âge et les classes sociales. Il comptait plusieurs vertus thérapeutiques, notamment en ce qui concerne les maladies oculaires. Par exemple, le khôl (de couleur noire, très utilisé autour des yeux) permet de limiter la réverbération éblouissante du Soleil sur le sable du désert. Quiconque admire les bas-reliefs et les peintures d’un monument égyptien remarquera que les figures humaines comme divines sont fortement maquillées : l’œil d’Horus, particulièrement important dans la religion égyptienne, en est le témoin. Les canons de beauté de l’époque mettent en valeur le teint uniforme et les yeux fortement maquillés, en vert ou en noir le plus souvent.
Le maquillage, tout comme ces peintures, témoignent des connaissances avancées des Égyptiens en matière de chimie. Certains pigments n’étaient pas simplement obtenus par broyage et nécessitaient un procédé précis. Par exemple, le pigment bleu égyptien, composé principalement de silicium, de cuivre et de sodium, ne s’obtenait qu’après une cuisson aux alentours de 1 000 °C dans une atmosphère oxydante. Ce qui signifie que les Égyptiens savaient réaliser un four dont la température et l’atmosphère étaient relativement contrôlées… Toutefois, certains composants du maquillage de l’époque n’étaient pas sans danger pour la santé, comme la céruse (contenant du plomb) utilisée pour certains fards clairs.
De nos jours, la majorité des pigments est issue de l’industrie chimique et est soigneusement contrôlée pour limiter les risques. Après avoir été mal considéré à certaines époques, accusé notamment d’être un péché d’orgueil, le maquillage fait aujourd’hui pleinement partie de la vie quotidienne de millions de personnes.
Alors, êtes-vous maintenant plus avertis de l’origine de différents objets nous paraissant banals aujourd’hui ? N’hésitez pas à visiter les sources pour plus de détails et à participer dans les commentaires !
Petit Javelot
Sources texte :
Bibliothèque Nationale de France
Sources images :
Très sympa ton article, j’ai appris plein de choses !
La boussole j’aimerais vraiment savoir m’en servir, ça ne doit pas être si compliqué que ça, mais je pense qu’il vaut mieux s’entrainer une ou deux fois avant de partir à l’aventure seule en foret ^^ Pour la poudre à canon je ne suis pas sûre que ce soit une si belle avancée, en feux d’artifice oui, pour des utilisations plus dangereuses non ;( J’ai appris que le khôl peut permettre de survivre un peu plus longtemps dans la lumière forte… je pense investir pour certains jours 😉 j’espère ne pas ressembler à un panda 😮 bref super article tr!s intéressant :p
Effectivement si tu pars en forêt, prépare-toi bien à l’avance avec des personnes expérimentés, pars en groupe si tu peux, et préviens tes proches ! Pour le khôl, investis plutôt dans une paire de lunettes de soleil ^^
Hahaha mais c’est moins fun pour les photos souvenirs la paire de lunettes de soleil :p (mais en vrai j’y ai pas parce que ma vue a le temps de changer et je ne rentabilise pas du tout l’achat de ma paire de lunettes de soleil + verres adaptés, faudrait surtout que je sois plus soigneuse de mes affaires xD)
J’ai appris beaucoup de choses grâce à ton article, notamment ce qui concerne le khôl ! C’est dingue quand même !
Concernant la boussole, la même que Siran, j’aimerai savoir m’en servir. Déjà, me servir correctement d’un plan serait une bonne première étape ^^