Tandis que l’Europe vit encore la Préhistoire, la civilisation égyptienne se développe dès 3000 avant JC. C’est alors qu’ils bâtissent pyramides, temples et obélisques. Les mastabas sont des bâtiments initialement destinés à accueillir les pharaons après leur mort. De simples sépultures, ces constructions sont devenues de vraies œuvres d’art. Comment cette évolution a-t-elle été possible en Égypte ?
L’Égypte à l’époque des mastabas et des pyramides
Vers -3150, Ménès est pharaon d’Égypte. Son histoire est assez floue et se perd entre mythe et réalité, mais il semblerait qu’il soit à l’origine de l’unification des royaumes de Haute et Basse-Égypte.
L’Égypte connaît une période de prospérité durant son règne, ce qui lui permet d’entamer une transformation en profondeur : les agriculteurs pauvres se transforment peu à peu en un peuple éblouissant, l’une des premières civilisations majeures, bâtie autour du Nil. En effet, ce dernier est un grand atout pour l’agriculture puisqu’il est à l’origine de l’irrigation des champs grâce à des canaux et la fertilisation des sols pendant les crues, mais il a aussi permis une expansion économique et territoriale sans précédant en facilitant le transport, et donc le commerce et la communication.
À partir de cette époque, l’évolution technologique se fait ressentir aussi au niveau des constructions, en particulier pour les tombes des pharaons. C’est Ménès qui incitera ses successeurs à bâtir des monuments toujours plus imposants. Il édifia un immense mastaba et les pharaons suivants l’imitèrent dans cette volonté d’innover.
Les tombes royales sont à la fois une sépulture pour l’enveloppe charnelle du défunt, mais aussi son lieu de résidence après sa mort. Ainsi, au cours de l’histoire, des mastabas en forme de palais ont été construits, puis ont peu à peu laissé place à des pyramides plus imposantes.
Les mastabas d’Égypte, ancêtres des pyramides
Les mastabas sont les ancêtres des pyramides. Comme ces dernières, ils ont des faces pentues (bien que très légèrement par rapport aux pyramides), mais leur forme est rectangulaire. Ils peuvent mesurer jusqu’à 50 m de long pour 10 m de haut au maximum et sont composés de deux parties :
– Une première partie hors de terre, visible. Elle contient une chapelle souvent très décorée utilisée lors de la célébration du culte funéraire. L’entrée de ce bâtiment est généralement orientée à l’Est (domaine des vivants), la façade Ouest (domaine des morts) portant une fausse porte utilisée par le défunt pour communiquer avec le monde des vivants. Une seconde pièce, le serbâb, contient des statues du mort. La partie visible peut être sur un ou deux étages.
– La deuxième est souterraine et contient la chambre funéraire avec le sarcophage dans lequel se trouve le corps momifié du défunt ainsi que des offrandes. Pour descendre le sarcophage dans cette pièce, un puit est creusé et refermé après le rite funéraire pour éviter le pillage en empêchant l’accès à la chambre funéraire.
Les mastabas ont par la suite évolué en pyramides. Ces imposantes constructions représentent une véritable prouesse technique, mais la transition ne s’est pas faite en une fois. Plus de 80 pyramides sont encore debout sur les plus de 100 construites, mais des échecs ont été nécessaires avant d’obtenir une pyramide parfaite : un bâtiment à quatre faces lisses triangulaires et une base carrée ou rectangulaire.
Les pyramides d’Égypte ont remplacé les mastabas
La transition vers les pyramides a permis aux pharaons d’atteindre une hauteur plus imposante, proportionnelle à leur importance et à leur puissance. Ainsi, après des mastabas à un étage et des mastabas à deux étages, les pyramides, plus pointues, sont apparues en Égypte.
La pyramide à degrés de Djéser
Les premières pyramides étaient appelées pyramides à degrés, c’est-à-dire qu’elles étaient formées de différents étages et n’étaient pas lisses. Elles ressemblaient à des mastabas de plusieurs étages. La première de ces pyramides a été bâtie en l’honneur de Djéser, à Saqqarah, vers -2650. Ce pharaon, réputé pour sa sagesse, est encore un modèle pour ses successeurs 2000 ans après sa mort. En effet, il est le premier en Égypte à avoir été considéré comme la réincarnation d’un dieu et à être vénéré.
Il souhaitait construire sa tombe pour assurer sa vie éternelle, mais désirait un résultat révolutionnaire. Le premier élément pour cela a consisté à utiliser non pas des briques de terre crue mais de la pierre pour sa pyramide.
C’est Imhotep, architecte en chef de Djéser, mais aussi trésorier, grand prêtre et vizir, qui est chargé du chantier. Il a l’ambition de réaliser le plus grand mastaba du monde, s’élevant vers le ciel tel un escalier gigantesque, ce qui devait symboliser l’ascension de Djéser du « monde souterrain » vers les « Cieux », afin que le pharaon se rapproche des dieux.
Pour ce chantier démesuré, le site de Saqqarah est choisi et des milliers d’hommes vont y œuvrer. Ces travailleurs ne sont pas des esclaves : ils sont payés en nourriture, en bière, en vêtements et sont exonérés de taxes. Au total, 10 000 hommes participent à cette construction, ainsi que des milliers de femmes dont le rôle était de les habiller et de les nourrir. Le complexe funéraire de Saqqarah est composé non seulement d’une pyramide, mais aussi de plusieurs édifices associés aux cérémonies funéraires. La base de la pyramide mesure 121 m sur 109 m pour une hauteur de 62 m.
Les pyramides imparfaites de Snéfrou
C’est le pharaon Snéfrou qui sera à l’initiative de l’évolution suivante. Il désire une pyramide encore plus majestueuse mais subit des échecs dans sa quête de perfection technologique.
Il réalise tout d’abord une pyramide à Meïdoum, surnommée « fausse pyramide ». Un mystère entoure cette construction : elle n’est pas entière. S’est-elle effondrée ? Les pierres ont-elles été volées ? N’a-t-elle jamais été terminée ? Aucune certitude…
C’est le pharaon Houni qui a débuté la construction de cette pyramide mais c’est bien son fils Snéfrou qui l’agrandit et l’achève. Pour innover, il construit une pyramide de huit étages et veut combler les degrés avec un revêtement en calcaire pour la lisser et se détacher de l’aspect mastaba à plusieurs étages encore très présente en Égypte. Actuellement, seuls trois degrés sur les huit sont encore visibles.
Après cet échec, le pharaon décide de se tourner vers Dahchour et y édifie la première vraie pyramide lisse. Cependant, un nouveau problème se pose : des fissures apparaissent sur la structure. En effet, elle a été bâtie sur un lit de pierres instable. Pour éviter qu’elle ne s’effondre, l’inclinaison de la partie supérieure a été modifiée afin de diminuer le poids total. Ceci donne un aspect particulier à cette construction, surnommée « pyramide rhomboïdale ».
Les pyramides à faces lisses
Après cela, Snéfrou décida de construire une dernière pyramide, toujours à Dahchour : la « pyramide rouge ». Il s’agit de la première pyramide à faces lisses réussie, et c’est la troisième pyramide d’Égypte de par ses dimensions. Pour réussir cette pyramide, les architectes y travaillant décidèrent d’incliner davantage les faces de la pyramide et de renforcer la fondation avec des gros blocs de calcaire. La couleur rouge provient de la richesse en fer et en manganèse des pierres ayant été utilisées pour sa construction. Cette pyramide est la première à se détacher réellement des mastabas visuellement.
Le successeur de Snéfrou est Khéops, qui arrivera à l’apogée de l’empire égyptien. Il souhaite réaliser la plus grande et parfaite pyramide d’Égypte et est donc à l’origine de la grande pyramide de Gizeh, l’une des sept merveilles du monde antique et la seule encore debout de nos jours. En effet, après Snéfrou, les principales technologies de construction des pyramides ont été découvertes et les pharaons ont tour à tour cherché à faire de grandes pyramides pour démontrer leur puissance ou de plus modestes pour ménager le peuple.
Ainsi, dès l’antiquité, l’Égypte est très en avance au niveau des technologies architecturales. Ils ont en effet compris les principes de construction et ont développé leur capacité à mettre en œuvre un grand nombre d’hommes et de matériaux pour mener à bien ce projet. Aujourd’hui encore, leur technique d’édification n’est toujours pas élucidée avec certitude.
Ursuline
Sources texte :
Emission télévisée Xplora diffusée sur 6ter – décembre 2012
Wikipédia: Les pyramides d’Egypte , mastaba, compexe funéraire de Djéser, pyramide rouge
Sources images :
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– Image 8
article intéressant mais qui malheureusement comporte pas mal d’erreur historique, du point de vue chronologique, évènementiel et nominatif