Voyage humanitaire en Afrique : être jeune, c’est se bouger pour les autres aussi !

Voyage humanitaire Afrique souvenirs
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Cette phrase a pris tout son sens lorsqu’il y a 20 mois, je me suis lancée dans un projet hors du commun : un voyage humanitaire au cœur de l’Afrique.

Par cet article, je vais vous raconter l’histoire de mon voyage, une expérience qui m’a beaucoup apporté !

Voyage humanitaire Afrique Bénin

Tout a commencé en septembre 2012 grâce à DBA (défi Belgique Afrique), une ONG (Organisation non-gouvernementale) qui est venue se présenter dans mon ancienne école en nous parlant de leurs projets au Bénin, au Burkina Faso, au Sénégal et à Madagascar.

DBA existe depuis plus de 25 ans. Chaque année, cette ONG se présente dans plusieurs écoles en Belgique à la recherche de jeunes qui se sentent impliqués dans les relations entre les pays du Nord et ceux du Sud. Leur but principal est d’offrir une meilleure qualité de vie aux populations locales non seulement par des projets financiers, mais aussi par plusieurs chantiers de reboisement qui ont lieu tous les ans pendant les vacances d’été. Au-delà de cela, il y a aussi l’envie de faire découvrir aux jeunes le monde tel qu’il est et de leur permettre d’échanger avec des correspondants qui n’ont pas forcément la même façon de voir les choses, qui ont des coutumes, des religions et des modes de vie tout autres que les nôtres.

C’est donc un vendredi, après cette conférence, que je suis entrée dans ma voiture et que j’ai dit : « Maman, Papa, je vais aller planter des arbres en Afrique cet été ». Ils m’ont prise pour une folle, royalement. Pour eux, partir si loin, prendre l’avion, aller en Afrique pendant trois semaines… tout cela était impensable ! Mais ils ont accepté d’aller à une réunion prévue quelques jours plus tard et finalement, ils m’ont donné leur accord pour que je m’inscrive à DBA !

Au début, je ne réalisais pas vraiment dans quel projet je venais de me lancer ! L’Afrique m’était totalement inconnue, ses habitants, sa terre, son climat, sa culture… Mais heureusement, j’ai eu du temps pour me préparer à tout ce qui m’attendait ! Un week-end par mois, des journées de formation étaient organisées, pendant lesquelles on nous apprenait tout ce qu’il faut savoir sur ce continent inconnu pour nous, grâce à des jeux de mise en situation, des reportages vidéos, des témoignages… Nous parlions de diverses thématiques, telles que « la place de la femme dans la société », « l’immigration », « les problèmes alimentaires », « Pourquoi tant d’inégalités ? », « le problème de la dette »… Tout ceci m’a beaucoup aidée à comprendre le Bénin, pays dans lequel j’allais être immergée pendant trois semaines, mais aussi l’Afrique, de manière générale.

Je suis finalement partie le 28 juin 2013 avec encore quelques craintes et surtout avec mille questions en tête. Nous étions 48 jeunes de 15 à 21 ans dans mon groupe, 48 Belges partant à la découverte d’un tout autre monde.

Les premiers jours, nous les avons passés à Allahé, un petit village au sud du pays. C’est là que nous nous sommes tous rendus compte du confort que l’on possédait « chez nous ». Là-bas, pas de toilettes européennes, pas d’eau pour se laver, ni de lumière pour manger le soir. Nous avons pu y voir les résultats du projet « Sahel Vert », projet qui a pour but de récolter des fonds et que les participants de DBA 2013 ont financé pendant toute l’année grâce à des parrainages, des ventes, des dons… C’était très réjouissant de voir la raison de notre présence et de voir le sourire des Béninois dont le village avait été quelque peu amélioré grâce à notre aide en y apportant, par exemple, de nouveaux bas-fonds pour la riziculture, des aires de séchages pour le riz, un centre de compostage, des bassins d’irrigation…

Et puis, nous sommes partis pour la « Maison » : le lycée Mafory à Abomey, où nous sommes restés deux semaines. C’est là que nous avons rencontré nos correspondants avec lesquels nous avions déjà échangé des lettres et des vidéos pendant les journées de formation ! Le contact se faisait naturellement, comme si nous nous connaissions depuis des années déjà. Voilà ce qui est magique avec l’Afrique ; peu importe d’où tu viens et où tu vas, il y aura toujours quelqu’un pour te tendre la main.

Les journées se succédaient sans que l’on voie le temps filer. Chaque jour, nous nous rendions au chantier de reboisement, on se retrouvait à plus de 100 personnes, on chantait, dansait, plantait, échangeait, parlait, rigolait… À la fin du séjour, notre quota d’arbres plantés était de 14 120 !

La journée type d’un voyage comme celui-là ? Il n’y en avait pas ! Chaque jour était différent du précédent, parce qu’il y avait tellement à faire, tellement à donner et à recevoir, qu’on se couchait le soir en se demandant ce qu’allait nous réserver le lendemain.

Pendant les semaines à Abomey, je suis aussi allée en chantier économique, ce qui consistait à passer une journée avec un artisan de la ville. La première fois, je suis allée chez Chantal, qui tenait un magasin de couture. Elle travaillait tous ses tissus à la main et m’a appris comment faire. J’ai passé la journée avec elle et avec Vanessa, sa nièce. Je suis allée dans un atelier de coiffure pour le deuxième jour, chez Julienne. Là non plus, ça n’avait rien à voir avec le monde occidental. Il y avait seulement deux chaises au milieu d’une pièce plus petite qu’un grenier, quelques ciseaux et rasoirs, un peu d’eau dans un seau et hop, le tour était joué !

Et puis, les jours ont encore filé et le voyage s’est terminé. Quand je suis revenue en Belgique, je me suis rendue compte de l’absurdité dans laquelle je vivais depuis plus de 15 ans et dans laquelle ma famille et mes amis vivaient toujours alors que moi, je ne voulais plus de cette vie-là. En Afrique, tout était vrai, pur. Les choses n’avaient pas de superficialité, elles étaient comme un diamant brut : il fallait juste apprendre à le polir pour faire de ce voyage quelque chose de magique.

Trois semaines en Afrique au cœur du monde, trois semaines d’enrichissement et de bonheur avec des gens qui te comprennent et qui seront là pour toi, peu importe ce qu’il se passe, parce que oui, trois semaines loin de chez toi, loin de ta terre, loin des gens que tu aimes, c’est parfois difficile. Trois semaines au Bénin, mais après ? Une vie d’antan retrouvée avec d’anciennes habitudes ? Non ! Trois semaines qui restent au fond de toi, dans ton cœur.

On peut faire beaucoup de choses en trois semaines. Moi, je me suis trouvée une seconde maison, un second pays. Trois semaines en Afrique, ce n’est jamais assez ! De plus, on ne peut ressortir que gagnant d’un voyage comme celui-là, parce que les gens sont tellement différents de chez nous ! Ils n’ont pas le minimum et pourtant, c’est au cours de ce voyage que j’ai reçu le plus, grâce à leur sourire, leur joie de vivre, leur entraide malgré ta couleur de peau, et leur façon de voir ce qu’il y a dans ton cœur en oubliant le reste !

Cet été, j’ai la chance de repartir au Bénin avec une autre ONG pendant deux semaines. Ce projet sera centré sur les enfants et pour ma part, je suis responsable des ateliers bricolage et lecture. J’espère que le voyage sera tout aussi bien et qu’il m’apportera tout autant ! J’ai vraiment hâte d’y être, de retrouver le pays et les habitants ! Peut-être que j’aurai la chance de revoir les personnes avec qui j’ai fait mes deux chantiers économiques. Par contre, je ne reverrai aucun de mes correspondants, étant donné qu’ils habitent tous au Burkina Faso. Mais je garde quand même contact avec eux par lettres ou par Facebook. J’aimerais vraiment les revoir et pour l’instant, je suis en train de négocier avec mes parents pour qu’à l’été 2015, je puisse passer une partie des grandes vacances au Burkina, chez un ami !

Le moment des souvenirs, maintenant !

Voyage humanitaire Afrique souvenirs

Sur cette photo, on peut voir dans l’ensemble le petit coin de souvenirs de ma chambre.

Voyage humanitaire Afrique souvenirs 2

En plus détaillée, la partie gauche du mur : on peut y voir tout en bas les fameux gants qui ont servi pendant tout le chantier de reboisement. Ça a beau être de simples gants, j’ai du mal à m’en défaire !

Le tableau juste à côté m’a été offert par un correspondant, de même que le bracelet et le collier. Il représente une femme allant chercher de l’eau et portant son bébé sur son dos.

On peut également y voir des lettres que ma famille et mes amis m’ont envoyées, mais aussi quelques photos d’endroits où je suis allée.

Le drôle de petit truc blanc au-dessus, c’est une lingette. Si si, je vous assure. Les lingettes sont très utiles en Afrique, surtout lorsqu’on passe 5 jours sans pouvoir se laver à cause d’une coupure d’eau générale dans la ville.

Voyage humanitaire Afrique souvenirs 3

Sur celle-ci, on peut tout d’abord apercevoir un petit bricolage que mon frère et ma sœur avaient gentiment confectionné pour mon retour ! Ils ont également eu la très grande gentillesse de dessiner des toilettes à pédales dans lesquelles je me suis lamentablement déboîtée le genou. (Deux fois en tout sur mon séjour ! La deuxième fois, j’étais simplement trop restée dans les vagues de l’océan pour arriver à remonter la colline de sable sans avoir la rotule qui se fait la malle).

Plusieurs photos de la personne chez qui j’espère aller l’été prochain, Grégoire.

La grosse enveloppe du dessus, c’était un colis qu’il m’avait envoyé.

(On peut notamment aussi voir deux TARDIS dessinés par mon petit frère, haha).

Et vous ? Êtes-vous déjà partis en voyage humanitaire ? Quelle a été votre expérience personnelle ? Vous êtes-vous sentis changés par rapport à avant ?

Elenwë

Sources images

Image 1

– Images 2, 3, 4 : personnelles

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