Ces dernières années, la cartomancie (ou l’art de tirer les cartes) est revenue au goût du jour. Dans un précédent article, je vous ai présenté son histoire et ses utilisations. Vous souhaitez désormais vous lancer mais vous ne savez pas par quoi commencer ou comment apprendre ? Alors lisez cet article, il est fait pour vous !
Dans quel but pratiquer la cartomancie ?
En cartomancie, les cartes sont un support à l’intuition, un outil qui peut aider à explorer des parts de nous-mêmes.
Dans l’article de présentation de la cartomancie, je vous avais déjà parlé des différents usages que l’on peut faire des cartes, je vais ici détailler les principaux.
La divination
La divination est le but premier de la cartomancie. Pendant plusieurs siècles, c’était même le seul intérêt conféré aux cartes. Contrairement à la croyance populaire, il n’y a pas besoin d’être médium ou voyant pour pratiquer cet art. Néanmoins, il faut quand même savoir écouter son intuition et la développer pour avoir de bons résultats. Cela demande beaucoup de pratique.
La guidance
La guidance, c’est un message, une réflexion, une confirmation ou un avertissement que les cartes nous apportent. Cela peut être une carte qu’on tire chaque jour ou chaque semaine, ou une carte que l’on tire en complément d’un tirage afin d’avoir un conseil ou un petit message supplémentaire. Il est inutile d’avoir de solides connaissances pour utiliser un jeu de cartes en guidance : il suffit de tirer une carte (ou plusieurs) et d’en lire le message en se rapportant au livret explicatif ou au texte inscrit sur la carte.
Le développement personnel
Les cartes peuvent nous aider à faire le point sur une situation, à trouver des pistes de réflexion pour solutionner un problème. C’est une pratique assez moderne de la cartomancie qui ne cherche pas à prédire des événements, mais plutôt à expliquer le présent en étudiant les forces et les limites d’un projet, les blocages éventuels, les influences du passé et les issues possibles. On essaie ainsi de trouver des solutions ou des conseils pour avancer.
Travail psychologique et shadow work
Dans la même lignée que le développement personnel, on peut utiliser les cartes à des fins d’exploration de soi, d’introspection profonde. C’est une approche dite « psychologique » : on va chercher à comprendre d’où viennent nos blocages, nos croyances limitantes, ce qui nous empêche de mener à bien des projets ou d’avancer sereinement. Ce travail d’introspection peut être plus ou moins profond. Si on s’intéresse à nos côtés sombres, aux choses en nous auxquelles on a du mal à se confronter (des défauts qu’on refuse de voir, des souvenirs pénibles, voire traumatisants), on parle alors de « shadow work » ou travail de l’ombre. C’est une pratique qui a été développée par des cartomanciens anglo-saxons.
Attention, le shadow work n’est pas recommandé aux débutants. En effet, il vaut mieux bien connaître le système oraculaire qu’on utilise afin d’en tirer les bons messages, et surtout, il faut être prêt psychologiquement à faire ce travail de fond qui peut être difficile, voire douloureux. Ce travail est plutôt recommandé pour les personnes qui ont déjà suivi une thérapie avec un professionnel ou qui ont l’habitude de faire un travail d’introspection profond (par exemple à travers la tenue d’un journal intime ou d’un bullet journal).
Les jeux de cartes utilisés
Il est possible d’utiliser n’importe quelles cartes pour pratiquer la cartomancie : jeux de cartes à jouer, tarots, oracles dédiés à cette pratique, images inspirantes telles que les cartes du jeu de société Dixit… À partir du moment où cela vous inspire, il n’y a aucune limite !
Les jeux de la cartomancie traditionnelle française
Nos aïeules tiraient les cartes avec de simples jeux de cartes à jouer (32 ou 52 cartes). Cette pratique découle principalement des enseignements d’Etteilla qui est l’un des principaux fondateurs de la cartomancie. Il existe également des jeux dédiés à la cartomancie et issus de cette tradition tels que le petit Etteilla, la Sybille des Salons ou encore le Petit Lenormand qui est un système qui connaît un fort engouement ces dernières années. Dans ces jeux, des illustrations ou des mots-clés sont associés à des cartes du jeu de 32 ou 52, rendant l’interprétation plus facile.
Ces jeux sont particulièrement adaptés pour des tirages divinatoires.
Le tarot
Le tarot est un jeu dont la structure est fixe : 78 cartes réparties en 22 arcanes majeurs et 56 arcanes mineurs découpés en quatre suites (coupes, bâtons, épées, deniers). Les appellations peuvent varier d’un jeu à l’autre au gré des fantaisies des auteurs, des cartes peuvent également être ajoutées, mais la structure reste globalement la même. Les significations restent également constantes selon le système étudié (Marseille, Rider-Waite-Smith, Thoth).
En effet, contrairement à la croyance populaire française, le tarot de Marseille n’est pas le système le plus répandu. Le tarot le plus plébiscité au niveau international est le Rider-Waite-Smith. La différence majeure réside dans les arcanes mineurs qui représentent des scènes de vie, contrairement au Marseille. Il existe également d’autres tarots, comme le tarot de Thoth créé par l’occultiste Aleister Crowley, réputé plus difficile d’apprentissage que le Rider-Waite-Smith.
Le tarot est un « couteau suisse » en cartomancie. Il peut être utilisé à toute fin possible. C’est l’outil privilégié pour des tirages psychologiques ou pour le shadow work.
Les oracles
Le terme oracle désigne un jeu de cartes qui est utilisé en cartomancie, donc tout ce que j’ai cité précédemment pourrait être qualifié d’oracle. Cependant, on réserve généralement ce terme aux jeux qui ne sont pas des tarots. La principale caractéristique des oracles est qu’ils ne suivent généralement pas de règles établies concernant le nombre de cartes, la présentation et le contenu des cartes (symboles, mots-clés, texte, usage…). Les oracles offrent donc une liberté créative sans limites.
Les oracles peuvent être utilisés à différentes fins, selon leur thématique, leur construction, leur présentation… Il existe par exemple des oracles dits « de guidance » qui sont tout indiqués pour cette pratique. D’autres seront plutôt utilisés dans des tirages divinatoires, comme les oracles symboliques tels que l’Oracle Gé. D’autres oracles sont orientés vers le développement personnel ou spécifiques au domaine sentimental ou professionnel.
Quel(s) jeu(x) choisir ?
C’est une question qui est souvent posée par les débutants en cartomancie et à laquelle il est difficile de répondre. Comme il s’agit d’un art divinatoire, cela repose surtout sur l’intuition, pour cela il faut des images évocatrices, des symboles qui nous parlent… Cela dépendra donc de la culture et du vécu de chacun. Malgré tout, je peux vous donner les conseils suivants :
• choisir un jeu qui vous plaît : si vous débutez avec un jeu dont les illustrations vous déplaisent énormément, vous aurez du mal à vous l’approprier.
• se renseigner sur les jeux : il existe plein de passionnés qui partagent leur collection sur YouTube ou Instagram. Cela permet de se rendre compte de la diversité des jeux qui existent, de voir les cartes et les livrets, et d’avoir l’avis des personnes qui les utilisent.
• si vous voulez apprendre un système répandu (tarot Rider Waite Smith, Petit Lenormand), optez soit pour une version originale du jeu, soit une version fidèle à ses représentations. Cela vous permettra de pouvoir plus facilement assimiler les significations communément admises, de vous référer à des ouvrages dédiés, des vidéos ou des formations sur le sujet.
Comment apprendre la cartomancie ?
Comme pour beaucoup de domaines, le secret c’est de pratiquer. C’est en tirant les cartes qu’on devient cartomancien ! Néanmoins, voici quelques conseils pour faciliter l’apprentissage.
Tenir un journal de tirages
L’idée est de noter les tirages que vous faites, pour vous-même ou d’autres personnes, en écrivant la question posée, les cartes tirées et les emplacements de celles-ci et la lecture que vous en faites. Ceci vous permet de relire vos notes quelque temps plus tard pour voir si vos interprétations étaient justes (surtout en divination) ou de voir comment la situation a évolué.
Se documenter et se former
Ce conseil est valable surtout pour l’apprentissage d’un système (tarot, jeu de 32 ou de 52, Petit Lenormand, etc.). Certains jeux sont accompagnés d’un livret d’explication auquel vous pouvez vous référer, mais cela n’est pas le cas pour tous les jeux du marché. De plus, ces livrets peuvent être très succincts et peu informatifs, surtout pour un débutant. Si vous vous intéressez à un système donné, je vous recommande d’acheter un livre de référence sur le sujet.
Vous pouvez également regarder des vidéos sur YouTube qui décrivent certaines cartes et donnent des idées de tirage.
Enfin, si vous souhaitez aller plus loin ou si la lecture n’est pas votre fort, suivre une formation en ligne peut être très enrichissant et vous aider à assimiler les méthodes de tirage et les significations des cartes.
Mes recommandations de livres :
– Lire le Tarot avec le Rider-Waite d’Emmanuelle Iger, Eds Trajectoire, 2017
– Tarot, la base ! – Guide d’infiltration pour les non-initiés qui veulent tout capter d’Audrey Sebti, Solar, 2023
– Lire les cartes avec le tarot à jouer de Hyena – Soul Shadow, auto-publié (disponible sur Amazon et sur son site web), 2022
– Guide pratique. Comment utiliser le Petit Lenormand d’Alexandre Musruck, Arcana Sacra, 2020
Quelques idées de formations :
– Les formations en ligne de Hyena – Soul Shadow notamment celle sur la cartomancie traditionnelle
– Les formations autour du Petit Lenormand de Laura – The Snake and The Moon
– Initiation au tarot intuitif de Margot Robert-Winterhalter
– Initiation à la cartomancie, quand on n’a pas de don, ni de grand-mère cartomancienne de Morgane Mounès
Suivre des cartomanciens sur les réseaux sociaux
Sur YouTube ou Instagram, de nombreux cartomanciens partagent des tirages. Suivre ces cartomanciens permet d’apprendre passivement les significations des cartes ou de découvrir des interprétations, des visions auxquelles on n’aurait pas pensé. À force de voir une carte et d’entendre les significations qu’on lui prête, vous allez finir par les retenir plus facilement. Sur les réseaux sociaux, notamment Pinterest et Instagram, vous trouverez également des idées d’étalements (c’est-à-dire un « schéma » de tirage) et des propositions de « challenge » sur plusieurs jours ou semaines. Ces challenges sont un bon moyen de pratiquer au quotidien et de progresser puisqu’ils proposent un ensemble de questions à poser aux cartes autour d’une thématique.
Mes comptes YouTube préférés :
– Hyena – Soul Shadow
– Sabrina Passion des Oracles
– Margot R-W
– Licorne indigo
Quelques comptes Instagram proposant des challenges ou des idées de tirage :
– Le Manoir Occulte
– Lionharts
– Tar0naute
– The Snake and the Moon
– Dusserre Cartomancie
Échanger avec d’autres cartomanciens
Il existe des groupes de discussion autour des cartes sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook et sur Discord. Enfin, il existe de plus en plus de lieux qui organisent des ateliers autour de la cartomancie (cafés, salons de thé, bibliothèques ésotériques…). Ces espaces (physiques ou virtuels) sont l’occasion de présenter vos interprétations de tirages et demander des conseils aux autres pratiquants.
J’espère que cet article vous donnera des pistes pour entamer votre découverte et apprentissage de la cartomancie. Êtes-vous prêts à vous lancer ? Avez-vous d’autres conseils à partager ? Dites-nous tout dans les commentaires !
Sonatine
Sources texte :
Expériences personnelles
Sources images :
Image à la une créée avec Canva