La cartomancie

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L’art de la cartomancie est empreint de mystères, de mysticisme et a toujours fasciné autant qu’effrayé les foules. Longtemps l’apanage des voyants et des « diseurs de bonne aventure », la cartomancie tend pourtant à se démocratiser ces dernières années. Voici une petite présentation de cet art divinatoire et de ses applications modernes.

Qu’est-ce que la cartomancie ?

La cartomancie est un art divinatoire qui repose sur le tirage de cartes. Il peut s’agir de jeux de cartes à jouer standards (32 ou 52 cartes) ou d’un jeu de cartes dédié à cette pratique (oracle, tarot ésotérique). Les cartes servent de support à l’intuition du cartomancien qui va être guidé par le sens généralement attribué à la carte tirée et par les ressentis procurés par les illustrations présentes sur celle-ci.

Les arts divinatoires tout comme les autres domaines occultes (astrologie, alchimie, magie) ne sont pas considérés comme des sciences.

Histoire de la cartomancie

Naissance de la cartomancie

 

Suite des épées dans un tarot de Marseille (1800-1850)

Les premières traces de cartomancie remontent à la Renaissance en Espagne et en Italie. À cette époque, les jeux de cartes de ces pays comportent généralement quatre emblèmes : les coupes, les bâtons, les épées et les deniers. En Italie, certains jeux sont enrichis d’arcanes inspirés par des archétypes religieux. Plus tard, ces jeux de cartes se disséminent en Europe, notamment en France avec le tarot de Marseille.

Au XVIIIe siècle, quatre nouvelles enseignes apparaissent en France afin d’améliorer la lisibilité des cartes : les cœurs, les carreaux, les piques et les trèfles. Ces enseignes françaises sont celles qui sont encore utilisées de nos jours. La cartomancie se développe en France au siècle des Lumières grâce aux travaux de Jean-Baptiste Alliette dit Etteilla, considéré comme le père de la cartomancie, et ceux d’Antoine Court de Gébellin. Etteilla travaille surtout avec le jeu de 32 cartes autour duquel il construit un système divinatoire (Le petit Etteilla), puis il crée un tarot inspiré du tarot de Marseille et de l’Égypte antique.

La cartomancie dans le courant occultiste

 

Tarot Rider Waite SmithTarot Rider-Waite-Smith

La cartomancie est popularisée par Etteilla ainsi que d’autres cartomanciens de renom tels que Mademoiselle Lenormand à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle. Quelques décennies plus tard, l’occultisme se développe en Europe avec notamment la naissance du spiritisme, science occulte et philosophie selon laquelle il est possible de communiquer avec des entités de l’au-delà.
Les pratiques occultes se développent donc au sein du grand public et des sociétés secrètes sont également créées comme The Hermetic Order of the Golden Dawn in the Outer (L’Ordre hermétique de l’Aube dorée à l’extérieur) à Londres à la fin du XIXe siècle. La Golden Dawn compte des membres de renom tels que Sir Arthur Conan Doyle, Aleister Crowley, Pamela Colman-Smith et Arthur E. Waite. Ces deux derniers noms ne vous disent peut-être rien, pourtant ils sont à l’origine du système cartomantique le plus populaire au monde : le tarot Rider-Waite-Smith. Ce tarot s’inspire grandement du tarot de Marseille, mais sa principale différence repose sur l’illustration des arcanes mineurs (les quatre suites : coupes, épées, bâtons, deniers) qui, dans le tarot de Marseille, ont conservé leur origine de « jeu de cartes » et ne représentent pas de personnages et de scènes de vie, rendant leur interprétation délicate. Le tarot Rider-Waite-Smith révolutionne donc la taromancie (l’art de tirer les cartes de tarot) et s’est imposé comme le système tarologique le plus utilisé au monde.

La cartomancie moderne

 

Cartes d'oracles

Le mouvement occultiste du XIXe siècle s’essouffle au début du XXe siècle. La cartomancie est toujours pratiquée, mais par un public beaucoup plus restreint. Le cartier Grimaud, sous l’impulsion de son directeur Paul Marteau, publie au milieu du XXe siècle une version du tarot de Marseille qui est toujours considérée comme une référence. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, des voyants de renom publient des systèmes oraculaires inédits comme l’oracle Belline, le tarot persan de Madame Indira et l’oracle Gé. À l’instar du tarot Rider-Waite-Smith, ces oracles permettent au public de s’approprier plus aisément l’art de la cartomancie. Les cartes illustrées avec des symboles simples permettent une lecture plus aisée qu’avec un jeu de 32 ou de 52 cartes standard, ou encore avec le tarot de Marseille dont la plupart des gens n’utilisent que les arcanes dits « majeurs » car illustrés (22 cartes sur 78).

Malgré l’apparition de ces jeux, la cartomancie est restée relativement peu pratiquée ces dernières décennies. Les jeux de cartes divinatoires se vendaient uniquement dans des boutiques ésotériques. Mais depuis quelques années, la cartomancie a connu un regain d’intérêt considérable, notamment depuis la crise sanitaire de la COVID-19. De plus en plus de personnes s’intéressent à l’ésotérisme et à la spiritualité notamment par le biais des réseaux sociaux. Les arts divinatoires, en tête desquels figure la cartomancie, n’échappent donc pas à la tendance et se sont considérablement popularisés ces dernières années, au point qu’il est désormais possible de trouver un rayon de jeux divinatoires de plus en plus fourni dans toutes les grandes librairies (indépendantes ou les grandes enseignes comme la FNAC, Cultura, etc.).

Pourquoi pratiquer la cartomancie ?

Tirage de cartes

Si la cartomancie fait bien partie des arts divinatoires, le terme recouvre aujourd’hui des domaines plus larges que la simple divination. On peut tirer les cartes dans plusieurs buts, par exemple :
– la guidance : recevoir un message inspirant, éclairant, encourageant ;
– le développement personnel : se reconnecter à son intuition, mieux se connaître et se comprendre ;
– le psychologique : utiliser les cartes comme support d’introspection afin d’identifier des blocages émotionnels ;
– la divination ;
– la méditation ;
– accompagner un processus créatif.

Aujourd’hui, il existe des milliers de jeux différents (oracles, tarots) et les ressources sur la cartomancie sont très faciles d’accès. On peut se procurer des livres, regarder des vidéos sur Youtube, trouver du contenu gratuit sur les réseaux sociaux, accéder à des formations en ligne… N’importe qui peut pratiquer la cartomancie, pourvu d’être curieux sur le sujet. Il faut toutefois garder en tête que tirer les cartes n’est pas une science mais un art, il ne faut donc jamais accorder trop d’importance à un tirage. On est seul maître de son destin ! Mais les cartes peuvent être un formidable outil d’introspection qui nous permet de prendre le temps de faire le point sur une situation et d’affronter certaines réalités qu’on refuse de voir.

Connaissez-vous la cartomancie ? La pratiquez-vous ou cet article vous a-t-il donné envie de vous pencher sur le sujet ? Laissez vos impressions dans les commentaires.

Sonatine

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