Au revoir Léon Melchior

Notez cet article :

Léon Melchior, ancien cavalier reconverti dans l’élevage, s’est éteint dans la nuit du 10 au 11 novembre à l’âge de 88 ans. Fondateur du studbook et du haras Zangersheide, il en avait confié les rênes à sa fille quelque temps auparavant à cause de sa santé fragile.

Dans cet article, je vous propose de (re)découvrir Léon Melchior ainsi que son haras et le registre Zangersheide.

Léon Melchior, le cavalier

Léon Melchior est né le 25 décembre 1926 et a commencé sa carrière en se lançant dans l’immobilier. La première fois qu’il est monté sur un cheval, il avait 37 ans : il n’y a pas d’âge pour débuter l’équitation. Aimant cela, il décide de s’acheter un cheval, appelé Quinette, pour les promenades et la chasse. Plus tard, il acquiert un cheval plus performant avec qui il prend goût au saut d’obstacles et participe même à quelques concours.

Petit à petit, il progresse, s’entoure de bonnes personnes, rencontre Hermann Schridde (cavalier professionnel de saut d’obstacles) à qui il demande conseil pour choisir de bons chevaux. C’est comme cela qu’il achète Heureka, une grande championne Holstein.

Leon Melchior débute l'équitation tard

Âgée de 12 ans, Heureka s’est mise à boiter. À l’époque, dans les années 70, peu de solutions existaient quand un cheval boitait, la médecine n’était pas aussi avancée qu’aujourd’hui. C’est à ce moment-là qu’il décide de la mettre à la reproduction.

Léon Melchior, l’éleveur

Conseillé par un technicien en génétique, M. Van den Eynden, Léon Melchior comprend que, pour améliorer la génétique des chevaux d’obstacles, il convient de sélectionner les reproducteurs qui présentent les meilleures aptitudes et qui appartiennent à une lignée possédant ces aptitudes récurrentes (comme l’a fait Monchval.com avec les prédispositions).

C’est ainsi que Léon Melchior décide de rechercher des descendants de Gotthard, l’un des meilleurs étalons de saut d’obstacles des années 70, afin de les acheter pour les utiliser comme poulinières. Cependant, il se heurte au problème de faux papiers : après des tests ADN, il se rend compte que certaines de ses juments ne descendent pas de Gotthard.

Van den Eynden conseille alors à Léon Melchior de pratiquer la politique de l’outcrossing : utiliser un autre reproducteur, sans lien de consanguinité. C’est ainsi qu’il sélectionne Almé, un Selle Français, père de Ahorn remarqué en compétition et débute ainsi son élevage Zangersheide (situé à Lanaken en Belgique). Léon Melchior le gardera de 1975 à 1985 et il sera ensuite vendu en France, où il y vivra jusqu’à sa mort en 1991.

almé selle français

Lors des championnats d’Europe de CSO à Vienne (Autriche) en 1977, les cavaliers et les chevaux de l’élevage de Zangersheide se sont distingués par leur victoire. À ceux de 1992 à Barcelone (Espagne), les cavaliers Johan Heins et Piet Raymakers ont remporté respectivement la médaille d’or et celle d’argent.

Dans les années 90, Léon Melchior se lance dans l’insémination artificielle (transfert d’embryons). Ses idées et techniques sont critiquées, jugées trop révolutionnaires et libérales. Les studbook qui existent refusent de travailler avec le visionnaire Léon Melchior. Les techniques de reproductions ne sont pas au goût de tout le monde. C’est pourquoi il décide de fonder son propre studbook.

Léon Melchior crée son propre studbook

En 1993, il fonde le studbook Zangersheide. La lignée des chevaux « Z » débute, et avec elle les victoires. Parmi les chevaux célèbres, la plus connue est Ratina Z (petite-fille de Almé et de Heureka) qui a cumulé les victoires et les titres entre 1991 et 1997. Des essais de clonage ont été menés dès 1997 (Ratina Z alpha, Ratina Z bêta et Ratina Z gamma).

 Zangersheide Ratina championne

Levisto Z, sous la selle de Judy Ann Melchior, fille de Léon, s’est distingué par ses victoires dans les Sires of the World, le championnat du monde des étalons qui a lieu tous les ans à Lanaken. Né en 1997, ce grand étalon gris est encore disponible à la saillie.

En 2015, pour les studbook autre que Selle Français et Anglo-Arabe, Et Caetera Z a été sacré champion de France des 4 ans, Carpediem Edm Z pour les 5 ans et Cherisma Z pour les 6 ans.

Actuellement, c’est la fille de Léon Melchior, Judy Ann Melchior, cavalière émérite, qui gère le haras depuis quelques années, son père s’étant retiré de la gestion à cause de sa santé fragile.

Léon Melchior, le temps des au revoir

Judy ann Melchior gère maintenant le studbok et le haras

Selon ses dernières volontés, tout le monde était le bienvenu à ses funérailles, le 17 novembre au domaine de Zangersheide à Lanaken (Belgique).

Toutes nos condoléances vont à sa famille, nous n’oublierons jamais ce grand homme et tout ce qu’il a fait pour le saut d’obstacles.

Cet article sur Léon Melchior touche à sa fin. Avez-vous déjà entendu parler de cet entrepreneur ? Connaissiez-vous le studbook Z et ses origines ? Dîtes-nous tout dans un commentaire !

Antivirus

Sources texte :

Cheval – chevaux

Leperon.fr

Wikipédia 1 2

Webstallions

Sources images :

Image à la une / Image 1

Image 2

Image 3

Image 4

3 réflexions sur “Au revoir Léon Melchior”

  1. Je ne le connaissais pas du tout et je suis impressionnée par ce qu’il a réussi à faire malgré le début tardif qu’il a eu en équitation. Je découvre aussi que les Zangersheide sont vraiment une race récente, c’est dingue ! Chapeau Mr Melchior 🙂

     
  2. Je ne le connaissais pas non plus avant de lire cet article, commencer l’équitation à presque 40 ans et faire une aussi belle carrière, franchement bravo !

     
  3. Un grand monsieur qui s’en est allé ! Il aura marqué le Cso avec ses chevaux z et aussi la reproductions avec ses clones plus communément appelé Alpha chez Zangersheide

     

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut