Comment bien choisir sa selle ?

L’une des étapes les plus importantes dans la vie d’un cavalier est le choix d’une selle, elle ne doit donc pas être prise à la légère. La selle se doit d’aller certes au cavalier, mais le principal intéressé reste tout de même le cheval ! À travers cet article, je vais tenter de vous donner les clés pour que vous trouviez chaussure à votre pied .

Pour quelle utilisation ?

Dressage, CSO, endurance, TREC, western… Il en existe autant de types que de disciplines équestres : la première chose à faire est donc de définir comment une selle pourra répondre à vos attentes ! Pour un cavalier un peu touche-à-tout, le mieux est une selle mixte, qui conviendra à toutes les disciplines. Certaines sont à prédominance : elle offre les avantages d’une mixte, mais propose également une aide sur la discipline qu’on aime/pratique le plus (en général, il s’agit du CSO ou du dressage).

Dans le cas de la pratique en compétition d’une activité précise, il serait préférable alors d’opter pour le choix d’une selle adaptée. Par exemple, avoir une belle descente de jambe dans une selle de CSO sera beaucoup moins aisé que dans une de dressage. Toutefois, si elle aide le cavalier dans sa position, elle ne fait bien sûr pas tout le travail.
Pour ma part, j’ai une selle mixte pour sauter lorsque j’en ai envie et une selle de dressage avec laquelle je monte 90% du temps.

Un seul mot d’ordre : la selle se doit d’être adaptée à votre cheval. Mais elle doit également vous aller, sans quoi, votre position risque d’en pâtir, ce qui se répercutera sur le confort de votre monture.
Divers cas de figures existent :
– cavalier de club ou professionnel, qui monte des chevaux différents : ici, il est conseillé de choisir une selle dans laquelle vous serez bien, mais de ne la mettre qu’aux chevaux à qui elle va. Pour les autres, il va falloir vous faire violence. Cependant, utilisez leurs propres selles, en espérant qu’elles soient adaptées, mais ceci est un autre débat. Par exemple, si votre selle convient à des poneys ronds et sans garrot, elle n’ira pas à un cheval plus fin avec un garrot très ressorti.
– cavalier propriétaire, il vous faudra sans aucun doute opter pour une selle qui va au couple ! L’avantage est que vous pourrez tester la selle de votre cheval en statique (sans rien, à l’arrêt) puis en dynamique (monté) et voir si ça colle ou non. Si une selle ne va pas en statique, elle n’ira pas en dynamique. Par contre, la réciproque n’est pas toujours vraie.
Si votre compagnon est un jeune cheval, pas la peine d’investir dans une selle très haut de gamme, le cheval en pleine croissance et évolution aura le temps de grandir, de s’étoffer, et la selle qui lui ira à 4 ans n’ira plus à 7. Privilégiez l’achat d’une selle à petit prix, avec un système de changement d’arcade par exemple. L’arcade permet de définir l’ouverture de la selle et si, sur certains arçons (structures de la selle), elle ne peut pas être modifiée, sur certains modèles, vous pouvez la changer pour obtenir une ouverture plus ou moins grande.
Si vous avez plusieurs chevaux, essayez de trouver une selle qui peut aller à tout le monde (mais ça, c’est seulement en rêve). Sinon, un nouvel investissement sera nécessaire pour le bien-être de vos équidés.

Le budget

Une selle est un achat conséquent mais, par chance, il y en a pour toutes les bourses. Attention toutefois : celles à prix vraiment très bas (100 euros pour une selle en cuir par exemple) ne sont absolument pas recommandées ! Elles sont fabriquées on ne sait où, dans on ne sait quelles conditions, et la qualité est médiocre, tant sur le fond que sur la forme.
Plus le budget est grand, plus vous pourrez vous permettre de tabler sur du sur-mesure, qui ira parfaitement au couple ! Petite mise en garde, notez que ce qui va au cheval à l’instant T ne lui ira peut-être plus quelques mois plus tard. Dans ce cas-là, il faut composer un peu en « retouchant » la selle pour que ça aille, ou s’aider de cales/amortisseurs.
Pour les petits budgets, je recommande les selles synthétiques. Il en existe vraiment de bonne facture et mieux vaut une bonne synthétique qu’une en cuir de qualité moyenne.
Une autre piste à explorer est le marché de l’occasion. Il y a largement de quoi trouver votre bonheur et les produits de selliers réputés sont alors bien plus accessibles ! Attention toutefois à bien vérifier l’état de la selle : arçon en bon état et pas tordu, état des matelassures (parfois, il faut les retravailler), etc.
Voici quelques exemples de selliers : Prestige, Equipe, Stübben, Delgrange, Forestier…

Exemple d’arçon

Comment savoir qu’une selle est adaptée ?

Pour le cavalier : c’est celle dans laquelle on se sent bien ! Il n’y a pas de formule magique, on évite les selles qui nous mettent le bassin à l’envers, celles qui mettent la jambe en avant… Une selle qui va à la perfection à votre coach ne vous ira peut-être pas, car nous sommes tous différents !

Pour le cheval : c’est ici que les choses se compliquent… Tous les chevaux ne sont malheureusement pas faciles à seller !
Voilà les points essentiels qui montrent que la selle va à votre compagnon :
– Le garrot doit être libre : il faut que l’espace entre la selle et le garrot laisse passer 3 à 4 doigts, 2 sur les côtés. L’épaule quant à elle ne doit pas être comprimée.
– La selle doit être en équilibre : elle ne doit ni s’écraser sur le garrot ni avoir plus de poids sur le troussequin. En règle générale, le pommeau et le troussequin doivent être à la même hauteur.
– Les panneaux doivent libérer la colonne vertébrale du cheval : pour savoir si c’est le cas, placez-vous derrière votre cheval (avec les règles de prudence qui s’imposent) : si vous voyez la lumière du jour, c’est que c’est bon !
– Si la selle repose sur les lombaires, c’est qu’elle est trop longue : on change !
– La sangle et les étrivières doivent être perpendiculaires au sol : si ces dernières penchent d’un côté ou de l’autre, quelque chose cloche.
– Enfin, les traces de sueur présentes après une séance doivent être symétriques, uniformes. Sinon, cela signifie qu’il y a des points de pression.
La meilleure solution pour être certain qu’une selle va à son cheval est de faire appel à un saddle-fitter. Ce sont des professionnels spécialisés dans l’adaptation d’une selle à un cheval (et à un cavalier). Ces derniers, à l’inverse des selliers, ne conçoivent pas de produits, mais sont capables de vous indiquer si elle convient ou non et de vous proposer plusieurs solutions pour remédier à cela : rembourrage des panneaux, changement d’arcade si possible, utilisation de cales en attendant que la musculature revienne. Ils peuvent également vous proposer des selles qui iront à vos chevaux si l’actuelle ne convient pas. En France, le saddle fitting commence à se développer de plus en plus, mais nous avons encore beaucoup à faire comparé aux deux pays pionniers : l’Allemagne et l’Angleterre. Toutefois, grâce à des saddle-fitters passionnés, on sent que le vent tourne chez nous, pour le plus grand bonheur de nos chevaux !

J’espère que cet article vous aura été utile ! Avez-vous eu du mal à trouver la selle pour votre cheval ? Quelle selle a enfin fait votre bonheur ? Avez-vous d’autres astuces pour que la selle aille parfaitement aux chevaux ? N’hésitez pas à partager vos expériences sur le Mag !

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