La vigne : le cycle de sa vie

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Lors de la dégustation d’un verre de vin, on pense parfois au travail du viticulteur qui prend soin de sa vigne pour qu’elle donne les grappes nécessaires à la fabrication de crus dont le prix n’a parfois d’égal que le renom. Mais la vigne se contente-t-elle simplement de donner du raisin ou a-t-elle une vie plus complexe ? Suivez-moi dans les vignobles pour le découvrir !

La vigne, un éternel recommencement

Tout au long de sa vie, la vigne suit deux cycles distincts :

– Le cycle végétatif : il s’agit du cycle actif de la vigne, c’est-à-dire qu’elle connaît une évolution de sa végétation durant cette période. Il s’étend du mois de mars à la mi-novembre et englobe le cycle reproductif.

– Le cycle hivernal : c’est le stade de repos végétatif de la vigne. Il débute à la mi-novembre, après les vendanges, et s’arrête au mois de mars lors de la reprise de la végétation.

Afin de mieux analyser le cycle de vie de la vigne, nous le traitons ici en suivant le cours d’une année civile.

La vigne au mois de mars : le temps des pleurs

Durant l’hiver, les rameaux de la vigne (appelés sarments) sont taillés afin de laisser une plaie en leur bout. La vigne étant une liane, cette étape est impérative afin d’en maîtriser la pousse et ainsi éviter que les vignobles ne se transforment en jungle.

Lorsque le printemps arrive, la sève monte dans le pied puis dans les sarments jusqu’à atteindre l’extrémité sectionnée du rameau. Une goutte de sève apparaît alors sur la plaie et on dit que la vigne pleure. Il s’agit du signal du début du cycle actif végétatif.

Il est alors temps pour le viticulteur de débuter la taille générale de la vigne, afin de retirer les sarments morts durant l’hiver et pour réduire l’amplitude de la vigne si cette dernière commence à prendre trop de place. Les sarments sont également attachés aux fils installés dans les vignes afin de donner une direction à leur pousse.

Suivant le moment auquel elle est taillée, la vigne perd entre 1,5 et 5 litres de sève. Cela dépend également du type de vin recherché et du terroir exploité.

Une fois la sève hors de la vigne, elle peut être récupérée dans des contenants adéquats pour être réutilisée pour la fabrication de produits anti-taches ou de produits cosmétiques.

La vigne en début avril : le débourrement

Alors que des bourgeons apparaissent le long des sarments, l’activité interne de la vigne est intense. Sous l’effet de cette tension, de l’humidité et de la température ambiante, les bourgeons se mettent à gonfler et laissent apparaître à leur pointe un coton protecteur d’aspect laineux.

Ce dernier vient protéger l’extrémité du bourgeon qui contient les ébauches de la grappe de raisin et des feuilles à naître.

Après quelques jours, une pointe verte finit par poindre apparaître au bout du bourgeon qui se fend. Cette ouverture porte le nom de débourrement.

Les coques protectrices du bourgeon s’écartent pour rejeter « la bourre », pousse très fine de laquelle naîtront les futures feuilles. Les éventuelles gelées printanières seraient alors fatales à ces jeunes pousses encore très fragiles.

Le stade du débourrement arrive entre 20 et 35 jours après les pleurs.

La vigne durant le mois d’avril : la feuillaison

Jour après jour, les bourgeons se transforment et les nouvelles feuilles apparaissent.

La première feuille se déroule pour ensuite s’ouvrir et elle est suivie par deux ou trois autres feuilles qui s’ouvrent immédiatement.
Ces feuilles sont les organes vitaux de la vigne, car ce sont elles qui réalisent la photosynthèse qui apporte l’énergie nécessaire à la croissance des plantes.

En plus des feuilles, les rameaux fraîchement apparus continuent de croître.

La vigne début mai : la sortie des grappes

Alors que l’on devine les prémices de l’été, des boutons floraux poussent sous les feuilles, dont les trois dernières apparaissent.

Ce sont désormais les parasites et les champignons qui menacent les futures grappes, tandis que quelques ultimes gelées et autres caprices de la météo, tels que les premiers orages ou les intempéries, peuvent encore venir abîmer la récolte future.

La vigne au mois de juin : la floraison et la fécondation

Huit semaines après le débourrement, la floraison débute. Ce stade qui porte le nom d’anthèse est celui pendant lequel les fleurs s’épanouissent. La floraison dure entre huit et quinze jours.

Les fleurs de vigne s’ouvrent en corolle vers le bas. Lorsque le capuchon floral se détache, les organes reproducteurs sont dévoilés et la pollinisation peut débuter.

L’organe femelle, le pistil, revêt une forme de cône et renferme un ovaire qui contient des ovules. Quant à l’organe mâle, il est composé de 5 filaments nommés étamines, au bout desquels se trouvent les anthères, de petits sacs remplis de pollen.

La majorité des espèces de vignes cultivées sont hermaphrodites, c’est-à-dire qu’une même vigne produit à la fois des fleurs mâles et femelles. Comme les organes féminins et masculins sont présents dans la même fleur la fécondation est produite en autopollinisation.

Parfois, le plant de vigne ne fleurit pas correctement ou pas complètement. Ce phénomène peut se produire en cas de croissance trop rapide ou si le mauvais temps perdure sur le vignoble. La fleur de vigne se dessèche alors et coule sans avoir été fécondée. Plus les températures sont basses, plus le risque de coulure est grand.

La quantité de fleurs fécondées donne au viticulteur une idée relativement précise de la quantité de raisin qu’il obtient à l’issue des vendanges.

Lors de la floraison, les rameaux de la vigne connaissent une croissance impressionnante pouvant atteindre 5 centimètres par jour lors de périodes chaudes et lorsque le taux d’humidité est élevé.

La vigne durant le mois de juin : la nouaison

Lorsque la fécondation a eu lieu, la fleur se fane et tombe. Un fruit issu de l’ovule fécondé apparaît : c’est le grain de raisin. Lorsqu’il est complètement formé, on dit du grain qu’il est noué, d’où le terme de nouaison pour cette période de vie de la vigne.

Le jeune grain est encore petit et sensible aux maladies dont les feuilles peuvent être atteintes. Sa couleur verte est due à la chlorophylle et chaque grain contient entre un et quatre pépins.

Les fleurs qui n’ont pas été fécondées donnent également des grains verts, mais qui ne connaîtront aucune évolution.

Afin de faire croître ses grappes au mieux, la vigne va s’auto-réguler dans l’apport nutritif. En effet, lorsqu’elle porte des grappes nombreuses et abondantes, la vigne ne peut alimenter correctement l’ensemble de ses fruits, au risque de se tuer à la tâche. En limitant ainsi les nutriments, la vigne freine le taux de nouaison et les grains robustes et en bonne santé peuvent évoluer. Ils s’enrichissent en acides organiques et leur taille augmente au fil des jours.

Le grain atteint le stade de véraison qui dure entre huit et quinze jours. La croissance des grains s’arrête progressivement et leur couleur change au même rythme. Le vert de la chlorophylle laisse place au noir pour les cépages rouges et au jaune pour les cépages blancs. L’acidité présente dans le grain diminue et les sucres s’accumulent à sa place.

La vigne en début août : l’aoûtement

Peu à peu, les sarments stockent les matières nutritives qui ne sont plus destinées au raisin, arrivé à maturation. Ces stocks serviront à nourrir les nouveaux bourgeons qui apparaîtront au printemps suivant. En prévision de l’hiver, les sarments se couvrent de bois afin de résister aux gelées. L’aoûtement s’étend jusqu’à fin novembre.

La vigne d’août jusqu’à début octobre : la maturation

Arrivés à leur taille maximale, les grains de raisin se chargent en éléments minéraux et poursuivent l’accumulation des sucres. C’est lorsque ces deux taux deviennent stationnaires que le raisin atteint le stade de la maturation.

Les vendanges peuvent alors commencer, alors que les feuilles de vignes se teintent peu à peu des couleurs flamboyantes de l’automne. C’est le moment d’aller chercher de belles grappes chez les commerçants !

Toutefois, il arrive que certains cépages portent encore leurs grappes quelque temps afin de produire des vins particuliers. C’est ce qu’on nomme « les vendanges tardives ».

La vigne d’octobre à novembre : la surmaturation

Le viticulteur pratique la surmaturation afin d’obtenir du raisin chargé en sucres, destiné à des vins moelleux et liquoreux.

Une fois le raisin arrivé à maturité, il ne reçoit plus d’éléments nutritifs de la part de la plante. La pellicule qui entoure les grains devient fragile et perméable. L’eau s’évapore des fruits et les grains sèchent, concentrant ainsi leurs sucres.

La vigne en novembre : la chute des feuilles

Comme bon nombre de plantes lorsque l’automne s’installe, les feuilles colorées de la vigne se détachent une à une. En cas de vent et de pluie, la chute des feuilles est accélérée.

La vigne, de fin novembre à début mars : la dormance

La fin de l’automne marque le commencement du cycle hivernal de la vigne, qui porte le nom de dormance. La sève redescend dans le pied et l’aoûtement des sarments touche à sa fin.
Ainsi endormie, la vigne va vivre sur ses réserves jusqu’au retour du printemps qui sonnera pour elle le début d’un nouveau cycle.

Connaissiez-vous les étapes de la vie de la vigne ? Avez-vous déjà participé à des vendanges ? Ou peut-être pratiquez-vous une profession en rapport avec la vigne ? Venez nous expliquer cela dans les commentaires !

 

Owlonoak

 

Sources texte :

Opus vins

Wine Republik

Cave de Genève

 

Sources images :

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