Le Camargue ou Camarguais

Cheval Camargue ou Camarguais
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L’un des chevaux français les plus connus est le Camargue, parfois appelé Camarguais, cheval Camargue ou encore cheval de Camargue. Ces surnoms sont surprenants, car il est classé par la Fédération Équestre Internationale comme un poney puisqu’il mesure souvent entre 1m30 et 1m42 au garrot, mais il est considéré comme un petit cheval, au même titre que le Falabella, qui est un cheval miniature. Originaire du delta du Rhône (Gard et Bouches-du-Rhône), dans le sud de la France, le Camargue est un véritable symbole de sa région natale. Vous voulez en apprendre plus sur cette race ? Cet article est fait pour vous !

Cheval Camargue ou Camarguais

Origine du Camargue ou Camarguais

L’origine du Camargue est incertaine et plusieurs théories plus ou moins probables coexistent et s’accordent pour dire que la race est très ancienne. En effet, cette dernière remonterait à la Préhistoire, les chevaux ayant conservé des caractéristiques très anciennes (silhouette lourde, robustesse, peu de besoins alimentaires, « air sauvage ») retrouvées dans les peintures de la grotte de Lascaux, qui ont 17 000 ans. Le Camargue serait ainsi l’une des plus anciennes races du monde.

La théorie la plus communément admise est que le Camargue serait indigène des marais de la région qui lui a donné son nom, c’est-à-dire que la race y serait apparue. Une autre proposition avance qu’il descend de chevaux africains, arrivés vers le VIIe siècle avant J.-C. près d’Arles, qui auraient contribué à fonder la race. La dernière théorie plausible est une origine celte, les troupeaux de Camargue ressemblant à ceux des chevaux celtiques (race aujourd’hui éteinte, proche des actuels poneys Exmoor), plus qu’à ceux des français.

Le Camargue actuel a été influencé par de nombreux chevaux depuis son apparition, en particulier par le Barbe, mais aussi par des chevaux arabes, asiatiques et celtes. Malgré cela, les conditions de vie très particulières de la Camargue (vent, humidité, contrastes de température entre l’été et l’hiver) ont contribué à sélectionner un cheval unique, parfaitement adapté, en atténuant certaines caractéristiques non utiles voire pénalisantes.

Depuis de nombreux siècles, le Camargue est utilisé et reconnu pour sa robustesse et sa puissance. Il est déjà cité dans certains textes datant de l’Antiquité romaine. Avant le XIIe siècle, il était surtout utilisé pour déplacer des charges et lors des guerres. Plus tard, il recommence à être élevé en liberté et à être utilisé essentiellement en agriculture, pour travailler le bétail et faire de l’attelage. C’est d’ailleurs peu de temps après, au XIIIe siècle, que le travail de gardian est cité pour la première fois, faisant référence aux propriétaires d’un troupeau de taureaux ou de Camargues élevés en semi-liberté.

Cheval Camargue ou Camarguais

À partir du XVIe siècle, les propriétaires ont commencé à essayer de faire évoluer volontairement la race, en particulier pour la rendre plus grande afin d’être mieux adaptée à la guerre. Pour cela, ils ont introduit de grands et puissants étalons (issus, entre autres, d’élevages normands ou limousins), afin qu’ils transmettent leurs gènes à leurs poulains, mais ces tentatives ont toutes été infructueuses, car ces chevaux n’étaient pas du tout adaptés aux conditions de vie locales.

Entre le XVIIIe et le XIXe siècle, juste après la Révolution, de nombreux Camargues ont été réquisitionnés. Les plus beaux sont alors croisés avec d’autres races afin d’obtenir des équidés mieux adaptés à la guerre. Les propriétaires de troupeaux n’ont pu garder que les chevaux inaptes à devenir des chevaux de combat, sans valeur et sans grandes qualités, qu’ils ont donc souvent laissé en liberté, sans surveillance. La race a donc peu à peu dégénéré, perdant des qualités physiques mais aussi de force et de rigueur au travail. Afin de redonner au Camargue toutes ses caractéristiques, une manade modèle avec les plus beaux spécimens a été créée en 1837, dans le but de sélectionner ainsi de beaux poulains qui pourront à nouveau être disséminés dans les différents troupeaux. Cette expérience a été un véritable succès.

À partir du XXe siècle, le Camargue devient moins populaire et sa population diminue et passe en 15 ans de 3 000 à 1 500 individus. La seule chose qui permet à la race de ne pas disparaître est le maintien de son utilisation globale.

En 1967, la race a été reconnue par les Haras nationaux et un stud-book a été créé en 1968. Aujourd’hui, la race est un véritable symbole de sa région d’origine et gagne en popularité grâce à l’image traditionnelle qu’il renvoie et à sa grande capacité d’adaptation.

Utilisation du Camargue ou Camarguais

Cheval Camargue ou Camarguais

Comme dit précédemment, le Camargue a initialement été utilisé pour le transport de charges, en agriculture et pour travailler le bétail. Aujourd’hui, c’est un cheval qui s’adapte à un grand nombre de disciplines.

Les gardians s’en servent toujours pour le travail du bétail dans leur région. Plusieurs centres touristiques du delta du Rhône l’utilisent aussi pour les randonnées grâce à son intelligence, son calme et son pied sûr.

Sa robustesse, sa résistance et son endurance en font un très bon cheval d’attelage. Il reste très vif et réactif et convient parfaitement aux épreuves de maniabilité.

Le Camargue est aussi un cheval assez polyvalent, qui peut faire du dressage, essentiellement pour les jeunes cavaliers, ou du CSO, puisqu’il est dynamique et franc. Il est aussi très intelligent, ce qui lui permet de bien s’adapter à chacun de ses cavaliers et d’être un excellent cheval de club.

Finalement, il est parfois utilisé pour le spectacle ou le TREC, sa capacité d’adaptation lui permettant la pratique de ces disciplines.

Mode de vie du Camargue ou Camarguais

Le Camargue a un mode de vie très particulier, ressemblant à celui des chevaux sauvages. Il vit en troupeaux appelés « manades », composés d’un étalon dominant appelé « grignon », de plusieurs juments et de leurs progénitures. Les jeunes mâles sont chassés vers 10 mois et se regroupent en petits groupes avant d’être assez matures et puissants pour défier, dans de violents combats, un étalon possédant des juments.

Cheval Camargue ou Camarguais

Les troupeaux vivent en semi-liberté dans les vastes plaines inondées et les marais de Camargue, dans le sud de la France. C’est une région dans laquelle les conditions sont difficiles, à cause des vents violents, de l’humidité permanente, du grand froid hivernal ainsi que de la chaleur et des insectes estivaux. Les Camargues sont libres toute l’année et ne sont capturés par leurs propriétaires que pour être comptés, marqués et parfois dressés.

Standard de race du Camargue ou Camarguais

Le Camargue est parfaitement adapté à son environnement. Il s’agit d’un grand poney considéré plutôt comme un petit cheval, mesurant entre 1m30 et 1m42 le plus souvent, mais le standard autorise une taille jusqu’à 1m50.

Il naît toujours avec une robe sombre : noire, brune ou grise foncée. Avec l’âge, il devient plus clair et atteint vers cinq ou six ans au maximum sa couleur définitive, qui doit être grise (parfois truitée ou mouchetée). Ses crins sont épais et longs.

Cheval Camargue ou Camarguais

Le Camargue a une tête carrée, plutôt lourde, qui rappelle les chevaux primitifs. Son front est large, son chanfrein rectiligne et ses naseaux peu marqués. Le Camargue est un cheval très expressif, en particulier grâce à ses yeux, qui lui donnent une expression intelligente. Il est d’ailleurs capable de s’adapter au cavalier qui le monte, ce qui en fait une très bonne monture pour progresser.

Son encolure est courte et robuste, ses épaules sont droites et musclées et la poitrine profonde. Son arrière-main est très musclée et puissante, la croupe est oblique et la queue est attachée bas. Il s’agit d’un cheval très puissant et endurant, qualités qu’il a acquises grâce à ses conditions de vie.

Il a des membres et des articulations solides et des pieds résistants et larges, il a donc rarement besoin d’être ferré. Le Camargue est très courageux dans l’effort, vigoureux et très résistant. Il a un pas et un galop amples et un trot très rassemblé mais rarement utilisé.

Caractéristiques particulières du Camargue ou Camarguais

Le Camargue a plusieurs caractéristiques qui sont propres à sa race.

Tout d’abord, c’est l’une des rares races de chevaux qui vivent encore actuellement en semi-liberté, c’est-à-dire qu’ils sont libres mais sont contrôlés par l’homme, tout comme le cheval de Merens ou le Pottok, par exemple. Aujourd’hui, seul le cheval de Przewalski est encore entièrement sauvage. La population de ces chevaux est contrôlée par les propriétaires, selon des accords établis avec l’administration, afin que la race reste pérenne sans saturer son habitat.

Cheval Camargue ou Camarguais

Les Camargues sont aussi la monture traditionnelle des gardians et sont utilisés pour garder les taureaux noirs vivant eux aussi en semi-liberté dans la région. À l’automne, un grand rassemblement de gardians avec tous leurs chevaux est organisé afin de marquer les poulains nés dans l’année. Le sceau ou des initiales de la famille propriétaire sont marqués sur l’équidé afin d’identifier à qui ils appartiennent tout comme leur année de naissance pour connaître leur âge. Les femelles sont notées sur la cuisse et les mâles sur l’encolure. Le premier mai, les gardians paradent avec leurs chevaux à Arles pour leur traditionnelle fête et représentent leur manade dans divers jeux.

Finalement, une équitation particulière s’est développée en Camargue, avec un matériel propre, notamment une selle qui existe depuis le XIIIe siècle. Elle est confortable et permet au cavalier de s’installer confortablement. Des sacoches servant à transporter les différents outils du gardian sont attachées au pommeau. Les Camargues étant difficiles à dresser et parfois imprévisibles, les étriers sont fermés avec des barreaux pour déchausser facilement. Finalement, le tapis est typique : il est feutré et avec des motifs de carreaux et s’appelle le « couverton ».

Le Camargue est donc un cheval tout à fait particulier, symbole de tradition et de liberté. Connaissiez-vous cette race ? L’appréciez-vous ? Avez-vous déjà monté un Camargue ou en possédez-vous un ? N’hésitez pas à partager votre avis et votre expérience dans les commentaires !

Ursuline

Sources texte :

– Les chevaux – Par Elwyn Hartley Edwards (2006), édition De Borée, collection Pratique

– Chevaux – 150 races – Par Elwyn Hartley Edwards (2005), édition Larousse, collection L’œil nature

– Fiches « L’univers Fascinant des Animaux »

– Maxi Fiche Race Cheval Star « Le Camargue »

haras-nationaux.fr

 – aecrc.com

 – fr.wikipedia.org

Sources images :

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2 réflexions sur “Le Camargue ou Camarguais”

  1. Très intéressant et très complet !
    J’ai fait plusieurs promenade à dos de chevaux dit camarguais (après, l’était il vraiment… je ne peux que croire ce que disait les moniteurs !). Toutes les fois j’ai été ravis ! Les chevaux nous emmenaient dans des endroits dans les quels nous n’aurions pas put nous rendre à pieds (marais, traversé d’eaux peu profondes…) pour voir les oiseaux de Camargue. Les chevaux étaient effectivement très calmes et à l’écoute des cavaliers !
    J’en garde de très bons souvenirs !

     

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