François Pompon : un artiste recherché du XXe siècle
Né le 9 mai 1855, à Saulieu (Côte d’Or), François Pompon est un sculpteur français de renom du XXe siècle, connu pour ses sculptures d’animaux qui ont la particularité d’avoir une surface polie et d’être simplifiées dans les formes. Avant son succès tardif auprès du grand public, il était un praticien reconnu (c’est-à-dire un ouvrier spécialisé qui réalisait son travail d’après le modèle d’un sculpteur) et très prisé de son époque et il a collaboré avec de grands artistes comme Rodin ou Claudel.L’artiste a toujours vécu dans un environnement où on crée les choses avec des matériaux simples. Tout d’abord, il est devenu l’apprenti de son père, Alban Pompon. Celui-ci était menuisier-ébéniste et faisait partie des compagnons du devoir (communauté reconnue pour leur technicité et leurs savoir-faire qui forme des jeunes à des métiers ouvriers et manuels). C’est ainsi que François Pompon a commencé à travailler le bois. Suite à l’obtention d’une bourse, en 1870, le jeune homme part à Dijon pour devenir apprenti chez un tailleur de pierre qui utilisait principalement du marbre. François Pompon rejoint à ce moment-là l’école des beaux-arts en architecture, en gravure et en sculpture.
En 1875, il entre brièvement dans l’armée avant de se rendre à Paris où il exerce en tant qu’ouvrier marbrier dans une entreprise funéraire. En parallèle de ce métier, il suit des cours à la petite école des arts décoratifs de Paris avec des sculpteurs reconnus comme Aimé Millet ou Pierre Louis Rouillard, qui lui font découvrir la ménagerie du Jardin des Plantes. Plus tard, ce lieu aura une importance dans sa vie, car c’est là qu’il viendra observer les animaux pour réaliser ses sculptures.
En 1879, il débute ses expositions au Salon de peinture et de sculpture et, en 1880, il travaille comme ornemaniste sur le chantier de l’Hôtel de ville de Paris.En 1890, l’artiste entre dans l’atelier de l’illustre Auguste Rodin où il travaille d’abord comme praticien au dépôt des marbres, puis, dès 1893, il dirige l’atelier avant de quitter cet artiste en 1896. Il s’intéresse durant toute cette période à l’art d’Extrême-Orient, au japonisme et à l’art égyptien.Pendant de nombreuses années, il a exercé son métier pour d’autres sculpteurs, comme de 1896 à 1914 chez René de Saint-Marceaux. Ce n’est qu’en 1905, qu’il décide de sculpter uniquement des animaux, sujet à la mode à l’époque. Il commence à modéliser les animaux de la basse-cour et, en 1906, il présente sa première œuvre en tant qu’animalier : Poule Cayenne. Dans ses sculptures, il décide de simplifier les formes et de les polir pour supprimer les détails. Il décide de revenir à « l’essence même de l’animal », ce qui lui permet de créer des œuvres monumentales en termes de taille.
Lors de la Première Guerre mondiale, il perd son travail suite à la disparition de son patron. Sa femme étant devenue paralysée et les animaux du Jardin des Plantes ayant disparus, il cesse son activité pour devenir employé et ouvrier dans divers ateliers.
En 1922, il expose son célèbre Ours Blanc au Salon d’automne, où l’œuvre tranche parmi les autres par son modernisme, ce qui lui vaut d’être reconnu auprès du grand public à l’âge de 67 ans. Ses sculptures se remarquent par son approche intuitive, par ses contours arrondis, par son refus à la géométrie et par son goût pour les matériaux traditionnels. L’artiste disait souvent qu’il aimait « la sculpture sans trou ni ombre » et il privilégiait les pierres claires. Il reçoit une Légion d’honneur, les commandes affluent, mais durant ces onze années, l’artiste continue à perfectionner sa technique et reste humble. Sa dernière œuvre est celle en bronze commandée par la mairie de Paris : Le Grand taureau.
François Pompon meurt le 6 mai 1933, à Paris, suite à une opération de la prostate, et est enterré à Saulieu. C’est dans cette ville qu’un musée à son nom a été inauguré en 1934. Il a légué toutes ses œuvres à l’État.
Ses œuvres les plus connues
L’Ours blanc
Cette œuvre est la plus connue de François Pompon et lui a valu sa célébrité. Elle a été réalisée entre 1923 et 1933 et mesure 163 cm de hauteur, 251 cm de largeur et 90 cm de profondeur. Elle est sculptée dans de la pierre et est visible depuis 1986 au musée du Quai d’Orsay.
Le Grand cerf
Cette statue en a été réalisée en 1929. Elle mesure 260 cm de hauteur, 56,5 cm de largeur et 136,8 cm de profondeur. Elle mélange bronze, alliage et fonderie. Elle est conservée au musée d’art et d’industrie André Diligent à Roubaix.
La Grande panthère noire
Cette statuette en bronze à patine noire a été conçue en 1925. La panthère mesure 145 cm de hauteur, 55 cm de largeur et 375 cm de profondeur. Elle est conservée au musée du Quai d’Orsay.
Goret
Cette statuette en plâtre a été réalisée par l’artiste en 1921. Elle mesure 11 cm de hauteur, 5,2 cm de largeur, 16 cm de profondeur et elle repose sur un socle de 0,8 cm. Cette œuvre a une patine brun-jaune et est également constituée de pierre.
Poule courant
Cette esquisse (premier jet d’une œuvre) en plâtre date de 1912 et a été exposée en 1934 au Muséum d’Histoire naturelle à Paris avant d’être exposée en 1986 au musée d’Orsay. Elle mesure 6 cm de hauteur, 3,2 cm de largeur et 7,6 cm de profondeur.
Hippopotame
Cette statuette en bronze patinée a été réalisée entre 1918 et 1931. Elle mesure 14,2 cm de hauteur, 22 cm de largeur et 6,7 cm de profondeur. L’œuvre a été exposée en 1926 au musée du Luxembourg sans être terminée et où l’artiste pouvait la déplacer à sa guise. En 1934, elle a été exposée au Muséum d’Histoire naturelle avant de rejoindre de nouveau le musée du Luxembourg l’année suivante. Elle rejoint le musée national d’Art moderne en 1939, avant d’arriver au musée d’Orsay en 1986.
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Un grand et talentueux artiste…