A chaque saison, ses lectures et il est temps de vous donner nos recommandations parmi nos meilleures lectures de l’automne !
La chronique d’Absolem : Le Faiseur de Rêves de Laini Taylor
Fiche d’identité
Titre complet : Le Faiseur de Rêves
Autrice : Laini Taylor
Maisons d’édition : Lumen et Gallimard Jeunesse
Genre : Fantasy
Date de parution : 19/04/2018
Nombre de pages : 208 (broché) / 736 (poche)
Prix : 16 € (broché) / 9,90 € (poche) / 9,99 € (numérique)
Synopsis
C’est le rêve qui choisit le rêveur, et non l’inverse…
Il est une ville, au centre du désert, où nul n’a le droit de se rendre sous peine de mort. De ses entrailles sortaient autrefois d’interminables caravanes chargées de trésors mais, depuis deux cents ans, la cité est coupée du reste du monde… Pire encore, un soir d’hiver, le nom de ce lieu de légende s’évanouit en un clin d’œil de la mémoire de tous – Lazlo Lestrange, orphelin de cinq ans à peine, ne fait pas exception à la règle. Frappé au cœur, le petit garçon restera irrémédiablement fasciné par cette énigme.
Quinze ans plus tard, il travaille dans la plus grande bibliothèque du monde, à Zosma, en rêvant de fabuleuses découvertes quand, de la Cité oubliée, émerge tout à coup une curieuse expédition venue recruter les meilleurs scientifiques du continent. Pourquoi diable s’obstiner à réunir ces esprits éminents ? Mystère… Et pourquoi Lazlo voit-il donc ses songes se peupler de visions étranges – à commencer par une déesse à la peau bleue pourtant assassinée des années plus tôt par les habitants de la ville interdite ? Qui est-elle vraiment ? Comment le jeune homme, qui ignore tout de sa légende, peut-il bien la voir en rêve ?
Mon avis
Le Faiseur de Rêves est une saga en deux tomes. Je l’ai littéralement dévorée, malgré un total de plus de 1500 pages ! On y suit la vie de Lazlo, un jeune homme banal et sans histoires, dans un monde imaginaire tout à fait fascinant : les humains y possèdent deux cœurs : l’un alimenté par le sang et l’autre par l’esprit. L’écriture de l’autrice, souvent comparée à Neil Gaiman, est magique et immersive : nous sommes plongés dans son univers et avons envie d’y rester. La romance présente dans ce roman est subtile, moi qui ne suis pas férue de romances car je n’aime pas le côté niais souvent présent dans les histoires d’amour, j’ai été conquise. Il faut accepter de ne pas tout comprendre dès le début mais le final en vaut la peine… Si vous aimez la fantasy originale avec une ambiance onirique et une mythologie riche, je vous conseille vivement cette saga, elle ne vous laissera pas indifférents !
La chronique de Sonatine : 1Q84, Livre 1 : Avril-Juin, de Haruki Murakami
Fiche d’identité
Titre complet : 1Q84, Livre 1 : Avril-Juin
Auteur : Haruki Murakami
Maisons d’édition : Belfond, Editions 10/18
Genre : Fantastique
Date de parution : 25/08/2011
Nombre de pages : 544 (broché) / 552 pages (poche)
Prix : 19,99 € (broché) / 9,60 € (poche)
Synopsis
« Entre l’an 1984 et le monde hypnotique de 1Q84, les ombres se reflètent et se confondent. Unies par un pacte secret, les existences de Tengo et d’Aomamé sont mystérieusement nouées au seuil de deux univers, de deux ères… Une odyssée initiatique qui embrasse fantastique, thriller et roman d’amour, composant l’œuvre la plus ambitieuse de Murakami. »
Mon avis
Difficile de se faire une idée de ce que peut être l’histoire d’1Q84 à la simple lecture du synopsis. Pourtant, il n’est pas possible d’en dire davantage tant cette œuvre est singulière et mystérieuse. Vous donner plus de détails, ce serait vous gâcher la lecture.
1Q84 est une trilogie, dont le titre fait écho au célèbre roman 1984 de George Orwell. Pour l’instant, je n’ai lu que le premier tome, je ne sais donc pas encore où Murakami nous emmène… Le premier tome est écrit en diptyque : on suit alternativement, chapitre après chapitre, l’histoire d’Aomamé et celle de Tengo. L’un et l’autre ont une vie très différente, et pendant une grande partie du roman, on ne comprend pas bien pourquoi Murakami nous conte ces deux histoires a priori distinctes. Pourtant, peu à peu, des éléments communs nous apparaissent, des similitudes, des souvenirs… commence alors à s’ébaucher une histoire bien plus profonde qu’elle n’y paraît. Les personnages sont travaillés, ont des histoires riches et l’ambiance de ce roman est à la fois poétique et réaliste. On sent poindre des réflexions sur les libertés individuelles, les sectes, les relations amoureuses, l’enfance et les violences domestiques.
J’ai trouvé ce premier tome très agréable à lire et intriguant. Toutefois, je pensais en apprendre davantage d’ici la fin du livre, je reste donc un peu sur ma faim et attends de lire la suite pour me faire un avis sur la trilogie. Je ne recommande pas cette lecture à ceux qui aiment les romans d’action, car Murakami prend le temps de nous faire découvrir les protagonistes de l’histoire. Il nous détaille des événements de leur vie, qui peuvent passer pour superflus, mais qui se révèlent être plus tard importants pour comprendre les liens qui unissent les personnages et l’histoire de 1Q84. En revanche, si vous aimez les romans d’atmosphère, vous serez certainement conquis par celle de 1Q84.
La chronique de Calao : Là où la mer commence de Dominique Demers
Fiche d’identité
Titre complet : Là où la mer commence
Autrice : Dominique Demers
Maisons d’édition : Robert Laffont, Pocket et Québec Amérique
Genre : Romance
Date de parution : 01/05/2001
Nombre de pages : 224 (broché) / 209 (poche)
Prix : occasion à partir de 2,20 €
Synopsis
Et si la Belle et la Bête avaient vécu en terre québécoise, au XIXe siècle ?
La Belle, c’est Maybel, jeune fille ardente et lumineuse qui vit dans une drôle de famille. Son père, Alban, gardien de phare solitaire, a épousé une ravissante Anglaise qui n’aimait pas la mer et s’est enfuie en abandonnant sa fille de deux ans.
La Bête, c’est William Grant. Affublé d’un masque étrange, il a débarqué un beau jour le long des berges du Saint-Laurent, avec son père l’Écossais, qui veut le soustraire au monde pour mieux le protéger.
Maybel et William sont épris de liberté et de nature. Dans un pays de caps battus par une mer enragée, d’anses secrètes envahies par le tumulte des goélands et les hurlements des loups marins, dans un décor étrange et fabuleux, hanté par les fantômes mais protégé par les fées, ils vont se découvrir.
Mon avis
Ce roman n’amène pas de suite. C’est un vrai conte à lui seul.
Vous voyagerez sur une terre sauvage et mystérieuse, mais vous n’aurez aucun mal à vous la représenter.
Je ne suis pas adepte des romans descriptifs et pourtant cela ne m’a jamais dérangée dans celui-ci. Les descriptions ne sont pas longues et inutiles, elles servent l’histoire et vous aident à naviguer sur ce territoire québécois. L’histoire est fluide, il n’y a pas de lenteurs, pas de répétitions et le déroulé est chronologique. On s’attache très rapidement aux deux personnages et vous serez vite envoûté par leurs rencontres. Vous pourrez vous identifier à chacun d’eux, ils n’ont rien d’héroïque, mais leur justesse fera d’eux de vrais héros. L’image de la Belle et la Bête est plutôt bien choisie, ils les représentent bien et, tout comme le dit le synopsis, Maybel est lumineuse, elle irradie de bienveillance, de bonheur et d’amour tout au long du livre.
Si je devais trouver deux livres analogues à ce roman, je choisirais Là où chantent les écrevisses de Delia Owens, pour sa poésie et sa majestuosité et un roman de H.P. Lovecraft, pour le rôle de la Bête, qui contraste pourtant avec toute la douceur du roman. La plume de Dominique Demers est superbe, elle n’est jamais lourde, jamais redondante et sait nous emporter à chaque passage, que ce soit par sa poésie, par ses descriptions ou par le suspense créé. Ce roman est un véritable câlin. A lire lorsque vous êtes heureux, à lire lorsque cela ne va pas ; et à relire…
La chronique de Sometimes : Une cosmologie de monstres, de Shaun Hamill
Fiche d’identité
Titre complet : Une cosmologie de monstres
Auteur : Shaun Hamill
Maisons d’édition : Albin Michel, Le livre de poche
Genre : Fantastique
Date de parution : 02/10/2019
Nombre de pages : 401 (broché) / 512 (poche)
Prix : 24 € (broché) / 8,90 € (poche)
Synopsis
« Dans Une Cosmologie de monstres, Shaun Hamill allie brillamment les univers angoissants de H.P. Lovecraft avec l’histoire contemporaine d’une famille menacée de destruction par des forces surnaturelles. Il réussit son coup, parce que ces braves gens pourraient être nos voisins. L’horreur ne fonctionne que lorsque nous nous attachons aux personnes concernées ; nous nous attachons aux Turner, et leurs cauchemars deviennent les nôtres. La prose de Hamill est sobre, tout simplement belle. Voilà à quoi ressemblerait un roman d’horreur signé John Irving. J’ai adoré ce livre, et je pense qu’il vous plaira aussi. »
Mon avis
Contrairement à ce que la couverture, le titre et l’hommage assumé à Lovecraft peuvent laisser penser, Une cosmologie de monstres n’est pas un roman horrifique au sens où l’on pourrait le penser. Il n’en reste pas moins idéal à lire pour la période automnale, d’une très grande qualité littéraire et d’une belle maîtrise pour un premier roman. On y suit la famille Turner, de la rencontre entre les parents jusqu’à ce que leurs trois enfants aient eux-mêmes atteint l’âge adulte, le tout narré par le benjamin, Noah. Dès le début du roman, la vie de la famille Turner est marquée par les difficultés et les drames, ce qui prend rapidement le lecteur au dépourvu. Shaun Hamill nous montre que les évènements dramatiques peuvent arriver à tout moment et que la famille Turner ne fait pas exception à la règle. Et c’est de ce premier choc que va justement naître l’ambiance du récit en créant une sorte d’aura autour du personnage de Noah dont la vie est entourée de tragédies avant même sa naissance. Le personnage donne d’ailleurs très bien le ton dès l’incroyable incipit du roman : « Je me suis mis à collectionner les lettres de suicide de ma sœur Eunice à l’âge de sept ans. ».
Une cosmologie de monstres est un conte tragique et intimiste dont l’ambiance m’a complètement happée dès les premières lignes. On se prend vite de compassion pour la famille Turner qui est profondément humaine dans toutes ses failles. On ressent une proximité avec cette famille, l’impression de les observer de l’intérieur. Et pourtant, il y a aussi une grande distance qui est présente, comme si les drames successifs avaient inexorablement instauré une barrière entre chaque membre de la famille. Le récit, lui, est surtout rythmé par le mystère qui entoure la figure du monstre et qui rend la lecture passionnante. Ainsi, à mesure que la distance entre Noah et le reste de sa famille se fait sentir, son rapprochement avec un monstre qui se présente chaque soir à sa fenêtre s’intensifie. Au fil des pages, on se questionne sur ce lien qui devient tour à tour touchant, malsain, déroutant… On ressent bien la part métaphorique de ces figures monstrueuses et j’ai adoré me questionner sur le message caché derrière jusqu’au dénouement très fort et très réussi du roman. Finalement, Une cosmologie de monstres interroge sur le monstre qui se cache en chacun de nous en parlant des drames du quotidien avec une incroyable délicatesse. Shaun Hamill nous plonge dans une ambiance douce amer saisissante si on accepte de s’éloigner de l’ambiance terrifiante à laquelle on pourrait s’attendre au départ.
Avez-vous lu un de ces livres ? Est-ce que certains vous tentent ? Et vous, quelle a été votre meilleure lecture de l’automne ? Dites-nous tout dans les commentaires !